Épisode précédent Rappel des épisodes précédents :Arrivant tout droit du Pôle nord, Boby Yuistar rencontra Ronan à la grande place près du Port de la Lune, le conseillant et lui indiquant comment se rendre à Toundra, où Boby cherche les tribus semi-sédimentaires de ces vastes terres hostiles.
Voilà déjà deux jours que le jeune maître du nord avait quitté la lisière de la Toundra pour la traverser à dos de chien-ours polaire. La neige tombante lui brouillait la vue et le vent l'obligeait à plisser les yeux. C'était la 3ème tempête qu'il affrontait depuis le lever du soleil, mais en même temps ça lui convenait plutôt bien ; le soleil ne parvenait pas à percer les lourds nuages qui remplissaient le ciel.
Il ne devrait pas tarder à arriver au troisième avant-poste de la Toundra s'il en croyait la carte, ce qui lui rappela les paroles de l'homme de l'office de tourisme de la place ...
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"Comment ? Vous comptez directement traverser cette plaine pour arriver à l'avant poste n°3 ? Avait crié l'homme à la moustache grisonnante en pointant un point de la carte qu'il avait présenté à Boby.
Mais vous êtes fous mon jeune ami ! Vous métreriez au moins 3 jours, 2 au mieux avec un bon chien-ours polaire, mais vous devriez en tout cas forcément passer au moins deux nuits en plein milieu de la Toundra autre part que dans un avant-poste ! Soit vous vous ferez dévorer ou soit vous mourrez de froid !" Boby avait alors regardé la carte, deux/trois jours de ligne droite ou bien quatre/cinq jours en passant par les avants-postes 1 et 2.
"Ne vous inquiétez pas, j'ai mon idée sur le comment du problème", avait tranché le jeune homme, puis acheté cape, carte, provisions, lanternes et loué un chien-ours polaire.
En effet, les deux nuits précédentes, Boby était descendu du dos de Yakap, la chienne-ours qu'il avait loué, puis monopolisé sa maitrise de l'eau pour former un igloo de taille assez importante pour y faire rentrer sa monture et lui-même, prenant soin de ne laisser ensuite qu'une ouverture de la taille de son poing pour permettre à l'air de se recycler. Il avait ensuite dormi contre Yakap, appréciant la chaleur que sa fourrure apportait.
La deuxième nuit, des sortes de loups à la taille impressionnante avaient rodé autour de l'abri de nos deux voyageurs, réveillant le jeune homme en sursaut par leurs grattements contre les parois de l'abri, tandis que sa monture grondait en direction du trou de l'igloo . Boby se leva calmement et alla regarder prudemment par l'ouverture dans la glace : près d'une quinzaine de loups-garous au pelage blanc se tenaient là, reniflant et grattant la glace. Le maître de l'eau s'assura tout d'abord d'un souple mouvement des poignets d'épaissir les murs, ainsi que de les faire continuer de 3 à 4 mètres en profondeur afin d'éviter que la meute ne puisse se creuser un tunnel. Il s'était en suite rapproché d'un peu plus près du trou, on lui avait expliqué quoi faire dans ce genre de situation dans son village , et cria :
"Eh par ici s'il-vous-plait ." Comme prévu, les loups s'étaient aussitôt amassés vers lui et grattaient furieusement, essayant d'élargir l'ouverture à coup de griffes et de crocs.
Un des leurs avait alors lancé un puissant grognement, et la meute avait reculé, lui faisant place. Ce loup était d'une fourrure un peu grisâtre, mais cependant presque deux fois plus gros que certains de ses congénères,
"Le chef de meute, sans doute ", pensa Boby.
Ce dernier s'était approché du trou, puis avait regardé le jeune homme droit dans les yeux, montrant un grand œil chargé de haine tout en retroussant les babines, dégoulinantes de salive. Boby avait ensuite levé un sourcil en signe de provocation, et gelé la bave de l'animal, collant complétement sa mâchoire supérieur à celle inférieur. La bête avait glapit de surprise et puis couru à toute allure dans la direction opposé de l'igloo, affolé et ne comprenant pas ce qu'il lui était arrivé. La meute, désorientée, sembla hésiter puis avait suivit leur chef, ne comprenant surement pas pourquoi avoir abandonné une proie si facile.
Boby était ensuite rapidement retourné calmer la chienne-ours, puis s'était endormie, le cœur encore battant.
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Finalement, en fin d'après midi du deuxième jour, le jeune maître atteignit l'avant-poste troisième du nom. Il se dépêcha d'emmener Yakap à une des niches et la nourrit, ce qu'elle apprécia grandement puisqu'elle n'avait pas mangé depuis leur départ.
Boby la laissa et alla lui aussi se reposer, dans le premier lit qu'il trouva.