La Citadelle

[Yahto Parak]

-Rooooooooonzzzzz.... Rooooooooonzzzzz.... Rooooo - Hein ? Gniniya ? Aaaaâââââââh !

Il bâilla et se frotta les yeux de ses poings, essuyant les larmes qui perlèrent à ses yeux. Il chercha un moment la nature et la localisation de l'élément perturbateur à l'origine de son réveil si brutal et si inapproprié. Yahto battit plusieurs fois des paupières avant que son regard ne tombe sur une paire d'yeux qui flottaient au-dessus du sol.

Il cligna des yeux plusieurs fois, se les frotta puis y regarda de plus près. Ah mais non ! C'était un manteau blanc dont il ne voyait que les yeux qui se tenait face à lui. Il avait eu peur. Hein ? Un manteau blanc en plein milieu de la Toundra ? Il regarda plus loin, derrière le garde, enfin les gardes, se trouvaient les portes de la Citadelle. Ah mais il était déjà arrivé ? Il avait dormi combien de temps ?

-Excusez-moi, je me suis assoupi un -certains- temps. Je viens pour la Confirmation du chef Kaya. Ah oui, je suis Yahto Parak du Chien-Ours.

Il eut le loisir de voir arriver une femme aux cheveux cendrés qui portait des lunettes. Nauja, sans le moindre doute.

[Guru givré]

Nauja constata que Yahto était toujours égal à lui-même. Les animaux hibernaient pour passer l'hiver, lui, dormait parce qu'il s'ennuyait. A mourir. Tout le temps. Mais il ne fallait pas s'y fier. Cet homme était redoutable quand il sortait de sa léthargie. Le chef des Manteaux Blancs craignait l'homme, même si elle le connaissait bien.

-Je vous souhaite la bienvenue, conseiller Yahto. J'espère que vous avez fait bon voyage.

Si vous le permettez, nous vous escorterons jusqu'au Palais Citadin.

Elle n'aimait pas servir de nounou aux conseillers, mais c'était le patriarche d'une tribu majeure. Et cela faisait toute la différence. Les traiter en inférieurs, voire, leur manquer simplement de respect pouvait s'avérer néfaste. Nauja savait que Yahto se fichait du protocole comme d'une guigne, surtout envers lui. Mais il avait beau être à la tête de sa tribu, d'autres que lui, moins puissants, moins influents pouvaient mal le prendre. Entraînant de fâcheuses conséquences...

[Yahto Parak]

Yahto clignait lentement des yeux qu'il n'avait jamais entièrement ouverts. Il bâilla timidement en plaçant une main devant sa bouche. Il n'écoutait déjà plus Nauja que d'une seule oreille. Elle aurait tout aussi bien pu parler à un chien-ours polaire, ce dernier aurait au manifester de l'intérêt pour sa personne. Certes, cela aurait été dans un but purement alimentaire, mais ce n'est qu'un détail...

-Je vous remercie de votre intérêt et de votre sollicitude, Nauja, mais j'ai d'autres projets. J'ai déjà réservé une suite à la Perle des Neiges. Transmettez mes amitiés à votre matriarche, je ne souhaite pas lui voler de son temps si précieux. Cela dit, vous pouvez toujours nous accompagner.

Il donna du talon à sa monture, lorsqu'il passa les portes de la Citadelle, il se redressa et ouvrit un peu plus les yeux. Il venait d'entrer en jeu, la partie ne faisait que commencer.

[Guru givré]

Nauja soupira. Le jeu des influences et de la politique l'exaspérait.

Il ne souhaitait pas résider au Palais Citadin. Fort bien. Grand bien lui fasse, ce n'était pas son rôle de s'occuper de l'intendance. Il faudrait cependant qu'elle prenne la peine de faire prévenir Kaya et Adi. La pauvre, elle qui se donnait du mal pour satisfaire tout le monde...

Un manteau blanc arriva et lui fit un rapport détaillé des derniers évènements notables, notamment une esclandre au Palais et une nouvelle employée sur laquelle on menait une enquête de routine. Nauja roula des yeux à l'écoute du premier. Elle rejoignit ensuite le cortège aux côtés du conseiller Yahto.

-Fort bien, je vous accompagne, conseiller.

Les prochaines heures risquent d'être très divertissantes, je ne manquerai ça pour rien au monde !

Un détachement de manteau blancs encadra la suite du patriarche.

Suite...

[Chisouka]

*Cela fait quelques temps que Raena ère sans but dans la citadelle, "la perle des neiges" est un endroit délicieux pour loger, alors qu'elle se balade nonchalamment dans la citadelle, elle se rappelle la convocation sur sa tante lui avait remise.*

C'est pour bientôt, Mais quel caprice idiot me pousse à participer à ça ? Cette convocation n'est rien de plus qu'un vulgaire bout de parchemin.

*Pestant contre le système des tribus, elle se dirige vers le palais citadin pour aller voir sa tante en espérant se trouver une petite place discrète et en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé au Sud ces dernières années.*

Tant qu'à se torturer en répondant à cette convocation autant en apprendre un peu sur les précédents mandats de l'actuelle chef du Pôle Sud.

*Elle ne peut empêcher un sourire en coin.*

Et une personne très chère m'a dit que cela pourrait être intéressant. Sait-on jamais, il pourrait y avoir quelques rebondissements.

*Son visage se peint de désespoir alors qu'elle achève son monologue intérieur sur une phrase tout à fait audible.*

Ou alors il n'y aura qu'un flot de blabla inintéressant et je mourrai d'ennui.

*Elle soupire en se laissant tombé sur un banc glacé.*

[HRP: Je ne savais pas quoi poster et je pense que ça se voit x) /HRP]

[Guru givré]

Précédemment

IBURI

La longue procession de traîneaux arriva quelques jours plus tard aux portes de la Citadelle. Aux portes de la Citadelle, Coco s'entretint pendant un moment avec d'autres collègues du Manteau Blanc.

-La patronne est occupée pour le moment, il faudra attendre qu'elle se libère pour espérer son attention.
-Je connais la chanson, préviens-la. On attendra. De toute manière, on n'a pas trop le choix : il lui est formellement interdit de pénétrer la Citadelle.

L'officier regarda par-dessus son épaule et avisa en ouvrant grand les yeux QUI était le 'il'.

-Je lui dirais que c'est urgent. Très urgent.
-Ce serait bien, merci. (frappant dans ses mains pour attirer l'attention de son équipe) Allez, les gars ! Emportez le matos au QG. Lieutenant Yves, vous prenez la tête du convoi. Vous, vous et vous, vous restez avec Christian et moi. On ne peut pas le laisser seul.

Donc, en gros. On attend que Nauja se libère... Prends ton mal en patience.

[Iburi]

*Et Iburi se réveille...

Sauf que le narrateur n'ayant pas trop compris où il était. Iburi, lui même ne saura pas trop où il est.

N'ayant plus la pomme pour le baillonner, ce dernier demande très calmement.*

-Je suis où là ? Je peux savoir pourquoi vous m'avez embarqué avec vous ? Vous allez me garder longtemps ? Vous allez me buter ?

[Guru givré]

IBURI

L'officier Coco se retourna vers Iburi qui se trouvait être ligoté et bien au chaud dans un traîneau
-D'après le protocole de la page 147 du Manuel du Manteau Blanc, il faut t'amener devant notre responsable qui t'expliquera les choses de la vie.

-Oh non. Qu'est-ce qu'il a fait cette fois ? Officier Coco ?... Ne me dîtes pas que...

Tout le monde se retourna à l'arrivée de la Dame. Nous parlons de celle qui dirige d'une main de fer les Manteaux Blancs. Nauja Kalena. Elle fumait son cigare d'un air désemparé.

-Hélas si, Chef. Iburi est arrivé sur la scène de crime et s'est mêlé de choses qui ne le regardait pas et... a complètement détruit la scène de crime. Nous n'avons plus rien -en tout cas encore moins- qui pourrait nous aider à faire la lumière sur ce qui s'est passé.
-Bien, bien. Vous me ferez votre rapport dans mon bureau plus tard. En attendant...

Nauja s'avança devant le jeune homme. Elle cacha le soleil, le plongeant dans son ombre. Elle avait les croisées dans le dos.

-Mon cher Iburi, ne te souviens-tu donc pas de notre précédente conversation ? Tu. Dois. Rester. Hors. De. Notre. Chemin. Imbécile heureux comme tu es, j'imagine bien que tu ne pensais pas à mal et que tu voulais certainement aider. Cependant...

J'aimerai savoir quelle genre d'aide voulais-tu apporter ? Mis à part détruire tout ce qui aurait pu nous aider à rendre justice pour tous ces morts, cela va de soi.

[Iburi]

La vieille ... Chié.

*Iburi comprit alors la gravité de la situation quand il vit la patronne des danseuses qui débarquait. Son visage s'assombrit légèrement alors qu'il l'observe se pavaner. Lui était abaissé à être enchainé comme un vil garnement alors qu'il était dans l'exercice de ses fonctions !

Cette humiliation ... Autant dire qu'il s'en foutait.

Maintenant que la matronne était là, ils pourraient parler d'égal à égal. Car parmi ces nombreuses qualités, Iburi ne se prenait pas franchement pour une merde et il avait un tant soi peu de considération pour la citadine qui lui faisait face.

C'est avec peine que l'ermite des glaces se repositionne alors que la dame lui fait des remontrances. Peut-être justifié par les codes et les mœurs des gens de la ville ... Mais un ramassis de foutaise pour un habitant des plaines désolées.*

-Je reste en dehors de votre chemin, c'est pourquoi j'évite les grandes cités. Que ce soit la Citadelle, la Falaise ou l'ancienne cité. Si vous me courrez après, je ne vais pas vous fuir comme un vulgaire criminel. La Toundra, c'est mon territoire. Que la loi des hommes fasse son travail dans les cités peuplés par les hommes. Mais le territoire sauvage de la Toundra est la propriété des esprits et de ses protecteurs ...

*Dit-il avec tout le sérieux et la détermination qui était à sa disposition. C'est à dire bien plus que ce que l'on pourrait croire.

La vache, ça impressionne hein ? *

-Je voulais sincèrement venir en aide à tes hommes camarade... Mais un de ces abrutis à tenter de me tabasser comme un clodo, j'ai simplement répliqué. Mais mon objectif est de comprendre ce qu'il s'est passé avec ces villageois que j'avais pour habitude de côtoyer !

Merde, ils me filaient même à bouffer ! C'était quand même vachement pratique en cas de fringale !

-Du coup, comme personne n'a voulu me l'expliquer, c'est quoi le soucis ? Pourquoi les gens ont été réduit en bouillis ? Vous avez des pistes ? Vous pensez à un raid d'animaux sauvages ? Ou à une attaque de ces crétins de pirates ?

*L'ermite s'arrête et roule des yeux.*

-Non ça peut pas être les pirates, c'est un ramassis de bras cassés ...

*Il se dandine un peu.*

-Et tu serais sympa de me détacher, j'ai la fesse qui me gratte ! C'est abominable ! Pi c'est pas comme si j'allais tenter de te tabasser toi !

[Guru givré]

IBURI

Nauja bâilla.

-Mon pauvre Iburi. Que tu le veuilles ou non, la loi des hommes a cours partout où se trouvent les hommes justement. Ne t'en déplaise... tu en es un. Et donc, la loi s'applique également à toi. Quelques soient tes convictions -que je respecte, tu as porté préjudice à une enquête menée par les Manteaux Blancs. Et donc, tu n'as pas aidé à découvrir comment sont mortes les personnes qui t'étaient chères. Je me fiche bien de comment c'est arrivé et qui a commencé, tu apprendras que Karl sera muté dans une autre division pour éviter à l'avenir ce genre de désagrément. Après, il y a toi. Je suis bien consciente que tu avais les meilleures intentions, mais ne dit-on pas également que c'est de là que viennent les pires maux ?

Nauja soupira en faisant tomber la cendre de son cigare dans la neige afin de le porter à sa bouche.

-Je reconnais ta bonne volonté mais toute cette énergie est dépensée pour nuire à nos opérations et nous faire perdre un temps précieux. Tu te considères comme un protecteur de la nature et un héraut des esprits. Soit. Mais dans ce cas, tu restes en-dehors des affaires des hommes, et donc, tu oublies toute cette histoire de village génocidé et tu retournes dans la Toundra. Si tu t'en mêles, tu devras t'y soumettre. C'est comme ça, il n'y a pas de demi-mesure.

C'est ÇA que j'entendais par "rester en-dehors de notre chemin".

Fais ton choix, Iburi. Beaucoup n'ont pas eu cette chance.

Pendant ce temps, un contingent de Manteaux Blancs montés sur elks et traîneaux sortent lentement de la Citadelle par les portes. L'officier en tête portait des lunettes de soleil noires et des boots, il discutait avec un civil portant un bonnet rouge.

-On va d'abord aller voir la patronne avant notre départ, puis on ira chasser du loulou !
-D'accord, Major Bob.
-B'jour, patronne ! Major Bob, au rapport ! Nous partons pour les terres de la tribu de l'Elk, comme prévu ! La femme-loup va ramasser ses dents, la bougresse !