Le Centre-ville

[Riyu]

Et le silence se poursuit car je n'ai rien à dire. Cette déclaration me fait très peur, et je pense tout de suite à la décision qu'on a prise d'aller chercher papa. J'ai très envie de demander à maman si elle veut toujours le faire, mais je n'ose pas car si je le dis devant Itok, il va encore plus paniqué. Déjà que là il pleure et que je sais pas quoi faire...

Je regarde un peu tout le monde, sans avoir vraiment quoi dire, ni faire, ni penser pour désamorcer la situation pesante qui règne dans la chambre

[Sally]

- Wow. Juste : wow.

Sally serre les sangles de son sac, la tête relevée et un sourire béat sur les lèvres. Y'a des bouchons et de la foule. Cela en énerverait beaucoup, mais la jeune femme est tellement absorbée par le spectacle qu'elle s'en fiche.

/ J'veux apprendre à conduire ça, moi !/

Elle se balade encore un peu dans les rues avant de se stopper dans une ruelle sombre un peu moins bondée.

/ Bon, c'est pas tout mais j'ai à faire. Faut que je trouve tante Aleda. J'sais plus où elle habite. Après, j'essaierais de trouver un boulot ou autre. Ce serait con d'être renvoyée au Pôle Sud après tout ces efforts./

Et alors, naïve qu'elle est, Sally se met à interroger un peu tous les commerçants et les passants qu'elle croise, demandant :

- Excusez-moi, ma tante vit en ville, j'viens juste d'arriver et j'ai aucune foutre idée d'où elle vit. Aleda Siku, ça vous dit quelque chose ? Elle est pas très grande, la peau mat, les yeux bleus océans, soixante-trois ans. J'suis pas sûre mais c'est probable qu'elle ait une tenue qui ressemble un peu à la mienne.

Bien entendu, elle mime la description physique.

[Le Tribun]

KLEMS

-Chienq-ours chauds ! Qui veut des bons chiens-ours chauds !? Chiens-ours chauds ! 5 yuans !

*Crie un homme à l'intérieur d'une satomobile aménagée en cuisine roulante.*

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RIYU

-Akida, il faut qu'on parle.

*Fait Koda dans une souffle. Les deux femmes se lèvent et quittent la pièce. Seuls restent Yue et un Itok qui craque émotionellement.*.

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SALLY

*Les réponses que Sally obtient sont toutes négatives. En voici cependant un florilège.*

-Hein ? Kesstuveu ? Dégage !

-Ouais, ouais, sinon, vous comptez m'acheter quelque chose ?

-La fiiiiiiin du moooooooooooonde !

-Non mais j'ai une gueule à connaître tous les péquenots des neiges de cette ville ?

-Je connais pas, désolé ?

-Ma petite, c'est une ville de plus de un million d'habitants ! Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !

-Connaît pas. Vous avez tenté l'annuaire ? C'est encore la meilleure façon de retrouver quelqu'un ici.

[Sally]

Après plusieurs échecs, Sally, qui ne baissent pas les bras, tombe enfin sur une information utile.

- L'annuaire, vous dites ? Vous en avez un ? Ou sinon, vous savez où je peux en trouver un ?

/ Hm, j'aurais p't'être dû prévenir ma grande-tante de mon arrivée./

[Le Tribun]

SALLY

*L'homme agite la main vers un café.*

-Entrez là et demandez à utiliser une cabine téléphonique.

*Une cabine téléphonique ? Kesskessé ?*

[Riyu]

J'ai envie de faire plein de chose... comme par exemple demander conseil à Itok par rapport à papa. Faut-il vraiment ne plus le chercher ? J'ai aussi envie de le prendre dans mes bras comme dans le bus, et aussi de lui dire des mots gentils. J'ai aussi envie de quitter la pièce pour pleurer toute seule dans mon coin.

Mais en réalité, je ne fais rien de tout ça. Je me contente de regarder tristement mon frère pleurer, ressentant un immense malaise à l'intérieur. Puis, ne pouvant supporter de voir tout ça, je finis par le fuir du regard, visant le sol ou les meubles qui décorent la pièce. Moi qui croyais que j'allais être heureuse en revoyant Itok... ben non... je suis contente de le savoir vivant, mais j'arrive pas à être soulagée... et c'est très pesant pour ma petit personne encore pas majeur...

Au bout de loooooooongues minutes sans rien dire, silence coupé juste par les gémissements de mon frère, j'attends que Itok se reprenne, puis je tente.

Itok... il... il est où papa maintenant ?

[Sally]

- Hmm ? Plaît-il ?

Sally fronce les sourcils en affichant une mine curieuse. Dans sa tête, ça carbure à cent à l'heure.

/ Une cabine ténépholique... c'est quoi ce truc ? On a pas ça au Pôle Sud. Putaiiiiiin j'aurais dû demander un carnet de vocabulaire, un genre de lexique à Iluq ! Voyons, voyons... Une cabine, ça, je maîtrise. Une petite cabane, très étroite normalement. Donc un endroit étroit. Ténélophique... Merde !/

Elle finit par afficher un sourire charmant factice, remercier l'homme et se diriger vers le café. Elle y entre, s'approche du comptoir et tente d'attirer l'attention de la personne la plus proche qui semble travailler ici.

- Salut ! Excusez-moi de déranger... je cherche ma tante et on m'a dit de regarder l'annuaire en utilisant une Téphénolique dans une cabine. Sauf que... je sais pas ce que c'est. Vous pourriez m'aider ?

J'vous jure que s'il demande à consommer avant de répondre à la question, j'assome quelqu'un ! Non, dans ce cas, Sally commandera un thé. Vert.

[Le Tribun]

SALLY

*Le tenancier regarde la tenue de Sally... Hausse les épaules, et répond.*

-A l'arrière.

*Il pointe du pouce une série de quatre portes étroites évidées au-dessus et en-dessous. L'une d'entre-elles est ouverte. Il y a un étrange appareil noir allongé pendu au mur.*

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RIYU

*Itok secoue la tête. Il l'ignore.*

[Sally]

Sally fixe l'étrange appareil noir pendant quelques secondes, puis reporte son attention sur le tenancier, avec une mine confuse.

- Merci mais... Comment on s'en sert ?

[Le Tribun]

*Le tenancier la regarde comme la dernière des péons. Il soupire et explique.*

-Vous prenez le combiné et vous composez le numéro sur le quadrant, tout simplement.