[Capitale]Dojo du Feu

[Flamme]

Flamme (179) Câlin collectif

L’enfant vit le pêcheur, l’ami boudeur de Lyanna. Il semblait en froid avec cette dernière, ce qui était curieux mais il ne disait rien. Et flamme vit aussi qu’il était collé à une vieille femme visiblement pas bien.

- Oh l’bretteur de rue ! Abarok ? Non, on était du côté du Corsaire… la ville basse. Bonjour madame ! C’est câlin aujourd’hui ?

Et Flamme s’ajouta au câlin.

[Gwlaglus]

La réaction de surprise d'Amarok aurait presque la faire rire, surtout qu'il s'en cogna même la tête au passage, en la découvrant devant lui, mais au moins, le sourire timide de la jeune femme ne s'effaça pas. La gène par contre, elle avait du mal à disparaître. Et augmenterait sans doute quand le temps des questions viendraient. Si le pêcheur n'avait pas apprécié apprendre que Lyanna avait blessé quelqu'un, et qu'elle maîtrisait le feu, quelle serait sa réaction quand il apprendrait qu'elle avait pris la vie d'un homme la veille ? Même si c'était pour se défendre et protéger Houka et Flamme, Lyanna passerait sans doute ce fait sous silence, pour le moment du moins.

Autre chose occupait ses pensées, de toute façon. Azaruk. A trop regarder Amarok, quelques souvenirs heurtèrent son cœur. Amarok et Azaruk avaient été un temps quasi des rivaux, comme à Hosho où ils en étaient venus à se battre, devant leur hôtel. Et maintenant, l'un des deux n'était plus qu'un cadavre. Elle baissa son regard, au moment où Amarok leur demanda si eux aussi avaient été sur la place centrale la veille. Son sourire avait disparu.

Les mots n'avaient pas l'air de vouloir sortir de sa gorge, et Flamme prit les devants, à sa manière, en écorchant même le prénom du fils de l'eau. Et se joignit d'office au câlin entre Amarok et la vieille dame. Un câlin, Lyanna en aurait bien eu besoin, mais elle resta plantée là où elle se trouvait, une mèche de cheveux blancs dans sa main gauche. Elle l'avait sorti de sa poche et la serrait fort. Mais ça ne la réconfortait pas, bien au contraire. Elle leva un regard brillant vers Amarok.

-L'ambassade...a aussi été attaqué...Aza...

Les larmes mouillaient ses yeux bleus.

[Conseiller du Feu]

GWLA / FLAMME / DAIDAI

*La vieille ne comprend rien et se trouve embarquée dans un câlin collectif. Ce n'est pas pour lui déplaire, alors elle se laisse faire.*

[Kosuke]

- Au Palais. Vu que j'ai failli misérablement à sauver la Princesse, c'est au Seigneur du Feu de décider à la façon dont je peux regagner mon honneur. Ainsi qu'à ma punition.

Kosuke continue ensuite en direction de la sortie.

[Daisuke]

-155-

Amarok suffoque légèrement sous le câlin multiple. L'arrivée inopinée de Flamme lui fait perdre de vue Lyanna, aussi ne voit-il pas la mèche ni le manège des sentiments sur le visage de cette dernière.

Attention Flamme ! Elle est fragile ! Tu risques de lui faire mal !

Lui aussi...mais sa fierté lui interdit de s'inclure dans cette affirmation bien entendu. Il finit quand même par arriver à prêter attention à ce qui se passe derrière la zone du câlin collectif.

L'ambassade ?

Les larmes sont on ne peut plus éloquentes. Les choses sont plus graves que ce qu'il imaginait alors. Pour lui, c'était juste une émeute due au fait que le discours du seigneur du Feu n'a pas plus à certains.
Les Fils du Feu ne sont pas spécialement connus pour leur calme légendaire, donc ça ne l'étonnait pas vraiment en soi (même si le coup du rhinoféroce chargeant la foule, c'était vachement gros quand même).
Avec cette information et Hosho, les événements de la veille prennent une tout autre tournure. C'est clair : il ne fait pas bon pour les Fils de l'Eau de continuer à séjourner ici.

Alors Azaruk...

C'est logique. Il est garde. Enfin...était. S'il y a un soulèvement massif de Fils du Feu contre ceux de l'Eau, évidemment qu'il s'est retrouvé en première ligne.

S'il est mort, c'est sûrement en protégeant d'autres personnes de la furie sanguinaire qui s'est emparée des gens ce jour là.

Même s'il ne le connaissait pas beaucoup, Amarok est sûr de ce fait. Il regarde Lyanna, puis détourne le regard. Elle a sûrement beaucoup pleuré.
C'était son ami d'enfance. Rien de ce qu'il pourra dire ne l'apaisera. Et ce genre de douleur...mieux vaut qu'elle coule plutôt qu'elle ne s'accumule car la dernière fois...

La dernière fois, c'était son grand-père. Et elle a blessé un homme puis s'est faite bannir de chez elle.

Très franchement, Amarok n'a pas envie de savoir ce qu'elle pourrait faire maintenant, après la perte de celui qui était presque son frère.
Si ces derniers jours s'étaient passés différemment, il aurait été extrêmement choqué de constater qu'il en est venu à penser une chose pareille. Il ne devrait pas. Pas alors qu'il s'agit d'une de ses plus proches amis.
Celle-là même qui lui a appris les quelques rudiments de maniement du sabre qu'il possède pour arriver à se défendre dans ce monde qui semble vouloir chaque jour sa peau.
Un tel comportement ne lui ressemble pas du tout. Ses parents seraient morts de honte s'ils le voyaient.
Mais voilà...les choses sont ce qu'elles sont. Ce qui a été fait ne saurait été défait. Et même si la jeune femme n'y est pas vraiment pour quelque chose...il ne peut s'empêcher de penser qu'au fond, elle est comme eux. Dangereuse.

La disparition d'Azaruk le touche, bien entendu. Comment rester insensible alors qu'autant de ses confrères se sont fait massacrer ?
Mais ces événements...toute cette histoire lui fait prendre conscience qu'ici, il n'y a que Magena et lui qui soient en danger au final.
Que cela lui plaise ou non, Lyanna est plus à sa place ici qu'au Pôle Nord. Certes, elle pleure ses amis disparus, mais elle-même ne risque strictement rien. C'est une Fille du Feu.
Sauf si ça dégénère comme la dernière fois évidemment. L'explosive jeune femme est bien capable d'encore tout foutre en l'air et de se faire bannir d'ici aussi.
Mais cela...c'est son problème. A elle de saisir sa chance et de partir sur de bonnes bases. Et ce malgré son exil forcé et malgré cette montée soudaine de haine entre les deux nations.

Le silence s'éternise. Peut-être Lyanna pensera-t-elle que cette nouvelle l'affecte tant qu'il en perd ses mots ? Il l'espère. Il ne sait toujours pas quoi dire.
Il voudrait juste partir et laisser derrière lui cette Nation de cinglés assoiffés de sang. De son sang.

[Conseiller du Feu]

KOSUKE

*Maître Kyoshiro approuve le choix de Kosuke et le laisse partir. Le jeune étudiant peut donc aller poster au Palais.*

[Gwlaglus]

La réaction d'Amarok, face aux mots et aux larmes de la jeune femme se résuma à un seul mot mais surtout à un silence pesant et gênant, que Lyanna ressentit comme un coup de poignard en plein cœur. Qu'elle aurait aimé se tromper et se méprendre. Seulement, depuis leurs retrouvailles dans l'auberge, depuis qu'elle lui avait expliqué la raison de sa présence à la Nation du Feu, un fossé s'était crée entre eux. Parce qu'elle maîtrisait désormais le feu, et mal, et qu'elle avait blessé quelqu'un au Pôle Nord. C'était la seule explication possible. Le sabre les avait rapproché et le feu les éloignait. Elle en venait même à croire qu'il détestait ce qu'elle était devenue. Qu'il la détestait tout simplement.

Elle détourna son regard, de façon à ce que son ami, si elle pouvait toujours le considérer ainsi, ne voit pas ces nouvelles larmes couler le long de ses joues. Le silence perdurait, presque oppressant. Même si Flamme était toujours là, Lyanna éprouvait un profond sentiment de solitude. Elle frissonna.

-Il est mort en voulant protéger l'ambassadrice. Elle non plus n'a pas survécu...

Elle sentit sa gorge se nouer de nouveau mais poursuivit sur un ton qui se voulait plus léger, même si les mots sonnèrent creux ans sa bouche. Ils étaient véridique pourtant :

-Malgré vos différents, il en était vraiment venu à t’apprécier, tu sais.

Elle venait de choisir d'ignorer le malaise, et le fossé entre eux, de se mentir à elle même. De faire semblant, tout simplement. Elle osa regarder de nouveau le pêcheur, un faible sourire aux bords de ses lèvres :

-Au moins, toi, tu es vivant. J'ai vraiment eu peur qu'il te soit arrivé aussi quelque chose. D'autant que notre auberge a brûlé..

Elle ne se sentit pas la force d'ajouter autre chose, pour le moment. Jouer cette comédie lui coûtait plus qu'elle ne l'aurait cru.

[Flamme]

Flamme (180) Nœud Gordien

Flamme entendait dans la voix de Lyanna qu’elle allait encore se mettre à pleurer. Et à cause de cette énergumène gâtée qui boudait. Il lui en voulait, il ne disait rien. Elle le sentait, elle ne disait rien. Et tous les deux souffraient en silence. Flamme décida d’y mettre un terme en y donnant un bon coup de pied – métaphoriquement – et pinça la joue de Abarok jusqu’à lui étirer la bouche.

- Crache ce que tu veux dire, patate !

Flamme entraîna la vieille femme si elle le voulait bien un peu sur le côté même si l’intimité, les deux anciens amis n’en auraient visiblement pas.

- Viens grand-mère, faut les laisser seuls. Comment tu t’appelles ? Je peux t’appeler mamie ?

[Conseiller du Feu]

FLAMME / GWLA / DAIDAI

*La vieille se fait embarquer sur le côté par l'enfant. Elle est désorientée et ne comprend plus rien.*

-Je... Je ne comprends pas. Qui êtes-vous ? Des amis de ce gentil jeune homme ?

[Daisuke]

-156-

Il avait donc vu juste. Il sera un héro pour sa nation...et une perte tragique pour ses proches. Une bonne nouvelle ne vient jamais seule.
Lyanna a l'air décidée à parler d'Azaruk, à raviver cette étincelle en dépit de la peine qu'elle lui offre en retour.
C'est vrai, ils se sont battus. Amarok a l'impression que c'était il y a une éternité. Il serait bien en peine de dire quel était l'objet de ce petit "duel" qui, avec le recul, tenait plus du combat de coqs.
Il a presque l'impression que c'est arrivé à un autre tant les détails de cette petite rixe futile lui échappent aujourd'hui.

On s'est fait copieusement engueuler ce jour là. Et devant tout le gratin du Pôle Nord par dessus le marché.

Si ce n'étaient les circonstances, l'anecdote les ferait sûrement bien rire.
Le pêcheur se souvient avoir assez bien tiré son épingle du jeu face au garde royal à l'époque, Lyanna a du être contente de voir ses progrès.
Mais maintenant qu'il y repense, il n'y avait absolument pas de quoi être fier. Azaruk ne s'est pas battu à fond, loin de là. Il l'a laissé lui tenir tête.
Peut-être que cette petite joute enfantine l'amusait ? Amarok a du passer pour un sacré bouffon, à vouloir se battre contre un garde royal.
Mais pourtant, le fait d'avoir pu se montrer aussi ridicule n'est qu'une partie du problème réel. Car Azaruk était aussi un maître de l'eau.
S'il l'avait voulu, il aurait tout simplement pu l'étaler en cinq secondes, comme ce maître de la terre l'autre jour. Seul le fait qu'ils se connaissent et fréquentent tous deux Lyanna a du l'en empêcher.
Un autre cadeau envers lui. Pour lui faire miroiter de faux espoirs. Il soupire et met sa tête en arrière, posée contre le mur.

Je suis vivant...

Mais pas indemne.

Et comme à son habitude, c'est à ce moment là que la petite peste vient mettre son nez dans l'histoire.

Aaaïe mais tu me fais mal sale mioche !

Amarok se masse la joue en lançant un regard furieux à Flamme. Heureusement, celui-ci semble vouloir aller plus loin avec Akahiko.

Bonne idée, dégage de là !

il fulmine encore quelques secondes alors que les deux s'en vont dans leur coin.

"Crache ce que tu veux dire ?"

L'enfant, bien que particulièrement énervant, a du se rendre compte que quelque chose n'allait pas. C'est perspicace ces bêtes là.
Il faut dire que le silence beaucoup trop long d'avant a du être un bon indice. Il regarde Lyanna avec un sourire gêné, tout en considérant ce que Flamme vient de dire.

Désolé...mauvaise nuit et journée encore pire.

Est-ce le bon moment pour discuter ? Ici ? Entourés de tous les blessés de la veille alors qu'ils sont tous particulièrement épuisés et sur les nerfs ?

Enfin, plusieurs mauvaises journées en fait.

Nouveau soupir. Non, pas le bon moment. Plus tard. Peut-être. Il se passe une main sur le front.

C'est une longue histoire. Tu veux bien...enfin...plus tard d'accord ? Quand tout ça sera un peu calmé.

Cette fois il lui sourit vraiment. Il lui relève la tête et sèche une larme qui passait par là.
En parler, oui. Un moment, pour se raconter tout ce qui est arrivé depuis qu'il est arrivé ici avec Magena. Ils n'en n'ont pas vraiment eu l'occasion depuis qu'elle les a rejoint à l'auberge.
Elle a le droit de savoir et il le lui doit bien.

Tu dis que l'auberge a brûlé ? Mais quels genre d'émeutiers iraient jusqu'à brûler des bâtiments dans leur propre capitale, juste pour se venger d'étrangers ?

Voilà qui pousse à la réflexion. Qui que soient les instigateurs du chaos de la veille, ils ont apparemment autant de respect pour les Fils de l'Eau que pour leur propre Nation.
Les damages collatéraux et toutes les pertes subies par les citoyens de la Nation du Feu, comme la vieille Akahiko, n'ont pas l'air de leur faire ni chaud ni froid en tout cas.

Des rebelles à l'autorité du seigneur du feu ? Ou bien pire : des personnes totalement étrangères à ces deux Nations qui prendraient un malin plaisir à les monter l'une contre l'autre, à les voir se déchirer.