[CIT] La Grande Place

[Iluq]

*La Matriarche prononce un court discours et ordonne aux soldats de procéder à l'exécution. L'homme est aspergé régulièrement d'eau et meurt de froid dans l'heure. La scène est intense et révoltante d'une certaine façon, mais tout se passe dans l'ordre, jusqu'au moment où la mort de Sura est prononcée. La foule exulte de joie. Tout s'est déroulé sans accrocs et la sécurité de Yahto n'a pas été compromise. Je frotte mes mains l'une contre l'autre pour me réchauffer et j'attends de voir ce que le Patriarche va faire.*

[Guru givré]

*Le groupe de soldats ayant organisé l'exécution se dirige vers le cors gelé contre le poteau. Ils le détachent et l'emportent vers le palais.

Les Tribuns se lèvent et suivent le mouvement.

La foule se disperse.

La nuit commence à tomber. C'est l'heure de commencer à préparer les repas.*

[Iluq]

*Peu de temps après l'annonce du décès de Sura, des soldats viennent s'occuper du corps et l'emmènent. Tout le monde part, la foule se disperse, comme s'il ne s'était rien passé.

Je n'ai fait qu'être spectateur des événements, pourtant, je suis épuisé.

Je suis donc le Patriarche dans son chemin vers le Palais.

J'ai faim aussi. Vu l'heure, je vais sans doute bientôt être relevé par l'équipe de nuit.*

[Guru givré]

*Suite ici.*

[Guru givré]

ILUQ / KISHI

*La procession des dignitaires quitte le Palais Citadin, la dépouille de Kaya Iluak en tête. Seuls les membres les plus proches de la famille sont autorisés à rester en tête, avec le groupe de Manteaux Blancs qui porte le lit funéraire. Autour d'elle, Kishi peut reconnaître son oncle, bien sûr, mais aussi plus loin derrière Nauja, Agloolik, mais aussi les Chefs de Tribu Yahto Parak et Anora Nakaide. Marashi est également dans la foule. On dirait que la consigne de la laisser tranquille est bien passée auprès de tout le monde. Elle est seule avec son deuil, pour le moment.

La procession fend une foule principalement silencieuse. Bien sûr, il y a des gens qui pleurent ou jettent des fleurs (un luxe au Pôle) sur le passage de leur Cheffe bien-aimée. Kaya Iluak était très aimée et respectée, et Kishi peut voir sa tristesse résonner à l'unisson avec celle d'un peuple tout entier. Quand on atteint un statut comme celui de sa grand-mère, on n'appartient plus seulement à sa famille.

Plus loin derrière, Iluq accompagne les dignitaires de bas rang et le personnel du Palais qui a fréquenté Kaya pendant toute sa vie. Lui aussi peut se rendre compte de l'émotion d'un peuple qui pleure sa Cheffe bien-aimée. Pour l'instant, on le laisse seul et tranquille. Il faut dire que ce n'est pas un moment joyeux propice aux retrouvailles. Et, qu'il se rassure, il est en extérieur : porter sa capuche pour cacher ses cheveux n'est pas un faux-pas.*

[Iluq]

*Je participe à la procession en silence, bien sûr, mais en jetant aussi de temps en temps des regards à la foule en deuil autour de moi. Voir autant de gens partager la tristesse de ce décès démontre à quel point Kaya était adorée par son peuple. Elle entrera probablement dans l'histoire comme une des plus grandes dirigeantes du Pôle. Je regrette de ne pas l'avoir mieux connue dans sa vie.

Je redresse ma capuche sur ma tête. Je n'ai pas envie de devoir supporter les regards interrogateurs ou moqueurs des gens. Je suis déjà assez mal dans ma peau comme ça.*

[Kishi Tanaraq]

Kishi suivit le valet et chercha à calmer son agitation avant d'arriver près du bûcher funéraire. Ce n'était pas le moment de se donner en spectacle. Tous les dignitaires du Pôle Sud, et même certains du nord (?!) étaient présents. Elle pouvait sentir leur regard sur elle. Certains compassionnels, d'autres... eh bien, évaluateurs. Quoi de plus normal quand on est entouré de personnages politiques. Il s'agit toujours d'identifier si on a en face de soi de la concurrence, un allié, un pion ou un ennemi à abattre.

Elle soupira.

Il y avait un dernier, rempli de mépris, venant de son oncle Takku, frère de sa mère.

La jeune femme n'attendait rien de lui, si ce n'est qu'il la laisse en paix. Mais quelque chose lui disait que ce ne serait pas aussi simple. Elle repensa à ce que Yaya lui avait dit la nuit dernière. Était-ce son rôle, sa place ? Devait-elle mettre les pieds dans ce nids de vipères "pour le bien commun" ?

Ces questions attendraient. Elle se rappela d'une chose importante.

Où était son garde du corps ?

[Guru givré]

KISHI / ILUQ

*Que Kishi ne s'inquiète pas. Son garde du corps PNJ est à proximité. Mais bon, il semble peu probable que quelqu'un tente de s'en prendre à elle alors que la ville est remplie de Manteaux Blancs et de dignitaires armés.

La procession s'avance jusqu'au bûcher. Le corps de Kaya est déposé devant, sur une estrade, pour recevoir les prières des prêtres et la bénédiction des Esprits. Ultime bénédiction, le corps est aspergé de l'eau de l'Oasis des Esprits du Nord, que les ambassadeurs des Tribus du Nord conservent pour ce genre d'occasion.

Kishi est ensuite invitée à s'exprimer, si elle le souhaite. Personne ne la forcera si elle n'en n'a pas envie.*

[Iluq]

*Ce n'est pas ma place de prendre la parole en ce moment. Certainement pas. Je me contenterai de l'hommage militaire. En attendant, j'écoute religieusement les discours qui sont prononcés.*

[Kishi Tanaraq]

Le chemin vers la grande place se fait dans une sorte de brouillard, Kishi réalise où elle est au moment où on l'invite à s'exprimer. Elle n'a pas spécialement prévu de discours, mais elle avait anticipé qu'on lui en demanderait peut-être un alors elle avait pris quelques notes.

Elle s'avance au-devant sur l'estrade face à la foule nombreuse rassemblée pour rendre un dernier hommage au défunt chef du Pôle Sud. Se souvenant des conseils de sa grand-mère, Kishi ferma les yeux un bref instant et expira longuement avant de commencer.

- Je vous remercie d'être aujourd'hui présents pour rendre hommage à Kaya Iluak. Pour vous, elle était le Chef du Pôle Sud. Pour moi, c'était ma grand-mère, et ma mère quand j'ai perdu mes parents et mon frère. Pour avoir grandi auprès d'elle, je sais qu'elle vous considérait tous comme ses propres enfants et tenait à prendre soin de vous de la même manière qu'elle s'est occupée de moi durant toutes ces années : avec bienveillance, patience et persévérance. Aujourd'hui, nous sommes orphelins. Mais, nous ne sommes pas seuls pour autant car nous sommes tous une grande famille. Alors, je vous invite à suivre le conseil qu'elle dispensait le plus.

Son voile dissimule des larmes silencieuses qu'on peut néanmoins entendre dans sa voix. Sa gorge se serre quand elle s'apprête à prononcer les dernières paroles.

- Veillons les uns sur les autres, car c'est ensemble que nous allons le plus loin.