Il est le seul héritier (connu) de cet ancien lieutenant de la garde royale. Il fut d'abord élevé par les moines d'un temple de l'air quand il était nourrisson, à apprendre les concepts, la philosophie et le mode de vie des nomades de l'air. Quand il fut suffisamment âgé pour partir en voyage avec son père, il connut la vadrouille, le commerce, l'amour filiale. il parcourut chaque continent avec Jin, jusqu'à atteindre l'âge où l'on se forme au combat. Son enfance ne fut alors ponctuée que par l'entrainement intensif, la philosophie, les Arts et l'Histoire sur une île désertique de la Nation du Feu. Et son vieux n'était pas un tendre ! Son corps et son esprit s'en souviennent de ces longues années à taper des poings, dompter les flammes et bander l'arc !
Mais ce qu'il sait, il sait à qui il le doit. Il a forgé son corps et son esprit avec souffrance, mais aussi avec résultats. Comme son père avait été entrainé avant lui par les soins de Victorius premier du nom.
Son plus grand regret restera les derniers moments passés auprès d'un centenaire, vieux et amer, aigri par la vie qu'il a vécu. Constater chaque jour le déclin de son parent, défaitiste, au regard toujours plus noir à chaque décade qu'il passait sur cette terre. Il gardera une lourde amertume envers les hommes de pouvoir que lui a rabâché sans eau tarir son daron, ainsi qu'envers le monde politique et ses injustices, ses magouilles, dont il veut garder ses distances.
Un fois le deuil porté à la boutonnière, sans directeur de conscience, il ne lui restait plus qu'à explorer ce monde.
Il chercha pendant toute une année sa mère, bien en vain, avant de reprendre les anciennes activités de son père : marchand, en souvenir des premières années de sa vie, bercées par les flots, les caravelles et les charrettes. Tout ce qui lui semblaient si lointain... toute une vie à refaire, à un âge où l'on a plus que besoin d'un tuteur.
Ses activités l'amenèrent à fréquenter divers milieux et communautés, à l'honnêteté parfois plus que douteuse. Il travailla longtemps pour le pôle Nord comme sergent, puis comme informateur, et enfin comme fournisseur-et-courtier (il se retira de la vie militaire pour se soustraire à ses obligations qu'ils trouvaient encombrantes). C'est ainsi qu'il fut aux premières loges de la fin des Chevaliers de l’Épée Sanglante, fermes partisans du credo "tuer ou être tué", ou encore de la grande communauté des voleurs et tourmenteurs, sévissant à Hai Oukoku et ses environs. Sa totale absence d'opinion politique due à son éducation philosophique et à sa vie reculée l'aura tantôt mis dans des situations délicates, tantôt l'en aura sorti in extremis. Mais ces différents déboires lui vaudront l'expulsion de la confrérie des marchands du Royaume de la terre, et la radiation de son pseudonyme dans le Guide des Commerces, Échanges et Marchands (GCEM) de Républic City. Il poursuivra sa vie professionnelle comme grand fournisseur courtier, établissant des routes et des pactes commerciaux pour le compte de différentes entreprises, ou parfois même directement mandaté par la nation des tribus du nord. Dernièrement, il travailla comme marchand itinérant pour une petite agence de commerce de denrées alimentaires précieuses du temple de l'air Boréal.
Aujourd'hui, il semble chercher un sens à la vie. Mais sa personnalité, autrefois si prononcée aux cotés de son père, s'est essoufflée, et il apparait à présent comme sans foi en son avenir. On lui a appris à chérir la vie, et si la sienne l'intéresse peu, il cherche à aider son prochain, du mendiant au fortuné. Son goût pour les arts, du musical au martial, lui vaut un perpétuel voyage, bien utile pour son emploi.