La périphérie

[Ermite des vagues]

-Et si je te dis que je voulais te le laisser le temps qu'il se rétablisse, tu vas encore plus m'en vouloir, non ?, avoua un Iorek qui s'était bouché les oreilles tandis que l'autre imbécile heureux criait.

Il ajouta alors qu'il l'avait trouvé dans les terres hostiles. Et aussitôt, il regarda le blessé :

-D'ailleurs, tu faisais quoi là bas ? Et t'as un nom sûrement ?

[Romulus]

- Romulus, from the wolf's mouth I feed eternity ! Romulus, with my brother's blood I opened wide the gates of time ! I am Romulus ! I am the king of Rome ! An empire shall rise !

Silence.

- Euh. Je m'appelle Romulus. Je cherche Papa et Maman et tous les copains.

Il avait une grosse voix d'un homme de son calibre, bien grasse et caverneuse, mais son côté arriéré prenait le dessus sur son intonation. Le géant saisit alors la soupe qui était à sa portée, qu'il engloutit cul-sec avant de se mettre à mâcher le récipient. C'est qu'il avait faim le bougre.

[Aki]

*La comédie du blessé continuait. Le bougre se remuait comme un possédé pour un simple petit bobo au petit orteil. Aki, toujours assise à table décida d'ignorer du mieux qu'elle put l'idiot qui venait de faire irruption et se surprit à penser que ce type aurait mérité d'être étouffé dans son berceau.*

Il ne devrait pas être permis d'être aussi idiot.

*Lasse, elle comprit qu'elle devra manger froid ce soir, elle s'essuya la bouche et se leva discrètement. Elle voulait se diriger dans la cuisine pour préparer un calmant pour le bonhomme. Le problème c'est qu'elle n'avait pas ses produits avec elle ; les plantes étant rare, elle les laissait le plus souvent chez elle et évitait de les emmener n'importe où.

Arrivée sur place, elle fouille dans les placards de son frère pour vérifier s'il avait ce qu'il fallait pour préparer un petit quelque chose.

Le temps de la recherche, elle réfléchit à l'utilité d'un tel nigaud pour ses recherches.*

Je me demande si son cerveau est plus petit que la moyenne. Ce serait intéressant de vérifier.

*Elle sursauta quand ce dernier gueula dans un dialecte étrange quelque chose qu'elle n'avait pas du tout compris. Elle se passe une main sur le front et soupire.*

[Nérarion]

QUOI ?! Tu veux me le laisser ici ! Mais t'es un grand malade en fait, tu veux ma mort ?! Je te rappelle que je n'ai pas de maîtrise de l'eau moi ; je le gères comment s'il pète une durite ? Il a pas l'air bien stable le garçon... Regarde le, il bouffe même le bol...

Wousqi se gratte l'oreille, un peu gêné d'assister à cette scène misérable.

Ooookeyyy... Bon on est pas verni.
Tiens, rends-moi ce bol, je vais aller te chercher la marmite, ça devrait te rassasier.

Ni une ni deux, le voilà qui s'engouffre dans sa cuisine et en revient avec la bonne soupe chaude. Il lui tend le récipient géant.

Voilà, mange un peu. Après ce serait bien que tu ailles te recoucher, ça te reposerait... Il ajouta en chuchotant à l'adresse des deux autres : Puis nous ça nous ferait des vacances.

[Romulus]

Au début Romulus n'a pas apprécié qu'on lui arrache le bol des mains. Déjà, si l'action a pu se faire, c'est parce qu'il était obnubilé par le récipient qu'il laissait sa poigne de côté. Comme à un gosse à qui on enlevait ses bonbons, il s’apprêtait à faire un caprice - ramené à sa corpulence, ça pouvait faire des dégâts - mais son visage a changé du tout au tout lorsque son hôte lui a apporté la marmite entière. On pouvait voir ses yeux briller et qu'importe la température de la soupe, c'était avec enthousiasme qu'il plongea ses deux mains dans le bouillon.

Ah oui. Ça brûlait. Encore un orgasme auditif pour ses camarades présents.

Il ne mit pas longtemps à comprendre qu'avec le bol comme louche, c'était plus pratique. Et le temps qu'il mangeait, on pouvait dire que ses hôtes eurent un peu la paix pour leur oreilles, mais Romulus ne paraissait pas fatigué du tout. Il faut dire qu'il a dormi un bon moment et la soupe était en train de le requinquer davantage.

Sinon dans sa tête, moult pensées se bousculaient dans un ballet aérien de vide et de vacuité. Tchip. Tchip. L'imbécile heureux mangeait.

[Ermite des vagues]

-Je l'assomme ?

Oui, la patience de Iorek atteignait ses limites. Il regarda Romulus, avant de répondre à son ami éleveur d'elk :

-Franchement, je vois pas quoi faire de lui. Je l’emmènerai bien à la capitale, mais il serait capable de s'attirer bien des ennuis, en plus de causer des dégâts...

[Aki]

Ou alors, si le don d'organe est réellement possible, je pourrais peut-être les prélever pour les donner à certains malades.

*Car oui malheureusement, les capacités de guérison des maitres de l'eau avaient des limites. Et certaines maladies ne se soignaient pas. Certains supersticieux insisitait sur le "déséquilibre" du chi, les esprits mécontents et ce genre de choses. Elle ne rejetait pas en bloc tous ces dogmes. Toutefois, ses recherches lui avaient déjà appris qu'il y avait des données plus concrète qui méritait d'être utilisé. Sans rejeter les anciennes techniques, elle pouvait bien les améliorer avec les nouvelles n'est ce pas ?

Et honnêtement, un abruti pareil ne méritait pas tous ses organes, autant les lui prendre et le laisser crever dans le blizzard.

Aki croyait sincèrement que chaque être vivant avait un rôle à accomplir sur la terre. Il n y en avait pas que pour l'avatar. Certes de par son rôle, elle était le plus important être du monde. Mais tout un chacun pouvait apporter sa modeste pierre à l'édifice. Toutefois, certains n'avaient simplement aucun rôle et était juste ... Là. Cette présence était une insulte à la vie et une nuisance puisqu'ils vivaient. Vivre sans rien accomplir était une insulte à la création et aux esprits.

Ces gens-là méritaient la mort, tout simplement.

Elle émergea enfin de ses pensées quand elle vit enfin quelque chose pour calmer le monstre de la nature... De la tisane.*

De la tisane ? Avec son gabarit ? Il faudrait lui en faire boire tellement qu'il exploserait. Totalement inutile.

*De frustration, elle referme violemment le placard et retourne voir son frère et l'explorateur dans le couloir. Elle s'adosse à l'ouverture de la porte et croise les bras en regardant le nigaud se baffrer honteusement mais ... En silence.*

-Vous devriez le reprendre dans la toundra et le laisser en pâture aux loups. Ça nourrirait ces pauvres bêtes. Avec un tel gabarit, il y a de quoi nourrir la meute entière.

[Nérarion]

[hrp : Désolé de mettre autant de temps à répondre mais j'arrive pas à être inspiré... C'est tellement frustrant.]

La réaction de sa sœur le crispa légèrement, il savait qu'elle plaisantait qu'à moitié... Mais fallait faire comme si. Du coup, l'air un peu gêné il dit tout haut :

Ah ah, taquine la frangine. Ne l'écoute pas va, elle est un peu radicale mais c'est pour rire, dit-il à Iorek avec une tape amicale dans le dos.

Puis tout bas pour sa sœur en chuchotant dans un sourire crispé :

Non mais tu me fais quoi là ? Héhéhé elle est mignonne n'est-ce pas ?

Puis il reporta son attention sur Romulus...

Non mais plus sérieusement Iorek, dit-il en désignant du menton le colosse, j'aimerais te dépanner mais je ne peux pas le garder ici... Pauvre bonhomme.
J'arriverais jamais à entretenir mes troupeaux avec une force de la nature pareille dans les pattes. Je fais comment s'il se met à courir au cul de mes Elks au moindre déraillement ? J'ai un business à faire tourner quand même, excuse-moi mais comprends-moi aussi... Je veux bien être une étape, mais je ne vais pas pouvoir faire bien plus. Il poussa un soupire. Il pourrait peut-être être géré par la garde royale en vu d'un enrôlement vue sa carrure, t'en penses quoi ?

[Romulus]

Gros rot bien sonore.

Il faut dire qu'à part être spectateur de la conversation actuelle, il n'a pas grand chose d'autre à faire que de manger sa soupe.

[Ermite des vagues]

Il y aurait pû avoir un froid après les paroles d'Aki, et ce, malgré l'intervention de Wousqui. Mais Iorek choisit d'en rire, de toute façon, lui même avait bien une ou deux fois pensé à laisser le gaillard dans les terres hostiles.

-Les loups avaient l'air d'apprécier le goût de sa chair en plus, fit-il en fixant la jeune femme, tout en gardant à l'oeil Romulus.

- Mais il ne mérite pas une mort pareille. Même s'il me tape sur les nerfs, ajouta l'homme.

Puis, Wousqui eu une idée lumineuse. Enfin presque.

-La dernière fois que j'ai vu Kharstak, je lui ai refilé un lémure. Une drôle d'histoire ça aussi. Mais je ne sais pas s'il appréciera la plaisanterie, si je lui ramène cet idiot à la caserne !

Mais aussitôt après avoir dit ça, le sourire de Iorek s'élargit jusqu'à ses oreilles :

-Mais après tout...là, il est à Hosho. Il ne pourra pas dire non. Et d'ici son retour, peut-être qu'il aura apris quelques manières, soupira t-il en entendant le rot de Romulus, et qu'il fera une recrue convenable. Et si ça ne lui plait pas, il devra faire avec.

Il se leva alors et se planta devant Romulus :

-Demain, je t'emmène à la capitale. Tu pourras t'amuser à la caserne, ça t'intéresse ?