Nathanaël : bordel, encore ce pays merdique...
* Les trois compères étaient enfin arrivés à destination, après un long et tortueux voyage. La dernière fois que Nathanaël était venu ici, il devait bien mesurer 50cm de moins, et peser une quarantaine de kilos. Il se souvenait moins du climat que des bons moments qu'il avait passé ici. Et ça devait bien être les derniers bons moment qu'il ait passé avec son père. C'était peu de temps avant que ne débute son entrainement intensif, peu de temps avant que le vieux con ne commence à se renfermer. Il ne savait pas s'il devait aimer cet endroit, ou bien le détester. *
Akta : si vous ne venez pas à l'académie, je vous propose qu'on se retrouve ce soir ici. On visitera la Citadelle ensemble si vous voulez.
* La citadelle. Il en connaissait un bout, ou du moins, il aurait pu dire ça il y a plusieurs années. La ville avait du pas mal changer depuis. Peut-être... peut-être que visiter la citadelle tous ensemble ne serait pas une - si - mauvaise idée, bien que ça lui déplaisait un peu, pour une raison qu'il avait du mal à expliquer. Il n'aimait pas être tributaire des autres. Il aimait l'indépendance. Il n'aimait pas la solitude pourtant, il cherchait toujours à être entouré ; mais il n'aimait pas planifier. Il était quelqu'un de spontané, et quand on est en groupe, il faut souvent planifier. *
Kawa : c'est entendu ! À ce soir alors !
* Il ne s'était toujours pas décidé. Ses deux compagnons se séparèrent rapidement, avant même qu'il n'arrête un objectif dans son esprit pour le reste de la journée. Il était resté là, seul, l'air con. *
Nathanaël : tss
* Il prit spontanément une venelle au hasard, se dirigeant à l'oreille, à l'entente de rires gras et alcoolisés. Puis il se souvint qu'il n'était plus marchand, qu'il n'avait même plus de marchandises car le voyage l'en avait dépouillé. Il avait fallu manger, se chauffer, échanger... il n'avait plus de raison de se précipiter dans les auberges, les troquets, les échoppes, les coopératives. Il n'avait plus rien à commercer. *
Nathanaël : quand j'y pense... il avait déjà depuis un moment dégainé son instrument de musique dont il grattait les cordes grinçantes. quand me suis-je déjà retrouvé dans une pareille situation ?
* Jusqu'à aujourd'hui, il avait toujours su quoi faire : laisser faire. Vivre au jour le jour, apporter des marchandises à un endroit, discuter les prix, établir des alliances, en rompre d'autres... Il ne savait faire que cela. Cela, et se battre. Mais il n'aimait pas se battre, il aimait jouer. *
Nathanaël : je pourrais apprendre les airs traditionnels d'ici, ou m'initier à leurs jeux d'argent. Il se rendit compte qu'il se dirigeait toujours vers l'avenue marchande. Il s'arrêta. Ou je devrais penser à une reconversion.
* Il s'attendait à ce que son esprit vagabonde, mais il ne pensait à rien. Au bout d'une trentaine de seconde sans rien en tête, il se retourna et emprunta le chemin de ce qui se dressait le plus dans le paysage : les grandes portes. *
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