par Atiscomin » Sam 26 Jan 2013 21:04
Yuben se concentrait pour essayer de reprendre ses esprits, il sentait comme une étreinte ankyloser son cerveau. Les battements sourds de son cœur résonnaient à ses oreilles et tout était amplifié autour de lui. Le piaillement d'un oiseau lui vrillait les tympans, la lumière du soleil qui se reflétait sur une des vitres lui brulait la rétine, le contact froid du sol lui gelait la main. Tout cela, il le ressentait en même temps pendant qu'il était assis contre le mur dans la petite ruelle à se balancer d'avant en arrière de façon tout à fait compulsive, avec les mêmes idées revenant toujours en tête.
Il tentait cependant de se concentrer, d'abord en récitant un poème qu'il avait appris, puis en refaisant l'inventaire de ce qui s'était passé pendant la journée depuis qu'il s'était levé, puis remonta jusqu'au restant de la semaine, classales évènements par ordre d'importance. Il faisait des exercices simples, focalisant son esprit sur quelque chose d'évident pour mieux se soigner.
Heureusement pour le jeune homme, cela cessa vite et son état d'hyper-sensibilité diminua progressivement, le laissant calmé, profitant simplement de la caresse du vent sur son visage sur lequel ruisselaient des larmes pour son ami. Quelqu'un qui avait su prendre soin de lui et qui ne l'avait jamais lâché à ce jour. Il avait toujours eu confiance en Isha, une confiance jusque-là bien placée. Ce n'était pas vraiment de la tristesse qui l'habitait. Plutôt une colère sourde et froide qu'il contrôlait de toutes ses forces pour rester lucide.
Il se releva et épousseta ses loques qui l'habillaient. Il eut un sourire en coin, il était en partie satisfait, ses efforts depuis quelques années lui avaient permis de bien prévenir une crise en approche. Il entendait les voix des deux compères qui discutaient dans la pièce de l'autre côté du mur. Il arrivait à entendre quelques détails comme le nom de la demoiselle, une voix pleine d'inquiétude et quelques références à un criminel. Le gros de la conversation lui restait inconnu, mais il put en déduire que Qui Don devait lui faire subir un interrogatoire en règle.
Il serait peut-être temps de rentrer...
Nakami poussa la porte et entra dans la pièce, voyant les deux interlocuteurs assis autour d'une table, la mine grave.
-Laisse-la donc, Li, je l'ai vu dans son regard tout à l'heure, elle n'a aucune idée de ce qui lui arrive. Elle ne sait rien. C'est peut être un coup de leur part.dit-il avec un regard entendu vers le bretteur.
Yuben s'attabla avec eux, à côté de l'amnésique. Il resta un moment silencieux. Il examinait la jeune femme. C'était maintenant véritablement une historienne et rien de plus. Il n'en tirerait pas grand chose en lui posant des questions. Et il ne pensait pas que ça soit véritablement elle qui ai tué le médecin. C'était un poil douteux cette histoire à la Fahrenheit. Aussi, il s'adressa ainsi au fils du feu:
-Ces salauds qui ont tué Isha, qui que cela puisse être, je les chercherai, je les retrouverai et je les tuerai... Qui Don, il faut qu'on aille voir le corps si on peut trouver quoi que ce soit qui puisse nous aider.
C'est alors que la jeune femme s'adressa à lui sur un ton qui redevenait lucide:
-Tu sais qu'il y a de grande chance pour que ce soit moi l'auteur de ce crime.. Yu.. Yuben c'est ça?
-Une probabilité n'est en rien une certitude, et tu me dois encore des cours particuliers si je ne m'abuse.
-Tu aura tes cours quoi qu'il advienne. Mais comme je l'ai dit à.. A cet homme qui ne m'a pas donné son nom, si je venait qu'à retrouver la mémoire, et surtout, s'il s'avère que j'étais une criminelle, tuez moi.
Sa volonté étonna Yuben. C'était le genre de désirs qu'il n'appréciait guère chez les gens.
-Je lui laisserai cet honneur. Je ne me salirai pas les mains pour une lâche qui choisit la solution de facilité.
Le ton et l'attitude de la jeune femme étaient revenus. Elle lui répondit simplement:
-L'affaire est entendue. Mais.. J'ai eu vent de ce qu'il s'est passé au stand de nouilles.. Et j'ai donc deux questions: comment me suis-je présenté à toi? et ma part.. Quelqu'un l'a payé?
-Hahaha! Ne t'inquiète pas pour ça, tout est réglé avec ce bon marchand! Et tu t'es présentée à moi en tant qu'historienne, nous nous sommes rencontrés autour d'un bol de nouilles chacun.
L'amnésique sorti de la monnaie. -Je te dois combien?
L'autiste lui referma la main en faisant "non" de la tête. -Je ne veux pas d'argent merci. Mais si tu y tiens tant, disons que tu me devras une faveur!
Elle range alors son argent. -Une faveur? Soit.
Puis il sembla qu'elle se dit quelque chose pour elle même. Yuben n'y prêta pas attention, il spéculait déjà sur le meurtre de son ami.
Fiche de MagenaMari de Jav'.
Like a dog without a bone and an actor out of loan.
Le sage montre la lune,le singe regarde le doigt.