Republic City - Centre Ville, appartement de Kali
Kali se réveilla très tard le lendemain, le soleil brillait déjà très haut dans le ciel, et depuis un bon moment.
Dès qu'elle ouvrit les yeux, l'image des corps calcinés des deux marchands se raviva dans son esprit.
Elle enfuit la tête dans son oreiller. Elle voulait éradiquer cette vision. Ne plus y penser.
La jeune femme finit par s'extirper péniblement de son lit, et enclencha son gramophone. La musique : un groupe originaire du Royaume de la Terre. De lourds tambours, une cithare, des caisses claires.
Elle poussa le son au maximum.
S'occupa l'esprit, s'enfermant toute la journée dans son atelier. Une grande toile, de plusieurs mètres de haut sur plusieurs mètres de large, n'attendait qu'elle.
Naturellement, ce fut le rouge qui lui vint en premier. Le orange. Le jaune. Du noir ensuite. Beaucoup de noir.
Ci et là intervinrent quelques touches de bleu. Du vert. Du blanc.
Mais la couleur prédominante restait ce rouge écarlate, de la couleur du sang, et ce noir cendré, tirant sur le gris. Kali grâce à de la farine, en avait fait une texture en relief, tout en ombre et en contraste.
La nuit était couchée quand la jeune femme, tâchée de partout, laissa tomber ses tentacules de peinture.
Face à elle, une fresque dérangeante. Sombre, archaïque, sans aucune symétrie ou forme définie, aux couleurs effrayantes.
Kali retourna se coucher, apaisée.
Toute cette affaire restait néanmoins un complet mystère.
Le Lendemain matin Republic City - Place Principal
Kali se leva de bonne heure, et déjeuna aussi rapidement qu'à son habitude.
Elle prit son temps sous la douche, démêla soigneusement ses longs cheveux bouclés et opta pour un short accompagné d'un léger cheminer blanc transparent, avec ses longs colliers.
S'occuper l'esprit, encore et encore. Elle voulait éloigner le mystère de l'incendie de ses pensées. Parce qu'il n'y avait aucun moyen pour elle d'avoir les réponses à ses questions pour l'instant.
Pourquoi ? Pourquoi ce magasin d'art ? Et ce couple là ? Si sympathique...
La jeune femme secoua la tête, puis sortit de chez elle, une veste bleue et son éternel sac de cuir sur les épaules.
Elle marcha au hasard, les yeux en l'air, cherchant des yeux les toits parfaits pour sa prochaine fresque. Sans faire attention où elle allait, Kali finit par déboucher sur une petite place commerçante, assez peuplée. Des soldats étaient présents, ainsi que nombre de badauds, foule intense, fourmillante et compacte.
Ce n'était décidément pas le bon endroit public à "dégrader".
Kali entreprit de fendre la foule pour sortir de l'autre côté de la place. La voilà au milieu de l'endroit.