Le parc

[Le Tribun]

*Amarok s'installe pour méditer. Après un bon quart d'heure, il est tiré de ses introspections par des bruits de pas.*

[Daisuke]

-204-

Tiens, des pas.

Lui qui essayait de ne penser à rien...

Ça y est, je pense aux pas maintenant !

Et plus il tente de ne pas y faire attention, plus il lui semble les entendre fort.

Raaaaah !

Quel pro de la méditation il fait. Il se fait violence pour tenter de retrouver son calme et ne plus entendre les pas. Sauf qu'il n'a rien d'un moine dopé à la méditation et habitué à faire abstraction du monde alentours.

A tous les coups c'est un promeneur. Je m'énerve pour un promeneur. Comme si le parc était tout à moi. Franchement !

Perdu pour perdu, il ouvre les yeux et cherche après la source du bruit, complètement curieux de voir qui d'autre vient se perdre aussi tard dans le parc.

[Le Tribun]

-File-nous ta thune, le péquenot des neiges.

*Lui lance un homme accompagné de deux autres vêtus de vieux costumes et de bérets. Ils ont clairement des gueules de malandrins.*

[Daisuke]

-205-

...Hein ?

Amarok reste interdit et jette un rapide coup d’œil vers le ciel.

Où ça de la neige ?

Oui il n'a absolument rien compris à la phrase que le nouveau venu vient de lui dire. Cela dit, le trio a suffisamment l'air patibulaire que pour que l'idée générale lui vienne à l'esprit : encore des emmerdes.
Est-ce que par hasard il se serait installé au mauvais endroit ? Peut-être qu'il s'agit de leur banc fétiche ?

Cela dit, s'ils voient de la neige, ça serait plutôt qu'ils sont sacrément saouls. Mieux vaut être le plus accommodant possible.

Désolé je viens d'arriver, je suis un peu perdu, je peux vous aider ?

[Le Tribun]

-File nous ta bourse.

-Et ton sabre.

-Sale phoque.

*La dernière insulte fait rire les deux autres.*

[Daisuke]

-206-

Ah.

Voilà qui fait la lumière sur leurs intentions premières. De vulgaires voleurs. Enfin quand on dit vulgaires...c'est pas comme si la quasi totalité des gens mal intentionnés était largement capable de lui flanquer une rouste en bonne et due forme.
Et évidemment, il faut qu'ils soient à trois contre lui. S'il n'était pas déjà persuadé de se prendre des baffes, il s'en ficherait quelques-unes lui-même pour s'apprendre à traîner dans un endroit sombre et inconnu le soir.

A quoi tu pensais abruti hein ?

Il caresse une seconde l'idée de prendre ses jambes à son cou et de tenter de disparaître comme à la Nation du Feu.
Sauf qu'il connait encore moins la ville ici que là-bas et qu'avec toutes ces charrettes malodorantes se déplaçant de manière totalement anarchique, il arriverait encore à se faire rouler dessus.
Finalement, il avise celui qui a l'air le moins costaud des trois (ou le plus petit, s'il y en a un) et se jette dessus en se propulsant à l'aide du rebord du banc. L'idée est la suivante :
En flanquer un par terre, se relever le plus vite possible et viser la tête du premier à portée avec le sabre toujours dans son fourreau. S'agirait de les assommer et pas de les tuer.
Avec du bol ça marche. Avec sa chance légendaire, il se vautre lamentablement par terre.

[Le Tribun]

*Amarok se jette sur le gars du milieu, qui est le moins imposant du lot. Il touche sa cible et tombe avec. Le groupe de voleurs est surpris mais se reprend vite. L'homme à terre avec lui commence à lutter, ce qui l'empêche de se relever pour agresser un autre voleur avec son sabre. En attendant, le pêcheur se fait bien vite ceinturer par un autre homme et remettre sur ses pieds. Fort, l'animal.

Deux secondes plus tard, il ressent une vive douleur à la tête.

Tout devient noir.

Quand il se réveille, il fait toujours nuit. Il est à terre. Il n'y a plus personne. Il n'a plus sa bourse, et il n'a plus son sabre.*

[Daisuke]

-207-

Amarok émerge douloureusement et se frotte la tête. Il ne tarde pas à réaliser que les trois hommes ont filé en emportant absolument tout ce qu'il avait (bon il lui reste ses vêtements quand même...)

Mmmmmmmmmmmmeeeeeeeeeeeeeerdeuuuuuuuuuuuh !

Il se met à regarder autour de lui. Il fait encore nuit, peut-être qu'ils ne sont pas partis depuis longtemps ?
Le pêcheur se met à courir dans le parc, à la recherche des fuyards, d'indices, de passants à interroger...n'importe quoi qui pourrait l'aider à les retrouver.
C'est pas forcément très malin, quand on sait comment les choses se sont passées la première fois mais la panique l'emporte, il ne peut pas juste les laisser filer !

[Le Tribun]

*Amarok se met à courir. Sa tête le lance et il est rapidement pris de vertiges. Finalement, à travers son regard voilé, il voit un homme en uniforme courir vers lui.

S'il ne se tient pas à quelque chose, il va tomber à terre avant que l'homme n'arrive.*

[Daisuke]

-208-

Le sol se met à onduler. Il y a un maître de la Terre dans le coin ? Amarok manque de se casser la figure et s'accroche au premier lampadaire venu comme si c'était une bouée de sauvetage en pleine tempête.
"Bonjour, je passe pour un ivrogne et vous ça va ?"
Il tente néanmoins de faire signe à la silhouette en uniforme, juste pour être sûr qu'elle ne passe pas au large.
(il y a des lampadaires dans le parc ?)