[Capitale]Dojo du Feu

[Conseiller du Feu]

KOSUKE

*Le premier à se retourner est Maître Kyoshiro.*

-Kosuke ! Tu vas bien ?

*Maître Hiruma réagit également.*

-Une bonne partie des étudiants était partie au discours. Certains ne sont pas revenus. Y en avait-il avec toi ? En as-tu vu durant l'émeute ?

*Le regard de Maître Kyoshiro dévie sur la lame de Kosuke. Son regard s'assombrit, mais il ne pose pas encore de questions. La priorité est de localiser des étudiants potentiellement perdus, blessés, ou encore en danger.*

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DAIDAI$

*Le médecin hausse les sourcils mais ne pose pas de questions. Dans une émeute, tout peut arriver.*

-Enlevez vos vêtements.

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MARVAN

*Le médecin accourt et découvre la petite Volodia. Il réagit professionnellement.*

-Elle est en état de choc. Allez me chercher un calmant.

*L'infirmière file et le médecin s'agenouille.*

-Petite ! Petite !

*Son attention obtenue, il commence.*

-Je suis le guérisseur Takashi. Je vais prendre soin de toi. Comment t'appelles-tu ?

*Il cherche à la distraire au maximum et à détourner son esprit des choses qui l'empoisonnent.*

[Kosuke]

- Quelques bleus et je suis las de cette journée., dit-il en s'adressant à Maître Kyoshiro.

Écoutant la question de Maître Hiruma, il essaye de se souvenir s'il n'a croisé personne.

- Personne avec moi, ni avant, ni pendant, ni après. Et je ne pense pas en avoir croisé pendant l'émeute.

Voyant le regard que lui renvoie Maître Kyoshiro après avoir vu son épée, il décide de ne pas laisser traîner le moment où il devra s'expliquer et résume brièvement les événements sur la Place.

- J'ai sous-estimé mes adversaires. Mon épée m'a été arrachée et elle a été utilisée pour tuer. J'en prends l'entière responsabilité., dit-il, en présentant son épée à contre-coeur mais néanmoins prêt à se la faire retirer.

- Je peux partir à la recherche des étudiants manquants. J'attends votre ordre.

[Marvan]

*Volodia écarquille les yeux, hébétée. Elle plonge son regard dans celui du médecin et reste quelques instants inerte, sans saisir la question. Enfin, elle bafouille, confuse. Dans un éclair de lucidité, elle se souvient qu'elle a donné un nom d'emprunt lors de son arrivée au Royaume du Feu... Mais lequel?

/HRP : Marvan va chercher le foutu nom qu'elle a donné.../

- Den... Denma, souffle-t-elle finalement, espérant que ce nom ne soit pas trop incongru si loin de chez elle.

L'homme lui semble gentil. Entièrement tourné vers elle, agenouillé pour mieux capter son attention, il la scrute avec l'oeil de l'habitude. Elle se met à rougir. Que cherche-t-il? A-t-elle été blessée à la tête? Elle porte une main tremblante à son visage, en profitant pour dissimuler ses yeux vairons si reconnaissables. Ses doigts caressent ses cheveux coupés à la hâte, en bataille, ne suffisant pas, malheureusement, à la faire passer pour un garçon. Depuis qu'elle était arrivée, personne n'était vraiment tombé dans le piège et la présence d'une gamine comme elle, seule sur les lieux d'une émeute allait forcément poser des questions. "Es-tu perdue? Étais-tu avec quelqu'un? Qui sont tes parents? Où habites-tu?"

Sentant venir les ennuis, elle se redresse d'un bond, bien décidée à se lever pour quitter cet endroit au plus vite. *

[Daisuke]

-141-

Le pêcheur s'exécute, grimaçant pour enlever sa chemise tant le mouvement lui fait mal. Il est contusionné de partout mais ça il le savait déjà.
Reste à savoir si le médecin va lui trouver une côté cassée ou un truc du genre.

[Conseiller du Feu]

KOSUKE

*Maître Kyoshiro est choqué et énervé par la révélation de Kosuke mais se contrôle.*

-Ta faire prendre ton arme et qu'elle serve à une main autre que la tienne pour prendre une vie est une grave insulte à ton honneur.

*Il prend l'arme.*

-Je la garderai jusqu'à ce que tu aies lavé ta dette d'honneur envers le Dojo et nous-mêmes, tes maîtres. Si tu es incapable de rester maître de ton lame, c'est que tu n'en n'es pas digne.

*Hiruma acquiesce. C'est bien que ce soit Mibu qui ait géré ça. Pour lui, ce n'est pas si grave que ça, surtout dans un tel contexte.*

-Oui. Tu peux partir à la recherche d'autres étudiants. Certains ont été vus dans la Ville Basse d'après les derniers témoignages. Une équipe est déjà partie. Tu peux la rejoindre rapidement, elle n'est pas loin.

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MARVAN

*Le médecin sourit.*

-Denma...

*La fillette se redresse d'un bond. Le médecin la saisit par le bras et la maintient.*

-On se calme. Tout va bien. Rassieds-toi.

*Il ta tire doucement vers le sol pour qu'elle se rasseye.*

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DAIDAI

*Le médecin équarquille les yeux.*

-Vous vous êtes fait piétiner par la foule ma parole !

*Il commence à palper Amarok. Ca fait mal. Le pêcheur souffre vraiment de partout.*

-Vous êtes couvert de bleus !

*Il passe au niveau des côtes flottantes. Amarok laisse échapper un cri de douleur.*

-Il y en a une qui est cassée on dirait.

[Kosuke]

Au moment où Maître Kyoshiro lui confisque son épée et malgré son "consentement", un éclat meurtrier luit brièvement dans ses yeux.

- Comme vous voudrez., dit-il en inclinant la tête avant de prendre congé.

Se frayant un chemin parmi les blessés et les médecins, il fulmine encore plus après cette journée. En plus de sa honte, il est maintenant déshonoré après avoir perdu le droit de porter son épée. De mauvaise humeur, il atteint la sortie du Dojo et demande au sujet d'un groupe envoyé aux Maîtres. Les informations reçues, il rejoint rapidement le petit groupe.

- Je viens vous assister. Ordre des Maîtres.

[Daisuke]

-142-

Le pêcheur arque un sourcil.

Non sans blague j'avais pas remarqué...

Mais alors quand le médecin se met à tout palper, il se retient de hurler. On lui a dit que ça fait mal, merde ! Pourquoi il se sent obligé de toucher quand même ?
Et juste histoire d'être bien sûr, il en rajoute une couche. C'en est trop pour le pêcheur qui cette fois n'arrive pas à se retenir de crier. Il en a même des larmes aux yeux.
Si ça ne faisait pas si mal il se roulerait juste par terre en boule en attendant que ça passe. Mais le médecin ne laisserait pas faire.
Il jette un regard presque implorant au médecin : et concrètement, ça veut dire quoi ? Parce qu'il n'est pas franchement convaincu que rester à un même endroit pour guérir soit forcément une bonne idée par les temps qui courent.
On ne sait jamais quand tout va se remettre à péter !

[Marvan]

Tout va bien?...

*Volodia sent des larmes lui monter aux yeux. Elle veut se détacher de l'emprise du médecin, fait un mouvement brusque, et retombe lourdement sur le lit, abattue. Tout va bien?! Mais rien ne va, au contraire! Une boule dans la gorge entrave son souffle et elle hoquette, épuisée. Voilà plusieurs jours qu'elle a quitté le domicile familial après avoir provoqué un cataclysme terrible. Elle s'est faite trahir, a volé en bison, passé la nuit comme passager clandestin dans un bateau froid et humide sans rien manger! Tout cela pour arriver dans un pays à feu et à sang dès son premier jour!

Un sanglot lui échappe, irrépressible. À quoi bon se retenir? Quelle fierté peut-elle encore avoir? Une profonde lassitude s'empare d'elle et Volodia comprend alors à quel point une fillette de douze ans peut être faible, parfois.

- Je veux rentrer chez moi... souffle-t-elle entre deux reniflements, sans penser ce qu'elle dit. L'image de sa mère s'impose à elle comme une évidence. Qu'est-ce qu'elle aurait donné pour qu'elle trouve le courage de fuir avec elle! Comme tout aurait été différent alors! Pour la première fois depuis son départ, elle ressent le besoin de la prévenir, de la rassurer. "Je suis vivante", cela suffirait...

Elle finit par calmer ses pleurs, enterrant une fois de plus ses émotions. Décidément, il faut qu'elle parte d'ici au plus vite. Ses sanglots disparaissent peu à peu, les larmes se tarissent. Il ne reste sur son visage qu'une crispation et une bouffissure rouge. Le silence retombe, implacable. Elle n'ose regarder autour d'elle. Contrariée par son moment de faiblesse, elle doute que le médecin s'en aille de sitôt.

Idiote! Te voilà dans de beaux draps!

Une pulsion de violence envers elle-même menace de la submerger. Elle crispe son poing, serre les dents, mais parvient à retenir son geste. Pas ici. Pas devant tout le monde. Elle saura punir sa faiblesse plus tard. Il faut partir.*

[Conseiller du Feu]

KOSUKE

*Le groupe est composé d'étudiants plus jeunes que lui. Les quelques rares autres élèves de Maître Hirai ont reçu la direction des groupes. C'est naturellement que Kosuke se retrouve donc à la tête d'un petit groupe de quatre étudiants.

Kosuke peut donc aller poster à la Ville Basse.*

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DAIDAI

*Le médecin se penche sur le côté et commence à dérouler une bande de tissu. Il donne à Amarok un bout de bois.*

-On a donné les calmants aux personnes qui en avaient le plus besoin. Mordez là-dedans et ne bougez surtout pas, ça va faire mal.

*Et il commence ensuite son travail.*

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MARVAN

*Le médecin voit Volodia passer par tous les stades émotionnels et s'inquiète de plus en plus. Il la maintient toujours. Il a trop peur qu'elle s'enfuie.*

Elle a perdu la raison. Je ne peux pas laisser une petite dans cet état seule et sans protection.

*C'est alors que l'infirmière arrive avec le calmant.*

-Maintenez-la.

*L'infirmière saisit Volodia par derrière. Le médecin s'apprête à lui administrer de force le médicament.*

[Marvan]

*Alors qu'elle est encore bouleversée de tant d'émotions, Volodia perçoit soudain une lueur étrange dans le regard du médecin. Avant même de pouvoir réagir ou même comprendre ce qu'il en est, on l'attrape par derrière et tente de la maîtriser.

Quoi!?

L'ambiance bienveillante bien qu'étrangère qui règne dans le dojo se transforme alors en une menace imminente. Les mains la serrent, s'enfonçant fermement dans ses bras frêles. Elle laisse échapper un hoquet, et presque aussitôt, on lui enfonce un cachet entre les lèvres. Elle serre les dents, secoue la tête, comme un animal sauvage. Bientôt, un cri s'échappe de sa gorge, sourd et inquiétant.

Je croyais que... Il avait l'air gentil...

La désillusion mêlée à la violence lui fait monter les larmes aux yeux et elle se fustige d'autant plus d'avoir montré un semblant de faiblesse devant des gens aussi méchants. Son monde est en train de devenir très, TRES manichéen, et les deux bonhommes qui tentent de la contenir ne sont définitivement plus du bon côté de la balance. Elle donne des coups de bras, de jambes, de tête, tout est bon pour se libérer. Très vite, elle sent monter la colère en elle : cette colère trop familière qui s'accompagne toujours de catastrophe... Ses yeux s'écarquillent, terrifiés.

- Je vous en supplie, lâchez-moi, implore-t-elle, convaincue qu'elle va bientôt leur faire du mal.

Le souffle la submerge ; de petites bourrasques naissent à chacune de ses convulsions, faisant gondoler ses habits de mendiant. Elles grossissent, sifflant dans la pièce au-dessus des autres patients, décoiffant les soignants qui se retournent pour déterminer l'origine du vent. Volodia gronde, incontrôlable et de nouveau son pouvoir éclate, faisant valser ses agresseurs pris par surprise, la projetant en l'air telle une poupée de chiffon.*