Le Palais

[Pix]

*Fidèle à lui-même, Blake hausse des épaules à la remarque de Kishi.*

-Pour le boulot, je dois me tenir renseigné. Et c'est toujours utile de connaître les rouages des prises de décisions...

*Et l'avantage, c'est que même s'il était trop vieux pour avoir connu tout ça à l'école ; il avait eu le "privilège" de vivre ces changements au premier rang. Le système n'était clairement pas parfait mais contrastait réellement avec ce qui se fait dans les autres nations.*

-Chez vous ? Depuis quand les Tribus de l'eau font dans la muraille ?

*Amusé, Blake entraine Kishi au travers des passages piétons pour pouvoir se rapprocher du bâtiment.*

-Ou alors tu fais référence à votre propre tribune ?

[Eréné]

-Depuis la guerre avec la Nation du Feu. On a jugé préférable de parer à toute éventualité, à toute... récidive. Chez nous, c'est le Conseil qui dirige le Pôle Sud. Notre tribune se compose des chefs des tribus, les tribuns. Et de l'autre, il y a la Plèbe dont je fais partie. C'est étrange de se dire que nos nations se ressemblent bien plus qu'on ne voudrait le croire...

...Tout comme ma grand-mère et la Chancelière.

Ce petit commentaire ajouté plus pour elle-même que pour la conversation, elle releva quelque chose lorsqu'ils rapprochèrent du bâtiment.

-Mais alors, vous avez fait la guerre d'indépendance ? Oh, évidemment, puisque Nauja y était alors vous aussi.

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-On pourra dire ce qu'on veut sur Republic City, les dirigeants ont rien inventés, c'est sûr.

*Lache Blake sur un ton cynique, c'est vrai que le système politique de la cité avait quelques ressemblances avec ce qu'il se faisait au Royaume de la Terre ou aux Tribus de l'eau. D'un autre côté, ce n'était pas comme s'il y avait 36000 façons de gouverner une nation. De toute manière, aujourd'hui, il n y avait guère plus que la Tribu de l'eau du Pôle Nord qui restait avec un système de gouvernance tribale et les Temples de l'air qui... Blake ne savait pas vraiment comment ça se passait là-bas. La politique chez les nomades de l'air était réellement une notion abstraite pour le citadin.*

-Et dans ce genre de situation, tout le monde copie les bonnes idées des autres.

*Voilà quelque chose d'intéressant, la vieille chef Iluak du Pôle Sud qui serait similaire à la jeune Chancelière de Republic City. L'image a de quoi faire sourire,. Par delà les mers, le Chef Iluak était loin d'avoir une image de femme autoritaire mais plutôt celle de la bonne mamie qui nous fait des gateaux un soir d'hiver ; là où la Chancelière Beifong ferait plus penser à une jeune aigrie plus virile que la plupart des hommes.*

-Je veux bien te croire, je ne connais ni l'une ni l'autre.

*Répond finalement Blake avec un sourire.*

-Bien que je me doute qu'il faille une certaine force de caractère pour mener la barque de toute une nation. Il faut être honnête, ce n'est pas à la portée de tous et voilà bien la limite de cette "démocratie"...

*Blake et Kishi passent devant un point de contrôle pour accéder au Palais. Ce dernier était protégé à l'instar de la cité, par de grandes murailles en acier.*

-Il n y a pas eu de guerre d'indépendance.

*Tranche Blake sans plus de cérémonie.*

-Il y a d'abord eu une révolution auquel Nauja et moi avons participé en tant que milicien. Puis une guerre contre la Nation du Feu... Où là encore j'ai participé en tant que soldat de la nouvelle armée libre.

*Blake se tourne vers Kishi avec un sourcil relevé. Toujours les mains dans les poches.*

-Pourquoi, tu voudrais avoir des petites anecdotes ? Quelque chose qui t'intéresse ?

[Eréné]

Kishi resta songeuse un trèèèèèèèèèès long moment.

-Ce qu'elle m'a dit se vérifie à chaque fois...

Fit-elle comme si la seule personne présente pouvait comprendre ce dont elle parlait.

-Des anecdotes ? Je doute sincèrement que vous soyez enclin à parler de ça. Je trouverai indécent de ma part de vouloir que vous me racontiez ce que vous avez vécu. Non, je suis curieuse mais pas à ce point-là. Mais j'aimerai juste savoir une chose.

Est-ce que tout ce que vous avez fait en valait la peine ?

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*Blake et Kishi continuaient de marcher, longeant le Palais de la ville quand LA question tombait. La question souffla Blake qui s'arrêta même de marcher. Le hasard voulait qu'il se soit arrêté face à un poste de contrôle et que les militaires le dévisagèrent un instant. Percevant le malaise, Blake se remit en marche et avisa un banc vers lequel il se dirigea, toujours en silence.

Il s'installa avec un soupir, il retira le cigare et invita Kishi à le rejoindre.

Il resta silencieux encore un moment avant de lacher simplement.*

-A vrai dire. Je n'en sais rien...

*Kishi était assise à côté de lui alors que Blake lui montrait la ville.*

-Voilà le résultat de mon combat. Une Republic City libre, seule, paranoïaque et gangrenée par la mafia...

*Blake regarda la circulation des satomobiles et la basse population qui vaquait à ses occupations en tournant la tête vers Kishi.*

-Je ne sais pas si ça a servi à quelque chose car je ne sais pas ce qu'il se serait passé si jamais il n y avait pas eu l'indépendance. Par contre, s'il y a bien une chose dont je suis sûr.

*Il se détourne le regard vers la ville.*

-... C'est que je ne regrette rien. J'ai fais les choix qui s'imposaient au moment où ils se sont imposés et j'ai suivi les ordres au moment opportuns.

*Un presque mensonge.*

[Eréné]

Kishi se balançait doucement à côté de Blake. Il n'était pas à l'aise mais elle avait eu besoin de lui poser la question. Et cette dernière semblait l'avoir non seulement pris de court mais aussi... bouleversé. Elle l'écouta lui répondre. Cela n'avait pas forcément été très délicat de sa part mais elle devait admettre qu'elle était curieuse. De lui, de cette époque, de cette ville...

-Lorsqu'on agit en soldat, il est plus aisé de laisser la responsabilité de ses actes aux supérieurs qui donnent les ordres. Il paraît que ça n'aide pas à dormir mieux pour autant. En tout cas, c'est ce que Nauja m'a dit.

Il y a de la mafia partout, ici ou ailleurs. Les choses ne sont ni pires, ni meilleures. Chez moi, c'est...

Kishi s'interrompit, hésitant entre parler et se taire. Elle avisa un marchand ambulant et se leva.

-Ça vous dit un petit casse-dalle ? Je vous invite.

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*Blake écouta donc la réponse de Kishi. Une réponse inspirée de la logique de Nauja. Mi-réprimande, mi-compréhensive. Au final, la réponse de Kishi lui arrachait le sourire. Ce n'était pas comme s'il se sentait coupable de ses actes. Il a fait ce qu'il estimait juste à ce moment précis. Peut-être aurait-il agit différemment aujourd'hui... Peut-être pas... Mais ce n'était plus la question.

Kishi avait quand même tendance à nuancer les propos de Blake. La criminalité était universelle, Blake le savait. Republic City n'avait pas attendu l'indépendance pour voir sa criminalité évoluer. Pourtant...*

Héhé... Tu ne t'échapperas pas comme ça gamine...

*Blake avait saisit la subtile tentative pour changer de conversation. Mais il savait être fourbe, il ne reviendrait pas sur le sujet tout de suite.*

-Se faire inviter par une princesse, j'en ai de la chance ...

*Raille-t-il avec un oeil rieur avant de se lever et de suivre Kishi. Il la laisserait choisir et prendrait certainement la même chose qu'elle par politesse, vu que de toute manière. Il connaissait ce vendeur et c'était de la merde.

Autant le dire franchement.*

[Eréné]

Kishi eut un sourire crispé avant de se tourner vers le vendeur ambulant.

-Je ne suis pas une princesse. Deux brochettes d'anguilles, s'il vous plaît. J'aime ma petite vie tranquille.

Elle repensa aux enfants du chef du pôle nord. Eux étaient des princes et des princesses pour le coup.

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-Fille du chef du Pôle Sud en place depuis ... Pouh !

*Blake sourit alors qu'il saisit la brochette tendue par Kishi.*

-J'appelle ça être une princesse. Ce n'est en rien une critique. Je me doute que la vie de chateau, c'est très peu pour toi.

J'ai relativement cerné le personnage.

*Blake indique un petit banc sur lequel ils pourraient s'asseoir le temps du repas. Le détective ne supportait pas de manger debout. Les repas étaient les seuls vraiment moments dont il profitait à 100%. Hors de question de manger sur le pouce, il préfère encore sauter des repas que de ne pas profiter de sa nourriture.

Un principe, que voulez-vous, il en faut bien dans la vie non ?*

-Je suppose que t'es pas intéressée par la visite de l'intérieur. En tout cas, je le déconseille, assez peu à voir. Sauf si t'es intéressée dans le mobilier et l'architecture d'intérieur. Et même là, de mémoire, ils ont refait à la va-vite après la destruction de l'ancien hôtel de ville.

[Eréné]

Kishi le suivit sur le banc et mordit dans sa brochette. D'accord... ce n'était pas ce qu'elle avait mangé de pire dans sa vie mais ça s'en rapprochait.

-Cela n'a rien à voir avec ce que je peux ressentir. Ce n'est pas parce que je suis la petite-fille du chef du Pôle Sud que j'ai un statut particulier. Nous privilégions la compétence au lignage. L'enfant d'un chef qui est un parfait imbécile ne pourra jamais succéder à son parent, seulement parce qu'ils sont du même sang. C'est parfaitement ridicule et source de conflits...

C'est en ça que "princesse" est un peu insultant.

A la seconde proposition, Kishi, trop occupée à mastiquer de la semelle, ne fit qu'une dénégation de la tête.