- Bas quartiers de Republic City, puis Boutique de fournitures d'art : "Gianeel Art" ~
- Tout comme des demoiselles un peu trop curieuse, répondit l'homme du tac au tac, tout aussi froidement que Kali. Sur ce, j'ai bien mieux à faire.
La jeune femme ne retint pas un rictus méprisant et haussa les épaules avec condescendance.
Elle reprit sa route, quelque peu excédée.
Enfin... En quelques instants, l'épisode était oublié. Kali arriva en vue du magasin qu'elle cherchait, située à côté de l'établissement de plaisirs "Le Lotus Ardent". En cette heure matinale, quelques clients en sortaient, parfois raccompagnés par celle qui leur avait sensuellement tenu compagnie.
Kali entra dans la boutique d'art attenante. Une toute petite vitrine, dans laquelle quelques chevalets vides trônaient, laissant un indice quand à la fonction du commerce. A l'intérieur, tout n'était qu'une espèce de désordre aménagé, fouillis d'étagères en bois remplis de bocaux contenant milles pigments, liant et colorants, pots de pinceaux de tailles différentes, de plumes, d'encriers, de craies, de pastels, de fusains, de crayons et autre matériel d'arts plastiques.
Un couple d'hommes, les propriétaires, se disputait avec virulence :
- Non non, Ludovik, je te dis que ce peintre est mort en même temps que l'Avatar Roku !
- Jee Baile, c'est moi qui ai fait des études d'art, je sais ce que je dis, quand même !
- Je suis autodidacte, et alors ? Tu te crois supérieur à moi, c'est ça ?!
Kali se racla la gorge. Les deux hommes se tournèrent vers elle, interrompant leur débat. Le rouquin, Jee Baile, contourna le vieux comptoir en bois pour l'accueillir alors que le dénommé Ludovik, un homme très grand et très maigre, se retirait dans l'arrière boutique en lui adressant un petit signe de tête en guise de bienvenue.
- Bonjour ! Ravi de vous revoir à Gianeel Art ! Vous êtes bien matinale !
- Autant que vous, répondit Kali en souriant.
Le propriétaire leva les yeux au ciel en marmonnant quelque chose comme "études d'art gniagniagnia.."
Kali croisa les bras.
Jee Baile reprit :
- Donc, que puis-je pour vous ?
Commença alors une longue discussion technique au sujet d'une immense toile, aux mesures vraiment très importantes, que Kali désirait commander et dont les narrateurs, loins d'être spécialistes, ne peuvent rapporter les propos avec exactitude. Ils palabrèrent au sujet du matériau à utiliser pour la toile, du moyen de transport vers l'atelier de la jeune femme, et du prix de la transaction. Après quelques temps d'âpres mais sympathiques négociations, au quelle Ludovik était revenu se mêler (entraînant par là d'autres conflits de couple), ils parvinrent enfin à un accord.
- Très bien, nous vous faisons ça.. Disons, dans une semaine, ça vous ira ?
- C'est parfait.
- Attendez, mademoiselle, on vous offre ça, cadeau de la maison. Vous êtes une bonne cliente désormais (et faut avouer que ça traîne depuis un petit moment...) Je sais que vous préférez faire vos mélanges vous même, mais bon...
Et il tendit à Kali quelques pots de peintures, bleu, rouge et jaune, couleurs toujours utiles. N'ayant plus de place dans son gros sac, la jeune femme se résigna à les tenir dans ses bras.
- Faites attention, ils sont mal fermés.
La peintre remercia les deux hommes et se dirigea vers la sortie de la boutique, contente de ses transactions.
- [HRP : Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait fortuite... ]