-J'ai eu vent de cette histoire et de l'apprentissage difficile d'Eiva. Nous comptions en concertation avec les autres aînés du Temple l'envoyer au Temple Boréal afin qu'elle reçoive une formation différente à laquelle elle aurait éventuellement pu être plus réceptive.
Je suis... partagé par rapport à ta proposition. Je vois difficilement ce que quelqu'un de ton âge et de ta nationalité pourrait apporter à la formation d'une jeune Nomade comme elle.
Je me redressais. Il me demandait clairement d'argumenter ma proposition. Je respirais un bon coup avant de commencer.
-Et bien... Pour commencer, je pense qu'il vaut mieux commencer par le fait que je ne suis pas un Nomade. J'en suis entièrement conscient. Je le répète, ce que je peux enseigner n'est autre que ce que j'ai appris en tant que fils du feu. Contrairement aux croyances populaires, nous ne sommes pas tous patriote au point de ne vouloir rester qu'entre fils du feu. Il y a une partie, minoritaire, certes, mais qui tend à devenir plus importante, qui s'ouvre au monde extérieur. Et dont je fais partie. De mon point de vue, je trouve ça dommage de rester enfermé dans sa culture quand on sait combien il y a à apprendre dans le monde. Je ne dis pas qu'il faut renier sa culture, bien au contraire. Mais rien ne devrai nous empêcher de nous instruire, d'apprendre des autres cultures. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui m'ont poussé à vous demander l'hospitalité ici, et que vous avez accepté. Vous avez accepté en sachant que je voulais en savoir plus sur votre culture et vos mœurs. Vous m'aviez même proposé d'essayer de vivre en Nomade en me rasant le crâne. Vous même êtes prêt à faire découvrir comment vit votre peuple à un étranger tel que moi. A mes yeux, cela pourrait marcher dans les deux sens. C'était là le sens de ma réflexion lorsque je parlais d'ouverture d'esprit, et de partage.
Je marquais une pause, légère, le temps qu'il se rende compte que je ne faisais que reprendre les idées qu'il m'avait exposé pendant la matinée.
-Concernant mon âge, je ne suis pas bien vieux, c'est vrai. Mais lors de mon apprentissage au dojo du feu, j'ai vite compris que l'âge ne voulait rien dire. On croise des gens de toute sorte: des génies, des personnes qui ont du talent, ou encore des personnes peu douées, qui ont du travailler dur pour arriver à des résultats. Dans mon cas... J'ai eu la chance d'arriver rapidement à maîtriser mes gestes, que ce soit en terme de maîtrise du feu, ou de maîtrise de ma lame. Ce que les gens ne savaient pas, c'est que même si j'avais des facilités dans mes mouvements, je m'entraînais énormément seul et en dehors du dojo. Et ça, seul mon tout premier maître était au courant. D'ailleurs, pour vous rassurer, quand j'ai été pris en charge par ce maître, celui ci était à peine plus vieux que moi actuellement, et enseignait déjà. [HRP: Je parle ici de Yoichi, si on ramène à peu près le moment où Shion est entré au dojo du feu et l'âge de Yoichi, c'est cohérent]
Je marquais une petite pause.
-Je terminerai là dessus. Avant que je ne quitte ma nation, j'étais sur le point d'être considéré comme un maître. D'en recevoir le titre. En toute honnêteté, j'aurai refusé ce titre. Je n'en avait pas besoin. Mais avec le recul, je me dit qu'être maître pourrait me permettre d'instruire les plus jeunes, tout comme l'a fait mon premier maître. Il a su trouver les mots pour me guider, me redonner courage, m'aider à me relever quand tout allait mal. Même après être passé en cours supérieurs, je restais de long moments avec lui, parce que j'avais beaucoup à apprendre de lui. Et aujourd'hui, je me rend compte de quelque chose. Il ne me l'a jamais dit clairement, mais je commence à le voir, à sentir que cela ne peut pas être autrement: un vrai maître est un étudiant éternel.
Je m'arrêtais sur ces mots, laissant un silence pendant laquelle il se grattera sûrement la barbe.
-Alors oui... Je ne suis pas un Nomade. Je suis peut être un peu trop jeune à vos yeux pour avoir une quelconque influence. Mais je reste persuadé que nous pouvons tout de même y arriver. Et quand je dis nous, je parle principalement de la jeune Eiva et de moi même. J'espère juste que vous prendrez en considération les faits que je viens de vous énoncer dans votre jugement.
Je m'inclinais à nouveau.
Je suis... partagé par rapport à ta proposition. Je vois difficilement ce que quelqu'un de ton âge et de ta nationalité pourrait apporter à la formation d'une jeune Nomade comme elle.
Je me redressais. Il me demandait clairement d'argumenter ma proposition. Je respirais un bon coup avant de commencer.
-Et bien... Pour commencer, je pense qu'il vaut mieux commencer par le fait que je ne suis pas un Nomade. J'en suis entièrement conscient. Je le répète, ce que je peux enseigner n'est autre que ce que j'ai appris en tant que fils du feu. Contrairement aux croyances populaires, nous ne sommes pas tous patriote au point de ne vouloir rester qu'entre fils du feu. Il y a une partie, minoritaire, certes, mais qui tend à devenir plus importante, qui s'ouvre au monde extérieur. Et dont je fais partie. De mon point de vue, je trouve ça dommage de rester enfermé dans sa culture quand on sait combien il y a à apprendre dans le monde. Je ne dis pas qu'il faut renier sa culture, bien au contraire. Mais rien ne devrai nous empêcher de nous instruire, d'apprendre des autres cultures. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui m'ont poussé à vous demander l'hospitalité ici, et que vous avez accepté. Vous avez accepté en sachant que je voulais en savoir plus sur votre culture et vos mœurs. Vous m'aviez même proposé d'essayer de vivre en Nomade en me rasant le crâne. Vous même êtes prêt à faire découvrir comment vit votre peuple à un étranger tel que moi. A mes yeux, cela pourrait marcher dans les deux sens. C'était là le sens de ma réflexion lorsque je parlais d'ouverture d'esprit, et de partage.
Je marquais une pause, légère, le temps qu'il se rende compte que je ne faisais que reprendre les idées qu'il m'avait exposé pendant la matinée.
-Concernant mon âge, je ne suis pas bien vieux, c'est vrai. Mais lors de mon apprentissage au dojo du feu, j'ai vite compris que l'âge ne voulait rien dire. On croise des gens de toute sorte: des génies, des personnes qui ont du talent, ou encore des personnes peu douées, qui ont du travailler dur pour arriver à des résultats. Dans mon cas... J'ai eu la chance d'arriver rapidement à maîtriser mes gestes, que ce soit en terme de maîtrise du feu, ou de maîtrise de ma lame. Ce que les gens ne savaient pas, c'est que même si j'avais des facilités dans mes mouvements, je m'entraînais énormément seul et en dehors du dojo. Et ça, seul mon tout premier maître était au courant. D'ailleurs, pour vous rassurer, quand j'ai été pris en charge par ce maître, celui ci était à peine plus vieux que moi actuellement, et enseignait déjà. [HRP: Je parle ici de Yoichi, si on ramène à peu près le moment où Shion est entré au dojo du feu et l'âge de Yoichi, c'est cohérent]
Je marquais une petite pause.
-Je terminerai là dessus. Avant que je ne quitte ma nation, j'étais sur le point d'être considéré comme un maître. D'en recevoir le titre. En toute honnêteté, j'aurai refusé ce titre. Je n'en avait pas besoin. Mais avec le recul, je me dit qu'être maître pourrait me permettre d'instruire les plus jeunes, tout comme l'a fait mon premier maître. Il a su trouver les mots pour me guider, me redonner courage, m'aider à me relever quand tout allait mal. Même après être passé en cours supérieurs, je restais de long moments avec lui, parce que j'avais beaucoup à apprendre de lui. Et aujourd'hui, je me rend compte de quelque chose. Il ne me l'a jamais dit clairement, mais je commence à le voir, à sentir que cela ne peut pas être autrement: un vrai maître est un étudiant éternel.
Je m'arrêtais sur ces mots, laissant un silence pendant laquelle il se grattera sûrement la barbe.
-Alors oui... Je ne suis pas un Nomade. Je suis peut être un peu trop jeune à vos yeux pour avoir une quelconque influence. Mais je reste persuadé que nous pouvons tout de même y arriver. Et quand je dis nous, je parle principalement de la jeune Eiva et de moi même. J'espère juste que vous prendrez en considération les faits que je viens de vous énoncer dans votre jugement.
Je m'inclinais à nouveau.