La caserne

[Le Conteur Blanc]

*Ineka reste impassible devant les justifications du chef de guerre. Elle se saisit du dossier et le feuillette plus par politesse que par réel intérêt des affaires des militaires. Après un long silence suivant ses déclarations, elle prend la parole à son tour.*

-Certes. Je comprends ta position et je ne suis pas un monstre. Je suis consciente que si cet homme n'avait pas été appréhendé, c'est le sang de cette petite qui aurait été versé, ce qui n'aurait pas été préférable. Très loin de là.

*Elle prend une grande respiration.*

-Mais, avec tout le respect qui est dû à notre chef. Une vie est une vie, face aux esprits, la vie de la princesse ne vaut pas plus que la tienne ou que celle d'un tes soldats.

*Elle lève la main, consciente que ce qu'elle dit peut être mal interprétée et pour être sûre de terminer ce qu'elle a à dire.*

-Ce que je viens ici demander, ce n'est pas de faire couler le sang à nouveau. Je ne suis pas cruelle et je suis consciente que ces hommes ont agît selon ce que leur dictait leur conscience. Néanmoins, et je serais inflexible, un crime a été commis et il est demandé réparation.

*Elle marque une nouvelle pause, puis reprend.*

-Je demande juste une peine honorifique. Une semaine de mise à pied avec des travaux d'intérêt généraux dans le temple par exemple.

[Ermite des vagues]

[hrp]Au Pôle Nord, c'est la mode des travaux d'intérêt généraux ma parole xD[/hrp]

Lorsque la grande prêtresse déclara en quelque sorte que la vie de la princesse n'était pas plus importante qu'une autre, il faillit sortir de ses gonds. Faillit seulement, parce qu'il comprenait ce qu'Ineka entendait par là. Même si certains commençaient à l'oublier, les esprits n'étaient pas que de simples poissons koi qui passaient leur temps à tourner en rond dans leur bassin. D'eux dépendaient le sort même des tribus, et même plus, et que du sang soit versé dans leur sanctuaire était un sacrilège, il ne pouvait le nier.

-Soit !

Il se rangea aisément du côté de la conseillère, parce qu'en définitive, la punition qu'elle exigeait était moins sévère que ce à quoi il s'attendait.

-Les trois gardes royaux impliqués se présenteront dès demain matin au temple. Et si tu n'y vois pas d'inconvénients, je vais augmenter la surveillance du temple. Le calme qui règne dans la capitale nous a rendu moins vigilant ces dernières années, admit-il, et ce qu'il s'est passé hier ne doit plus jamais se reproduire.

[Le Conteur Blanc]

-Je n'y vois aucun inconvénient. Tant que ces derniers se montrent respectueux envers les locaux et les anciennes traditions...

*Elle se racle légèrement la gorge.*

-Et qu'ils acceptent d'être placés sous mon autorité pour être sûr qu'aucun impair ne soit commis.

*Le menton relevé, la dame en imposait. Et pour sûr, elle savait ce qu'elle voulait.*

[Ermite des vagues]

-Ils le seront, n'aies crainte, fit Yorko, qui pensait déjà au savon qu'il allait passer à ses hommes plus tard dans la journée. Il était déterminé à ne laisser passer aucune autre bourbe.

Il eut une petite moue, lorsque sa consœur posa sa dernière condition. Ses hommes n'allaient pas apprécier, tout comme lui même d'ailleurs, mais il avait d'autres chats à fouetter, et le fait que les soldats qu'il assignerait à la surveillance passent sous l'autorité de la grande prêtresse ne serait pas un frein à leur mission de protection de ce lieu sacré. Ce qui serait au contraire le cas s'il choisissait de s'opposer à elle.

-Bien sûr, capitula t-il alors. Et s'il y a le moindre souci, informes moi-en.

[Le Conteur Blanc]

*Ineka sourit et s'incline.*

-Je te remercie pour ta sollicitude.

*Elle se redresse.*

-Je n'hésiterais pas à te faire part du moindre problème. Je ne tiens pas non plus à usurper ta place, cela reste tes hommes.

*Un nouveau sourire, un poil plus aimable se dessine sur le visage de la dame. Il disparait bien vite cependant.*

-Ah moins que tu n'ai un message à me transmettre, j'apprécierais de prendre congé. Nous sommes tous les deux très occupé.

[Ermite des vagues]

Si la grande prêtresse ne souriait plus, le visage du chef de guerre devint grave et soucieux.

-Pas de message, mais j'ai une nouvelle fâcheuse à t'apprendre. Le vieux Taarlon est mort. Assassiné.

Yorko laissa à Ineka le temps d'appréhender et d'analyser l'information. Il n'avait pas besoin de lui expliquer qui était cet homme. Chaque membre du Conseil le connaissait. Et le chef de guerre semblait réellement préoccupé.

-Nous n'avons appris sa mort que ce matin. Un peu par hasard. Il se trouve qu'un jeune homme s'est vu dépouiller de toutes ses affaires hier soir, de façon plutôt brutale, et selon ses dires, le chef du village des Peaux Bleues, Azran Yulak, l'avait chargé d'apporter une lettre à notre Chef. Et c'est là qu'il nous a appris que Taarlon avait été tué.

Après un court temps d'arrêt, pensif, il poursuivit :

-Un message a été envoyé au village des Peaux Bleues, pour que ce meurtre soit confirmé. Mais j'ai un mauvais pressentiment. Taarlon Toornaq est tué. Plusieurs jours plus tard, un gamin, transportant une lettre pour Toruuk Hakan, est attaqué, le soir même où la nourrice de la princesse est assassinée et la princesse enlevée. Je ne crois pas aux coïncidences, confia t-il à Ineka.

Il avait confié ces mêmes craintes tout à l'heure à Toruuk Hakan, mais ce dernier lui avait rétorqué qu'il se faisait du soucis pour rien. Et pourtant, Yorko Kharstak n'arrivait pas à se défaire de cette impression de danger qu'il ressentait.

[Le Conteur Blanc]

*La mine d'Ineka s'assombrit face à la nouvelle porté par le Chef de guerre. Puis il énumère les différents soucis rencontré dernièrement, prévenant ainsi qu'un danger plus grand devait certainement se tramer dans l'ombre.

L'ombre, un des endroits préféré d'Ineka.

Elle se tourne légèrement vers le chef de guerre.*

-Voilà une nouvelle pour le moins troublante. Personne n'était au courant de qui était Taarlon n'est ce pas ?

*Ses yeux fixent un instant le Chef de guerre avant de se perdre dans les décorations de son bureau.*

-Le Chef est-il au courant de tout ceci ? Qu'en a-t-il dit ? Des pistes ? Des suggestions ?

*Plus aucun doute, ce n'était plus la prêtresse qui parlait.*

Même si ces évènements sont proche dans le temps, rien ne semble les lier ? Et si tout ceci n'était qu'un arbre qui camoufle la forêt ? Chercherait-on à déstabiliser le pouvoir en place ? Dans quel but ?

*Se souvenant de quelque chose, elle tique.*

Les sourciers ? Non... Ce mouvement est cantonné au Pole Sud ... L'échiquier ? ... Pas impossible, mais ils ont rarement la politesse de faire leurs mauvais coups en douceur ... Ils aiment brailler et montrer leur hauts faits à qui veut bien le voir tel un enfant mal élevé.

[Ermite des vagues]

Ne se départissant pas de son air préoccuppé, le chef de guerre lissa du bout de ses doigts sa barbe :

-Seuls les membres du Conseil et le Chef connaissaient sa véritable identité. Pour tous les autres, il était seulemenent un vieux maître de l'eau, sans histoire et apprécié de tous. Pourquoi le tuer ?, lâcha t-il, comme si poser cette question à haute voix allait pouvoir l'aider à y répondre. Mais pour l'instant, tout était bien trop nébuleux pour lui, surtout qu'il manquait d'informations précises. Et Ineka n'était pas plus avancée que lui.

-Il est au courant oui, mais avec l'attaque d'hier, il a d'autres préoccupations à l'esprit. Il a cru perdre sa fille hier, et ça a été un coup dur pour lui...

Soupirant, il ajouta :

-Même si une lettre a été envoyé au chef du village des Peaux Bleus, je doute qu'on en saura plus. Je vais reprendre contact avec mes hommes stationnés là bas, peut-être qu'eux en sauront plus. Il nous faut l'espérer. Sinon, nous aurons un crime inexpliqué sur les bras et au moins un criminel dans la nature.

Autre chose l'inquiétait. Pourquoi ses hommes ne lui avaient pas appris eux même la nouvelle du décès de Taarlon ? Décidément, tout partait en vrille.

[Le Conteur Blanc]

*Le visage d'Ineka s'assombrit d'avantage.*

-Tout ceci est étrange, hélas je n'ai pas la sagesse pour comprendre ce qu'il se trame. Je ne pense pas qu'un des membres du conseil ne soit impliqué. Que le chef se remette de ses émotions et que ses amis assurent ses arrières.

*Elle plonge son regard dans les yeux du chef de guerre.*

-Je ne saurais que te conseiller d'ouvrir l'oeil Yorko. Quelque chose se prépare...

*Elle s'incline.*

-Je vais te laisser enquêter, pour ma part, je vais contacter un ami du Pôle Sud. Le mal ronge aussi leurs terres. Peut-être que malgré la distance, nous avons été contaminé. Mais j'ai des doutes...

*Elle se dirige vers la porte.*

-Bonne journée Yorko, n'hésite pas à me contacter si tu as du nouveau, j'en ferais de même si d'aventure j'obtenais des informations intéressante.

*Elle l'ouvre et se tourne une dernière fois vers le chef de guerre.*

-Tant que rien ne sera sûr, je ne saurais que te conseiller d'éviter d'ennuyer notre Chef. Car si nous sommes un peu trop ... Prudent et qu'il n y aurait pas lieu de s'alarmer, il serait inutile de lui causer du soucis inutilement.

*Et elle ferme la porte.*

[Morthan]

Le temps de traverser la cité, Morthan suivi de Inné étaient de retour à la Caserne. Les deux jeunes gens n'étaient pas au courant de ce qu'il c'était passé à cet endroit la veille.

Arrivant devant l'entré, le jeune homme s'adressa aux gardes qui y étaient postés.

- Euh excusez-moi, mon amie et moi sommes venu ici hier matin et il faudrait que je parle au capitaine s'il vous plait. Dite lui que je m'appelle Morthan, ça m'étonnerais qu'il m'ait oublié en si peu de temps.

Voyant l'air perplexe des soldats et de peur qu'ils ne les laisse pas entrer, il précisa qu'il venait suite à une affaire de vol de ses biens et aussi pour donner son adresse provisoire au cas où on aurait besoin de le trouver pour la suite des évènements.