[Capitale]Auberge - Le Dragon de Feu

[Lily-chan]

C'est la première fois que je viens ici. Mais j'en avais déjà entendu parler. Et toi ? D'où viens-tu ?

[Nefer]

Je viens d'un tout petit hameau perdu dans les montagnes, non loin de Shu Jing. Autant te dire que c'est très différent d'ici. Là-bas, il n'y que des montagnes verdoyantes à perte de vue, des vallées sinueuses, des canyons dans lesquels courent des torrents violents, des chutes d'eau vertigineuses, et puis de temps en temps au milieu de tout ça quelques vastes exploitations agricoles.
D'ailleurs telle que tu me vois, je suis l'heureuse propriétaire d'une exploitation familiale de riz et de thé. Je suis aussi guérisseuse à mes heures perdues parce qu'autant te l'avouer là d'où je viens les docteurs courent pas les rues.

Et loi, Lin lorsque tu n'es pas "professeur de maîtrise du feu" que fais-tu dans la vie ?

[Lily-chan]

Ca a l'air très joli chez toi ! Bien loin du stress et des gens toujours pressés de la capitale. Moi dans la vie ? J'ai vécu de petits boulots par-ci par-là... Je ne sais pas trop quoi faire de ma vie. Je ne sais même pas si je resterai ici d'ailleurs...

*Les yeux de Lin se remplissent de larmes au fur et à mesure qu'elle te parle. Elle détourne même la tête, ayant un intérêt soudain pour la serveuse qui s'affaire à côté. Tout cela pour cacher que parler de sa vie est difficile.*

[Nefer]

*Prise de panique par le soudain désarroi de Lin, Cahaya se lève pour venir à ses côtés. Elle pose une main amicale et réconfortante sur son épaule et lui tend un mouchoir.*

Si parler de ta vie ici t'es douloureux, alors ne te sens pas obligé d'en parler. Je ne voulais pas te faire de la peine. Vraiment.
Mais sache que si un jour tu souhaites en parler, tu pourras toujours compter sur moi. Et ce en tant qu'amie.


*Elle lui sourit.*

Tu sais le vieux Fazrul dans mon village disait toujours : "La déprime c'est comme la grenadine, ça presque rime."

*Cahaya fait alors une grimace.*

J'ai pas la plus petite idée de ça que ça peut vouloir dire... Mais, euh..., suite à ça il commandait toujours un bon saké. Que dirais-tu que l'on se commande un bon Daiginjō-shu, voire même un Junmai-daiginjō-shu, s'ils en ont.
C'est ma première journée dans cette ville et je souhaite qu'elle soit festive, pour toi comme pour moi. Quand penses-tu?

*Elle lui tend la main en signe de scellement d'amitié*

[Conseiller du Feu]

Cahaya et Lin

*Sans crier gare, la jeune serveuse arrive à votre table*

Boulettes de viande, canard et choux, et canard avec des nouilles.

*Disposant le tout sur la table, elle vous salue rapidement.*

Bon appétit à vous. Je vous ramène votre thé dans un instant.

*Puis elle s'éloigne à nouveau*

[Lily-chan]

*Lin prend le mouchoir, touchée et s'essuie les yeux d'un mouvement rapide.*
Merci...

*Ce sont les seuls mots qu'elle est capable de prononcer sur le moment puis elle ajoute, afin de changer de sujet...

Pour le saké non merci... Je n'aime pas les alcools forts.

*A l'arrivée de la serveuse, elle lui fait une place pour qu'elle puisse poser l'assiette. Après un "merci", elle se penche sur son assiette de canard qui sent rudement bon. Elle saisit ses baguettes, relève la tête vers Cahaya et lance un joyeux :*

Bon appétit Cahaya...

[Nefer]

Bonne appétit aussi

*La faim la tiraillant, Cahaya n'attend pas une seconde de plus pour s'emparer à son tour de ses baguettes et pour saisir une large lamelle de viande de canard.*

Huuuuuum, ce canard est divin. La cuisson est juste parfaite. Quel régal!

*Face à ce festin, Cahaya oublie toutes les règles de savoir vivre qu'elle s'était jurée de respecter à la Capitale, et engouffre la nourriture avec un appétit vorace.
Les joues rondes comme celles d'un hamster, elle redresse alors son visage vers Lin et lui demande, après avoir avalé ce qu'elle avait dans la bouche :*

Le repas te plait?

[Lily-chan]

Délicieux. Je ne regrette pas d'être venue manger ici. Dis moi ? Qu'attends-tu de la maîtrise du feu ? Pourquoi veux-tu t'améliorer ?

*Lin continue à manger tranquillement.*

[Nefer]

*Cahaya saisit un verre d'eau, et boit une grande gorgée afin de faire passer un morceau de viande avant de répondre.*

Ça va peut être te paraître bizarre, mais là d'où je viens le temps semble immuable, comme si l'histoire n’excitait pas. Je veux dire que je vis exactement comme mes parents, mes grands-parents ou mes arrières-parents avant eux. Les gens de mon hameau n'ont jamais quitté ce lieu depuis des générations. C'est presque comme si nous ignorions l'existence du monde extérieur à nos montagne. A vrai dire cette vie tranquille m'a toujours plus, et me plait toujours.

Mais un jour une vieille dame est venue s'installer au village, Ji Woong. C'était une noble de la capitale. Sa vie avait été bien remplie, faite de rencontre, de guerre, de joie, de peine, des sentiments bien plus profonds que ceux endormis au coeur de mon hameau.

C'est comme si d'un seul coup j'avais découvert qu'il y avait un monde à l'extérieur, avec des gens qui vivaient et pensaient différemment.
Alors, j'ai moi voulu connaître ces gens, quitter mon immobilisme, et comme Ji Woong être utile à mon pays.
La vieille dame, n'est pas maître du feu mais elle m'a expliquée que le feu était l'âme de notre nation. Il y a autant de maîtrises de feu différentes que n'individus. Comme s'il s'agissait du miroir de leur âme. Et pour comprendre cette âme je veux améliorer ma maîtrise.

Toi Lin, qui est un vrai maître du feu, cette âme la sens-tu brûler et vibrer?

*Cahaya pose ses baguettes et fixe Lin avec un regard appuyé, attendant avec appréhension sa réponse.*

[Lily-chan]

*Lin écoute attentivement le discours de son amie. Elle est captivée par son histoire. A l'écoute de sa question, elle est un peu interloquée.*
Permets -moi d'abord d'éclaircir un point. Il n'y a pas de vrai ou de faux maître du feu. Chaque individu possédant la maîtrise est un maître. La seule chose qui diffère c'est l'avancement de la maîtrise. Il faut que tu en sois bien consciente et que tu ne te sous estimes pas. c'est très important.
Pour ce qui est de l'âme dont tu parles, tout le monde est capable de la sentir vibrer en lui. Seulement les maîtres y sont plus sensibles car ils s'en servent pour maîtriser leur élément quel qu'il soit. Les non-maîtres aussi peuvent être capables de la sentir mais y sont moins sensibles car comme ils n'ont pas d'éléments à maîtriser, ils ne s'en soucient pas. Toi aussi si tu te concentres et que tu laisse ton esprit vide, tu peux sentir cette âme car en réalité il s'agit du chi. Et le chi c'est l'énergie qui circule dans notre corps.
Mais si tu as du mal à en prendre conscience, quelques petits exercices seraient bénéfiques car sans cette conscience, améliorer ta maîtrise sera difficile...
Ai-je répondu à ta question ?

*Lin avait dit ça d'un ton bienveillant. Jamais elle ne se permet de juger les autres et leurs capacités, qu'ils soient maîtres ou non.*