Le parc

[gutgut]

-La foule est un animal stupide. Et la peur est l'étincelle qui suffit pour la faire sortir de ses gonds. Et en cas d'un mouvement de foule, l'autorité de nos dirigeants pourrait être fortement remise en cause. Le genre de chaos qui fait désordre quand nous sommes le centre de l'attention mondiale.

*Il n'avait pas franchement tort, cependant son discours lui rappelait bizarrement une discussion qu'il avait eu une semaine plus tôt.

-J'en conclus que vous n'avez peur ni de la guerre, ni de la police, ni des mouvements de foule.

*Gut fit cette déclaration en souriant, légère lueur d'humour après une déclaration si obscure.*

-Pardonnez ma familiarité.

*Il se releva et tendit le bras vers Blake afin de lui serrer la main et se présenter par la même occasion.*

-Gutgut.

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*Aucun commentaire.

Franche poignée de main.*

-Blake.

*Le cigare était terminé, il crache une dernière fumée et range ce qu'il reste dans une boite métallique. Oui c'est triste de s'embêter ainsi, mais Blake avait déjà eu des démélés avec des illuminés qui accordent bien trop d'importance à la préservation de la nature qu'à celle de leur propre existence. Et puis, au cours des années, l'homme avait apprit à ne laisser aucune trace de sa présence. Paranoïa ? Non, on n'est juste jamais assez prudent.*

-Dîtes-moi Monsieur Gut. Qu'est ce qui vous amène dans ce parc ? Mis à part l'amour de la nature et d'un grand bol d'air frais bien entendu ?

*Les mains dans les poches désormais, Blake continuerait cette conversation tant que celle-ci l'intéresserait. Est-ce que l'inconnu serait à la hauteur ?*

[gutgut]

-Le besoin de réflexion. Il n'est pas si simple de penser lorsque l'agitation nous entoure.

*Il est vrai que le Gut appréciait le calme, mais il était surtout la car il s'en voulait intérieurement de ne pas participer aux recherches. Il n'était plus agent de terrain, mais il n'aimait tout de même pas rester sur le carreau et avait préféré s'exiler loin de tout ça.*

- Et vous, qu'est-ce qui a poussé vos pas dans ce parc et vers notre rencontre?

*La question paraissait anodine, mais Gut était désormais très intrigué par ce personnage qui avait pour habitude de couvrir ses traces. Conserver les restes de cigare est un signe qui ne trompe pas.*

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*Blake hausse les épaules en détournant son regard vers l'étendue d'eau. Il était vrai que le lieu était propice à la réflexion et l'introspection. A la question de Gut, il eut le droit à un grand silence comme réponse. Finalement Blake prend une longue inspiration et ... Souffle simplement.*

-Je ne sais pas. J'apprécie le quiétude du lieu. Je me suis laissé dire qu'avec les évènements de la veille, ce serait le moment idéal pour une ballade.

*Blake laisse un léger silence s'installer, demander les tenants et les aboutissants de la réflexion de son interlocuteur serait malavisé et particulièrement malpoli, aussi il préféra laisser le loisir à cet étrange inconnu de relancer la conversation si le coeur lui en disait. Pendant ce temps Blake reclassait toutes les informations dans sa tête pour essayer de savoir d'où il le reconnaissait.*

Gutgut ... Non ce n'est pas de l'armée ...

[gutgut]

*Gut regarda l'eau à son tour. Un canard-tortue flottait et plongeait la tête de temps en temps sous la surface de l'eau.*

*Le canard qui plongeait la tête encore et encore avait un effet hypnotique sur Gut. Le calme qui régnait ne faisait qu'accentuer la perception qu'il avait des évènements passés.*

-Que penseraient les esprits de tous ça, ces guerres, ces meurtres, ces trafics de drogues...

*Il dit ça d'un ton calme, plus pour lui même que pour Blake, regardant le canard-tortue plonger la tête et en ressortir cette fois avec un poisson dans le bec.*

Le monde est devenu fou depuis qu'il ne croit plus aux esprits.

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*Blake n'émet aucun commentaire. Se replongeant lui-même dans certains sombres souvenirs.*

Les esprits ... Si ils ne nous ont pas abandonnés, ils sont soit derrière tout ça ou alors ils n'en ont jamais rien eu à faire des histoires des hommes...

*Oui Blake ne se souciait guère des esprits. Tout ceci appartenait à une autre époque. Et après tout ce qu'il avait vu, il ne pouvait pas croire que les esprits se souciaient réellement du sort des hommes. Quant à l'avatar ? Jamais là qu'on a besoin de lui, enfin d'elle. Mais alors que le silence s'installait de nouveau, un détail résonna dans la tête du détective.*

Trafic de drogue ... Mais bien sûr !

-Vous êtes l'agent de police qui avez fait ce coup de filet il y a quelques jours non ? J'ai lu ça dans le journal ! C'est pour ça que je connaissais votre tête !

*Intrigué, Blake continue.*

-Pourquoi vous êtes ici alors ? Loin de moi l'idée de juger ce que vous devriez faire. Mais n'est ce pas votre devoir de faire la perche aux checkpoints pendant au moins une semaine ?

*Non, non, on ne sentait pas du tout une sorte de déjà-vu de la part de Blake.*

[gutgut]

-Pourquoi vous êtes ici alors ? Loin de moi l'idée de juger ce que vous devriez faire. Mais n'est ce pas votre devoir de faire la perche aux checkpoints pendant au moins une semaine ?

-Boarf, c'est une longue histoire qui m'a conduit à deux semaines de repos forcé et une légère réaffectation.

*Il se gratta le menton, pensif.*

-Je suis étonné que la presse n'en ai pas parlé, une affaire comme ça...

*Devant le regard interrogatif de Blake, Gut continua.*

-La mafia n'a pas apprécié notre coup de filet, et dés le lendemain on est tombé dans un piège. Ça ne s'est pas très bien fini et mes supérieurs ont préféré me mettre sur la touche pour étouffer l'affaire.

* Manœuvre politique ou non, toujours était il que personne dans le civil n'avait entendu parlé de cette histoire.*

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*Il soupire, alors qu'un léger sourire pointe au creux de ses lèvres.*

-Prévisible.

*Il frotte alors sa barbe d'une main en continuant de fixer l'eau.*

-Si vous voulez mon avis, les journaleux ont eu bien d'autres sujets à traiter que le piège que vous a tendu la mafia. La guerre... Tout le monde a ce mot à la bouche depuis hier soir. Il me semble que qui il soit, le fou qui a allumé la mèche ait dors et déjà étouffé l'affaire.

*Il se tourne alors vers Gut. Vois que ce dernier ne semble pas franchement convaincu, alors il reprend.*

-Mmh... Il n'est pas difficile de voir que l'idée d'être au placard vous dérange. Pourquoi ne pas tout simplement abandonner ?

[gutgut]

-Mmh... Il n'est pas difficile de voir que l'idée d'être au placard vous dérange. Pourquoi ne pas tout simplement abandonner ?

-Je ne sais pas, j'en ai eu envie mais le moment venu je n'ai pas pu m'y résigner.

*Gut se gratta le menton puis continua.*

-Je suppose que c'est dans ma nature d'avoir confiance en l'avenir.

*Il éternua bruyamment.*

-Pardon. Je suis tout de même intrigué, pourquoi était il prévisible, selon vous, que l'on me mette au placard?

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*La confiance en l'avenir, une chose que Blake avait perdu depuis bien longtemps. Le détective se retint cependant de faire un quelconque commentaire, il serait malvenu de briser les rêves de ce jeune policier qui, selon toute vraisemblance, était prometteur. Mais la vie est ainsi, on travaille, on s'acharne pour réussir dans un domaine. Tout nous réussit, et puis pouf.

Patatra, une erreur ou parfois un simple concours de circonstance, pas dépendante de notre fait, entraîne une chute inexorable, sans même tenir compte de ce fameux "potentiel".

L'ironie de la destinée... Une chose dont Blake pensait avoir été épargné, mais c'était avant. Parfois, la vie fait dans le comique.*

-A vos souhaits.

*A la demande de Gut suivant son éternuement, Blake hausse une nouvelle fois des épaules.*

-C'est normal, après votre réussite vous étiez sous les projecteurs. Un échec de cette ampleur juste après votre réussite aurait pu ternir les conséquences de votre coup de filet auprès du public. Tout ceci n'est que de la communication, politique et magouille.

*Avec un sourire, le détective lache.*

-La clandestinité ça a du bon, quand on a les convictions.