La Citadelle

[Guru givré]

Par un concours de circonstances incroyables, le fils du feu tombe sur Nauja qui sirote une tasse de thé à la terrasse d'un café. Les blonds se font rares parmi les tribus, difficile donc de la louper. Des manteaux blancs sont en garde ici et là.

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

* Après avoir pas mal tourné dans la citadelle, l'attention du fils du feu fut capté par la présence de manteaux blancs. Par chance, il tomba sur Nauja en train d'en branler pas une sur une terrasse (c'est beau de donner les ordres). Restait maintenant à l'approcher, ce qui finalement ne s'avérait pas aussi facile qu'on pourrait le croire. Interrompre quelqu'un pendant sa pause ne le laisse jamais dans de bonnes dispositions... et pour parler de ce dont il avait en tête, il aurait presque préféré l'interrompre à la caserne ou ailleurs, ça aurait moins fait tâche dans le paysage. *

Nathanaël : *soupir* ce que je peux détester le contact humain et ses codes, parfois.

* Il n'avait pas mille choix à sa portée. Il décida d'aller s'assoir à la table proche de celle de Nauja. Quand son regard croisa le sien, il hocha simplement la tête sans dire mot. Il s'installa sur la chaise, fit signe au serveur pour prendre commande. Un simple thé noir plutôt qu'un café, pour se calmer les nerfs. Il fut rapidement servi. *

Nathanaël : on n'a pas du vous demander ça souvent... mais puis-je vous importuner quelques instants ?

* Il aimanta son regard vers elle. *

Nathanaël : comme vous êtes là.

[Guru givré]

Nauja, bien que souvent débordée par son travail, s'accordait toujours une petite pause pour déguster un verre sur la terrasse d'une buvette et pour lire le journal. Surtout la presse à scandale. Non qu'elle en soit particulièrement friande mais il était toujours intéressant et divertissant de faire la comparaison entre ce qui était "révélé" et ce qu'elle savait déjà. Les derniers titres étaient éloquents :

"Tahla Nakaide,matriarche destituée - Les frasques d'une jeunesse dorée"
"Yahto Parak, gay ? - Son nouveau favori et garde de son corps"
"L'Aurore, une nouvelle drogue tendance - Vous en verrez de toutes les couleurs !"

En pleine lecture de la page 6, elle fut interrompue par une voix familière. Le chef des Manteaux Blancs releva les yeux par-dessus ses lunettes pour reconnaître l'immigrant qu'elle avait recruté pour les douanes. Avant qu'il ne se fasse lamentablement viré par son supérieur pour ingérence. Elle replia soigneusement son journal, le posa sur la table et prit sa tasse de café qu'elle huma avant d'en boire une gorgée.

- Allons directement au fait, M. Speen. Que puis-je faire pour vous ?

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

[Hrp' : ha il est viré ? Mon perso s'est barré avant, il en a pas encore eu vent alors XD]

* Nathanaël avait établi une relation de proportionnalité entre la facture du café et la quantité de sucre. Meilleur était le café, moins il y avait besoin de sucre. Les coutumes des tribus de l'eau, du nord comme du sud, ont davantage voués un culte au thé qu'au café. Il était difficile de savoir pourquoi, l'un comme l'autre étaient des produits d'importation, tout deux avaient de bonnes propriétés de conservation. Des grains de café étaient plus lourds que des feuilles de thé, mais était-ce vraiment un argument ?

Nathanaël ne put s'empêcher de rajouter un second morceau de sucre. Un bon goût fruité, mais pas assez de robe. La consistance se rapprochait trop de celle du thé, trop liquide à son goût.

Il touillait sans heurter les parois de sa tasse. *

Nathanaël : les deux clowns vous ont remis leur rapport ? Ceux qui m'ont interrogé sur la grande place.

* Il profita de sa réponse pour prendre une chaude gorgée. *

Nathanaël : vous devez aimer les concomitances. Vous êtes de la Secrète après tout.

* Le sucre s'était correctement dissous ; il retira sa cuillère et la déposa sur sa coupelle. *

Nathanaël : au commissariat, vous vous êtes déplacée en personne parce que les flicaillons sont de parfaits branleurs. Ils sont à peine capable de remplir leurs offices, et pourtant, ils décident d'entraver mon enquête et de récupérer l'affaire, alors que toutes les preuves nécessaires sont rassemblées, et que le suspect sensible était sous procédure.

* Il n'attendait pas de réponse. Avec l'incident du marché, même si ses Hommes lui avaient remis sa déposition, il y avait peu de chance qu'elle ait eu le loisir de le lire dans le détail. Il était simplement là pour lui expliquer son départ, et lui donner, une seule et unique fois, son avis. *

Nathanaël : cette Félicia... Elle connait mes antécédents. Je suis compromis. Une piste indique que le reste a des risques de se passer à Hosho ; c'est là bas que je me rends.

* Il sortait déjà la monnaie pour payer sa note. *

Nathanaël : que vous l'appreniez par un intermédiaire aurait été peu courtois de ma part. Et parler de vive voix est plus sûr quand on ne sait pas qui d'autre... est... compromis.

* Le sous-entendu était lâché comme un renard dans un poulailler, furtif mais glaçant le sang. Il n'avait aucun moyen de savoir en étant resté si peu de temps sur place qui était corrompu et qui ne l'était pas, quelles sphères avaient été touchées si cela s'avérait juste. *

Nathanaël : pour une personne mise en détention, elle donnait l'impression d'être parfaitement à l'endroit où elle voulait être. À quelques jours de la convention d'Hosho, et le matin d'un attentat commis en plein jour, inutile de dire que ça pue.

* Il parlait à demi-voix. La terrasse comme la ruelle était peu fréquentée, mais inutile d'informer des oreilles indiscrètes. D'ailleurs, il en avait terminé. Nauja ferait ses conclusions d'elle-même, et elle était mieux armée pour prendre des mesures qu'elle jugeait nécessaires. Il termina son café debout, reposa la tasse, et glissa de l'argent sur la note calée sous le cendrier de sa voisine pour son thé. *

Nathanaël : pour le dérangement.

* Il sourit. *

[Guru givré]

Nauja huma son café avec délectation et le sirota en écoutant les dires de l'homme qui se sentait concerné par leur sécurité. Rien qu'elle ne savait déjà. Elle se fit la réflexion que cela était parfois blasant de toujours tout savoir à l'avance. Plus rien ne la surprenait. En même temps, son travail consistait à toujours tout savoir. Elle le vit se lever et poser de l'argent pour payer sa consommation et fut sur le point de prendre congé.

-J'ai cru comprendre que vous étiez sur les traces de votre ancêtre, Victorius Speen ?

Elle ménagea une pause dramatique et s'alluma un cigare avant de reprendre.

-Pourquoi ?

Cela n'avait aucun intérêt pour elle ou le Pôle Sud dans un avenir proche ou lointain. Mais elle était curieuse, et peut-être qu'il referait sa journée en la surprenant. Qui sait ?

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

* Étonnant qu'elle soit au courant de cela. Mais à quoi s'attendait-il en travaillant pour elle ? *

Nathanaël : j'essaie simplement de mettre fin à un cycle.

* Il ne comptait pas terminer en vieil ermite misanthrope à maudire ses ancêtres. Certains marques restent gravées, indélébile. Mais elles ont besoin d'être pansées pour ne pas gangrener la chair et l'esprit. Sa paume avait cicatrisé depuis longtemps, mais il gardait un goût amer jamais dissipé. *

Nathanaël : c'est une quête de vérité comme une autre.

* Une vieille injustice qui ne serait jamais rectifiée. Mais il ne demandait rien à personne, c'était pour lui, et uniquement pour lui. Le regard des autres, il s'en fichait. Pour ça en tout cas. *

Nathanaël : en dehors d'un combat mémorable, il ne reste rien sur son passage ici. La vérité se trouve ailleurs, c'est donc ailleurs que je vais. Bien que mon intuition pour Hosho reste ma priorité.

[Guru givré]

Sa réponse était-elle décevante ? Elle n'aurait su le dire. Elle tira longuement sur son cigare et fit le temps d'en relâcher toute la fumée.

-On ne gagne rien à vivre dans le passé, ni à suivre le chemin pris par ses ancêtres, M. Speen. Le résultat le plus probable est de vous y perdre.

La bonne journée.

Elle reprit sa feuille de chou et reprit sa lecture.

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

Nathanaël : ...

* Nathanaël attarda son regard sur Nauja, jusqu'à ce qu'elle reprenne lecture de son canard. Il garda le silence, la salua en courbant légèrement le dos, puis reprit sa route. *

Nathanaël : vivre dans le passé...

* Il en connaissait les symptômes. Il avait eu le loisir peu appréciable de les observer chez son père à la fin de sa vie. *

Nathanaël : non.

* Il se dirigeait maintenant vers le port pour y retrouver Akta et préparer leur départ pour l'île d'Hosho. *

Nathanaël : c'est justement pour clore ce passé que j'en arpente le chemin. La vérité, bonne à entendre ou pas, est un accomplissement.

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[Guru givré]

Ils n'étaient plus très loin, quand soudain, un homme les bouscula. Enfin, il bouscula surtout la jeune fille. L'incident aurait pu être anodin, sauf que Dyani était devenue bien pâle à la lumière de la lune montante, et quand elle toucha son ventre, elle sentit quelque chose d'humide. Ses doigts tremblaient quand elle vit le sang.

Elle se retourna, et vit que l'homme était toujours là. Il la regardait, même si elle ne voyait pas son visage. Il avait une cape, mais surtout il portait un masque. Et avait un sabre crochet à la main.

-Shloka, fuis...., articula t-elle difficilement.

[Leviathan]

Derrière son masque, l'homme souriait. Cette gamine allait marquer le début de la fin de la décrépitude du Pôle Sud. Il tuerait tous les traîtres, tous ces sangs impurs qui souillaient cet endroit.

Il allait partir, et laisser le soin à ces hommes de s'occuper de la famille de cette fille. Ses pions étaient si bien mis en place que la trouver n'avait pas été bien difficile. Toute la journée, il l'avait surveillé, elle et son camarade. Il la regardait se vider de son sang, et elle demanda à son ami de fuir.

-J'en aurais presque la larme à l'oeil !