par Pix » Mar 6 Nov 2012 18:50
*La politique ?
Les mots de Gut résonnaient dans le parc. Autour des deux protagonistes, rare étaient les promeneurs. En même temps, qui voudrait se promener dans cette atmosphère pesante avec la menace d'une guerre au dessus de sa tête ?
Blake repensait à son passé. A la précédente guerre, à l'innocence perdue en quelque sorte. A l'époque, il se souvient avoir été heureux de prendre part aux armes pour protéger sa ville et ses concitoyens. Aujourd'hui, il se rend compte qu'il n'en a cure. Il n'est plus qu'une ombre, déambulant dans les rues d'une ville décadente.
Qu'est ce qui avait de l'importance après tout ? La vie n'était rien. Nous ne faisions qu'un bref passage sur cette terre. A quoi bon s’embarrasser de choses futiles. Les guerres, les désirs, les rêves, les désillusions, la tristesse, la haine. Toutes ces émotions, ces desseins, n'étaient rien finalement. Car tout homme, toute femme, finira par mourir dans la souffrance afin de rejoindre le néant.
La fumée du cigare s'élevait dans de légères volutes qui rejoignait un ciel bien capricieux. Le vent perturbe la fumée qui s'élève, elle se répand au dessus de leur têtes. La cendre se détache et se refroidit dans les airs avant de se déposer sur l'herbe verte du parc.
L'eau est agitée par les créatures nageant avec la plus profonde indifférence envers les Hommes et leur folie. L'innocence à l'état pur marqué par un simple constat, la survie avant tout.
Blake se tournait à présent vers l'agent de police. Un homme qui avait dédié sa vie à la lutte contre le crime pour rendre la vie de ses pairs un peu plus appréciable. Malheureusement, sa dévotion lui aura couté cher. Le voilà perdu, privé du combat qu'il s'était fait sien. Déboussolé, le jeune homme cherche un nouveau combat, une nouvelle raison de se lever le matin, il veut se battre.
Blake, qu'est ce qu'il le poussait à se lever le matin ? Si ce n'est pas la folle qui écoute la radio toujours trop fort avec l'odeur de son mauvais parfum qui vient empester sa chambre dès les premiers rayons du soleil ? Avait-il encore des objectifs si ce n'est celui de gagner suffisamment d'argent pour subvenir à ses besoins et à payer son local ?
La photo, une manière d'observer le monde derrière un objectif. Une façon de rationaliser les choses, de voir le monde tel qui l'est vraiment, et non pas à travers les yeux et leur manie de tout interpréter. Il ne s'agissait pas d'art, ni de hobby. Juste d'observation, une sorte de déformation professionnelle au cours de ses 10 dernières années.
Cela faisait quelques semaines qu'il n'avait pas prit le temps de s'adonner à cette activité. Ou même se promener la nuit tard dans les ruelles du dédale. Les rencontres qu'on y faisait étaient toujours des plus ... Intéressantes. Pour sûr !
Le silence était désormais définitivement ancré, arrivait le moment de gêne naturelle. Que dire de plus pour tenter de relancer la conversation, car il était socialement mal admis de rester là, les bras ballants, à se regarder dans le blanc des yeux comme du merlan fris. On cherche, on s'égare, on se dit qu'on préférerait être ailleurs. On cherche encore, mais c'est un moyen de s'éclipser, une course à faire, un chien qui aboie, qu'importe pour autant qu'on puisse échapper à ce vide oppressant.
C'était rigolo.*
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Fondateur et grand adorateur du Kirby Communiste !