[Capitale]La Ville Basse

[Shion]

La Place Centrale ayant été quittée, j'arrivais dans la ville basse, à effectivement, personne ne venait me faire chier. Tant mieux, j'étais encore un peu secoué par ma défaite plutôt salée (OH PUTAIN CETTE BLAGUE!), et le fait de devoir partir. Bon certes, c'était un choix personnel, si j'étais resté, j'aurai souffert. Beaucoup souffert. Ce qui était drôle en partant comme ça, c'est que mon déshonneur était toujours présent chez mon père. Tant que je ne présentais pas d'excuses, il allait vivre dans la honte, et ça me faisait doucement rigoler. Par contre pour ma mère, c'était moins drôle... J'espérais de tout coeur que ça ne l'affecterai pas, et que ça ne changerai en rien l'avenir de son commerce.

Bon... Plus qu'à espérer pouvoir partir au plus tôt. J'espère qu'il y aura un bâteau...

Je continuais à marcher pendant ces 45 minutes. Cela me permettrait de pouvoir réfléchir à ce que je comptais faire une fois au port. Regagner le pôle Nord serait le mieux, mais le pôle sud conviendrait aussi. Mais le nord serait mieux.

[Conseiller du Feu]

Shion arrive donc au Port après une longue marche.

[Daisuke]

-72-

Amarok inspire plusieurs fois calmement, se concentrant sur le combat. Il ne se permet même pas le luxe de jauger son adversaire. D'abord parce qu'il n'est pas assez expérimenté pour cela mais aussi parce que, au fond, cela ne change rien.
L'autre semble vouloir y aller lentement et méthodiquement. Le pêcheur se fait une joie de répondre à chacune des attaques par des parades dont Lyanna serait fière.
Les coups s'enchaînent, d'abord lentement, comme un jeu. Puis un peu plus vite au fur et à mesure que chacun prend conscience du fait qu'il va bien falloir un gagnant.

Après avoir paré pendant quelques minutes, Amarok sent déjà que les muscles de ses bras commencent à l'élancer. Même en s'appliquant de son mieux, il n'a pas vraiment l'endurance d'un combattant aguerri et il sait qu'il va vite se fatiguer.
Une seule conclusion s'impose :

Ce combat ne doit pas s'éterniser...

Armé de toute sa volonté, il finit par se lancer à l'attaque de son adversaire, visant ses jambes pour le forcer à reculer.
Il enchaîne aussi vite qu'il peut avec un coup vertical, de bas en haut, pour l'effrayer et le faire si possible tomber à la renverse.
Malgré que les deux lascars soient profondément détestables, Amarok ne se sent pas le courage de leur faire du mal. S'il fallait tuer tous les crétins, le monde serait sous peuplé.
Ainsi s'efforce t-il donc de lui faire perdre l'équilibre pour mieux le désarmer.

[Conseiller du Feu]

Daisuke

Le gamin manque autant d'expérience que le pêcheur, mais il est galvanisé par la présence de son maître qui regarde le combat d'un oeil plus qu'attentif.
A trop vouloir se montrer entreprenant et confiant, il fonce tête baissée dans le piège tendu par Amarok.

Alors, t'aimes pas mes orteils ? Ou t'es déjà crevé et tu sais pas frapper plus haut ?

Il recule à pas mesurés et nonchalants, un sourire mesquin aux lèvres. Il perd ainsi la concentration qui lui aurait été nécessaire pour pouvoir éviter correctement le coup vertical.
Une vague de panique le submerge et il tombe en arrière. En bon débutant, son réflèxe premier est d'amortir sa chute avec ses mains et quelques moulinets des bras.
Ce n'est qu'une fois réceptionné sur ses deux mains, dans une posture fort peu avantageuse, qu'il se rend compte qu'il a lâché son arme.

Merde !

[Daisuke]

-73-

La techniquement hautement improvisée du pêcheur fonctionne au-delà de toute espérance. Il n'espérait même pas que la première partie passe, mais alors là....il doit être au moins aussi étonné que son adversaire.
Quelques secondes de flottement s'installent, sans que personne ne bouge. De toute évidence, Amarok a gagné. Il n'en retire aucune fierté, plutôt un mélange de soulagement et de fatigue.
Et maintenant ?

Il hésite. Son impulsion première est d'aider son adversaire à se relever, pour terminer ce combat en toute bonne foi.
Mais connaissant l'énergumène et ayant eu un aperçu du caractère du maître, qui a assisté à la défaite de son apprenti, il risquerait de s'attirer d'autres ennuis.

Il jette un coup d'oeil vers le maître, pour voir comment il réagit.

[Conseiller du Feu]

Daisuke

Le maître est appuyé sur la palissade, les bras croisés, et lance un regard incendiaire. Il est furieux.

Non seulement tu te fais bêtement avoir, mais en plus par un fils de l'eau ! Si encore c'était un épéiste d'exception, mais là ! Tu n'as aucune excuse !

Tout le mépris que lui inspire son disciple doit se ressentir à des kilomètres à la ronde.

Tu t'es fait marcher dessus par un paysan armé d'une épée ! Pourquoi penses-tu que j'ai consacré de mon temps à essayer de t'apprendre le maniement du sabre ?!?

Par terre, l'apprenti a les oreilles qui virent au cramoisi et il tremble et de colère.

Si tu ne t'appliques pas à partir de maintenant, c'en sera fini de ton apprentissage ! Et ne croît pas que j'ignore ce que tu penses de cet entraînement...
Combien de fois n'ai-je pas entendu des "mais les armes ça ne sert à rien !" ou encore "les sabres c'est pour les faibles !". Ne jamais sous-estimer ton ennemi, peu importe son arme.

Il inspire un grand coup et reprend d'un ton étonnament calme, presque glacial.

Finis moi ça. On rentre.

Il tourne les talons.

[Daisuke]

-74-

Le maître crie sur son apprenti, lui reprochant sévèrement sa défaite. Quelque part c'est logique...quel maître serait ravi de voir son élève perdre un combat ?
Il n'empêche...pour le coup Amarok a presque pitié du pauvre gars qui se fait limite insulter. Lyanna n'a jamais haussé la voix contre lui.
Il faut croire que son enseignement est bien différent de celui dispensé à la Nation du Feu.

Et si j'en profitais pour m'éclipser discrètement ?

A nouveau, difficile de savoir comment réagir. Apparemment la colère du maître est totalement tournée vers son apprenti, mais s'il décide de se rabattre sur le pêcheur, il lui faudra largement plus qu'un coup de bol et une attaque aussi hasardeuse qu'improvisée pour s'en sortir.
Il en est là de ses réflexions, à tester le pour et le contre d'une éventuelle fuite, quand la dernière phrase du maître lui parvient, comme une sentence.

Quoi ?

Il aurait probablement dû au moins essayer de s'enfuir.

[Conseiller du Feu]

Daisuke

Le jeune homme, bien que toujours sur le dos et en appui sur ses coudes, arbore un sourire.
Après avoir lancé ses pieds vers l'arrière, il les ramène brutalement vers le sol, créant ainsi deux petits piliers de terres sous ses mains qui lui servent à s'élancer à toute allure vers Amarok.
Surpris, le pêcheur ne peut que se prendre deux fabuleux coups de poings qui le projettent sur le mur derrière lui, lui coupant le souffle par la même occasion.
Mais son adversaire n'en reste pas là et enchaîne aussitôt, faisant sortir un autre pilier du mur pour repousser sa victime vers le sol.
Il accompagne le mouvement avec sa main pour bien lui faire mordre la poussière, face contre terre.
Puis, l'attrapant par l'épaule, il le retourne et lui fout un pain dans la tronche avant de l'immobiliser au sol en emprisonnant ses mains et ses pieds à l'aide de blocs de terre.

A califourchon au-dessus de son adversaire complètement dans les vapes, il a tout loisir pour l'achever.
Il tourne la tête et regarde en direction de la ruelle par laquelle son maître est parti puis finit par déserrer le poing et abaisser sa main.
Sans rien ajouter, il se relève et s'en va. On dirait que, quelque part, le fair-play dont le pêcheur a fait preuve plus tôt aura finalement joué en sa faveur.

[Toshio Okumura]

*Précédemment au quartier résidentiel.*

*Toshio marche depuis un petit moment déjà. Sa hanche est moins douloureuse que hier, mais elle gène tout de même le mouvement. Le corsaire n'est pas un lieu que l'ancien militaire fréquente d'habitude, il devra donc demander son chemin tôt ou tard. Mais autre chose attire son attention. Une source de chaleur, en position couchée, dans une ruelle avoisinante. *

/Je devrais peut-être aller voir.../

*L'aveugle s'enfonce dans la ruelle jusqu'à arriver au niveau de la source de chaleur. Certainement un ivrogne, mais sait-on jamais.*

-Hem... ça va?

(hrp: coucou amarok)

[Daisuke]

-75-

Et Amarok subit de plein fouet l'enchaînement de l'apprenti. C'est à peine s'il a eu le temps de lâcher un :

Pu... !

Avant de se faire proprement latter la tronche façon parquet.

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Aaarrrh ma tête. Qu'est-ce qu...

Amarok tente de se lever tout en ouvrant les yeux, pour faire deux constatations. La première : il n'y voit que de l’œil droit.
La seconde c'est que l'opération "se relever" s'est soldée par un échec cuisant suivi d'un retour plutôt brutal de sa tête sur le sol, faisant apparaître une nuée de points lumineux et envoyant à nouveau des vagues de douleur dans celle-ci.

Ouh...pas bouger, ok.

Après quelques inspirations profondes, les tâches se dissipent et il peut essayer de voir ce qui lui arrive concrètement.
De toute évidence ses mains sont plaquées au sol par des entraves de terre. C'est très probablement aussi pour ça qu'il ne parvient pas non plus à bouger ses pieds.
Seul, perdu dans ce bas quartier d'une ville inconnue après s'être fait tabasser par un maître de la terre sadique...le tableau n'est pas très réjouissant.
Pour éviter de paniquer, il fait la seule chose possible en cet instant : réfléchir.

J'ai fait un duel de sabre et j'ai gagné...jusqu'à ce qu'il utilise la maîtrise de la terre.

Il a presque envie de vomir.

J'avais gagné !

Il serre les poings et tremble d'une fureur assez mal contenue.

J'AVAIS GAGNÉ !!!

Crier ne lui apporte pas autant de soulagement qu'escompté. Il se met même à verser des larmes de rage et de douleur mélangées plutôt que de réelle tristesse, sans rien pouvoir faire pour les arrêter.

J'avais gagné...

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Il a dû s'évanouir, car une voix le tire soudainement de sa torpeur. Il ouvre l’œil. À côté de lui se tient un homme d'âge mûr, très grand.
Il s'apprête à lui lancer une remarque bien sentie mais se retient à temps en constatant que l'homme est aveugle.

*Soupir*

Oh, à merveille. J'adore être attaché au sol, c'est mon passe-temps favori.

Pour ce qui est d'éviter les sarcasmes, c'est raté. Pour sa défense, le pêcheur n'a pas passé une très bonne journée mais ça, son vis-à-vis ne peut, au mieux, que s'en douter.
A peine a-t-il prononcé ces mots qu'il s'en mord déjà les lèvres. Si l'autre décide de laisser cet inconnu impertinent en plan, qui sait dans combien de temps quelqu'un repassera par ici pour lui venir en aide ?

Heu...est-ce que vous pourriez m'aider à me détacher...s'il vous plaît ?