La Toundra

[Iluq]

*Si j'apprécie le fait que Shu ait pensé à moi et que les autres s'abstiennent de commentaires sur mon état, sa question achève de mettre le feu aux poudres de ma nervosité.*

-Qu'est-ce que ça a donné ? Que je vais très bien apparemment ! En deux jours, je me prends quarante ans de vieillissement dans la face, et je suis en pleine forme ! D'ailleurs, merci pour la visite médicale, elle a été très utile, de même que la parade dans les couloirs !

[Guru givré]

*Le visage de Shu se fait dur.*

-Mec, tu refusais de te prendre en main. J'ai fait ce qu'il fallait faire. Au moins maintenant tu sais que ce que tu as n'est pas grave...

[Iluq]

*Je prends une grande inspiration pour répliquer mais la relâche sous la forme d'un soupir. Je me calme quelques secondes avant de commencer à manger.*

-On a déjà eu le briefing du jour ?

[Guru givré]

*Shu acquiesce.*

-Oui. Comme hier, on continue jusqu'au champs pétrolifères en rang serré. On a été affectés aux mêmes positions qu'hier, ça avait bien marché. Cependant, on va devoir faire une pause dans la Toundra durant la nuit. Il faudra faire un campement. Les maîtres de l'eau comme toi seront mis à contribution.

[Iluq]

-Ok.

*Pour le reste, je n'ai rien à ajouter. Je me prépare comme les autres jours et rejoint les autres dans la cour avec mes affaires. Je monte sur mon elk et enfile mon casque. Je suis bien heureux de pouvoir le revêtir, cachant de la sorte complètement mes cheveux blanchissant.

J'attends le signal de départ et rejoint sans tarder ma position d'ailier. C'est parti pour une nouvelle chevauchée à travers la Toundra.*

[Guru givré]

*Le trajet des Loups Blancs à travers la Toundra se passe sans encombres. Ils ne voient au loin que quelques dangereuses créatures qu'ils évitent soigneusement. L'avantage d'avoir une longue pratique du terrain et des bêtes entraînées.

Ils ne font qu'une pause à midi pour manger et boire rapidement avant de continuer leur chemin vers l'est.

A la tombée de la nuit, Haka et son second cherchent un endroit abrité où édifier le camp. L'avantage de ce milieu gelé et couvert de neige, c'est qu'on a sous la main un merveilleux matériau de construction, dont on apprend aux recrues à faire un usage immodéré.

Iluq est mis à contribution pour construire des igloos et un abri pour les bêtes avec les autres maîtres de l'eau. On tire au sort les gardes de la nuit, et, par chance, Iluq ne sera pas de faction cette nuit.

Fatigué par la journée de parcours, le Loup-Garou s'endort sans trop de soucis. Quand on est en mode survie dans la Toundra, on a peu de temps pour penser à autre chose.

Iluq passe donc une nuit correcte sur sa paillasse de peaux. N'ayant pas été réveillé durant la nuit, il peut supposer que rien de grave ne s'est passé. Dehors, il peut cependant entendre le sifflement du vent contre les parois de l'igloo. Il sait que c'est mauvais signe.

Quand il s'extrait de son sac de couchage, il peut se rendre compte d'une chose : sa "maladie" a encore progressé. Cette fois, quand il baisse les yeux sur sa poitrine et ses bras, il peut voir que ses poils noirs sont devenus minoritaires. Le blanc domine à présent largement.*

[Iluq]

*Je passe une nuit plus tranquille que la précédente. Ma fatigue accumulée sur les deux derniers jours me permet de trouver le sommeil malgré mes soucis.

Quand je me réveille le lendemain, je peux entendre le vent siffler dehors.*

Une tempête ?

*Je me redresse et m'extrait de son sac de couchage pour tomber sur les derniers progrès de ma maladie. Le blanc est désormais largement dominant. On ne peut plus me qualifier de noir de cheveux.

Par acquis de conscience, je façonne un miroir de glace pour observer mon reflet. Mes cheveux sont presque totalement blancs. Blancs comme la neige. A ce rythme, demain, il n'y aura plus aucune trace de noir sur mon corps.

Je soupire profondément. Comme l'a dit le médecin hier, je vais bien et je me sens bien. Je ne suis pas en mesure de paniquer ou de causer du souci à mes camarades. Il va falloir que je prenne sur moi et que je fasse face à cette situation comme le soldat d'élite que je suis.

Je me lève, me lave un peu en chauffant un peu d'eau et m'habille avec mon uniforme.*

[Guru givré]

*Iluq termine de se préparer quand Shu entre dans son igloo, complètement couvert de neige. Il ôte son casque et souffle.*

-Pfiou... Fait pas un temps à foutre un elk dehors !

*Il voit alors Iluq qui termine de s'apprêter. Ses yeux se posent sur les cheveux presqu'entièrement blancs de son ami. Il veut dire quelque chose mais s'abstient, comprenant que ça mettrait Iluq dans un sale état.*

-Les autres sont rassemblés chez la Cheffe Haka pour le repas. Je te préviens, y'a un beau blizzard dehors. On voit pas à cinq mètres.

[Iluq]

*Alors que je suis en train de terminer mes préparatifs, Shu entre dans mon igloo couvert de neige. Apparemment, la tempête fait rage dehors. Il retire son casque et souffle.*

-Pfiou... Fait pas un temps à foutre un elk dehors !

*Ses yeux se posent sur moi. Je vois qu'il veut dire quelque chose mes se retient. Il détourne le regard et annonce.*

-Les autres sont rassemblés chez la Cheffe Haka pour le repas. Je te préviens, y'a un beau blizzard dehors. On voit pas à cinq mètres.

*Je soupire avant d'enfiler mon propre casque et de me diriger vers la sortie.*

-C'est bien la merde pour commencer cette mission.

*Et je m'engage dehors dans la tempête.*

[Guru givré]

*Dehors, c'est un monde blanc et mouvant. Un enfer de froid et de neige. Heureusement qu'ils ont construit un mur de neige pour délimiter leur camp. Ce petit aménagement a permis de sauver bien des vies au cours des années.

Ils progressent avec difficulté et finissent par trouver l'igloo de commandement, plus grand que les autres. Quand ils y entrent, le monde redevient à la portée des sens humains. Ils sont couverts de neige.

A l'intérieur, le reste des Loups Blancs est déjà installé en rond pour manger et écouter le briefing du jour.*