[TA] La Forêt des Murmures

[Esprit des Vents]

[TA] La Forêt des Murmures

Au nord du Temple Austral s’étale une immense forêt qui descend jusqu’à la pointe de l’Ile australe. Un bruissement perpétuel semble se dégager de ce lieu, créé par des vents tourbillonnants se faufilant entre les arbres, et a valu au lieu le surnom de Forêt des Murmures.

* La serre botanique

Mais avant de pénétrer dans ces bois, votre regard s'arrête tout d'abord à l'orée des arbres. Une petite maison de pierres couvertes de mousse verte, adossée à une grande cage de verre, scintillant de mille feux face à la course du soleil. La cage de verre est en fait une petite serre, où mille odeurs et couleurs envahissent vos sens face à une telle profusion de variétés de plantes en tout genre. C'est la demeure de la vieille herboriste du temple, Srichna Alfar (sauf que personne n'arrive à prononcer son nom sans l'écorcher, donc on l'appelle plus souvent Gran'ma). Petit coin douillet à l'orée de la forêt, il se dégage de ce lieu une atmosphère très chaleureuse, malgré le bazar ambiant qui l'envahit. Elle vit ici depuis de très nombreuses années, après avoir refusé de cohabiter avec les autres chercheurs du centre universitaire (qu'elle appelle personnellement "bande de vieux gâteux"). De plus, la proximité avec la forêt lui offre un gigantesque vivier pour son travail. Véritable experte en tout ce qui concerne les plantes et leurs propriétés, elle a recrée une véritable serre botanique pour cultiver les espèces les plus étonnantes, et continuer ses recherches. Ses connaissances ont fait qu'on s'adresse souvent à elle pour toutes les questions médicales, sa petite maison a parfois tendance à se transformer en infirmerie temporaire de tous les petits maux. On la croise d'ailleurs souvent, marchant d'un pas toujours vif dans les chemins boisés ou le nez dans les buissons, à la recherche de plantes pour ses fameux remèdes. Mais ne vous avisez pas pour autant d'entrer dans sa serre sans sa permission ! Elle a l'oeil vif, la vieille !

* Les sous-bois et le coeur de la forêt

Après la demeure de l'herboriste, en marchant vers le Nord, on arrive à un sous-bois aux nombreux chemins, qui serpentent entre les pierres moussues et les ruisseaux à l'eau glacial. Les arbres dans cette partie sont encore assez clairsemés, et les buissons nombreux. C’est là le domaine des Lémuriens, qui sautillent gaiement d’arbres en arbres dans un boucan parfois infernal.Tous les chemins du sous bois mènent immanquablement à une vaste clairière, parfaitement circulaire, petit rond de verdure dans l’immensité des arbres. On raconte encore que c’était un Bison volant gigantesque qui s’était posé là, il y a fort longtemps, créant cette surface dénuée d’arbres. Elle est baignée de soleil la plupart du temps, illuminant une herbe grasse et fraîche parsemée de fleurs de montagne. C’est là un lieu de quiétude, où les Nomades viennent apprécier le silence de la Nature et le bonheur des méditations. Surtout après le vacarme des lémuriens.
Mais rares sont ceux qui s’aventurent plus loin. La majeure partie de la forêt, la plus vieille, reste sombre et peu explorée. Les arbres, centenaires, voire millénaires, semblent se dresser là depuis la nuit des temps, et créé une ambiance sombre, suffocante, qui semble annihiler tout bruit, hormis parfois un murmure étouffé. Tout ordre, toute discipline, toute orientation semblent bannis en ces lieux. Les Arbres dominent tout. Nombreux sont ceux, selon les histoires, qui s’y sont aventuré et ne sont jamais revenus ...

* Au plus profond des bois...

Au plus profond de la forêt, vous tomberez peut-être sur une drôle de maison, nichée au creux des arbres millénaires. C'est ici la demeure d'un vieil ermite, qui semble avoir abandonné la vie en communauté depuis un nombre incalculable d'années, si on en juge par la longueur de sa barbe. Sa conversation et sa perception du monde sont, paraît-il, le plus souvent déconcertantes, planant entre divagations et discours avisés. Peu de gens arrivent jusqu'à ce lieu, qui semble se dérober au regard. Tous ceux qui ont cherché à y accéder se sont perdus, et seules quelques personnes ont réussi à rencontrer le vieil ermite. Ils ressortent de cette rencontre étrangement changés, mais aucun ne se risquera à vous expliquer, ni à vous indiquer le chemin.

Comme vous le voyez, la forêt du Temple Austral a sa part de mystère, et mille et une légendes lui sont associées. On raconte par exemple que des Esprits du Vent ont élus domicile dans la partie orientale de la Forêt. Qui sait ? Peut-être que certaines sont vraies…

[Les4éléments]

Yann était une jeune fille comme les autres. Ou presque.

Dans un premier temps, elle vivait dans la forêt. Depuis des années. Et puis, elle se posait toujours au plus profond de celle-là, pour éviter le plus possible la rencontre avec des inconnus. Cette forêt, elle la connaissait ; elle savait les endroits interdis comme les perles que la nature pouvait offrir. C'était sa maison, c'était sa demeure.

Ce jour-là, le soleil s'était posé bie lourdement sur la forêt. Le printemps arrivait, et le fille de l'air pouvait le sentir. Les oisillons, de façon frêle, exprimait leur joie. Yann s'approcha, mais aucun d'eux ne prit peur ; l'aura que dégageait la jeune femme ne les effraya pas.

Quelques instants plus tard, quittant ses amis les oiseaux, elle galopa à l'aide de ses quatre membres, puis grimpa en haut d'un arbre millénaire. De là, elle pouvait voir tout ce et ceux qu'elle voulait.

[Esprit des Vents]

- Ne fais pas de bruit, petite...

*A quelques mètres de Yann, assise en tailleur sur une branche épaisse, se tenait une chose qui s'apparentait à une personne de petite taille, au visage ridé couvert d'argile sombre, aux cheveux mêlés de feuilles et de brindilles.*

- Des heures que j'attends ce maudit oiseau. Veille à ne pas tout gâcher.

*L'être porta un doigt à sa bouche, intimant une nouvelle fois le silence par le geste. Yann remarqua alors que, non loin de l'étrange personnage, se trouvait un nid à la forme curieusement allongée, dans lequel trônaient trois petits œufs.*

[Les4éléments]

Yann n'eut pas vraiment peur. Elle ne comprit pas un mot de ce que lui dit le petit être posé sur l'arbre, mais elle cerna le désir de celui-ci de ne pas parler. Elle décida en son fort intérieur de respecter son désir, et imita l'inconnu en portant elle-aussi son doigt à sa bouche. Cela dit, si il se mettait à toucher à un des oeufs du nid ou au nid lui-même, parole d'habitante de la forêt, elle mordrait de toutes ses dents la main de l'inconnu.

Pas touche aux piou-piou.

[Esprit des Vents]

*Une étincelle traverse le regard de la gamine, qui singe le geste de son interlocuteur. Srichna pousse un léger soupir, constatant qu'elle n'a pas affaire au couteau le plus affûté du tiroir. Mais qu'importe, tant que le silence est respecté.
Soudain, l'air bruisse. La vieille se tend ; ce qu'on entend là est un battement d'ailes. Bientôt, l'oiseau se laisse voir. C'est un corbeau-lézard. Bien sûr, la race est bien connue en ces forêts. Oui, mais ce spécimen... Est blanc.*

/Je te tiens... Tu vas enfin me la donner, cette plume !/

*Alors que le volatile se pose sur la branche, Srichna bondit et le saisit à bras le corps.*

[Yue]

*Pendant ce temps, du côté de l'orée des bois, sur le sentier menant à la forêt, une silhouette se démarqua. Meïlin marchait d'un pas tranquille, sa sacoche claquant sur ses hanches à chaque mouvement. Elle arriva rapidement en vue de la maison de l'herboriste.*

- Gran'Ma ?

*Porte fermée. Un léger coup d'oeil par la fenêtre confirma son hypothèse. Elle soupira, puis sourit pour elle-même.*

Bon. Encore partie dans la forêt, je suppose. A la recherche de l'herbe bleue à pampa ou d'écailles de lézard à rayures.

*Elle fit quelques pas, jusqu'à l'orée des arbres. Aller à sa rencontre, ou pas ? De un, la fin de l'après-midi n'était pas la meilleure période pour s'engager dans une forêt. De deux, elle savait qu'elle mettrait un temps fou à la retrouver. De trois, la perspective de se paumer une nouvelle fois, dans la nuit, dans cette forêt, ne l'enchantait pas réellement.*

[Les4éléments]

Yann voit le vieille dame se jeter sur l'oiseau, mais remarque aussi que c'est pour lui prendre une plume. Soit. La jeune fille en a déjà fait autant, aussi ne jettera-t-elle pas la première pierre. Cependant, dans cet acte desespéré, il vaudrait mieux ne pas blesser la bête. Car la forêt, c'est sacré, pardi.

Bien décidée à débloquer la situation, Yann sort sa flûte de son sac et en joue pour apaiser l'animal. Srichna pourrait ainsi récupérer sans encombre la plume tant recherchée.

[mp3]http://fans-realms.net/stock_perso/les4/musiques/rp/rp1flute.mp3[/mp3]

L'animal se calme, cesse de gesticuler et regarde l'air posé la flûtiste, qui continue de jouer.

[Esprit des Vents]

*L'oiseau se débat, mais la vieille se cramponne : elle en a vu d'autres ! La voici bientôt la tête en bas, enserrant dans ses jambes la branche et tenant dans ses bras l'oiseau blanc décidément peu coopératif. Mais mais mais, soudain, une douce mélopée se fait entendre... Et le volatile se calme.*

/Allons bon.../

*Mettant de côté sa surprise, Srichna décide de ne pas laisser passer l'occasion qui se présente et pique une plume au piaf. Puis elle se laisse tomber au sol, amortissant son atterrissage avec sa maîtrise. Elle lève ensuite le nez pour observer la curieuse joueuse de flûte, lui fait un petit signe pour lui dire merci et se carapate vers l'orée de la forêt : on ne sait jamais que la fille arrête sa musique et que l'oiseau se rappelle du larcin commis. Il s'agit, après tout, d'une espèce réputée pour sa rancune...*

[Asgard]

*Alors qu'Hài s'éloignait du Temple de l'Air Austral, s'enfonçant toujours plus profondément dans la forêt, il distingue un lointain soupir, un murmure, presque une mélodie, légère et harmonieuse, mais qui pourtant n'avait rien à faire en un pareil endroit. S'arrêtant net, et tendant l'oreille, le moine en acquiert la certitude : par delà le bruissement des feuilles et le craquement des branches s'élève une discrète mélopée, une ode à la nature. L'espace de quelques minutes, Hài se prend à battre la mesure.*

Une flûte. C'est certain.

*Hài s'était toujours considéré comme un mélomane. Sa passion était le guzheng, mais jusqu'ici, Hài avait été un peu maladroit avec cet instrument. Aussi s'était-il rabattu sur la flûte. Il en était certain, il n'atteindrait jamais le niveau du ou de la flûtiste qu'il venait d'entendre. Pourtant, l'entendre jouer ainsi même d'aussi loin, avait fait naître en lui cette envie irrépressible. Celle de partager la musique, de communier par le son.*

*C'en est trop pour le moine. Il court en direction du temple, dans l'espoir de récupérer le premier instrument qui passe à sa portée. A peine fait-il quelques pas qu'il croise un autre nomade, qui transportait justement un guzheng.*

-Hop ! Désolé mon brave ! Je vous l'emprunte un instant, c'est une urgence. Prenez ceci pour le dérangement, je vous le ramène dans l'heure !

*lui jette une pièce et se saisit de l'instrument.*

*Il était temps. Le doux son de la flûte se dissipait peu à peu parmi les arbres, au gré du vent. Le moine avance doucement, sans bruit, vers ce qui lui semble être l'endroit d'où provenait la mélodie. Il marche ainsi quelque minutes. C'est alors qu'il les voit. Le spectacle est pour le moins insolite et inattendu. Un oiseau, une vieille dame, et une jeune fille. L'histoire vient visiblement de se terminer : la vieille dame tient une plume à la main, mais avant qu'Hài n'ait pu voir son visage, elle se sauve déjà à toute jambes. L'oiseau, visiblement bouleversé, disparaît dans les fourrés. La jeune fille, quant à elle, reste là. Entre ses mains se trouve la flûte, l'instrument qui avait produit ce son si envoûtant quelques instants auparavant. Elle ne peut pas encore le voir, car Hài se trouve derrière elle. Le moine ne peut attendre une minute de plus. Il s'assied, et commence à jouer.

[mp3]http://www.jiangnan-cithare.fr/MP3/Xueshanchunxiao.mp3[/mp3]

*L'inspiration est là. Jamais Hài n'avait aussi bien joué. Porté par sa musique, le moine ferme les yeux. Lui d'ordinaire si maladroit, semble en transe. Ses doigts taquinent fugacement les cordes tendues sur le corps de bois. A ce moment là, il a véritablement la sensation de faire partie d'un tout. Les arbres et le vent semblent lui répondre. Jamais la forêt des murmures n'a aussi bien porté son nom. Enfin, il s'arrête, et ouvre les yeux. La jeune fille est toujours là.*

-Comment t'appelles-tu ?

[Les4éléments]

Alors que s'arrête sa mélodie, une nouvelle débute derrière elle. L'instrument est à cordes et n'est pas du tout désagréable, loin de ça. Yann est très réceptive aux notes du moine. Ce dernier s'approche pour lui poser une question simple :

- Comment t'appelles-tu ?
- Mmmmmm ?

Yann ne comprend pas la question, aussi se contente-t-elle de grogner quelque chose. Evidemment, puisqu'elle connaît pas le langage humain. Les notes du musique du moine ont été bien plus explicites pour elle que ces phonèmes. Aussi pour seule réponse s'impose une musique.

Elle sort alors de son sac une flûte de pan qui semble avoir été taillée main. Plusieurs plumes d'oiseaux y sont notamment attachées. Puisqu'elle semble avoir un connaisseur sous la main, autant en profiter. Ainsi commence-t-elle par une brève mélodie pour donner le ton, portant à sa bouche l'instrument :

[mp3]http://www.fans-realms.net/stock_perso/les4/musiques/rp/rp2flute-pan.mp3[/mp3]

Soudain, elle lance son instrument vers le haut et abandonne son souffle pour laisser place à sa maîtrise de l'air. Dans un premier temps, elle le maintient en l'air avec se main gauche, puis envoie de façon successive et précise avec sa main droite de fins courants d'air qui lui permettent de continuer sa mélodie de façon plus intense ; on dirait à présent que deux ou trois joueurs s'étaient joints à elle. Enfin, elle crée un bulle d'air autour de l'instrument, qui, non loin d'étouffer la mélodie, créé plutôt un écho voluptueux, comme un canon harmonieusement coordonné.

Une fois qu'elle a terminé sa représentation, elle fait le plus grand effort pour s'approcher de l'inconnu, elle qui d'habitude fuit sans rien dire. Mais la mélodie du moine lui inspire confiance.

Elle se pointe du doigt puis, avec tous les efforts du monde tente d'articuler quelques syllabes.

- Y-Yann.