Le quartier résidentiel

[Riyu]

Yue a beau lutter, manifester clairement sa peur et sa détermination, crier haut et fort l'état perdu et désolé dans lequel elle se trouvait elle n'obtient aucun résultat. Personne n'a voulu l'écouter. On lui répéte sans cesse que c'est pour son bien, mais ça, elle ne veut plus l'entendre, ça ne lui suffit plus. Elle tente encore de se débattre, mais cette fois, rien ne peut l'empêcher de rejoindre sa chambre et d'y rester pendant des jours.

Les premiers temps, elle est énervée contre tout le monde, pleure une grande partie de la journée, rejette violemment Dana qui pourtant n'a rien fait, reste sur son lit a vider toute son amertume par les sanglots, rongée par la frustration et la tristesse. Puis, le temps adoucissant les mœurs, elle arrive à se calmer et à réfléchir à ce jour où elle a voulu s'échapper. Ayant la tête mieux reposée, toujours assise recroquevillée sur son lit, elle prend conscience de ses actes qui habituellement ne lui ressemblaient pas le moins du monde et que sa tentative était suicidaire. En l'état des choses, elle ne pouvait rien faire. Elle se montre moins agressive avec la gouvernante, jusqu'à lui demander pardon.

Dans son esprit germe alors un objectif: puisqu'elle doit retourner au Pôle Sud, ce sera pour y devenir plus forte, et ainsi être capable de sauver sa famille. Elle y passera le temps qu'il faudra, mais elle y arrivera. Quand s'ouvre la porte de sa chambre pour le grand départ, elle ne résiste pas. Elle ne cherche plus à s'échapper, mais prend simplement ses affaires d'un geste déterminé, pour suivre celui qui est venu la chercher.

[Le Tribun]

RIYU

La passivité de Yue ne passe pas inaperçue. Pour tout dire, ils s'attendaient à la voir se ruer dehors à la première occasion pour se faire la malle.
Dana vient la serrer une dernière fois dans ses bras et arrange sa tenue et sa coiffure machinalement.
Tout au long du trajet vers le bateau, le policier chargé de l'escorter lui jette de fréquents coups d’œil, un peu tendu et suspicieux.

Direction le port.

[Youtso]

*Une fois rentré chez moi, je sors les clés pour accéder à la cour de mon immeuble. Je pousse la moto dans un coin et je la recouvre d'une bâche.*

-Une bonne chose de faite !

*Je m'atire, vais refermer à clé la grille et je monte me coucher. Pas de Chevautruche ce soir.*

***

*Le lendemain matin, je me réveille bien trop tôt, et je vais travailler chez le vieux. En espérant qu'il ne me trouve pas encore une raison pour me gueuler dessus.*

[Le Tribun]

Youtso

Le patron est en train d'ouvrir la boutique. Ton arrivée le surprend. Faut dire, il a plutôt l'habitude de te voir débarquer légèrement en retard ces derniers temps.

-C'est quoi cette dégaine ? On dirait que t'as passé la nuit dehors ! Tu vas pas me pioncer pendant les heures de boulot hein ?

Sous le ton réprobateur se cache quand même un peu d'inquiétude. Non pas qu'il verse dans le sentimentalisme...mais t'es quand même son employé.
Et les comportements inhabituels et autres sautes d'humeur dans le genre ne sont pas pour le rassurer.

-Puisque t'es là, tu m'aides à décharger ? On va mettre tout ça au frais.

[Youtso]

*J'arrive à la boutique crevé et lassé. Je dois laisser une sale impression que le vieux ne manque pas de remarquer.*

-C'est quoi cette dégaine ? On dirait que t'as passé la nuit dehors ! Tu vas pas me pioncer pendant les heures de boulot hein ?

*Il a beau un peu m'engueuler, je peux sentir une pointe d'inquiétude dans ses mots.*

-Non, vous en faites pas, j'ai vu bien pire.

*Je rattache mes longs cheveux et m'étire.*

-Puisque t'es là, tu m'aides à décharger ? On va mettre tout ça au frais.

-Ouais, sans problème.

*Et je me mets au travail.*

[Le Tribun]

Youtso

La journée traîne en longueur, à ranger des caisses et servir des clients pressés. Youtso se retrouve plusieurs fois réquisitionné pour aider lesdits clients à entasser leurs provisions dans une multitude de sacs pour tout transporter chez eux.
Bref en fin de journée il est encore plus crevé qu'au matin. Le travail sain c'est celui après lequel on s'écroule sur son lit en rentrant !
Malgré tout, à lui de voir s'il flâne encore en ville après ses heures ou non.

[Youtso]

*Je suis crevé, mort, lessivé.

Et notre rendez-vous avec Setsuna est prévu demain soir au Chevautruche. Je vérifie juste que tout est encore bien en place (genre que personne n'a touché à la moto). Puis, je prends une douche et je m'effondre dans mon lit.

Le lendemain, je me rends au travail et preste ma journée. Je reviens ensuite chez moi chercher la moto de Setsuna. Je me rends ensuite au Chevautruche, ma guitare sur le dos.*

Elle a intérêt à être au rendez-vous, cette folle.

[HRP: J'avance, j'ai vu que Setsuna était revenue.]

[Riyu]

Contrariée, je me mure dans le silence, et ne fais que poser mon coude sur le bord du tram et poser ma tête dans ma main. Observer les paysages de Republic city et me plonger dans des souvenirs nostalgiques en passant à certains endroits est alors ma seule occupation.

[Le Tribun]

*Après quelques arrêts de tram, la famille débarque devant un très haut immeuble en briques. Ils montent les marches avec leurs bagages et se présentent au concierge. Celui-ci leur appelle l'ascenseur et ils montent au cinquième étage. Là, Akida frappe à la porte. On leur ouvre.*

-Ha ! Vous voilà ! Bonjour !

*Elle fait entrer tout le monde.*

-Et c'est la petite Yue je suppose ? Comme tu as grandi !

[Riyu]

Je suis sans faire d'histoire maman et mamie, bien que la tentation soit grande d'en rajouter une couche. Quand notre hôte nous accueil, je la regarde sans sourire, sans vraiment d'expression au visage et lâche rapidement.

Bonjour...