-Je crois que tu ne me comprends pas. Je n'avais fait aucun plan, aucune prédiction sur ce qui allait se passer, juste des prévisions, des suppositions, une image vague. Une leçon apprise par soi-même a beaucoup plus de poids qu'un avertissement, non ?
Le fait que je croie en toi n'a aucune importance ici. Je peux placer en toi tous les espoirs et toute la confiance du monde, cela ne servira à rien si tu ne crois pas d'abord en toi.
En conclusion, c'est tous les deux qui vivez dans une illusion, et vous alimentez celle de l'autre au lieu de faire face à la réalité.
-Si j'ai proposé d'aider Eiva, c'est que j'avais confiance en mes capacité. Je sais faire la part des choses. Je ne crois... Ou du moins, je ne croyais plus en moi quant à la maîtrise du feu, mais je n'ai jamais eu de doutes quant à ma manière d'enseigner.
Brève pause durant laquelle je tournais la tête pour regarder le ciel.
-Je sais pertinemment que mon feu vit en moi. Comme je vous l'ai déjà dit, j'en ai eu la preuve. La réalité, j'y ai fait face à plus d'une reprise. Et je sais également que mon feu ne reviendra que sous deux conditions. La première, c'est un travail personnel. Et uniquement personnel. La deuxième, un retour aux origines. Tout remettre à plat, et repartir de zéro. Et pour ça, je n'ai besoin que d'une chose: une plaine rocailleuse qui ne flambera pas sous la chaleur de mes flammes. Nos enseignants à la Nation du feu nous l'ont apprit, le voyage forme la jeunesse, et c'est vrai. Je n'ai jamais autant appris qu'en étant seul, livré à moi même. Si vous pensez que je ne peux être utile en aucun cas à Eiva, alors je ferai mes adieux, et reprendrais la route. Récupérer mon feu est une tâche que je dois effectuer seul.
Je marquais à nouveau une pause, toujours en regardant le ciel.
-Cette décision de repartir voyager, je l'ai prise peu après notre dernier entretien. Je ne pensais cependant pas que cela serait mis sur le tapis aussi tôt. J'ai beaucoup appris ici, et je remercie le peuple des Nomades pour m'avoir apporté autant. Je regrette simplement de ne pas avoir pu apporter autre chose que de la main d'oeuvre ces derniers jours.