Republic City, une boutique d’une petite ruelle des bas-quartiers.
Un homme se tient à l’extérieur, devant la porte d’un petit commerce des bas-quartiers de la ville. Il semble sur le qui-vive, scrutant les alentours à la recherche de mouvement. Une fois à l’intérieur, les seuls bruits que l’on entend sont les chocs de poings armés sur l’os et la chair. La scène est celle d’un homme fin habillé de noir qui massacre aux poings américain le visage d’un autre, qui se trouve être le propriétaire des lieux. Celui-ci est au sol tandis qu’on lui laboure le visage à un rythme plutôt soutenu. Cela semble durer depuis un petit moment puisqu’il n’a même plus la force de crier.
Finalement lorsque l’homme en noir semble suffisamment satisfait, les coups cessent et on peut apercevoir, lorsqu’il se relève, que son visage est caché derrière un masque couleur de sang et avec deux cornes sur le front d’un visage de démon. Toujours sans dire un mot il attrape un linge qui traine dans la boutique pour essuyer le sang qui coule de ses poings. Il tourne autour du tas de viande qui gît sur le sol, s’arrête devant lui le surplombant de toute sa hauteur et lui adresse enfin la parole tout en continuant d’enlever les particules de sang qui salisse ses mains.
_ On t’avait prévu Tong, quand tu empreinte il faut au bout d’un moment passer à la caisse.Il s’accroupit devant le commerçant et relève de son index son visage boursoufflé et ensanglanté par les coups répétés.
_ Estime-toi heureux, aujourd’hui je ne suis là que pour un avertissement.Il enserre avec force la mâchoire de Tong entre sa main et lui tourne la tête pour qu’il fasse face à ce masque qui semble le terroriser.
_ Si je dois repasser, je ne serais pas aussi clément.Et tandis qu’il resserre sa poigne, il est dérangé par un petit bruit de souris. C’est la petite fille de Tong qui interpellé par le bruit avait céder à la tentation de sa curiosité. Le Démon rouge rejeta le visage du pauvre bougre en arrière tandis que Tong essaye, sans y parvenir, à faire des signes pour que l’enfant s’en aille. Celle-ci ne bouge pas lorsque l’homme s’approche d’elle, après tout elle est encore très jeune et semble comme fasciné par le masque rouge. Il s’accroupit devant elle penchant successivement sa tête à sur le côté, d’abord à droite puis à gauche.
_ Il semble que tu es beaucoup à perdre Tong. Alors soit raisonnable.Dans un effort surhumain, il arrive à articuler une phrase.
_ Pitié… Ne lui faites… pas de mal.L’homme en noir se relève en ébouriffant les cheveux de l’enfant et revient sur le propriétaire. Il lui envoie un bon coup de pied dans les côtes.
_ Pour qui tu me prends, seul un faible s’attaquerait à une enfant.Il dirige enfin vers la sortie et lui lance avant de quitter le magasin.
_ Ton destin t’appartient désormais. Mais sache que si tu me revois ici, ce masque sera la derrière chose que tu verras.Juste avant de sortir, l’homme retire son masque et rejoins la rue, il a les cheveux et les yeux noirs, le visage fin et sévère. Le guet vient à sa rencontre dès qu’il l’aperçoit.
_ Shou. C’est fait ?_ Mmh… *Dit-il d’un signe de tête*
_ T’en fait pas, il va payer… Il a beaucoup à perdre. *Dit-il d’un sourire carnassier*
Les yeux de Shouyen s’illumine de rage et il attrape l’homme par le collet, le soulève avant de le plaquer au mur.
_ Fait bien attention aux prochains mots qui vont sortir de ta bouche ! Compris !_ Du calme, du calme… Je ne faisais que constater. Allez viens, je te paye à boire pour me faire pardonner.Ensemble ils se dirigent vers un rade à quelques pâtés de maison, en passant par des petites rues. On sent que la ville est encore jeune, car il y fait encore bon vivre et les déchets, humains comme matériels sont encore peu nombreux. Ils s s’installent à une table et commence à discuter.
_ Tu as entendu les nouvelles ? Paraît qu’elle est en ville._ Qui ça ? *Dit-il en prenant une gorgée de Thé.*
_ Comment ça qui ? Notre boss, celle pour qui on travaille._ Et alors, qu’est-ce que j’en ai à faire. On me paye, je ne demande rien de plus._ Mais enfin, pense un peu ce qu’on pourrait obtenir si on se fait bien voir d’elle._ Je ne recherche pas le pouvoir, la seule chose que je veux, c’est un portefeuille bien remplie._ Mais… tu… tu…_ Suffit ! La discussion est close, libre à toi d’essayer mais moi j’ai mieux à faire.Il repose sa tasse vide, commence à sortir sa bourse mais l’autre homme lui fait signe que la note est pour lui.
_ Merci pour le Thé, si tu as besoin tu sais où me trouver.Shouyen quitte son compagnon et prend la route du port. Il bifurque dans une petite ruelle juste avant de l’atteindre celui-ci et arrive devant un établissement qu’il connait bien. ‘’Le Lotus Ardent‘’, la crème des bordels de Republic City, peuplé des colombes les plus douces et généreuses qui font oublier toutes les peines. Un signe de tête au colosse qui garde la porte d’entrée et le tour est joué. Shou est un habitué, si on peut dire, l’intérieur est garni de couleurs chatoyantes et chaudes, décoré avec beaucoup de goût et de raffinement, et un parfum embaume l’air d’une odeur de cerisier en fleur. La maison est tenu par une femme originaire de la Nation du Feu, encore ravissante pour son âge, le jeune homme est devenu le fils qu’elle n’a jamais eu. Il jouit donc de quelques privilèges et apporte protection et immunité à l’établissement.
Il rejoint la salle en embrassant sur la joue les gracieuses qu’il a l’habitude de côtoyer et passe derrière le bar pour monter un escalier caché derrière des draps de satin blanc. En haut, il entre dans une coquette chambre dont il est l’heureux propriétaire, retire sa veste puis sa chemise et se serre un verre de Rhum ambré qu’il savoure en observant le quartier à travers les persiennes de sa fenêtre. Au bout de plusieurs minutes pendant lesquelles il vide son verre, il rejoint sa salle de bains pour prendre une douche brûlante afin d’ôter cette odeur de sang. Une fois sorti, il s’affale sur son lit mais est dérangé par quelqu’un qui frappe à la porte. Toujours avec la serviette autour de la taille, il ouvre à une ravissante créature répondant au nom de Talia. En la voyant, il retourne s’allonger tandis qu’elle rentre referme la porte derrière elle. Elle s’allonge alors à ses côtés et commence à l’embrasser dans le cou.
_ Pardonne-moi, mais pas ce soir.Elle s’arrête donc et ils finissent par s’endormir dans les bras l’un de l’autre.