Le Centre-ville

[Klems]

-Chiens-ours chauds ! Qui veut des bons chiens-ours chauds !? Chiens-ours chauds ! 5 yuans !

*A cette annonce, je me rapproche du vendeur.*

- Je pourrais en avoir deux s'il-vous-plaît ?

*Après lui avoir tendu l'argent attendu, je lui demande :*

- Dites-moi monsieur, est-ce qu'il y a des choses intéressantes à voir la nuit à Republic City ?

[Sally]

Combiné ? Quadrant ?

Sally plisse les yeux, un sourire mitigé mais poli sur les lèvres. Elle reste quelques instants à fixer le tenancier, avec ce sourire de meuf larguée qui ne veut pas le montrer mais qui se voit quand même.

- Très bien, merci.

La fille de l'eau s'avance alors, hésitante, en direction de la porte ouverte.

Je vois. Donc ça, ça doit être la cabine. Logique.

Elle entre dedans, curieuse, et d'une lenteur extrême. Si elle recroise le regard du tenancier, elle lui ressort le même sourire mitigé. Après avoir fermé la porte, Sally se tourne vers l'appareil noir.

Mais alors ça, c'est quoi ? C'est l'annuaire ? Le Truc-olonique ? Le combiné ?

Elle soupire, frustrée.

Putain j'suis sûre que n'importe quel pecno de la ville sait comment ce bidule marche ! Eh moi, j'me tiens là, comme une abrutie. Il aurait pas pu m'apprendre l'existence et l'utilisation de ce genre de truc, Papagloolik, ah ça nan !

Après quelques grognements, Sally se met à détailler l'apparail et la cabine plus en profondeur.

Bon. Déjà, ce machin à l'air d'avoir une partie décrochable. C'est sûrement ça que je dois prendre. Hmmmmmm ça doit servir à communiquer si c'est là qu'on m'envoie pour trouver ma tante. Je dois composer un numéro sur le quadrant... Y'a des numéros, là. De 0 à 9. Parfait. On progresse, Sally, on progresse. Peut-être qu'il faut les presser ? Hmmmm visiblement non. Mais le truc à l'air de bouger. Puis.... Je dois composer quel numéro au juste, moi ? Ma date de naissance ?

Et la voilà partie à choper le combiné puis composer sa date de naissance. Et à attendre qu'un truc se passe.

[Le Tribun]

SALLY

*Rien ne se passe.*

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KLEMS

*L'homme vend à Kotaro une espèce de pain allongé avec une sorte de morceau de viande mou et allongé dedans. Et vu que Kotaro en a pris deux, bah, il lui en prépare deux.

Mais vient la question fatidique.*

-Quelle sauce ?

*Cette question doit être réglée avant de passer à la suite.*

[Sally]

- Hmmmmm fort bien.

Sally soupire, serre les dents, tend l'oreille à droite et à gauche pour voir si elle perçoit quelques indices sur l'utilisation du bidules dans les cabines d'à côté.

Après quoi, elle trouve le papier qui indique le numéro de l'opérateur, qu'elle compose immédiatement. Et attend.

[Le Tribun]

SALLY

*Sally compose le numéro de l'opérateur. Et quelque chose se passe. Après quelques secondes, une femme décroche.*

-Opératrice. Que puis-je faire pour vous ?

[Sally]

Une voix s'élève du truc. Une voix humaine.

Sally sursaute et manque de lâcher le bidule.

- Oh putain.

Elle approche son oeil de la source du bruit.

- Vous êtes... Vous êtes où ? Comment vous faites ?

Puis, se remémorant les raisons de son appel, Sally se racle la gorge, et annonce d'un ton assez fort pour être sûre que la femme entende bien, approchant sa bouche du machin.

- Vous êtes toujours là ? J'vous parle parce que je cherche ma grande tante qui vit en ville ! Je sais pas où elle habite, on m'a dit d'aller voir dans l'annuaire, quelque chose comme ça... J'ai pas trop compris à vrai dire. Elle s'appelle Aleda Siku. Est-ce que ça vous parle ?

[Riyu]

ah...

Je commence à me sentir de plus en plus mal à l'aise... le silence plus lourd... mais lourd...

Ne sachant plus trop quoi faire, je sors. Si je n'entends pas les voix des adultes, je vais dans un coin seul et je tente de m'occuper pour me vider l'esprit. Si je les entends... je vais sûrement tendre l'oreille.

[Klems]

*Le choix de la sauce. Ma vie dépend de ce choix, je ne dois pas me tromper.*

- Sauce épicée.

*Dis-je avec conviction. Nous verrons bien la réaction du vendeur.*

[Le Tribun]

SALLY

*La femme reste très patiente. Cela ne doit pas être la première fois qu'elle tombe sur une cliente comme Sally.*

-Nous vous en faites pas mademoiselle. C'est un téléphone. C'est un appareil qui sert à transmettre les sons sur de grandes distances. Je n'ai pas besoin d'être à côté de vous pour vous entendre.

*Elle écoute ensuite Sally lui expliquer les raisons de son appel.*

-Je suis une opératrice. C'est à dire que je travaille à la centrale de téléphone qui redirige tous les appels. Je ne peux pas trouver votre tante sans son indicateur de quartier. C'est à cela qui sert l'annuaire devant vous. C'est un gros livre très épais. Il est organisé dans l'ordre alphabétique. Cherchez à son entrée qui fonctionne par nom / prénom et donnez-moi le numéro que vous y lisez.

*Elle est charmante et très professionnelle cette dame, ça change de ce que Sally a pu voir jusqu'ici.*

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RIYU

*Yue entend les adultes derrière la porte. Des voix étouffées, mais des propos compréhensibles.*

-C'est une folie de rester ici, Akida. Tu dois partir.

-Et mon mari ?

-Qu'est ce qui compte le plus ? Sauvez ton mari ou mettre tes deux enfants ou toi-même en danger ?

*Un long silence s'installe. La grand-mère intervient.*

-Akida. Réfléchis-y bien... Qu'aurait voulu Leko ?

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KLEMS

*L'homme incline la tête et verse la sauce dans les chiens-ours. Il les tend et annonce.*

-Ca fera dix yuans.

[Riyu]

Je me stoppe dans mon mouvement quand j'entends les adultes parler. Ils tentent de faire changer ma maman d'avis et leur argument me touche. Déjà que j'avais très peur au moment de prendre la décision, maintenant avec la déclaration d'Itok et le non-soutient de mamie saka et de Koda... je sens qu'on fait peut-être une grosse connerie maintenant...

Je m'assied à côté de la porte et continue d'écouter, un nœud à la gorge.