Le Port

[Le Tribun]

Solnorr

Avisant la subtile manœuvre de diversion orchestrée par le jeune homme, le responsable de l'écurie lui court après et se plante devant le bison en lui hurlant dessus.

Non mais oh ! Ça va pas non ? Z'avez vu le merdier qu'a mis votre bison ?!?!

Il agite les bras en direction dudit merdier. Faut dire, la maigre paille qui reste est éparpillée dans toute la pièce, avec un palefrenier hagard planté juste à côté.
Le pauvre petit venait de tout bien ranger comme il fallait pour que ça soit en ordre à l'arrivée des clients du jour.

Vous pensez tout de même pas vous en tirer comme ça hein ?

[Solnorr]

Solnorr était bien penaud... à moitié dérangé par le fait qu'il ne savait pas comment arranger les frasques de son bison, mais à la fois désolé pour l'aubergiste.
Il proposa alors sans trop de conviction :
Euuuh oui. Je vais rapporter de quoi remplir l'étal, nous avons chargé du foin à bord du navire pour le voyage, avec la moitié il y aura de quoi remplir ce vide.
L'aubergiste fronça les sourcils quand le gamin et son bestiau se dirigeaient vers le navire en question.
Solnorr sauta de son bison et attrapa les paniers à selles de ce dernier, encore sur le quai. Il les arnacha et commença à décharger le foin, aidé à contrecœur par la gentille Sacha et les autres gars de la troupe.
Après quelques allez-retour et un sermon de Gregorio sur le fait que le bison allait crever de faim durant le voyage à cause de ses bêtises Solnorr remonta sur Gocca et emmena le foin grâce aux sacoches du bestiau.
Voilà désolé encore du dérangement ! J'ai de quoi remplir votre étable, je vais benner les sacoches dans les cases, ça ira plus vite.
L'aubergiste n'eut pas l'air de contredire le gamin qui s'exécute donc sans dire un mot de plus.
Le bison se range de côté, les sacoches sont basculées dans les mangeoires et les réserves, Le jeune danseur de l'air aide un peu pour placer le foin comme il faut grâce à ses pouvoirs et garde son bison gourmand par la bride, histoire de ne pas recommencer les bêtises.

[Le Tribun]

Solnorr

Le maître d'écuries regarde Solnorr et sa troupe remettre de l'ordre à grands renforts de "Humph !". Heureusement, le fait qu'il soit Maître de l'Air facilite et accélère grandement la tâche.
Bientôt, on ne voit presque plus de traces du "sinistre" causé par Gocca. Il prend quelques brins de foin dans sa main et les effrite entre ses doigts.

Non mais il vient d'où ce foin ?!?! Je l'utiliserais même pas pour rempailler mes boxes et vous voulez refiler ça à manger à des bêtes ?
Alors non seulement vous êtes irresponsable mais en plus vous manquez de respect envers les animaux ? Pas étonnant que le bison n'en fasse qu'à sa tête avec un maître pareil !

Il se plante en face de Solnorr et lui enfonce son index à répétition dans le torse.

Ce fourrage est peut-être suffisant pour votre ventre-à-pattes de bison peu exigeant mais moi, mes clients, je les soigne mieux que ça !
J'ai une réputation moi ! Des dignitaires et autres grosses pompes fréquentent mes écuries, je vais avoir l'air de quoi si je refile ce truc à peine mangeable à leurs montures hein ?!?

[Solnorr]

Alors non seulement vous êtes irresponsable mais en plus vous manquez de respect envers les animaux ? Pas étonnant que le bison n'en fasse qu'à sa tête avec un maître pareil !

Autant Solnorr n'était pas forcément atteint par la mauvaise foi du vieux, autant se faire insulter sur la tenue de ses animaux, ça il n'aimait pas. Du tout.
C'est pour cela qu'à ces mots il arrêta sa monture, descendit et s'avança vers l'aubergiste malhonnête en attendant qu'il finisse sont sermon.
[...] Des dignitaires et autres grosses pompes fréquentent mes écuries, je vais avoir l'air de quoi si je refile ce truc à peine mangeable à leurs montures hein ?!?

Solnorr réfléchit un moment avant de répondre à ce monsieur malpoli. Il ne fallait pas faire de vagues diplomatiques, ne pas oublier que Republic City était leur lieu de représentation favoris et qu'un scandale de rue n'arrangerait surement pas les affaires de la petite troupe. Pour une fois qu'ils avaient trouvé mécène il ne fallait pas tout gâcher.
Alors ... comment lui dire d'aller se mettre son foin où il pensait sans être désobligeant ? Dilemme.
Finalement Solnorr ne dit rien mais s'avança simplement vers la façade de l'auberge si luxueuse et clinquante.
Il fit mine de regarder attentivement les murs et autres ouvertures, comme si quelque chose le gênait, avant de se retourner nonchalamment vers le gars :

Alors... du coup tu reçois du beau monde dans cette bicoque ? Ils sont contents de leur séjour ? Non parce que je trouve que question luxe, il y a mieux en ville. Et du coup je ne trouve pas que mon "truc à peine mangeable" dénote avec cette façade, d'autant plus que mon bison étant élevé et éduqué selon les préceptes des Moines de l'Air, il serait fâcheux de contredire ce savoir faire des plus anciens qui, soit dit en passant, m'a apprit à choisir nourriture et soins adéquats pour n'importe quel animal. Que ce soit Bison, chevautruche ou autres Chien-ours.

Se retournant totalement vers l'aubergiste, il finit sa tirade :

Et ensuite, de toute façon même si ce foin tout à fait correct ne vous convient pas , j'ai déjà puisé plus de la moitié du stock pour notre voyage et je n'en ai pas d'autre de toute façon, donc vous ferez avec mon cher. Et honnêtement, je pense que si vous dite que ce foin vous a été fournit par un palefrenier Maitre de l'Air, vos clients n'en seront pas mécontents.

[Le Tribun]

Solnorr

En quoi les palefreniers rasés seraient plus compétents que les autres hein ? C'est pas parce que vos vaches à vous savent voler que vous êtes forcément les plus doués pour l'élevage.
Puis de toute façon, je vois pas le rapport avec la "qualité maître de l'air". Ce foin, vous l'avez pas ramené de chez vous.
Avec ce que votre bestiau enfourne, m'est avis que vous avez du l'acheter ici. N'allez pas me faire croire qu'ils cultivent leur propre fourrage sur cette île que vos copains ont changée en Temple.

Il soupire un grand coup.

M'enfin, vous m'avez rangé ça assez rapidement pour que je puisse ouvrir à temps. Je vais pas vous tenir pour responsable de la camelote qu'on peut refourguer aux touristes.

Il tourne les talons et s'en en maugréant encore un peu dans sa barbe. La troupe est libre de prendre la route.

[Solnorr]

Solnorr n'en croyais pas ses oreilles. Bien spur que si les moines cultivaient le fourrage, enfin pas qu'ils le cultivent mais comme dans toute les zones agricoles, le foin est réutilisé pour les bêtes.
Par contre il était vrai que même si Solnorr ne se considère pas comme un touriste à Republic City, il a effectivement acheté le fourrage pour le voyage.

Le jeune palefrenier improvisé n'en revenait toujours pas mais ne chercha pas trop la bagarre. Inutile et puérile réaction. il siffla son bison avec une moue des plus blasée, remonta sur sa selle et conduisit le pachyderme volant vers l'embarcation maritime qui les porterai jusqu'à Xining.

Tout avait été chargé durant leur petite altercation par le reste de l'équipage et le jeune danseur s'en voulu de lire une telle expression d'énervement sur le si charmant visage de sa partenaire de scène pendant qu'il faisait descendre Gocca par l'ouverture du caillebotis. Arrivé en bas le gros mammifère retrouva son foin préféré et s'empressa de reprendre son activité de subsistance, jugé par cette "vache volante" comme l'atout principal de son existence. Heureusement le jeune maitre de l'air avait pensé à cacher la plus grande partie du foin dans la salle adjacente à celle occupée par le goinfre à 6 pattes.
Dans tout les cas, tout l'équipage soulagé de voir enfin à bord ce monstre de poils, ils purent lever l'encre. Les gamins et autres danseurs dans leur cabine respective, l'équipage en branle pour sortir du port, la cheminée crachant fumée et charbon, ils quittaient Republic City, un premier voyage aussi long en mer pour notre cher Solnorr.

Puissent les Bisons Ancestraux entendre ses prières et lui éviter sa plus grande peur : le mal de mer.

De Republic City à Xining

[Arkha]

-Echec et mat.

Le fou en C5. Tellement inattendu que ça marche à chaque fois. Arkha lève les yeux sur son adversaire et tend la main.
Avec un soupir exaspéré, l'homme y laisse tomber une bien maigre bourse: ses gains de la soirée.

Une fois son magot empoché, Arkha se lève et sort de l'auberge, pour se retrouver sur le front de mer.
Fermant deux secondes les yeux, il inspire profondément l'air salé.

Personne ne prête attention aux fous.

Il ricane intérieurement. Après avoir resserré sa cape sur ses épaules, il se met en marche vers chez lui.

[Le Tribun]

CHIZUKA

*Chizuka n'aura que très peu conscience du temps et du voyage qui se déroulent ensuite. Elle est droguée tous les jours, matin, midi et soir, ligotée et surveillée en permanence par au moins deux personnes. Combien de temps s'est écoulé depuis la nuit où elle a tenté de fuir ? Elle ne saurait le dire. En tout cas, aujourd'hui, Jinweï a quelque peu diminué la dose de l'infâme décoction que la jeune femme en est venue à haïr. Elle a donc conscience qu'elle est dans un port, et qu'elle s'apprête à prendre le bac pour se rendre au Temple de l'Air de Republic City.*

-Chizuka ? Chizuka ? Vous êtes réveillée ? Ca y est. Nous y sommes presque. Le Temple de l'Air de Republic City !

[Chizuka]

Au réveil, c'est moi qui ai les commandes. Je ressens immédiatement un gros mal de tête, et j'ai le tournis. Je ne me sens vraiment pas bien, dû à l'overdose de drogue et regarde mollement Jinweï. Je mets déjà une bonne minute à la reconnaître, puis, à faire un effort de compréhension pour saisir ses mots.

Elle m'annonce alors une bonne nouvelle, et un sourire fatigué se dessine sur mon visage.

Enfin... j'y suis enfin... merci Jinweï.

[Le Tribun]

*Jinweï et son mari poussent la chaise roulante vers la passerelle.*

-Sachez que j'ai fait tout ça pour vous, Chizuka. Pour que cette Riko disparaisse. J'espère que vous ne m'en voudrez pas et que nous pourrons toujours nous revoir dans mon village quand cette triste histoire sera terminée.

*Ils gravissent la passerelle et son maintenant sur le pont du navire.*