Le temple de la Lune et de l'Océan

[Ermite des vagues]

Azaruk

L'arme dans la main du fou tremble de plus en plus, et les yeux de ce dernier sont ehorbités. Et il recule de quelques pas en poussant un cri horrifié, lorsque l'onde de la vague se propage jusqu'au bord du bassin. Tombant à genoux, sa lance tenue du bout des doigts, il se met à pleurer.

La petite princesse, même libérée de son emprise, n'ose pas bouger. Mais son regard enfantin fixe l'apparition de Tui.

Amarok, Lyanna, Magena et Père Igloo

La manoeuvre de Nienetz réussit, et même si c'est assez brutalement, le chariot se stoppe. Malheureusement, l'atterisage de Niénetz n'est pas des plus délicats et il heurte le mur du temple. Il en ressort quelque peu sonné et avec une épaule démise.

Mais le pire, c'est que votre arrivée à tous est loin d'avoir été discrète. Et devant la porte du temple ouverte, vous pouvez voir une tâche sur le sol. Du sang.

Azaruk

Le bruit de l'arrivée du petit groupe parvient jusqu'à l'intérieur du temple. Et soudainement apeuré, le fou se relève et reprend son arme.

[Latmolk]

*Dans ce monde, il existe de nombreuses créatures capables de voler parmi les nuages, de slalomer entre les arbres et de s'envoler vers les étoiles. Cette capacité représente à elle seule un talent que seuls quelques maîtres de l'air sont capables de manifester. Et il parait évident qu'elle n'est pas à la portée du premier vendeur de glace venu.

C'est donc avec la délicatesse d'un éboulement rocheux que le pauvre Nénietz Taïmor fut projeté contre le mur du temple. Lors de son bref envol, il avait tenté de fabriquer un bouclier de glace pour amortir le choc dû sa rapide décélération suite à la rencontre impromptue d'un obstacle inévitable. Nénietz heurta le mur alors que le bouclier possédait une épaisseur suffisante mais pas une surface assez importante. En résulta une torsion du bras du vendeur lors du choc.

Le nordique se releva après quelques secondes d’inanition, remarquant cependant que le ciel du Nord possédait plus d'étoiles qu'à l’accoutumée. En voulant se relever, le marchand fut frappé d'une douleur aussi rapide qu'intense : son bras droit était déboîté et pendait misérablement. Il se releva non sans mal et s'appuya quelques secondes contre le mur du temple pour analyser la situation.

Malgré son épaule déboîté, le vendeur s'en sortait bien : il avait fait un vol d'une demi-douzaine de mètres et l'épaisseur de glace du mur était épaisse ; les blessures auraient pu être bien pire. La première pensée de l'homme des glaces fut pour sa marchandise. Le chariot était dans un piteux état mais il était encore entier, excepté pour les roues et l'attache qu'il avait brisé. L'hippopotame quant à lui retrouvait peu à peu son calme, épuisé par l'effort qu'il venait de réaliser. Quant à la marchandise... Une grosse partie de son stocks avaient été éjectée lors de sa manœuvre. Si c'était encore mangeable, il ne pourrait plus la vendre. Soupirant sur son malheur, il regarda l'entrée du temple et se figea sur place : une épaisse mare de sang maculait le sol.

Sachant que les choses sérieuses allaient commencer, Nénietz partit vers son chariot pour aller chercher les renforts : un vendeur de glaces ne pourraient rien faire seul, surtout avec une épaule déboîtée. Il s'approcha donc de son chariot et demanda d'une voix plus basse que la normale* :

« Toujours en vie la dedans ? Il semble que tu ais vu juste sur la destination gamine... »

[Atiscomin]

Lorsqu'elle était entrée dans le chariot avec Lyanna, qu'elle lui rendit son sabre, et que celui-ci se lançait dans sa course folle, le premier réflexe de Magena fut de lancer un beau et enjoué: YAHOUUUUUUUUU!!!
Ignorant totalement le maelström de poterie qui se créait dans la carriole, elle se laissait emporter par le plaisir que lui procuraient la vitesse et l'urgence, plaisir tout relatif d'un chariot tracté par une bête qui ne compte pas forcément parmi les plus véloces.

Ensuite vint le moment où Nénietz tenta "d'arrêter" la carriole. C'est alors que tout bascula... Littéralement.
Entre les chocs répétés de la route menant au temple et les cris rauques de la bête de trait, le tout était déjà complètement chaotique, mais quand le véhicule partit en tête à queue, du moins d'après ce que pensait Magena, plus rien n'avait de sens ou encore de poids, elle fut ballottée avec ses compagnons comme un fétu de paille. Cela ressemblait plus à un entraînement de cosmonaute qu'à un freinage d'urgence à vrai dire.

"Crac! Schkling! Squreeeechk! Blam! BOUM! Braaaaaaaaah!" Voilà ce qu'elle entendit durant l'opération risquée de leur chauffeur. Elle n'eut pas le temps de tout voir, ou en fait de voir quoi que ce soit vu qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouva sonnée. Après que l'éclair de douleur soit passé par chaque recoin de son crâne, elle reprit peu à peu ses esprits. Elle commença par analyser ce qu'elle avait entendu, vu que c'était la seule information fiable qu'elle avait. Ou même sa seule information tout court sur les évènements.

"Crac! Schkling! Squreeeechk! Blam! BOUM! Braaaaaaaaah!"? Crac je ne vois pas, mais j'imagine que Schkling est dû à des poteries brisées. Et Braaaaaaaaah peut être l'animal étrange de Père Igloo! Mais bon c'est pas tout ça, où je suis moi?

Elle se releva quelque peu, sur ses genoux ayant fini complètement étalée, et regarda autour d'elle.
Des poteries brisées confirmant sa théorie, Lyanna en train de se frotter la tête sûrement aussi douloureuse que celle de la jeune maîtresse l'était encore, le chariot plus proche du sol que prévu mal en point à première vue.

Ah les roues ont dû se briser, ça explique le Crac!, et le Squreeeechk! doit être dû au freinage brusque ainsi provoqué. Le Blam! doit être l'arrêt total du chariot alors... Il ne reste plus que le Boum!... Eh bien, on aura fait mieux comme arrivée de la cavalerie. Espérons au moins qu'on soit là à temps. Mais au fait... Ou est Amarok?

Elle ne le trouvait pas de là où elle était en scrutant devant elle. Puis elle entendit un gémissement en dessous et se vit tout à coup à genoux au dessus du petit pêcheur, sa main, dont elle réalisait tout juste l'appui, compressant allègrement le plexus solaire de celui-ci. Il y eu une petite pause, le rouge lui monta aux joues - en tout cas autant que cela pouvait se voir sur sa peau joliment basanée - et tout en ayant croisé le regard un peu effrayé pensa-t-elle de son vis à vis, elle choisit de sortir promptement de la carriole à demi écroulée, gênée.

Lorsqu'elle en sortit elle se retrouva nez à nez avec le vendeur de glaces, l'épaule désaxée qui demandait:

-Toujours en vie la dedans ? Il semble que tu ais vu juste sur la destination gamine...

Vision pour le moins insolite...

-Oui, plus ou moins. Et oui apparemment Azaruk était sur la bonne piste! Il faut qu'on entre vite!
Mais je vois que tu as essuyé un sacré choc! Et tu ne bronches même pas, tu es dur comme le roc hein Père Igloo? Attends je vais demander à Amarok de t'aider, je ne suis pas faite pour les soins ça n'a jamais été mon fort je ferais pire que mieux. finit-elle en esquissant un léger sourire.

Et voilà d'où vient le Boum.

Elle se tourna vers le magasin de son aimable chauffeur et dit d'une voix forte et claire:

-Amarok! Euh... Tu vas bien? Tu peux venir aider Papi Glaçon? Il a pris un sale coup à l'épaule, je crois qu'elle s'est déboitée. Lyanna, si tu es en état de bouger sors de là et viens avec moi, on a une petite à sauver!

Et elle se tenait là, attendant que ses amis sortent des décombres de ce qui fut un temps un bel étal de marchand.

[Azaruk Noji]

* Oui, c'est ça. Il fallait que le fou lâche la petite. L'apparition de Tui faisait reculer ce vieil homme. Mais pour autant la princesse devait avoir trop peur pour faire le moindre geste. Azaruk s'apprêtait à laisser les gardes s'en emparer pendant qu'il maintenait le fou à l'écart. Ce dernier tremblait de tout son être. Il ne serait pas dur à maitriser. Mais alors qu'il tendait les bras de sa marionnette pour s'emparer du criminel, un bruit violent se fait entendre. C'était comme si un troupeau d'Elk était aux portes du temple. Il se risqua à jeter un coup d'œil vers le lieu du bruit et cru apercevoir Amarok et Magena par l'embrasure de l'entrée. Il fallait vraiment qu'ils viennent mettre leur grain de sel là-dedans.

Soudain, le garde se retourna vers le fou qui reprit son arme et se dirigeait de nouveau vers la princesse. Il ne pouvait permettre cela. Abandonnant sa marionnette à l'effigie de Tui, il projeta ses bras en avant pour créer des pics de glaces qui quittèrent l'eau et allèrent se figer dans le bras armé du vieil homme. Il était ainsi figé dans l'un des poteaux de l'arche du temple. Le garde quitta sa cachette et se dirigea lentement et avec douceur vers la princesse. Il avança son bras vers le corps immobile de la petite fille du Nord. Il posa délicatement sa main sur son épaule et inclina légèrement la tête. *

-" Princesse...C'est fini, il ne vous fera plus de mal. Vous m'entendez?"

[Gwlaglus]

On arrive vite. Beaucoup trop vite.

Voilà la pensée qui ébranla l'esprit de Lyanna lorsqu'elle vit que le chariot approchait de son but. Mais c'était déjà trop tard pour se protéger du choc. La carriole fit un tête à queue brutal et violent, et à l'intérieur de cette dernière, tout fut mis sans dessus dessous. Et alors que Lyanna heurtait d'une façon tout sauf délicate le chargement de Père Igloo, elle entendit un "crac", et légèrement sonnée par le choc, elle sentit alors le contenu de cette dernière se répandre sur son manteau.

Qu'est-ce que c'est ce que ce truc ? , s'interrogea t-elle, l'air franchement dégoutté, tout en se frottant sa nuque douloureuse. Puis, elle s'intéressa à ses compagnons d'infortune, et ne manqua pas de remarquer la position dans laquelle s'étaient retrouvés Amarok et Magena. Si la situation avait été différente, nul doute qu'elle se serait alors mise à rire à gorge déployée. Mais là, elle fit celle qui n'avait rien vu, car bien trop occupée à rechercher son sabre dans le bazar qu'était maintenant la carriole.

Bref, elle continua à chercher son sabre, tandis que Magena descendait de l'épave, et parlait avec Niénetz. Si elle les entendait, elle ne les écouta vraiment que lorsqu'elle brandit son sabre d'un air victorieux. Ce coquin n'était pas allé bien loin finalement. Et elle s'en trouva plus que soulagée, mais retrouva bien vite son air sérieux, encore plus lorsque Magena s'adressa à Amarok et elle.

Elle allait lui répondre qu'elles allaient devoir être discrètes, mais cela servirait-il encore à quelque chose ? Elle décida que oui.

-J'arrive !, fit-elle alors seulement, d'une voix feutrée, en descendant du chariot.

La porte du temple était ouverte, avec une mare de sang juste à son seuil. Entrer par là n'était sans doute pas une bonne idée, d'autant qu'elles ignoraient ce qu'il se passait de l'autre côté. Le muré protégeant le temple n'était pas bien haut, et il y avait des vasques remplies d'eau un peu partout. Sans dire un seul mot, Lyanna montra tour à tour à Magena l'une des vasques et le muret. Elle avait dans l'idée qu'à l'aide de la maîtrise de l'eau de la jeune femme, elles pourraient atteindre le haut du muret plus facilement, et ainsi voir ce qu'il se passait à l'intérieur du temple.

[Ermite des vagues]

Le fou hurla à la mort, lorsque les pics de glace se figèrent dans son bras, faisant tomber sa lance, et le coinçant contre l'arche du temple. Il sut à cet instant qu'il avait été abusé, et que Tui n'était pas apparu devant lui.

-NOOOOOOON ! NOOOOOOON !, répéta t-il, hurlant toujours et ses yeux rouges de folie fixaient le garde royal qui venait d'arriver auprès de la princesse.

Cette dernière, toujours baillonée, se jeta dans les bras du garde. Pleurant à chaudes larmes. Eh oui, si elle avait essayé d'être courageuse depuis que le fou l'avait enlevé, elle restait une enfant. Les deux autres gardes qui étaient restés immobiles depuis le début montrèrent enfin leur soulagement : sans l'intervention d'Azaruk, nul doute que la conclusion de cette affaire aurait été tout autre.

Mais derrière Azaruk et Yuna, le fou s'agita. Et dans un geste desespéré, réussit à se détacher de l'arche. Le sang coula à gros goulot de son bras. Et se dirigea vers ses deux cibles.

Le garde royal qui avait aidé Azaruk avec sa brume réagit aussitôt. Et lança sa lance de toutes ses forces vers le fou. Ce dernier s'écroula à quelques mètres d'Azaruk et de Yuna Hakan, la lance figée dans son torse.

-...Hakan...mort...

Il essayait de dire quelque chose, mais ses mots se perdirent dans le flot sanglant qui sortit de sa bouche.

[Daisuke]

-25-

Nénietz a à peine le temps de prévenir ses passagers qu'il entame sa procédure d'arrêt d'urgence, à grand renfort de craquements sinistres et de cris de panique.
Entre les récipients qui se retrouvent projetés subitement contre la paroi et les passagers qui finissent par ne plus savoir où est le nord, c'est le chaos total.
En quelques secondes pourtant, tout est fini. Amarok a fermé les yeux, comme si cela pouvait le protéger des coups.
Légèrement sonné, il prend le temps de rassembler ses idées et prends conscience qu'il est sur le dos, avec apparemment quelque chose de plutôt massif qui lui est tombé dessus.
Quand la lumière revient, il constate que ce n'est pas une quelconque partie du chargement qui campe sur lui mais en réalité Magena.

Il parvient à articuler un "Mmmgngm.", dont la plus proche traduction serait un mélange de "aïe", "où est la sortie ?" et "tout le monde va bien ?".
Apparemment Magena a compris, puisqu'elle prend aussitôt en main la situation et s'empresse de quitter son siège.
Pendant une poignée de secondes, leurs regards se sont croisés et, il ne l'aurait pas juré mais, il pense l'avoir vue rougir légèrement.
En même temps, vu la situation il serait étonné d'avoir réussi à avoir l'air calme et non perturbé.

Maintenant libre de ses mouvements, il fait un rapide inventaire des dégâts subis. La majeure partie d'entre eux va bien entendu à la charrette.
Il a miraculeusement réussi à ne rien se casser ou se tordre et s'en tire avec une petite collection d'ecchymose. De biens banales blessures de guerre.

Tête, mains, pieds, tout est là. Je vais bien, j'arrive !

Effectivement, l'épaule du marchand de glace a pris un sale coup. Magena ne désire apparemment pas se servir de sa maîtrise de l'Eau pour le soigner, sans doute a-t-elle l'habitude que ce soit Migina qui se charge de cette partie là.
Amarok regarde d'un air perplexe la blessure. N'importe quel apprenti de la maison des guérisseurs ferait ça bien mieux que lui avec ses seules mains, mais il faut bien faire avec ce qu'on a.

Asseyez-vous s'il vous plait.

Voilà un de ces rares moments où il vient à se dire que les nombreuses tentatives de sa mère pour éveiller en lui la même passion pour l'art de la guérison qu'elle n'ont pas été vaines.
Si jamais il n'aura pu imiter la partie maitrise de la chose, au moins a-t-il déjà eu l'occasion de soigner quelques blessures.

Euh...ça va faire mal, je vous préviens.

A genoux à côté du marchand, il se remémore rapidement les gestes, saisit le bras de Nénietz d'une main et son épaule de l'autre, inspire un grand coup et lui replace son épaule dans un claquement sec.

Ça va vous lancer encore un moment mais ça ira mieux bientôt, si vous pouviez mettre un peu de glace dessus ça aiderait...

Il hésite à ajouter qu'il serait sans doute dans son intérêt d'aller chez un vrai guérisseur vérifier que tout est en ordre. Bien qu'hésitant, il sait qu'il a fait ce qu'il fallait, et ce qu'il pouvait.
Quel sentiment étrange que de se dire qu'au final qu'il n'a pas été complètement inutile du début à la fin.
Maintenant que la pression est retombée, il pousse un soupir de soulagement et regarde vers le temple, guettant le moindre de signe de ce qu'il s'y passe.

[Atiscomin]

-J'arrive!

C'est ainsi que Magena entendit la voix feutrée de la rouquine qui s'extirpait tout juste de l'épave de ce qui fut l'étal de ce grand-père qui ne manquait pas de répondant. Au volume que Lyanna employait, Magena comprit qu'elle pensait la discrétion de mise malgré leur arrivée fracassante.
Amarok sortait de la carriole. Magena était sûre d'avoir été entendue par lui et elle laissait aux soins du pêcheur ce marchand plutôt dur à cuire. Elle vit alors son amie lui montrer le muret et les vasques pleines d'eau adjacentes à celui-ci.

Ah, un accès en hauteur pour une meilleure vue d'ensemble hein? Facile! Je vais régler ça en deux coups de cuiller à pot. C'est vrai qu'il vaut mieux pouvoir être au fait de la scène pour bien agir. Ne perdons pas de temps allons-y!

Elle acquiesça aussitôt et se dirigea vers les vasques. Elle se mit en position, la tâche avait beau être simple, il ne fallait jamais prendre la maîtrise à la légère. Négliger les bases, c'est ébranler toute sa force. La puissante maîtresse commença alors de simples mouvements pour que l'eau puisse sortir doucement de son récipient.

Une fois qu'elle eut une quantité suffisante de fluide sous son contrôle, elle entama un mouvement rotatif. Elle déplaça sont poids sur l'arrière, s'appuya un peu plus sur son talon droit, le bassin bascula entraînant la jambe gauche avec lui et les bras suivirent harmonieusement le tout. L'eau pendant le mouvement forma un anneau à ses pieds, puis Magena finit sa rotation et termina le mouvement en remontant bras et mains, l'appui cette fois nettement vers l'avant sur sa jambe gauche.

L'eau se cambra, monta d'un seul mouvement vers le muret et la fille de l'eau la gela en une arche glacée, simple mais bien formée, dans laquelle des prises nettes et sûres avaient été creusées par la maîtresse, bien réparties pour un accès simple et rapide au haut du muret.

Magena se tourna donc vers Lyanna pour lui montrer d'un signe de tête son œuvre avant de monter elle-même pour mettre à l'épreuve son échelle improvisée. Elle arriva bien vite en haut et en profita aussitôt pour se faire discrète et examiner ce qu'il se passait au sein du temple.

[Latmolk]

*La manieuse fut la première à sortir du piteux chariot de Nénietz. Elle était couverte d’ecchymoses mais ne semblait pas avoir subi de graves dommages. Voyant l'état de son épaule, elle lui tint ce langage* :

« Oui, plus ou moins. Et oui apparemment Azaruk était sur la bonne piste! Il faut qu'on entre vite!
Mais je vois que tu as essuyé un sacré choc! Et tu ne bronches même pas, tu es dur comme le roc hein Père Igloo? Attends je vais demander à Amarok de t'aider, je ne suis pas faite pour les soins ça n'a jamais été mon fort je ferais pire que mieux. »

*Apparemment, si la jeune manieuse savait faire danser l'eau, les soins n'étaient pas son fort. Le nordique n'étant plus à une malchance près, il s'assit sur son chariot en attendant les soins. Il vit sortir la rousse et remarqua seulement le sabre à sa ceinture.*

/Peut-être n'était-elle pas si innocente que ça finalement.../

*Le marchand vit alors sortir le troisième individu. L'espace d'un instant, Nénietz avait espéré qu'il était guérisseur mais les dires du jeune homme démentirent sa brève pensée* :

« Euh...ça va faire mal, je vous préviens. »

*Nénietz le craignait. Il s'était déjà démis une épaule et connaissait ce type de blessure. Une fois démise, l'épaule en elle-même était peu douloureuse, pour peu que l'on évite de la bouger. Une fois remise en place, la douleur s'atténuait très vite. Mais le court moment nécessaire pour la replacer était particulièrement douloureux. Le nordique se préparait psychologiquement à cette fulgurante douleur quand Amarok lui saisit le bras et l'épaule et le replaça. Le nordique étouffa un cri du mieux qu'il put alors que la douleur se répandait dans son bras. Après quelques secondes, la douleur commença à s'atténuer jusqu'à devenir supportable.*

« Ça va vous lancer encore un moment mais ça ira mieux bientôt, si vous pouviez mettre un peu de glace dessus ça aiderait... »

*Nénietz se releva et essaya de bouger son épaule. La douleur était là mais le bras bougeait : l'épaule était revenue dans sa position normale. Se tournant vers Amarok, Nénietz lui dit alors* :

« Bien joué gamin, je t'aurais bien préparé un truc pour te remercier, mais vu l'état de ma marchandise, ça va pas être facile... »

*Le nordique jeta alors un regard vers les 2 filles. Une arche de glace avait été façonnée par la manieuse et la rouquine commençait à l'escalader pour regarder de l'autre côté du temple. A première vue, la manieuse devait avoir réaliser cette rapide sculpture avec les jarres remplies d'eau qui traînaient aux abord du temple.

Plus ou moins remis de ses blessures, Nénietz alla chercher les jarres restantes et entrepris de se réarmé. Il gela les contenus des jarres et se façonna de quoi se battre en cas d'attaque : un cimeterre à une main et un écu, tout deux façonné parmi la glace même. Il dut néanmoins réduire le poids du cimeterre suite à sa douleur à l'épaule. Il façonna un dernier morceau de glace pour lui permettre de tenir sur son épaule meurtrie pour diminuer la douleur.

Le vendeur de glace n'avait pas oublié la tache de sang à l'entrée du temple. De plus, malgré leur arrivée plus que bruyante, aucun garde n'était sorti du bâtiment. Paré à la pire éventualité, Nénietz rejoignit les deux filles pour s'enquérir des nouvelles.*

[Azaruk Noji]

* Le cauchemar était fini, le fou était hors d'état de nuire. Il était accroché à l'arche avec un pic de glace dans le bras. Faire couler le sang ici était un sacrilège, mais le garde n'avait pas eu vraiment d'autres choix. Le jeune homme accueilli une princesse en pleurs dans ses bras. La pauvre petite qui était si débordante de vie et si joyeuse d'habitude avait été vraiment apeurée par cette situation. On en serait à moins. Azaruk tentait de consoler la princesse du mieux qu'il pût. Il entreprit de lui retirer son bâillon lorsque le fou se libéra et fonça sur eux avec l'énergie du désespoir. Le garde eu à peine le temps de placer à la princesse derrière lui que l'homme s'effondra de tout son long sur le sol du temple. Un des gardes, lui avait lancé sa lance en plein milieu du torse. Ne voulant pas que la princesse fasse face à cette vision horrible d'un homme s'étranglant avec son propre sang, il lui cacha les yeux et entreprit de lui faire quitter les lieux sans tarder.

Néanmoins, il jeta un dernier regard au corps sans vie du vieil homme. Il éprouvait une certaine pitié et compassion pour cet homme qui avait sa propre vision de ce qu'était la raison. il aurait bien voulu le laisser en vie pour lui permettre de finir sa vie en prison, mais c'était à croire que les esprits ne voulaient pas que leur "serviteur" survive à cette funeste soirée. Il remercia d'un signe de tête les deux gardes qui s'occupaient déjà d'enlever le corps de cet endroit sacré, puis il passa la porte du temple et vit un petit groupe se diriger en courant vers l'entrée du temple. Sans dire un seul mot, le maitre de l'eau se dirigea d'abord vers le groupe de garde qui était resté en retrait jusqu'à maintenant. Il leur confia la princesse qui eut quelques difficultés à le lâcher. Elle ne le quitta qu'avec la promesse qu'il viendrait la voir dès que son père et elle seraient de retour au palais. puis s'adressant aux gardes, il leur donna un dernier ordre.*

-"Dépêchez-vous de ramener la princesse auprès de son père, ce dernier doit être mort d'inquiétude."

*L'un des gardes prit la petite fille dans ses bras et le groupe partit au plus vite vers le palais pour faire part de la bonne nouvelle au chef Hakan. Lorsque l'escorte fut hors de vue, le jeune homme se laissa tomber sur le sol. La pression qu'il avait eu a géré retombait peu à peu et il retrouvait un rythme cardiaque normal. Après une ou deux secondes, le garde se releva et alla à la rencontre du groupe qui s'était massé devant le temple. Il ne fut pas surprit d'y voir Lyanna, Magena et Amarok. Ils l'avait suivit même s'il leur avait interdit de le faire. Il salua d'un signe de tête celui du groupe qu'il ne connaissait pas et eu un regard assez amusé sur le traineau en morceau.*

-"Eh bien je vois que vous savez gérer vôtre entrée....Mais je vous avais pourtant dis de rester en dehors de ça. Cela aurait pût nettement plus mal se terminer. Franchement Lyanna ton amour du danger finira par me tuer.... Puis vous pouvez me dire où est le prince? Vous l'avez bien raccompagné au moins?"

* Il s'adressa plus particulièrement à l'homme qui vraisemblablement avait conduit le trio ici.*

-" J'espère qu'ils ne vous ont pas forcé à venir ici contre vôtre gré monsieur...?"