Ba Sing Se

[Conteur de la Terre]

*Les soldats qui l'accompagnent se contentent de hausser les sourcils.*

-On ne dérangera l'Avatar que si c'est justifié.

-Et là pour l'instant, vous êtes juste un clochard qu'on a ramassé dans la brousse.

*Et donc, on tape Otouto en cage. Il y avec lui en cellule deux hommes qu'il ne connaît pas. Ils lèvent la tête vers lui avant de retourner à leur apathie.

C'est bien de sacrifier sa vie pour son pays pour se retrouver accusé d'être un potentiel espion et en cage, n'est-ce pas ?*

[BouGaloW]

Une fois de plus, Otouto se rend compte que la vie est plus complexe que ce qui lui passe par la tête. D'abord frustré, il se résigne. Il attendra qu'on le laisse sortir. Il s'installe le plus confortablement possible sur le sol dur et froid de sa cage et regarde ses camarades d'infortune. Au mois il est à l'abris pour l'instant. On lui a surement retiré sa sacoche. C'est dommage, il a très envie de fumer.

Il a toujours faim.

- Bonjour les gars. Vous savez si on nous sert à manger à un moment ? demande-t-il aux deux autres.

[Conteur de la Terre]

*L'un des déserteurs relève les yeux vers Otouto... Puis regarde le ciel.*

-Hum... Dans une heure, je dirais...

*Il en revient au jeune homme.*

-Ils t'ont coffré pour quoi toi ?

[BouGaloW]

- Pour être entré dans le campement sans autorisation je pense. Je dois parler à l'avatar mais je m'y suis pris un peu de travers. Et vous c'est pourquoi ?

[Conteur de la Terre]

*L'un d'entre-eux hausse les sourcils.*

-Parler à l'Avatar après t'être introduit dans le camp sans autorisation.

-Soi t'es un espion très con, soit t'es un taré, au choix.

*Quand Otouto pose sa question sur leur présence ici, ils répondent tous les deux la même chose.*

-Tentative de désertion.

-On s'est rendus compte que la guerre était une connerie et qu'on aurait du rester chez nous.

*Otouto ne leur donnera pas tort.*

[BouGaloW]

-Soi t'es un espion très con, soit t'es un taré, au choix.

Sûrement un peu ou beaucoup des deux.

-Tentative de désertion.

-On s'est rendus compte que la guerre était une connerie et qu'on aurait du rester chez nous.

Ils voulaient juste rentrer chez eux. Il le connait se sentiment, il l'a ressenti très fort la veille quand il courrait sans se retourner.

- Et on ne quitte pas comme ça l'armée ? Vous ne pouvez pas juste demander à partir ? Qu'est ce qu'il va vous arriver maintenant ? Vous allez rester là combien de temps ?

[Conteur de la Terre]

*On va distinguer les soldats, ce sera plus simple. Il y en a un brun et un noir de cheveux.

Le noir de cheveux secoue la tête.*

-Ah non hein ? Tu t'es cru où ? Au club de paï-sho du coin ?

-Quand on s'enrôle, c'est pour un moment... Sinon, t'imagines, à la première difficulté ou imprévu, toute l'armée se débande. Pas possible. C'est un aller simple vers la défaite.

-Mais bon... Nous on n'en peut vraiment plus. On veut bien servir le pays, tout ça, mais on n'imaginait pas que ce serait... Ça... La marche forcée, les ordres, l'espionnage, la paranoïa, tuer des concitoyens.

*Le brun croise les bras.*

-On sait bien ce qui nous attendait. Ce sera la Cour martiale pour nous. A voir ce qu'ils vont faire de nous.

-On sait pas combien de temps on va rester ici. Je suppose qu'ils nous font poireauter pour l'exemple.

*Il pointe les soldats qui passent dans l'allée.*

-Ça a son effet.

[BouGaloW]

En écoutant les deux hommes, le visage d’Otouto se ferme. C'est vrai. C’est à l’armée qu’il a affaire. On ne demande pas à un militaire d’avoir une notion de bien ou de mal, on lui demande obéissance, service et discipline. L’abnégation et non la réflexion. Pourtant lui aussi s’est engagé pour une cause qui lui semblait juste lorsqu’il a rejoint la résistance. Lui aussi a suivi des ordres sans les contester, même si cela n’a pas duré. Il n’a pas réfléchi. Il s'est pointé dans un campement militaire avec toute la volonté qu’il lui restait pour raconter son histoire en parfait inconnu qu’il est et avec le bordel qu’il y a partout. Il n’avait aucune chance.

Il laisse aller sa tête en arrière et l’appuie contre la cage. Sa main passe dans sa tignasse et ses doigts se coincent dans quelques nœuds. La fatigue, physique et nerveuse prend peu à peu le dessus. Les évènements de ces derniers jours lui ont appris qu’il n’est vraiment pas prêt pour ce monde. Il reste trop naïf et trop ignorant. Il doit encore apprendre. Se renforcer. Dès que possible il reprendra l’entrainement. Dès que possible il s’endurcira.

Son regard revient vers les deux compagnons. Un instant il se demande si, pour la noble cause qu’il a embrassée plus tôt, lui serait capable d’agir à l’encontre de ses principes.

- Je vous comprends moi les gars. Depuis quelques temps j’enchaine aussi les désillusions... Vos raisons sont belles et justes. J’espère qu’ils vous écouteront.

Il regarde les autres soldats, affairés à l’extérieur de la cage, qui évitent soigneusement de poser les yeux sur eux et reste un moment silencieux. Puis, apercevant au loin le mur d’enceinte de la capitale :

- Vous connaissez la situation actuelle en ville ? On entend des choses depuis ce petit salon ?

[Conteur de la Terre]

*Le brun se gratte la tête.*

-Franchement, c'est plus des rumeurs qu'autre chose. Ce truc est une fortresse, et le Daï-Li ne fait rien filtrer. On suppose que la ville ne crame pas parce qu'on ne voit pas de fumée dans le ciel. En soi, c'est plutôt bon signe.

*Le noir tend son doigt vers Otouto.

-Et toi, pourquoi tu dois parler à l'Avatar en fait ?

[BouGaloW]

- Je…

Il hésite d’abord puis se demande pourquoi.

- Je veux la prévenir. J’étais dans la résistance à l’intérieur de la ville. Il est arrivé quelque chose. Un monstre, un vrai monstre est apparu sous la ville. Il a commencé à tuer tout le mond…

Sa lèvre tremble un peu. Il sert fort ses poings.

- On a couru, juste couru sans se retourner. Je me suis retrouvé seul, couvert d’un sang qui n’est pas le mien. Et j’ai continué de courir jusqu’à sortir du souterrain de ce côté de l’enceinte. Je n’ai même pas pu aider qui que ce soit.

Il regarde les deux hommes. Ses yeux passent d’un regard à l’autre.

- Je ne sais même pas si d’autres s’en sont sortis. Si ça se trouve, cette chose continue de buter tout ce qui bouge depuis. Les habitants de la ville sont en danger et je n'ai pas été capable de retourner dans le souterrain. Je peux au moins prévenir l’avatar.