La périphérie

[Aguétiel]

*Iorek se contente d'une réponse simple et à la limite de l'impolitesse.*

-Ouais, bonjour, c'est ça.

Hé bien, moi qui croyais que j'allais pouvoir discuter cartes et environnement avec lui...

*Il indique ensuite à Yukan ce qui sera son moyen de transport, à savoir un traîneau tiré par un elk.*

-J'espère que tu sauras te débrouiller avec ça, et l'elk, j'ai pas le temps de te donner une leçon, le mauvais temps arrive au loin, et on doit parvenir à ces montagnes dans moins de deux jours !

*Il pointe du doigt la chaîne de montagnes perdue dans le brouillard au loin.*

-Alors, ne perdons pas de temps.

Tant pis pour les elks, je n'ai pas envie de voir ce que donne une tempête de neige au Pôle Nord.

*Yukan charge son paquetage sur le traîneau et attend l'ordre de Iorek pour démarrer.*

[Aguétiel]

[HRP: Quel idiot ! Je voulais appuyer sur "quote" et j'ai appuyé sur "edit" ><. J'espère que tu ne m'en veux pas... ]

*Iorek ne donne aucun ordre à Yukan. Il se contente de faire claquer son fouet pour faire avancer son elk. Yukan se contente de suivre le cartographe ronchon. Il jette un dernier regard en arrière vers la Cité du Pôle Nord en pensant à Tashiik et en espérant que les soldats en prendraient bien soin.

La première journée de Yukan dans les Terres Hostiles se passa sans problème majeur, à part peut être une meute de loups polaires qui passa un peu trop près de leur convoi. Iorek les chassa en leur décochant des flèches dans le flanc, ce qui eut pour effet de répugner Yukan. Pour sauver le reste des loups, il utilisa sa maîtrise et provoqua quelques bourrasques. Les animaux furent rapidement mis en déroute.
Iorek, après cette intervention de Yukan, se contenta de le fixer, avant de hausser les épaules et de fouetter son elk.

Malheureusement, alors que le soir approchait, une tempête de neige se lève.*

-On va monter le campement. Surtout, suis-moi et ne te perds pas. Vu cette tempête qui nous arrive dessus, j'aurais du mal à te retrouver, crie t-il au Moine, le vent couvrant presque le son de sa voix.

*Iorek connaît bien les lieux. En ce sens, son expérience des Terres Hostiles est inestimable. Il mène Yukan jusqu'à un endroit abrité par deux monticules rocheux. Profitant de l'abri, il se met à déballer l'équipement pour monter le camp. Yukan aide comme il peut, il en a même l'habitude à force de voyager partout dans le monde.
L'étape délicate survient quand Iorek demande à Yukan de faire du feu.*

-Avec quel bois ?

[Ermite des vagues]

Et c'est là que Yukan va vraiment se rendre compte que le cartographe, en plus de connaitre par cœur la périphérie, et les terres hostiles, était vraiment quelqu'un de prévoyant. Et qui donnait vraiment l'impression de vivre ici tout le temps.

-Du bois ? J'en ai laissé la dernière fois que je suis venu ici. Normalement, il est dans ce coin là, fit-il, montrant le monticule rocheux le plus proche.

Le cartographe ajouta qu'il faudrait qu'il creuse un peu pour le trouver et qu'il serait sans doute humide. Mais sa maîtrise de l'air pourrait peut-être l'aider ? Et là, Yukan put sentir l'ombre d'un reproche dans la voix de Iorek. Il n'avait pas vraiment aimé que Yukan s'interpose entre lui et les loups.

[Aguétiel]

*Et Yukan va à l'endroit qu'à indiqué Iorek. Il y retrouve quelques fagots de bois sec. Il souffle dessus avec sa maîtrise, juste au cas où des traces d'humidité devaient y substituer.

Il amène les fagots au campement et entreprend de bâtir un foyer.

Lorsqu'il a terminé, il va chercher dans son propre traîneau de quoi procéder à l'allumage. Il a bien compris que Iorek n'avait pas apprécié son intervention plus tôt avec les loups.*

Ça ne sert à rien de tuer des animaux gratuitement quand on peut juste les repousser.

Toute vie est précieuse pour les Nomades. Yukan ne fait pas exception et a toujours appliqué cette règle. Même si, parfois, certains autres chercheurs se sont moqués de lui parce qu'il refusait de tuer des animaux pour observer leurs organes. Jamais le Moine n'avait pu se résoudre à faire ses recherches de cette façon... Alors, il n'examine que les animaux morts qu'il trouve.

Dans son traîneau, il trouve son briquet et son amadou. Il revient au campement et allume le feu, tout en se servant de sa maîtrise pour aviver les flammes. Un bon feu brûle bientôt au milieu du campement.*

[Ermite des vagues]

Iorek lança simplement un regard satisfait vers le feu allumé, tout en continuant de monter la tente que les deux hommes allaient partager, et qu'il avait placé à l'abri, contre les roches recouvertes de neige. Le cartographe n'était pas un maître de l'eau et il préférait se servir de tente, au lieu de perdre son temps à fabriquer un igloo. Néanmoins, il fallait aussi protéger les elks du froid et du vent.

-Aides-moi, veux-tu, bougonna t-il, alors qu'il essayait de rassembler assez de neige, pour monter une sorte d'enclos.

Une fois ceci fait, le temps du repas arriva. Iorek avait d'abord proposé de la viande séchée au moine, mais heureusement pour Yukan, Iorek avait été plus ou moins mis au courant du régime alimentaire particulier des moines, et il y avait autre chose à manger. Du pain, des fruits secs, et même du riz, si le moine se trouvait l'envie de s'en faire cuire. Sur le feu était d'ailleurs déjà posé un récipient rempli de neige qui fondait lentement. Le cartographe avait beau être un homme rustre, du thé bien chaud était nécessaire après une journée telle que celle-ci.

Et après le repas, une bonne nuit de repos ! Le chemin était encore long avant qu'ils ne parviennent à leur destination.

[Aguétiel]

*Lorsque le feu est enfin allumé, Iorek s'affaire à monter le camp avec Yukan. Il s'occupe d'abord de la tente que les deux hommes vont partager ce soir. Le Nomade salue en pensée la prévention de Iorek: moins de charge pour les elks et plus de chaleur pour dormir. Une fois ceci terminé, le cartographe des Terres Hostiles s'attaque à la construction d'un enclos qui les mettra à l'abri du vent et de la neige balayée au sol. La maîtrise de l'air est inutile pour se genre de tâche et Yukan doit utiliser ses mains. Malgré ses gants doublés de fourrure, il a bien vite froid.

Il est sur le point de laisser tomber quand il regarde Iorek. Il ne peut se permettre de mal paraître face à lui. Grognant, il poigne dans les tas de neige et continue son travail.

Une fois ceci terminé, le Moine retire ses gants et réchauffe ses mains au-dessus des flammes. Iorek de son côté cuisine le repas du soir.*

-Viande ? *demande le fils de l'eau en tendant une lamelle vers Yukan.

Le Nomade refuse poliment. Iorek sort alors d'autres aliments.*

-On m'avait prévenu pour toi, alors voilà.

*Il tend au fils de l'air des aliments plus adaptés à son régime: pain, riz, etc... Yukan les mange en contrôlant son appétit. Il n'a pas envie de passer pour un glouton. Une journée d'exercice dans un froid aussi grand creuse l'appétit et fatigue le corps. Heureusement, Yukan est bientôt rassasié. Iorek lui propose alors du thé.*

-Merci.

*Il boivent en silence. C'est alors que le grand Moine décide de retenter sa chance.*

-Ca fait longtemps que vous explorez les Terres Hostiles ?

[Ermite des vagues]

Son thé entre ses mains, et le regard porté vers les montagnes, que l'on voyait à peine à cause du mauvais temps, Iorek mit un certain temps à répondre au moine. Mais de mauvaise grâce, il le fit :

-J'ai toujours plus ou moins vécu ici. J'ai jamais apprécié la citadelle. Et cela doit bien faire quinze ans que j'essaye de cartographier cet endroit dans les moindres détails.

Quinze ans, cela pouvait paraître long au moine, alors il poursuivit :

-Les tempêtes ont le don de changer la configuration du paysage. Seules les montagnes restent à leur place. Et sous celles-ci, il y a quelques mines. Toutes fermées. Trop dangereux.

Son regard se porta de nouveau vers les montagnes. Un regard méfiant, soupçonneux. Des soldats y avaient patrouillé il y a peu de temps, mais ils n'avaient rien trouvé qui puissent confirmer les soupçons du cartographe.

-Il faudra partir avant l'aube demain. Plus vite nous passerons les montagnes, mieux se sera.

Il rangea un peu et lava avec de la glace fondue tasses et autres ustensiles de cuisine. Puis, avant d'aller sous la tente, il couvrit les elks de couvertures. Le temps s'était rafraîchi et il n'avait pas envie de retrouver des animaux gelés quelques heures plus tard. D'ordinaire pourtant, il aurait même éteint le feu, mais ce dernier pouvait tenir à l'écart les loups.

********************************

Quand l'aube se leva, les deux hommes avaient déjà parcouru un petit bout de chemin. Mais ils n'allaient atteindre les montagnes qu'en fin de journée.

[hrp]Yukan, tu peux poster dans les terres hostiles =)[/hrp]

[Ermite des vagues]

Cela faisait deux jours maintenant qu'ils chevauchaient dans la toundra blanche et glacée. Ils étaient seuls désormais, ayant décidé de quitter le campement encore endormi, alors que l'aube n'était pas levé. Autour des deux hommes, les montagnes, qu'ils longeaient, pour rejoindre la mer. Ils savaient qu'il y avait une colonie de tigres-phoques là bas, et en chemin, ils comptaient bien tomber sur quelques prédateurs prompts à leur offrir une partie de chasse digne de ce nom !
Ces deux là riaient de concert parfois, surtout le chef du Pôle Nord, bien heureux de se sentir libre et revivre loin de la Capitale du Nord et des charges qui lui incombaient. Pour le moment, ils suivaient la piste d'un jeune ours polaire, et avançaient prudemment.

Dissimulés derrière un relief rocheux recouvert d'une neige épaisse, ils surveillaient le jeune mâle, lances en main. Ils avaient laissé leurs deux elks un peu plus loin, à l'abri. Le vent était leur allié, il soufflait de telle sorte qu'il ne portait pas leur odeur jusqu'à l'ours, occupé à déchiqueter un renard des neiges, dont la fourrure blanche était maintenant sanglante.
Ils allaient se lancer à l'assaut quand le bruit d'une plainte parvint jusqu'à eux. Puis celui de sabots qui arrivaient vers eux. Les elks. Apeurés, et blessé pour l'un des deux.

-Qu'est-ce que...?

L'ours se mit à fuir lui aussi. Et Toruuk Hakan et Azran Yulak virent alors qu'une meute de loups affamés poursuivaient leurs elks. Une meute de loups, qui après avoir mortellement blessée les elks, aperçut les deux hommes. Ils étaient trop tard pour fuir, et ils en tuèrent plusieurs de ces loups, la neige autour d'eux était maculée de tâche vermeille. Mais l'un des loups se jeta à la gorge d'Azran Yulak. Ce dernier lui enfonça sa lance profondément dans sa chair. Il tua le loup, mais il s'écroula au sol, le sang giclant de la blessure infligée par le loup massif. Il eut à peine le temps de voir Toruuk Hakan se porter à son secours. Mais alors qu'il fermait les yeux, il crut voir plus loin des silhouettes qui observaient. Il voulut dire quelque chose, prévenir son ami, mais il sombra dans le noir.

Le jour était bien avancé quand l'escorte du chef du Pôle Nord parvint à les retrouver. Enfin retrouver était un bien grand mot. Le sang, des membres déchiquetés...L'horreur était telle que plus d'un garde royal rendit son repas. Ils allaient devoir remporter ce qu'ils pouvaient et annoncer la funeste nouvelle.