par Shion » Dim 7 Aoû 2016 22:14
Je soupirais, mais avec un petit sourire.
-Bien, comme vous le voulez.
Petit éclaircissement de voix.
-Alors... Tout d'abord, comme vous l'avez compris, je viens de la nation du feu. Je suis issu d'une famille assez humble. Ma mère vient d'une famille de marchands assez réputée, tandis que mon père est connu et reconnu dans l'armée. C'est de cette partie que vient le plus gros problème, car voyez vous, à la nation du feu, et principalement pour mon père, tout est une question d'honneur et de fierté.
Revenons à moi. A l'age de quatre ans, j'ai commencé à développer ma maîtrise du feu. Enfin, à pouvoir interagir avec. Je n'étais capable de rien, et j'ai faillit incendier la maison familiale. Même si ça a été une grande fierté pour mon père. Vous comprenez, être capable de faire quelque chose d'aussi énorme à 4 ans, c'était prometteur.
Je riais jaune sur ce point là.
-Sauf que moi, ça m'avait traumatisé, et quand j'ai dit à mon père que je ne voulais plus jamais utiliser le feu, je vous laisse deviner sa réaction. Il m'a infligé une punition énorme. Je crois que même sa punition était plus effrayante que savoir que j'aurai pu tuer tout le monde. Du moins à l'époque. Si je m'étais tenu à tout cela, je n'en serai peut être pas là aujourd'hui.
J'ai plus tard rejoint le dojo du feu, grâce à un ami de mon père. Ils m'ont appris à développer ma maitrise. J'étais doué. très doué. Du moins, c'est ce que les enseignants et mes camarades disaient, mais je n'étais pas d'accord. Pour moi, je ne faisais que produire du feu et en aucun cas, je ne méritais le titre de maître du feu. Et j'ai eu cette confirmation lors d'une excursion avec ma classe. Je me suis retrouvé perdu dans un village, qui a accepté de me loger la nuit, avant de me guider vers mon groupe. Ce que je ne savais pas, c'est que le soir même des brigands qui harcelaient et pillaient sans cesse ce village allaient revenir. Je me suis battu contre eux, et les ai forcé à fuir. Mais le prix fut énorme. J'avais détruit une maison entière, et mes flammes menaçaient le village entier. J'étais inconsolable à cet instant. Et un vieil homme a su trouver les mots pour me remettre d'aplomb. "Une maison, ce n'est rien comparé à une vie humaine. Si tu tiens à sauver des vies sans faire de ravage, prend ceci". Il m'a offert le sabre de son fils, mort au combat, en essayant de défendre le village tel que je l'avais fait.
Mais le mal était fait. Ma maîtrise s'envolait jour après jour. Je cherchais désespérément un moyen d'apprendre à maîtriser le feu, à le contrôler, mais je ne recevait aucun soutient de la part de mes enseignants. De fil en aiguille, j'ai fini par me disputer violemment avec mon Maître. Cela s'est très mal fini, et on en est venu à un Agni Kai...
Je réfléchissais, avant de me dire que deux filles de l'air ne savaient peut être pas ce qu'était un Agni Kai...
-Un Agni Kai, c'est un duel entre deux maîtres du feu. Un duel où deux idées s'affrontent, et où l'honneur des combattants est en jeu. Comme je l'ai dit, ma maîtrise s'envolait de plus en plus. Et ce jour là, j'ai renié complètement tous les principes que l'on m'avait inculqué durant toutes ces années au dojo du feu. Ma maîtrise à dès lors complètement disparu, et aujourd'hui encore, je ne suis pas capable de produire la moindre flamme. Et comme je vous l'ai dit également, à la nation du feu, et surtout lors d'un Agni Kai, tout est question d'honneur. J'ai donc déshonoré ma famille. Enfin, surtout mon père, vu que ma mère se fiche de tout ça, tant que je suis en vie. Je lui ai juste fait la promesse de trouver ce que je cherche, et de revenir en vie. Et en ramenant mon honneur avec moi. J'ai quitté la Nation du feu de moi même. Je ne sais toujours pas si c'était pour éviter à mon père d'être entièrement déshonoré à l'idée d'avoir "une honte telle que moi" sous son toit, ou si c'était pour éviter son courroux. Ou peut être que c'était par pure lâcheté de ma part, que je ne voulais pas affronter la vérité ni assumer les conséquences de mes actes. Tout était trop flou dans ma tête à ce moment là. Je ne sais donc pas vraiment les raisons de mon départ, mais je sais ce que je cherche. C'est déjà ça.
Je souriais aux demoiselles.
-Vous savez tout maintenant!