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Ariana Nanucq

Un nom bien pompeux pour tout ce qui concerne les Fanarts, Fanfics, demandes de bannières, et autres...

Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Mer 3 Juin 2015 22:52

Parce qu'il y a eu un peu de nostalgie ce soir, je vais reposter ici la biographie de mon ancien personnage. Et ça m'incitera à la terminer peut-être !



Première partie: Le commencement


*Une autre époque, au Pôle Nord*

*Un petit garçon avance dans la neige, d'un pas très enjoué, un sourire se lisant sans mal sur ses lèvres. Il marche depuis quelques heures, mais sa détermination n'en a pas été pour le moins diminué. Il tient un petit harpon dans sa main gauche, c'est la première fois qu'il part à la pêche, tout seul, comme un grand. D'habitude, son père l'accompagne, mais aujourd'hui, le petit garçon est parti sans lui. Mais un chien d'un blanc immaculé l'accompagne, c'est le meilleur ami de cet enfant.*

*Vous pourriez penser que ses parents sont inconscients de le laisser faire cela, il n'a même pas sept ans, mais le fait est que notre intrépide gamin a quitté son cocon familial à l'aube, et sans faire de bruit, il a pris tout ce dont il aurait besoin pour la longue journée qui l'attend. Il souhaite ainsi montrer à ses parents qu'il peut se débrouiller comme un grand.*

*Mais quel rapport peut-il y avoir, entre cet enfant, et moi, qui vous parle en ce moment même. C'est une très bonne question, et au fil de mon récit, vous comprendrez tout, enfin je l'espère.*

*Mais retournons-nous vers ce petit garçon, dont nous ignorons presque tout: Il s'est enfin arrêté, il a creusé un trou dans la glace, et attend patiemment qu'un poisson pointe enfin le bout de son "nez" et morde à son hameçon. L'attente devient de plus en plus longue, un seul poisson a été pêché, le garçon commence à s'assoupir, contre son grès, la marche l'a fatigué, autant que cette attente, il résiste le plus qu'il peut mais finit par s'endormir sans s'en rendre compte.*

*Soudain un bruit s'entend, le chien aboie, l'enfant se réveille, il frissonne, ouvre les yeux, et ce qu'il voit lui laisse échapper un cri: une tempête vient de se lever, il n'y voit déjà presque plus rien, le vent hurle dans ses oreilles. L'enfant avait oublié combien les tempêtes pouvaient survenir rapidement. Le chien semble lui dire de le suivre, ce qu'il fait. Il se met à courir, trébuche plusieurs fois sur la glace, mais grâce à l'aide du chien, il parvient à trouver un abri, une grotte. Le petit garçon commence à regretter sa petite escapade, il est transi par le froid, et la faim le tenaille, le sac de provision qu'il avait emporté avec lui, a été perdu lors de sa course. Seule la présence rassurante du chien lui permet de surmonter sa peur et ses sanglots.*

*Après être resté quelques instants sans rien faire, à part caresser les doux poils blancs du chien, l'enfant commence l'exploration de la grotte, qui semble avoir été habité par le passé, des traces noires, résultant de la fumée de torches sont visibles sur les parois, et au fond de la grotte, l'enfant remarque une caisse en bois, en piteux état. Il l'ouvre, et parmi toutes les choses, prêtes à tomber en poussière, qui s'y trouvent, son regard est attiré par un petit coffret en bois de rose. Abîmé mais en un seul morceau.

Un trésor, pense le garçon, en le prenant délicatement avec ses petites mains. Mais en l'ouvrant, une grande déception put se lire sur son visage, le coffret ne contient qu'un manuscrit, des liasses de parchemins recouverts d'une couverture en cuir craquelé. N'ayant rien d'autre à faire, en attendant la fin de la tempête, l'enfant l'ouvre, et entreprend de lire les mots couchés sur le papier. L'écriture est fine et délicate, et il arrive à la déchiffrer sans trop de mal, l'encre restait visible.*

*Un commencement est toujours une chose difficile à réaliser, c'est ainsi et pourtant, comme toute chose en ce monde, ma vie, dont certains détails sont restés inconnus de tous, enfin presque, et ce jusqu'à ma mort, a un commencement.*

"Je naquis par un beau jour de printemps, au Pôle Nord. Un jour froid, mais le soleil brillait. Ma famille n'était ni riche, ni pauvre, mais cela n'avait guère d'importance. Nous étions heureux.

Mon père était un ancien guerrier, il avait été blessé lors d'une attaque de fils du Feu. Il perdit un œil et se retira de l'armée. Il commença alors à voyager un peu partout dans le monde, à la recherche de paix et de calme, visitant le Royaume de la Terre, la Nation du Feu, allant chez les Nomades....

Et avant de revenir enfin au Pôle Nord, il alla au Pôle Sud, et c'est ainsi qu'il rencontra ma mère, dans le magnifique jardin des Glaces, situé à l'époque dans la Citadelle, la capitale du Pôle Sud. Mon père tomba bien vite sous son charme, et elle aussi, enfin c'est ce que l'on me raconta et que je crus pendant de nombreuses années, mais ça c'est une autre histoire, qui n'a pas encore sa place ici.

Ma mère quant à elle, était une guérisseuse et une guerrière hors pair, mais de son passé, je ne sais que trop peu de choses. "


"Où en étais-je? Ah oui, la rencontre de mes parents. Mon père la courtisa longtemps, et quand enfin, elle accepta, ils se marièrent et s'installèrent dans la maison de mon père, au Pôle Nord.
De cette union, naquit ma grande soeur, Nacha. Elle avait cinq ans de plus que moi, et ne développa aucun don pour la maîtrise de l'eau, ce qui ne déplut guère à mon père, il semblait même s'en réjouir, chose qui pouvait paraître étrange de la part d'un fils de l'Eau.


"Cinq ans plus tard, ma mère mit au monde une seconde fille, qu'elle prénomma Ariana. Ma vie commençait enfin...."

*Le petit garçon arrêta là sa lecture, ses yeux ne purent lire une ligne de plus, il s'endormit ainsi, dans la grotte, tenant toujours dans ses mains, le précieux manuscrit.*
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Re: Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Mer 3 Juin 2015 23:21

Seconde partie: Une enfance presque parfaite




Le petit garçon se réveille enfin, malheureusement pour lui, il lui suffit d'un seul coup d'oeil vers l'entrée de la grotte pour voir qu'il ne peut pas quitter cette dernière pour le moment, la tempête ayant obstrué l'entrée de la grotte. Avec ses petites mains d'enfant, il ne peut rien faire, et sa maîtrise de l'eau était insuffisante pour réaliser une telle tâche. Il a peur, il a froid, mais espère que ses parents le retrouveront. Résigné, et triste, il voit alors le manuscrit qu'il avait abandonné en s'endormant sur le sol irrégulier.

N'ayant rien d'autre à faire, à part attendre les secours, il s'assit, le chien à ses côtés, qu'il se met à caresser, et reprend sa lecture là où il s'était arrêté :

"Cinq ans plus tard, ma mère mit au monde une seconde fille, qu'elle prénomma Ariana. Ma vie commença enfin...

Je ne vais pas vous décrire les premières années de ma vie, elles sont aujourd'hui trop éloignées de moi, et je n'en garde que peu de souvenirs.

J'ai hérité des yeux de ma mère, des yeux magnifiques, d'un bleu intense, dont la couleur change selon les émotions, pouvant passer d'un bleu clair, pâle, presque transparent, à un bleu intense, presque noir, comme la nuit. Des yeux changeants, reflet de mon âme, calme plat ou tempête, comme l'océan. La ressemblance avec ma mère est frappante, mais de mon père, je n'ai rien hérité, funeste présage que cela, annonciateur d'un malheur futur.

L'une des rares choses dont j'ai gardé le souvenir reste la douceur et la tendresse de ma mère à mon égard, elle eut une relation plus fusionnelle avec moi, qu'avec ma sœur Nacha, ce qui la rendit jalouse dès le départ. Je n'appris que bien plus tard la raison de tout ceci, trop tard.

Je me souviens très bien, qu'en grandissant, j'ai profité de cette situation, je l'avoue, j'ai été une vraie petite peste avec elle, mais les petites disputes, rivalités entre sœurs sont une chose bien courante, n'est-ce pas? Mais nous nous aimions beaucoup, si l'une de nous faisait une bêtise, l'autre en prenait la responsabilité, ma sœur pour la plupart du temps. Une enfant turbulente, oui, turbulente est un mot si juste pour me décrire dans ma petite enfance.

Moi, j'avais ma mère de mon côté, et Nacha, mon père, parfait équilibre que cela.

Ma sœur n'ayant pas une seule once de don concernant la maîtrise de l'Eau, elle avait dix ans, prit un jour l'une des épées de mon père, voulant ainsi s’entraîner, et devenir une guerrière, ce qui ne plut pas à mon père, qui partit dans une colère monstre, frappant son poing avec une force brute sur la table, et faisant ainsi tomber un vase qui se brisa sur le sol glacé de notre maison. Mais ma mère réussit à le calmer, et après mainte discutions, elle parvint à le convaincre d'apprendre les arts du combat à ma sœur aînée. Je sais que s'il a réagit ainsi, c'est parce qu'il a connu l'horreur de la guerre, des combats, même si cela n'explique pas tout.

Ma sœur commença à passer le plus clair de son temps à s’entraîner ou à jouer avec ses amis. Elle grandissait, et ses jeux l'éloignaient de moi. J'étais trop encombrante pour ses amis et elle. Alors, je suivais ma mère partout, telle une ombre, c'est ainsi que je la vis utiliser sa maîtrise de l'Eau pour la première fois. J'avais déjà vu des personnes du village, des hommes surtout, se servir de leur maîtrise, et avec mes yeux d'enfants, j'assimilais cela à de la magie. Et voir ma mère en être capable, c'était extraordinaire.

-Que fait-tu Maman ?
, demandais-je

-Je soigne cet Elk, tu vois, il s'est cassé une patte, en courant sur la glace, répondit ma mère d'une voix douce

-Et tu fais comment pour le soigner? répliquais-je, voyant les mains de sa mère recouvertes d'eau.

Elle m'expliqua tout, en utilisant des mots et des gestes simples, c'était comme un jeu pour moi, ma mère était fière de moi, ça elle me l'a si souvent répété.

-Mais n'oublie jamais cela, maîtriser l'eau peut servir à beaucoup de choses, en bien ou en mal, à guérir ou à te battre...mais il faut que tu gardes à l'esprit que tu dois toujours écouter l'eau, où que tu sois, tu es liée à elle, et elle à toi, même si tu deviens plus tard un grand maître de l'eau, gardes cela à l'esprit...
Et je t'apprendrai tout ce que je sais, sur la maîtrise de l'eau, guérison et sur les arts de combat, mais ne dis rien à ton père, tu ne devras pas lui dire que je t'apprends à utiliser ta maîtrise, ce sera notre petit "secret"


-Oui, Maman et quand je serai plus grande, je soignerai les gens qui sont malades, ou alors, je me battrai contre les "méchants", ajoutai-je, toute contente.

Image


Ces années furent un pur bonheur, puis tout commença à changer.

Un hiver, je venais d'avoir six ans, un homme arriva chez nous, un étranger venant du Royaume de la Terre. Il voulait voir ma mère, mais elle n'était pas là. Ma sœur alla prévenir mon père, qui était à l'extérieur, s'occupant de notre petit troupeau d'Elks, de la venue de cet étranger. Je suis donc restée seule avec lui, et ce qu'il m'a dit est resté gravé dans ma mémoire:


-Tu es aussi belle que ta mère, je l'ai très bien connu, il y a quelques années maintenant....et comment t' appelles-tu? fit-il d'une voix douce, il ne voulait certainement pas me faire peur.

-A-Ariana, répondis-je

Notre petite discussion fut brutalement interrompu par mon père. Je ne l'avais jamais vu autant furieux, son regard passa de cet homme à moi-même. Il m'ordonna d'aller dans ma chambre, avec ma sœur, et l'homme me regarda une dernière fois. J'entendis du bruit, un bruit que je ne pus identifier, je me suis mise à pleurer, j'avais peur, ma sœur a essayé de me calmer et je me suis endormie ainsi.

La mémoire des enfants est une chose incroyable, de tout cela, je ne m'en souvins plus durant des années, jusqu'à la naissance de ma petite soeur, jusqu'à mon retour."


Soudainement, le chien se met à aboyer, sortant le petit garçon de sa rêverie. Il voit alors que la neige commence à fondre. Un petit peu. Mais l'enfant ne se sent pas la force de la déblayer, et sa lecture le captive.
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Re: Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Mer 3 Juin 2015 23:43

Troisième partie: Une longue visite au Pôle Sud




Le petit garçon tourne une page du manuscrit, et entame un nouveau chapitre. Il ne voit pas que son chien blanc avait commencé à creuser dans la neige. Le chien aboie à nouveau, mais l'enfant ne le regarde pas. Et ne le voit pas quitter la grotte. Seul compte maintenant cette histoire qui commence fortement à l'intriguer. Il veut en savoir plus sur Ariana, et sur sa vie.

"On dit souvent que le changement est une bonne chose, hélas, cela ne fut pas le cas pour moi. Après la visite de cet homme, rien ne fut plus pareil.

Les jours qui suivirent la visite de cet homme, cet étranger venant tout droit du Royaume de la Terre, ne sont plus assez clair dans ma mémoire, mais deux mots peuvent facilement les décrire: colère et tristesse. La colère de mon père, ses cris qui résonnent encore aujourd'hui dans mes oreilles, et la tristesse de ma mère, dont l'éclat de ses yeux bleus fut à jamais ternit.

Mon père ne me regardait plus de la même manière, son regard, son attitude envers moi, tout en lui me faisait peur. Quand ma mère sortait, pour soigner animaux et personnes malades, comme elle l'avait toujours fait, je ne restais pas à la maison, vagabondant dans notre petit village, non loin des côtes, mais situé dans une partie bien déserte du Pôle, et dont mon grand-père en était le vénérable chef. Un grand-père que j'appréciais énormément, du fait de sa sagesse, toujours il me racontait des histoires, des légendes du Pôle Nord, ainsi que tous les exploits guerriers de mon père. Mais même lui semblait distant, quand je suis venue le voir après cet "incident". Dans ma tête d'enfant, je commençais à me poser tout plein de questions, je ne comprenais pas ce qu'il se passait. J'interrogeais ma mère pour mieux comprendre, mais elle ne répondit à aucune d'entre elles, ses yeux me renvoyant seulement sa tristesse.*

Une nuit, une ou deux semaines après cette visite inattendue, je fus réveillée en sursaut, mes parents se disputaient , encore plus fort que d'habitude. Ensommeillée, je me suis levée, et je vis ma mère en pleurs, mon père juste en face d'elle, il s'apprêtait à la frapper, et tenait une bouteille dans sa main. Mais il retint son geste en me voyant arriver.


-Toi, la sale bâtarde, r'tourne te coucher, si tu ne veux pas que je...

Bâtarde? encore un mot dont le sens m'échappait, mais à la voix de mon père, je compris que ça ne devait pas être très gentil. Ma mère se plaça devant moi, me protégeant ainsi face à mon père.

-Tu ne toucheras pas à un seul cheveu de ma fille, tu m'as bien compris. Si tu fais ça, je leur dirais ce que tu as fait, ce que tu lui as fait, fit-elle, sa voix tremblotant légèrement, et tu ne me reverras plus jamais...Si je reste ici, c'est juste à cause d'elles, de mes enfants.

Femme, je ne f'rais pas ça alors, hoqueta t-il, mais je ne veux plus la voir ici, si elle reste un jour de plus, je la...tuerai cette fois...

Ma mère comprit que ce n'était pas des paroles dites à la légère, loin de là .

Elle me prit dans mes bras, tendrement, je ne dormis pas cette nuit là, et très tôt le lendemain matin, au lever du jour, elle me conduisit au port, et paya mon voyage. Il avait été décidé que je partirais voir mes grands-parents maternels, au Pôle Sud. Je ne voulais pas partir, mais ma mère me rassura, me disant que je ne resterais qu'un mois ou deux là-bas. Elle ferait entendre raison à mon père, elle m'assura qu'il m'aimait, que ce qu'il s'était passé la veille, n'était dû qu'au fait qu'il avait bu. Ma soeur Nacha avait accompagné ma mère, en digne grande soeur qu'elle était, elle me dit de ne pas pleurer, et me promit de m'écrire chaque semaine.

Je suis montée enfin dans le bateau, ne quittant pas des yeux ma mère et ma soeur, pleurant, et il s'éloigna lentement des rivages du Pôle Nord, rivages qui je ne reverrais que des années plus tard. Étant toute jeune, et seule, l'équipage me prit sous son aile. Telle une petite princesse, les marins me cédaient tous mes caprices, me faisant ainsi oublier cette difficile séparation.

Le Voyage me parut très long, et quand enfin, le bateau arriva au Port de la Lune, j'étais complètement déboussolée, tout était si grand et si beau, les bâtiments de glace étincelant sous la lumière du soleil, débordant de vie, si différent de mon petit village perdu au fin fond du Pôle Nord. Mes grands parents, qui étaient assez âgés, m'attendaient et me conduisirent aussitôt dans ma nouvelle demeure.

Mon adaptation à ce nouvel environnement se fit rapidement, mes grands-parents faisaient tout pour que je me sente bien avec eux. Ils étaient si gentils avec moi, me racontant tout ce que je voulais savoir sur ma mère, sur son enfance ici. Presque tout.

Ils m'avaient installé dans l'ancienne chambre de ma mère, et avaient ressorti ses jouets, qui étaient dans un coffre en bois, avec le symbole de l'Eau gravé dessus, et peint un bleu: des poupées, des peluches, des petits bateaux...Ils me répétaient sans cesse que je lui ressemblais tant.

J'étais heureuse, enfin presque. Ils me manquaient.

Chaque semaine j'attendais avec impatience les lettres de ma soeur, mon seul lien avec eux, elle me disait tout ce qu'il se passait en mon absence, je lui répondais à chaque fois, posant cette même question: "Quand pourrais-je enfin rentrer? Vous me manquez tant, je veux revenir...".

Puis les semaines se transformèrent en mois, puis en années. Aucunes lettres ne me parvenaient plus, je venais à penser qu'ils m'avaient tous abandonnés, pour toujours, qu'ils ne m'aimaient plus.

A chaque fois que je me sentais triste, j'allais au fond du jardin de mes grands parents, il y avait là un grand bassin, et je m'exerçais ainsi à la maîtrise de l'Eau, y restant parfois des heures, jusqu'à ce que mon corps craque, fatigue. Une fois, ma grand-mère me trouva même endormie dans l'eau, je devais avoir neuf ou dix ans. Je perfectionna ainsi ma maîtrise, et mon grand-père m'initia à l'art du combat.

Si je devais être franche, je ne vous dirais pas que ce furent des années merveilleuses, même si je faisais tout pour être heureuse, je ne l'étais pas, allant chaque semaine au Port, le regard tourné vers l'horizon lointain, vers le Pôle Nord. J'aurais pu essayer d'y retourner, sans l'autorisation de mon père, mais ses menaces planaient toujours.


Un jour, j'avais maintenant quinze ans, cela faisait donc presque dix ans que j'étais partie, ma grand-mère revint du marché, elle tenait quelque chose dans sa main, une lettre. Elle me la tendit, je l'ouvris, mes mains tremblaient, j'avais reconnu l'écriture si particulière de ma soeur.

Elle m'avait enfin écrit.

En la lisant, je suis devenue pâle, des larmes coulèrent de mes yeux, j'ai laissé tomber cette lettre sur le sol, et je suis partie, me réfugiant dans le jardin, cet havre de paix et de tranquillité.

J'entendis des bruits derrière moi, mes grands-parents étaient là , et comme bien souvent, ils me consolèrent du mieux qu'ils le pouvaient, mais eux aussi étaient tristes, ils me parurent même avoir vieillis d'un seul coup.

Le lendemain matin, je pris la direction du Port, j'allais enfin repartir pour le Pôle Nord. Mes grands-parents n'avaient pas souhaités m'accompagner, trop de peine en eux. Les adieux s'étaient fait sur le seuil de leur maison, adieux si silencieux, et si déchirants."


Le petit garçon ne continue pas sa lecture, il veut vérifier un détail. Il referme le coffre, et essuyant le couvercle, il voit apparaitre devant ses yeux, le symbole de l'Eau. Le coffre appartenait donc à Ariana, ou plutôt à sa mère.*
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Re: Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Mer 3 Juin 2015 23:55

Quatrième partie: Un retour au Pôle Nord inattendu



Après avoir fait cette découverte sur l'origine du coffre, le petit garçon reprend sa place initiale, là où il avait laissé le manuscrit. Ses petites mains tournent frénétiquement les pages déjà lu, pour lire celles qui étaient encore vierges de tout regard extérieur. Il veut savoir ce que contenait cette lettre, la raison du retour si soudain d'Ariana chez elle, entre autres choses.

Plus le bateau me ramenait vers mon foyer, vers ma famille, plus mes souvenirs d'enfance me revenaient en mémoire. Mais il me semblait avoir quitté le Pôle Nord depuis ce qu'il me semblait être une éternité.

La tristesse que je ressentais avait vite laissé place à une anxiété grandissante. Neuf années avaient passés, mon village devait bien avoir changé, je n'y aurais plus aucuns repères, les visages me paraîtront être ceux d'étrangers. J'essayais de me souvenir de tout, le village, et ses habitants, mais mes souvenirs n'étaient pas précis, ma mémoire me faisait défaut.

J'avais passé tellement plus de temps au Pôle Sud, que je serais peut-être une étrangère parmi eux.
Et mon père? Ma sœur n'avait pas parlé de lui dans sa lettre...Même si j'espérais au fond de moi-même que son attitude envers moi ait changé, et que ces années l'avaient assagi, je craignais de le revoir.

La veille de mon départ et le mot ''bâtarde", je ne les avais jamais oublié. Je savais maintenant ce que signifiait ce mot, mais j'ignorais pourquoi mon père l'avait employé à mon égard. J'avais souvent interrogé mes grands-parents pour mieux comprendre cela, mais à chaque fois, j'avais eu l'impression qu'ils me mentaient sur certaines choses, et ils hésitaient souvent à répondre à mes innombrables questions.

Le Pôle Nord était enfin en vue, après une brève escale à la grande citadelle du Pôle Nord, le bateau continua à voguer vers mon village. Je leur avais demandé de me laisser à quelques kilomètres de mon village. Je voulais avoir un semblant de calme et de tranquillité, avant de retourner chez moi. Enfin.

Après une petite heure de marche sur les landes glacés qui s'étendaient à perte de vue, paysage rendu encore plus magnifique du fait des flocons de neige qui virevoltaient dans les airs, j'arrivais près des premières maisons qui étaient à l'entrée du village.

Le village était calme à cette heure de la matinée, rares étaient les personnes dehors, et les seules qui étaient là ne répondirent pas à mon salut. Ils ne m'avaient pas reconnu, il est vrai que je ne ressemblais plus à la petite fille espiègle qu'ils avaient connu par le passé.

Le village avait tant changé, il s'était développé en mon absence, nouvelles maisons, nouveaux visages, ce qui accentua mon malaise. Je ne me sentais pas à ma place ici, alors que j'avais tant souhaité y revenir. Ma vie s'était faite au Pôle Sud, et je me demandais si j'arriverais à revivre ici, avec toutes les coutumes qu'il y avait, et que j'avais oublié.

Je n'arrivais plus à me souvenir du chemin menant à la maison, ce qui prêtait à sourire. Heureusement un homme assez jeune m'aperçut et vit que je cherchais quelque chose:


-Mademoiselle, vous semblez perdue. Je peux peut-être vous aider?me demanda t-il

-Oui, en effet, pourriez-vous m'indiquer où se trouve la maison des Nanucq, s'il vous plaît? Je croyais qu'elle était de ce côté-ci, mais il semblerait que je me sois trompée, tout a tellement changé en neuf ans..

-Je peux vous y accompagner, si vous le souhaitez, je dois justement y aller pour rejoindre Nacha, ma femme...

-Nacha? Vous êtes donc marié à ma sœur...Elle ne me l'a pas dit dans sa lettre...

-Votre soeur?

-Oui, ma sœur, je suis Ariana, Ariana Nanucq

Oh, Ariana...C'est vrai, elle m'avait parlé de vous. Vous êtes donc au courant? m'avait-il dit, tout en me dévisageant. Peut-être trouvait t-il que je ne ressemblais pas à ma sœur, ce qui était bien vrai. J'avais la peau beaucoup plus pâle qu'elle, et mes cheveux étaient bruns, alors que les siens étaient d'un beau noir de jais.

-Au courant? Oui, j'ai reçu sa lettre, il y a une semaine, je suis partie le plus rapidement possible..., lui avais-je répondu, une pointe de tristesse pouvait s'entendre dans le son de ma voix, tout en continuant à marcher avec mon beau frère.

La maison apparut devant ses yeux, au détour d'un virage. Elle n'était plus celle que je connaissais, elle avait été agrandi, je ne la reconnaissais plus. Soudain la porte s'ouvrit et une femme en sortit, elle tenait un bébé dans ses bras.. Je sus aussitôt qui elle était. Et j'ai couru vers elle:


-Nacha!..Nacha..je suis si heureuse de te revoir, tu m'as tellement manqué...Pourquoi as-tu cessé de m'écrire?

-Ariana...ma chère petite sœur, tu es enfin là

Elle s'était mise à pleurer, et ce fut moi qui la consola, j'étais moi aussi triste, mais je ne le montrais pas, je ne voulais pas gâcher nos retrouvailles par des larmes, même si j'aurais tant voulu revenir dans d'autres circonstances.

-Ne pleure pas Nacha, je t'en supplie, sinon je vais faire la même chose. Je sais combien tu es triste, mais tu dois être forte, comme tu l'as toujours été...
Com...comment cela s'est-il produit? N'y avait-il aucun guérisseur au village à ce moment là, pour la sauver? Si seulement j'avais été là ....


Je suis entrée dans la maison, et voyant que ma sœur ne souhaitait pas me répondre pour le moment, je regardais attentivement le petit être qu'elle tenait dans ses bras:

-Comment s'appelle t-elle? Je peux la prendre dans mes bras?


-Kaana...comme notre...mère, fit-elle en me confiant ce petit trésor endormi, qui n'avait que quelques semaines.

-Elle est magnifique...Et...notre père, comment va t-il? Il a bien voulu que je revienne?

-Justement, il ne sait pas que je t'ai prévenu, il ne le voulait pas. J'ai agi sans rien lui dire, mais il fallait que tu le saches. Il comprendra, j'en suis sûre.

-Que devrais-je comprendre? dit une voix d'homme. Un homme qui se trouvait derrière moi.

-Père...Je suis heureuse de vous revoir...

Il me dévisagea, son regard était dur et si froid. Et face à lui, je ressentais à nouveau la même peur que j'avais ressenti la veille de mon départ. Et je baissa même ma tête, préférant regarder le sol glacé que croiser ses yeux:


-Toi, ici?! Tu n'as rien à faire là , dans ma maison. Sors, sors d'ici, c'est un ordre...Ce n'est pas ta maison!

-Mais, père, répliqua Nacha, c'est ma sœur, votre fille. Pourquoi la chassez-vous?

Je regardais ma sœur, d'un regard triste. Je savais bien que cela se passerait ainsi. Il n'avait donc pas changé après toutes ces années. Je m'étais attachée à un espoir vain..

-Ce n'est pas grave, Nacha....Je vais repartir, mais avant je souhaite savoir où elle est ...enterrée, vous pouvez bien me faire cette faveur, non?, demandais-je à mon père d'une voix triste.

Après une discussion animée, il céda, et me montra le chemin de sa tombe. Il m'autorisa à pouvoir rester une semaine au village, mais pas un jour de plus. Je ne pouvais espérer plus, surtout après l'accueil qu'il m'avait réservé


Une fois devant la tombe de ma mère, d'un blanc si pur, mais qui me paraissait si froid, je ne retins plus mes émotions, j'étais en colère et triste en même temps. La vie était si injuste avec moi, pourquoi fallait-il que mon père se comporte ainsi avec moi ?

J'avais attendu mon retour depuis tant d'année, et en fin de compte, je ne pouvais rester que quelques jours ici. Et de ma mère, je n'avais plus que des souvenirs d'elle, mais des souvenirs diffus, son visage, son rire, sa voix, sa gentillesse, j'avais presque tout oublié.

Mes larmes gelèrent dès qu'elles touchèrent la tombe, se mélangeant ainsi à elle. Cette nuit-là , je suis restée sur sa tombe, c'était la seule chose que je pouvais faire pour elle maintenant. Elle me manquait horriblement.



Des gouttes d'eaux tombèrent sur le manuscrit. Le petit garçon pleure, comme l'avait fait Ariana sur la tombe de sa mère. Et il arrête sa lecture, se sentant soudain triste et seul dans cette grotte. D'autant qu'il vient de remarquer la disparition de son chien.
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Re: Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Jeu 4 Juin 2015 00:26

Cinquième partie: La Neige Pourpre



Après avoir calmé ses pleurs, l'enfant ramasse le manuscrit. Il était triste maintenant, et s'il fait quelques pas en direction de la sortie de la grotte, il s'aperçoit que la neige tombe de nouveau. Et à gros flocons. Il grelotte, il a faim. Et soif. Sa soif, il la trompe en ramassant un morceau de glace, qu'il se met à sucer, tout en se réinstallant au fond de la grotte. Il reprend sa lecture, la seule chose qui puisse lui occuper l'esprit.

"Sept jours. Seulement sept jours pour rattraper les neuf ans passés loin de ma famille, de mon village. Sept jours qui me laissèrent un goût amer dans la bouche, un arrière goût ferreux.

Après avoir passé la nuit sur la tombe de ma mère, je suis allée prendre une chambre dans la seule auberge du village, petite mais propre, suffisante à mes yeux pour le peu de temps que j'allais y passer.

Les deux premiers jours, je les ai passé seule, mon père ne voulait pas que je m'approche de la maison, il me l'avait défendu, et je respectais son choix. Mais il devait partir pour quelques jours, pour se rendre à la Citadelle du Pôle Nord, cela ma sœur me l'avait dit, elle m'avait fait porter un mot à l'auberge. L'absence de mon père serait un bon moyen pour pouvoir parler, pour essayer de rattraper le temps perdu, du mieux que nous le pourrions vu le temps qui nous était impartit.

Un flot de souvenirs m'envahissait à chaque pas que je faisais, à chaque coin de rue. Même si tout avait changé, j'ai pu retrouver tous ces lieux que j'avais connu, retrouvant en quelque sorte mon enfance en même temps.

Et ce lac, cette étendu glacée s'étendant à perte de vue, où ma mère m'amenait souvent. Là , je commis une erreur.

Ce jour là, quelques enfants jouaient près du lac, garçons et filles s'amusaient innocemment tandis que moi, ne sachant pas quoi faire, je m'entraînais. Les enfants remarquèrent ma présence, et cessèrent de jouer pour mieux m'observer.
Voyant tous ces enfants, j'ai fait connaissance avec eux. Ils avaient une soif d'apprendre telle que je n'en avais jamais vu. Je leur ai montré quelques mouvements, ils étaient ravis. Mais leurs parents ne l'ont pas été, surtout leurs pères.
Et ça je l'ai su en rentrant à l'auberge, ma grand-mère m'y attendait.

Elle avait changé, de nouvelles rides ornaient son visage sec, et son regard était froid et dur quand elle me vit entrer.


-Grand-mère, que faites-vous ici? Je suis contente de vous revoir. Je voulais vous rendre visite aujourd'hui, mais je n'ai pas osé frapper à votre porte...

-Tu as été au lac aujourd'hui, non?

-Euh..Oui, mais...

-Et des enfants étaient là ? Tu leur as fait une petite démonstration.. J'ai reçu des plaintes de la part de parents qui ont surpris leurs enfants faire ce que tu leur avais montré. Aurais-tu oublié qu'ici tu n'es pas au Pôle Sud ici? Une fille n'a pas le droit d'user de sa maîtrise comme tu l'as fait. Le temps de ton séjour ici, tu te conformeras à nos coutumes. Est-ce bien clair?

-Oui...

-Une femme doit seulement s'adonner à la guérison, seulement à ça. Utiliser sa maîtrise pour combattre, c'est le domaine des hommes ! Depuis quand une femme doit-elle se battre? Et range-moi cette gourde, fit-elle en voyant ma gourde de combat, un cadeau de mon grand-père maternel, qu'il m'avait fait juste avant mon départ.

-Ta mère aurait vraiment dû t'envoyer autre part qu'au Pôle Sud, ton éducation laisse à désirer. Mais bon, heureusement, tu ne restes pas longtemps ici, les petites filles ne suivront pas longtemps le mauvais exemple que tu leur as donné. Et tu as de la chance que mon fils ne soit pas là, sinon, il t'aurait chassé immédiatement du village. Et saches bien que je ne l'en aurais pas empêché!

-Je...comprends, je suis vraiment désolée, je n'aurais pas dû...je ne recommencerais plus cela...fit-je d'une petite voix en rangeant ma gourde dans mes bagages.

En moi-même, je ne pensais pas évidemment la même chose, je haïssais au plus haut point ces stupides coutumes du Pôle Nord, encore plus présente ici, du fait de l'éloignement de ce village, situé à l'extrémité ouest du Pôle, loin de toute civilisation.

Mais je ne voulais pas rendre ma situation encore plus délicate qu'elle ne l'était déjà.

-Euh....Peut-être pourriez-vous m'expliquer quelque chose...commençais-je à dire, pourquoi mon père se comporte t-il ainsi avec moi? Je ne comprends pas vraiment, je n'ai vraiment jamais compris d'ailleurs....

Ma grand-mère me regarda, avec un mélange de tristesse, et de dégoût dans son regard.

-Ce n'est pas à moi de t'expliquer cela. Seul lui le peut et ne voudra pas t'en parler. Et il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas savoir, fit-elle avant de repartir, me laissant à nouveau seule.

Les jours suivants furent une vraie bénédiction, je passais chaque heure de la journée en compagnie de mes deux sœurs. Le mari de Nacha était parti avec mon père. Nous pouvions donc faire tout ce que l'on souhaitait.
Elle m'a raconté tout ce qui s'était passé en mon absence, évoquant des souvenirs heureux sur notre enfance, me disant comment elle avait été triste à mon départ. Elle évitait par contre de parler de nos parents, mais je l'interrogeais sans cesse, lui demandant comment pouvait-elle être morte, en mettant au monde Kaana?

Elle m'apprit que ma mère était rongée par une étrange maladie, que personne n'arrivait à guérir. Elle était faible, toujours triste, depuis mon départ en fait, jamais aucun sourire ne revint sur son beau visage. Ma sœur me dit aussi que ma mère n'arrêtait jamais de penser à moi, chaque jour elle suppliait notre père d'accepter que je revienne, mais il n'a jamais voulu....

Elle me répéta les derniers mots qu'elle avait dit avant de rendre son dernier soupir, deux noms: Ariana...et Thang.*


Thang...

Ce nom m'était inconnu, tout comme il l'était pour ma sœur. Encore l'une de ces innombrables choses que je ne comprenais pas. Cette personne devait beaucoup compter pour ma mère pour qu'elle prononce son nom juste avant de mourir, ça c'était la seule chose dont je pouvais être certaine.

Mais bientôt, j'allais découvrir qui se cachait derrière ce nom.

-Nacha, pourquoi ne m'as-tu plus écrit? J'attendais avec impatience tes lettres, qui me donnaient l'impression d'être toujours avec toi, avec vous tous, ici...Mais après quelques semaines, je n'ai plus rien reçu....


-Tu n'as donc pas reçu mes lettres? fit-elle d'un air étonné|/color]. [color=indigo]Et moi qui pensais que tu nous avais oublié..Je t'ai envoyé des lettres chaque semaine, je les donnais à notre père qui se chargeait de te le faire parvenir...C'est étrange...

-Et tu t'es marié alors, depuis quand?

-Nous sommes mariés depuis deux ans, j'aurais tant voulu que tu sois là ce jour...dit-elle, une pointe de regret, de tristesse dans la voix.


Tant d'années volées que nous ne pouvions pas rattraper. Ce temps avait été perdu pour de bon. Mais nous avons voulu positiver, ne voulant aucunement gâcher ces quelques jours.
Nous avons continué à discuter pendant des heures, et pendant que Nacha préparait les repas, je m'occupais de ma petite soeur, si petite et fragile pour le moment. Je la berçais, la langeais, j'essayais de profiter d'elle le plus possible, elle serait sûrement déjà grande quand je la reverrais à nouveau.

Elle ressemblait beaucoup à notre mère, enfin pour le peu que l'on puisse se rendre compte pour le moment vu que ce n'était qu'un bébé de quelques semaines. Mais elle avait ses yeux, et ses cheveux étaient aussi sombres que les siens.

Ma mère étant morte, ma famille avait engagé une nourrice pour s'occuper de la petite Kaana pour la nourrir. Elle avait été mise dans la confidence, mon père ne devrait pas savoir que durant son absence, j'avais été chez lui, couchant même dans mon ancienne chambre. Le village n'en savait rien non plus car je partais chaque matin, très tôt, sortant du village, et je revenais chaque soir à l'auberge, prendre mon repas, et quand tout le monde dormait, je revenais voir ma sœur. Cette situation m'excitait légèrement.

Les sept jours passèrent à une vitesse affolante, sans même m'en rendre compte, j'étais déjà arrivée à la veille de mon départ.

J'avais refait mes bagages, prête à repartir le lendemain matin. Mon père devait revenir justement ce jour-là , je ne pouvais donc pas faire mes adieux à mes sœurs juste avant mon départ.

J'y suis allée, le soleil commençait juste à décliner dans le ciel encore bleu. J'ai frappé, personne ne m'ouvrit, la maison semblait vide, aucune lumière ne pouvait se voir. Ma sœur devait être sortie, et en effet, je me suis souvenue qu'elle me l'avait dit dans la matinée, elle avait été invité à dîner chez l'une de ses amies, elle n'avait pu refuser l'invitation qui avait été prévu depuis bien longtemps, mais elle m'avait promit de rentrer le plus vite possible.

Je suis entrée dans la maison, et j'ai allumé un bon feu dans la foyer de la cheminée. L'idée de déjà devoir partir, sans savoir si un jour mes pas me mèneront à nouveau ici, me rendait mélancolique.

Voulant chasser la tristesse qui m'envahissait peu à peu, j'ai été dans chaque pièce de notre maison, touchant les murs de glace, imprimant chaque objet dans ma mémoire. Je suis ainsi parvenu devant la chambre de mes parents, j'ai poussé la porte, et son odeur était encore présente, un parfum que je n'avais jamais pu oublier. Je me suis assise sur le lit, son absence se faisait encore plus pesante. Mon pied heurta quelque chose qui était sous le lit. Je me suis abaissée, il y avait une caisse en bois sous le lit.

Avec un peu de mal, je l'ai ouverte. Il y avait tout un bric à brac à l'intérieur: des papiers, des bijoux que je n'avais jamais vu, mais surtout il y avait différents paquets de lettres.

J'ai commencé par en prendre un paquet, et ma surprise fut grande en voyant que toutes ces lettres m'étaient destinées. C'étaient les lettres de ma sœur, et d'autres de ma mère, toutes les lettres que je n'avais pas reçu. L'autre paquet était constitué de lettres venant du Royaume de la Terre.

Celles-ci m'intriguèrent d'autant plus que le souvenir de cet homme venant de ce Royaume était toujours présent en moi. J'en ai ouverte plusieurs, elles avaient toutes été écrites pour ma mère, et commençaient toutes ainsi ''Mon amour....''
Je les ai lu avec attention, certains détails sautèrent à mes yeux, cet homme évoquait le passé qu'il avait eu avec ma mère, il lui disait combien il l'aimait, il souhaitait aussi voir sa fille...Ariana.

Mon cœur se stoppa. Je restais bouche bée, sans savoir quoi penser, j'étais déboussolée par cette révélation. Cet homme, que je n'avais vu qu'une seule fois était mon père ? Tout devint plus clair dans mon esprit, je comprenais l'attitude de celui que je croyais mon père..Bâtarde, oui, j'en étais donc une.

Une lettre glissa de mes mains, je l'ai ramassé, elle venait elle aussi du Royaume de la Terre, mais l'écriture était différente. C'était une femme qui l'avait écrite, elle demandait des nouvelles de son fils, Thang, qui était parti pour le Pôle Nord et qui n'était jamais revenu.

Thang, encore lui.

Un poignard ouvragé était dans la caisse, sur la lame, il y avait une gravure, le symbole de la Terre, encerclant celui de l'Eau. Je contemplais cette lame, sous la pâle lumière de la Lune.

C'est ainsi que mon père me trouva, agenouillée sur le tapis de peau de phoque ornant leur chambre, les lettres éparpillées, le poignard toujours dans ma main, et des larmes coulant de mes yeux. Je ne l'avais pas entendu, j'ai poussé un cri de frayeur en le voyant juste là, à quelques mètres de moi.

Présence sombre et malfaisante, son regard était le plus cruel que j'avais jamais vu. Il regarda tour à tour la caisse ouverte, les lettres, puis moi. Je me suis relevée pour lui faire face, tremblante de peur.

-Père...je...


-Tais toi!, me dit-il en me frappant, d'une telle force que je suis tombée sur le sol. Une marque rouge apparue sur ma joue.

-Que fais-tu ici? Je t'avais interdit de revenir...Et je ne suis pas ton père, cesses-donc de m'appeler ainsi. Tu as lu toutes ces...lettres, dit-il d'un ton méprisant.

-J'aurais dû les brûler, toutes ses lettres, tous ses bijoux, tout ce que lui a donné cet être abject. J'ai cru qu'elle m'aimerait avec le temps, qu'elle l'oublierait. J'ai sauvé sa famille de la ruine, et voici mon seul remerciement, toi....J'aurais du te tuer dès que j'ai su la vérité, tu ne mérites pas de vivre. Tu n'aurais pas du revenir, tu aurais du rester au Pôle Sud, pour toujours....Mais lui, je l'ai tué. Ce beau Thang qu'elle aimait tant, dommage qu'elle n'ait pas pu assister à son meurtre. Il n'aurait pas dû s'obstiner, vouloir à tout prix la revoir, te voir. ricanna t-il

-Vous....vous l'avez tué? Vous êtes un monstre !...Pourquoi?!

-Ce n'était qu'un pleutre, un manant, il ne la méritait pas, celle qu'il appelait sa Rose du Pôle. Elle était mienne, elle m'appartenait, fit-il, ses yeux reflétant la folie dans laquelle il venait de sombrer

-Maintenant que tu sais tout, tu es trop dangereuse, une seule personne connait ce secret, j'ai toute confiance en elle....Mais toi, non.., fit-il en s'abaissant à mon niveau, relevant ma tête.

J'ai voulu reculer, me relever, mais il agrippait mon bras. J'ai essayé de le frapper, mais mes coups finissaient dans le vide, mais pas les siens. Je ne pouvais plus rien faire. Je souffrais, ma propre peur me paralysait, j'étais à sa merci. Ma mort était proche, je le savais.

Il prit le poignard, forme étincelante dans sa main, il allait me porter le coup fatal, mais je ne voulais pas mourir, pas ainsi. Je cherchais quelque chose pour me battre. Une évidence me frappa, la maison était constituée d'eau, sous forme de glace.

L'eau...la Vie, la Mort.

J'ai essayé de me concentrer, comme mon grand-père me l'avait apprit. J'ai fermé les yeux, et quand je les rouvris, ils n'étaient plus bleus, mais noir, plus aucune lueur ne brillait en eux. Sous la surprise, il me rata de peu, le poignard mordit la chair de mon bras assez profondément malgré tout, avant de tomber bruyamment sur le sol. Ma colère, ma rage était telle que je ne maîtrisais plus rien. Les murs commencèrent à s'effriter, à s'effondrer autour de moi, j'ai ramassé l'arme. A l'aide de ma maîtrise, j'ai encerclé mon père, il ne pouvait plus faire un seul mouvement.

La terreur dans ses yeux, il me demanda de l'épargner, mais je n'étais plus moi-même, plus consciente de mes actes. Inconsciente de ce que je faisais, de ce que j'allais faire. Je l'ai frappé, coup de poignard sur coup de poignard. La lame était couverte de sang, mes mains aussi. Sa mort fut lente, je m'acharnais sur lui. Il n'était plus qu'une masse informe, rouge quand enfin je pris conscience de ce que j'avais fait. Je me mis à crier.

Mais il était trop tard, il était mort; la maison était en partie détruite, prête à s'écrouler à tout moment sur moi.

J'entendis des gémissements, ils venaient de l'extérieur.Sous une épaisse couche de neige et de glace, un tache sombre se voyait, des cheveux noirs...Ma soeur, mes sœurs. J'ai voulu les sauver, mais il était déjà trop tard. Par ma faute, elles venaient de mourir elles aussi. Un pan de la maison s'était en fait écroulé sur elles...

J'ai couru, couru, laissant une trainée de sang derrière moi...Je ne savais pas où aller, je voulais fuir, fuir tout cela, ce cauchemar qui était si réel.

Le lac apparu devant mes yeux, illuminée par l'astre lunaire à son apogée, Je suis entrée dedans, voulant me débarrasser de tout ce sang, frottant frénétiquement le poignard et mes mains. L'eau devint rouge, et j'avais l'impression que le sang s'était imprégné dans ma peau, et sous mes ongles.
*

Image


Meurtrière

*Des larmes perlaient le long de mes joues, je me sentais mal, je souffrais autant dans mon âme, que dans mon corps. Je tremblais, j'avais froid. Tout en trébuchant plusieurs fois dans l'eau, à cause de mes vêtements alourdis par l'eau et par ma propre faiblesse, je suis revenue sur les bords du lac. Ma vue se troubla, je me suis évanouie, tenant toujours dans ma main le poignard.

Un flot ininterrompu de sentiments envahie le petit garçon. Il avait crié. Et maintenant, il tremble devant toutes ces horreurs. Il jette loin de lui le manuscrit.

Il ne sait pas quoi penser. Il es trop jeune pour tout comprendre. Il a du mal à intégrer la raison de tout ceci, de ce carnage qu'Ariana avait commis. Elle les avait tué, et pourtant il été triste pour elle au fond de lui.

Épuisé, il s'endort. Les cauchemars l'envahissent alors. il voit du sang, de la neige rouge, pourpre qui tombe, et qui recouvre tout, changeant un paysage blanc et pur en une mare de sang..*
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Re: Ariana Nanucq

Messagepar Gwlaglus » Jeu 4 Juin 2015 07:51

Sixième partie: Cauchemars



Un autre jour commence au Pôle Nord.
Les quelques rayons pâles et froids qui entrent dans la grotte réveillent le petit garçon. Il ne sait même plus depuis combien de temps il est là , deux ou trois jours peut-être. Sa petite bouille ronde est triste quand il regarde tout ce blanc devant ses yeux.

Il a faim, il a peur, il a froid, il a même perdu espoir de revoir un jour ses parents, sa famille, son village.

Il appelle son chien, criant son nom du plus fort qu'il peut, mais rien ne se passe, aucun mouvement ne peut se voir sur la glace, tout y est calme. Nul cri d'animaux, nul bruit ne vient troubler ce silence pesant.

Il reste là quelques minutes, hagard, avant de retourner dans la grotte. Il pourrait fuir, mais il n'irait pas bien loin. Il se sent trop faible.

Le manuscrit est toujours là, gisant sur le sol, et quelques feuilles en sont tombées quand l'enfant l'a jeté de colère la veille.

Voyant cela, il se sent coupable et le ramasse délicatement, pour ne pas l'abimer encore plus. Il essaie de remettre les feuilles à leur place initiale, et retombe sur l'endroit où il s'était arrêté. Les lettres paraissent étranges, comme si la main qui les avait écrit avait tremblé en les traçant.*

Du sang tombant goutte après goutte sur la glace..des murs qui s'effondrent...des cris...des larmes....

Un cauchemar avait troublé mon sommeil, je me suis réveillée en sursaut.
Enfin, étais-je réellement réveillée? Dormais-je peut-être encore?

En tout cas, un voile noir obscurcissait ma vue, comme si le cauchemar continuait, comme si la nuit noire n'avait pas prit fin.

Et j'ignorais où je me trouvais, pas à l'auberge en tous cas, ni dans un lit, non. Autre part, cela était ma seule certitude. J'étais allongée, me semblait-il sur une surface dure et froide. Tous mes sens étaient troublés. Le silence qui régnait dans ce lieu m'oppressait.

Je pris peur, et je voulu me lever, mais quelque chose m'en empêcha.
Je voulais crier, mais aucun son ne sorti de ma gorge desséchée. J'étais bâillonnée. Mon corps était meurtri, mon bras me faisait mal, sans que je sache pourquoi, mais ce n'était pas ça qui me gênait.

Non, je venais de me rendre compte que des liens m'empêchaient de bouger. Des liens qui entravaient mes mains et mes pieds. J'ai essayé de m'en débarrasser mais cela n'eut que pour effet de me faire mal aux poignets tant ces cordes étaient serrées et rêches.

Je voulais sortir de ce cauchemar, simplement me réveiller, et ne plus ressentir cette peur.
Mais j'étais impuissante face à ce rêve, incapable de faire un seul mouvement.

J'étais en colère et triste, mais je ne savais pas pourquoi.
Je suis restée immobile, pour ne pas aggraver ce mal de tête qui m'empêchait de réfléchir convenablement. De toute façon, qu'aurais-je pu faire à part attendre, et prendre mon mal en patience? Etait-ce vraiment un cauchemar que je faisais, les douleurs que je ressentais, les émotions, les larmes qui coulaient de mes yeux, tout me paraissait si réel.

Les minutes, les heures passèrent, et je fermais les yeux, pour me calmer.

Une porte s'ouvrit, des pas se dirigèrent vers moi, et s'arrêtent soudainement. Je me mis à trembler, mais j'essayais de ne pas bouger.Tant j'avais peur.


-Ne fais pas celle qui dort. Nous savons que tu es réveillée.

Cette voix, je la reconnaissais, même si elle me paraissait froide et distante.
Il donna des ordres et je me suis retrouvée assise, sans bâillon ni bandeau sur mes yeux, que j'ouvris doucement, éblouie par la lumière du jour.

Je pouvais voir enfin où j'étais, dans le plus grand bâtiment du village, enfin plus précisément ce bâtiment qui servait à tout, pour les fêtes, les audiences, et les...procès.

Je ne comprenais pas, j'essayais de trouver une réponse aux questions muettes que je me posais en regardant mon grand père, mais il me renvoyait seulement un regard rempli de haine.

Comme toutes les personnes présentes, le petit conseil de mon village au grand complet.

C'est un cauchemar, j'en étais maintenant persuadée. Il n'y avait que ça qui pouvait expliquer cette situation.

Un rire nerveux s'échappa de ma gorge.


Allez, réveilles toi, c'est un cauchemar, c'est tout, rien de plus, si tu fermes les yeux, tout disparaîtra.

Joignant les gestes à cette pensée, je fermais les yeux, et j'attendis quelques secondes avant de les ouvrir. Mais rien n'avait changé, ils étaient toujours là, en face de moi, et j'étais toujours attachée.

-Ce n'est pas un...rêve alors, c'est la...réalité?
, tentais-je de dire d'une voix mal assurée.

-La réalité? Que nous racontes-tu là ?
Essayerais-tu de nous faire croire que tu ne sais pas pourquoi tu es ici?


Le ton de sa voix était telle que rien que d'y penser, j'en tremble encore aujourd'hui.

-Je...Pourquoi suis-je ici? Que signifie tout cela?


Tais-toi insolente! Depuis quand une meurtrière telle que toi peut se permettre de parler ainsi?
Ce n'est pas toi qui pose les questions, mais nous!
Et pas la peine de continuer ce petit jeu avec nous, à moins que tu ne veuilles que je te rafraîchisse la mémoire?


-Une...meurtrière? Mais...je n'ai tué personne,criais-je, alors que j'essayais de me calmer, et de me souvenir.

Tu oses nier? Pourtant, ce poignard, tu le connais, n'est-ce pas? Le poignard de ta mère, que nous avons retrouvé à côté de toi, lorsque nous t'avons trouvé près du lac.

Il s'avança vers moi, pour que je puisse voir le poignard, et je vis que du sang était incrusté dessus. Un sentiment d'incompréhension était en moi. Je ne comprenais plus rien.

Et soudain, c'était comme si j'avais reçu une douche glacée.
Des images défilèrent devant mes yeux.
Du sang, mon père, des murs de glace qui s'effondrent et mes sœurs....

-NON....


Mon cri remplit toute la pièce, je vacilla, et tomba sur le sol.
Je ne bougeais plus, je manquais d'air, j'étouffais...

Je les avais tué, mon père, mes sœurs, ma famille...


Relevez-la!

Des bras tentèrent de me soulever, mais je ne me laissa pas faire.
Je me débattais, je voulais partir, partir d'ici, très loin d'ici, et ne plus jamais revenir.
Ils me laissèrent à terre, soudain, un coup, un second, puis encore un autre.
Je grimaça. Mais je ne criais pas, même si je souffrais.
Des brides de mots furent prononcé, mais je n'en entendis aucun.
Je regardais le sol de glace, je n'osais pas les regarder, voir le mépris sur tous ses visages.
Je les haïssais, je me haïssais même.


Avoues, c'est la seule chose que l'on te demande.
Le conseil avisera ensuite de ton châtiment, ces crimes ne peuvent rester impunis.



Un châtiment? Je me demandais ce qu'ils pouvaient me réserver.
Un bannissement, la prison à vie...la mort?
Le ton fut vite donné, tout portait à croire que j'étais coupable. Il n'y avait personne pour me défendre. J'étais seule face à eux, effrayée. Paniquée.

On me tirait sur les cheveux, pour que je relève la tête, pour qu'ils puissent voir mon visage, pour que je les regarde.

Le regard que je posa sur eux était noir, mes yeux étaient sombres, c'était comme un défi que je leur lançais. Certains ne purent supporter ce regard qui pesait sur eux, mais pas lui.

Mon grand père se baissa, je perçus un voile de tristesse derrière ses yeux si durs. Je détournais mon regard. Il voulait un aveu de ma part, mais la seule chose qu'il reçut lorsque je relevais la tête fut un crachat sur son visage.

J'étais en colère, mais j'avais peur, tellement peur.

Entre mes pleurs, je leur raconta ce dont je me souvenais, mais ils ne me crurent pas.
Ils ne pouvaient concevoir que je n'ai fait que me défendre, que mon père avait tué un homme venant Royaume de la Terre, mon vrai père.
Ils me traitèrent de menteuse. Ils voulaient simplement des aveux, la vérité, et non pas ce tissu de mensonge que je leur servais.

Après cela, plus aucun mot ne sortit de ma gorge. J'étais anéantie, et fatiguée.
Ils avaient gagné.

Mais chaque jour, le même manège recommença, mais je resta muette. Je m'étais cloîtrée derrière ce silence que je m'imposais. Mes yeux étaient vides, j'étais las, je voulais seulement que tout s'arrête.
Me battre ne servait à rien. Et je ne pouvais, je ne voulais pas me défendre, je n'en avais ni la force, ni le courage. Mon sort avait déjà été décidé. Ils me l'avaient dit dès le début.

Au fil des jours, les visites se firent plus rares, et eux non plus ne dirent plus rien. Je finis par ne plus compter les jours qui passèrent. Je ne mangeais pas, et dormais très peu.
La folie me guettait, j'avais l'impression que les murs se rapprochaient de moi, qu'ils allaient m'écraser. Et la vie ne me semblait plus avoir de sens pour moi. J'étais résignée à ce sort qui me tendait les bras


Soit, tu persistes donc sur cette voie. Je ne plus rien faire pour toi. Le conseil a décidé de ton sort, malheureusement pour toi. Profites bien de tes dernières heures qu'il te reste pour te repentir de tes actes, fit la voix de mon grand père qui me paraissait si lointaine.

Et il partit, sans même un regard pour moi.

La mort allait être mon ultime châtiment.

Ils allaient donc me tuer, j'aurais voulu le faire à leur place, et ne pas leur laisser le plaisir de mettre fin à mes jours. Pourtant, je ne fis rien, comme si j'acceptais cela.

C'est ce que je méritais en fin de compte. Moi, Ariana Nanucq, la meurtrière.

Un autre rire s'éleva, bientôt remplacé par mes pleurs.


*Le petit garçon en a assez lu. Il repose le manuscrit sur le sol de la grotte. il ne peut supporter d'en lire plus pour le moment. Il est trop jeune pour comprendre tout, mais lui, il sait ce qu'Ariana a fait, qu'elle ne souhaitait pas causer la mort. Elle était simplement en colère. En colère contre ce père qui n'était pas le sien.

Il ne veut pas qu'elle meurt.*
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