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Les terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 15:34
par Ermite des vagues
Si les abords de la Capitale sont un endroit à peu près vivable, tant qu'on se s'éloigne pas trop de la périphérie, les Terres Hostiles, elles, réservent un tableau nettement idyllique.

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Cette immensité sauvage et aux nombreux dangers, se situe derrière une chaîne de montagne, frontière naturelle et adoptée par les hommes pour séparer les terres civilisées de ces terres balayées par les éléments. Les tempêtes y sont fréquentes, autant que les animaux sauvages et féroces qui y vivent, loups et ours pour ne citer qu'eux.

Et cela suffit à expliquer la rareté des personnes qui osent s'y aventurer. Pourtant, des rumeurs courent sur les richesses de cette partie du Pôle Nord. Mais les seuls courageux qui ont essayé de les trouver n'ont mis au jour d'un filon de minerai, découvert dans l'une des nombreuses grottes que comptent ce territoire. Et le danger était tel, que la mine a été rapidement fermée et abandonnée.

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Et aujourd'hui, un seul homme est assez fou pour parcourir ses terres, qu'il tente de cartographier : Iorek Anaak, le responsable des expéditions. C'est d'ailleurs lui, qui a redécouvert une ancienne forêt, jadis verdoyante et grouillante de vie, notamment d'esprits, et maintenant, pétrifiée par le froid. Sombre et lugubre, il paraîtrait pourtant que certains esprits ne l'ont pas encore déserté.

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Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:13
par Ermite des vagues
Une silhouette se détacha dans la pénombre naissante. Vêtue de vêtements traditionnels des tribus, elle avait rabattu sur sa tête sa capuche fourrée, dissimulant son visage. Sur le rivage, en contrebas, se trouvait la frêle embarcation qui l'avait amené jusqu'ici. L'endroit était désert, ni habitations ni âmes qui vivent à des kilomètres à la ronde.

Soudain, alors que cet individu levait son regard vers le ciel, une bourrasque de vent assez forte rabaissa sa capuche, révélant le visage d'un homme. Qui avait l'air quelque peu contrarié. Mais aussi fatigué. Un ululement creva le silence de la nuit tombante. Et l'homme tendit son bras. Une chouette blanche s'y posa. Il lui donna alors un morceau de viande séchée, et profita du fait qu'elle le mangeait, pour détacher de sa patte le message qu'elle avait transporté jusqu'à lui.

Il le lut rapidement. Et parut encore plus contrarié. Le demi-échec de sa mission avait plus que déplu à son commanditaire. Qui lui ordonnait de revenir au plus vite à la capitale.

Mais même s'il partait maintenant, il était trop tard pour qu'il termine sa mission. D'autres que lui devraient s'en charger. Rapidement, il prit un morceau de parchemin, et y inscrivit un message codé. Quelques secondes après, le rapace reprenait le chemin des airs, et lui remontait dans son bateau. Il avait encore un long chemin à faire avant de parvenir jusqu'à la capitale du Pôle Nord.

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:14
par Ermite des vagues
[hrp]J'espérais ne pas avoir à double poster, mais faut bien que je fasse avancer l'intrigue x)[/hrp]

Alors que des nuages commençaient à obscurcir le ciel pourtant bleu quelques minutes auparavant, un petit groupe de six individus avançaient dans les terres hostiles. Le froid devenait de plus en plus piquant et quelques flocons épars tombaient. Bientôt, les éléments se déchaîneraient, et le petit groupe pressa le pas. Ils semblaient connaître les terres hostiles comme leur poche, alors même que le paysage autour d'eux n'était qu'une vaste étendue glacée, recouverte d'une neige qui collait à leurs pieds bottés. Pourtant, ils ne laissaient aucune trace derrière eux, l'un des leurs, un maître de l'eau, s'occupait de faire disparaître la moindre marque qu'ils faisaient. Ils étaient tous vêtus d'habits traditionnels des tribus du Nord, sans signe distinctif, et leurs capuches rabattues sur leurs têtes empêchaient de voir leurs visages. L'un d'eux portait un sac de toile dans son dos. Un sac qui bizarrement s'agitait parfois et faisait grommeler son porteur.

Le temps se dégradant, ils augmentèrent la cadence, ignorant la fatigue. Pourtant, ils avaient quitté la capitale du Pôle Nord à l'aube et marchaient déjà depuis plusieurs heures. Le vent sifflait, cinglant et glacial. Les flocons tombaient dru maintenant, et la visibilité diminua. Mais ils ne se perdirent pas, et s'avancèrent plus profondément dans les terres hostiles. Le paysage se fit montagneux, et leur progression plus difficile. Soudain, ils trouvèrent ce qu'ils cherchaient. Une grotte dissimulée derrière neige et glace, qu'ils firent fondre. Et reconstituèrent une fois à l'intérieur. La grotte, située dans la masse montagneuse, n'était pas vide, il y avait là deux-trois caisses remplies de nourritures et diverses autres choses, qui leur permettraient de rester là quelques jours. Un feu fut rapidement allumé, et ces hommes savourèrent enfin un repos amplement mérité. L'homme au sac jeta ce dernier sans la moindre considération dans un coin de la grotte. Si un petit cri effrayé s'en échappa, il ne s'en émut guère.

Les hommes, fourbus de fatigue, prirent un repas rapide, avant de sombrer dans le sommeil. Mais pas pour tous. L'un d'eux, un homme d'une quarantaine d'années au visage sombre et buriné par le temps, prit le premier tour de garde. A l'intérieur de la grotte, personne ne remarqua que ce contenait le sac venait de s'en échapper, en le mordant de ses dents. Le petit animal qui en était sorti, un lémure en fait, était si petit, qu'il parvint à se faufiler dans une crevasse étroite qui donnait sur l'extérieur de la grotte. Mais le lémure était perdu, et si le temps s'était calmé, il grelottait de froid malgré tout. Nul doute qu'il n'allait pas survivre longtemps dans ces conditions.

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:14
par Ermite des vagues
[hrp]Et je triple post, à plusieurs mois d'intervalle, alors que l'action se déroule dans la même journée...ahum, on ne se moque pas ![/hrp]

Soudain, le bruit de sabots sur la neige glacée s'entendirent. Un elk cornu et barbu galopait un peu plus loin. L'animal n'était pas sauvage, sur son dos était monté un cavalier, chaudement vêtu, et dont la tête était coiffé d'un étrange couvre-chef qui faisait étrangement se ressembler le cavalier et sa monture. Ces deux-là semblaient des habitués des lieux, tant ils progressaient sans le moindre problème, évitant chacun des pièges qui pouvaient se trouver sur le chemin, petites crevasses et autres choses de ce genre là.

Pourtant, à bien y regarder de plus près, il semblait évident qu'ils venaient de peu d'échapper à quelques bêtes sauvages, le long poignard en os de l'homme dégoulinant d'un sang frais. D'un ordre sec, l'homme fit se retourner sa monture, et se saisit de son arc.


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Il tira. Et sa flèche toucha mortellement sa cible : l'un de ses grands loups qui pullulaient dans la région.

-Satanés clébards !, maugréa t-il, tout en donnant un coup sec sur le flanc de son elk, pour le faire repartir au galop. Un galop qui dura le temps nécessaire au cavalier, pour qu'il s'assure qu'ils n'étaient plus suivis. Ils prirent alors une petite pause bienvenue, et un repas frugal, tant l'humain que l'animal. Le jour n'en était qu'à sa moitié et longue était le chemin qu'ils avaient encore à parcourir. Mais l'homme ne semblait pas pressé, et plutôt réticent à vrai dire. Son regard fixait d'un air dégoutté un point lointain dans l'horizon. Un air qui devint résigné, lorsqu'il retourna vers sa monture. Mais alors qu'il allait remonter dessus, l'elk s'agita, comme s'il avait senti un danger s'approcher. L'homme se saisit alors aussitôt d'un long poignard en os, et se retourna. Sans rien voir. A part les montagnes environnantes. Restait une impression étrange, celle d'être observé. Seulement, notre homme n'eut pas le temps de cogiter dessus, sa monture ayant choisi de partir au triple galop dans la plaine glacée.

-Brââm !, hurla t-il, avant de se mettre à courir, pour tenter de le rattraper. Ce qu'il fit, quelques plus de trois cents mètres plus loin. L'elk l'attendait sagement, ou presque, puisqu'il frappait la neige de ses sabots. Un comportement quelque peu étrange, qui trouva sa raison quelques secondes après, lorsque l'homme eut dégagé de la neige quelque chose qu'il souleva d'un regard suspect :

-Mais que diable fait un lémure ici ?, fit-il, encore plus étonné quand il s'aperçut que ledit lémure, bien que frigorifié, était encore en vie. Du moins respirait-il faiblement, tout tremblotant qu'il était. Il trembla encore longtemps, même après que l'homme l'eut réchauffé quelque peu, en emmitouflant dans ces quelques fourrures glanées sur certaines de ses proies. Le lémure lui faisant quelque peu pitié, il finit par ouvrir son épais manteau, pour qu'il se réchauffe contre lui.

Puis, il remonta sur Brââm, et ils repartirent, n'atteignant la capitale du Pôle Nord qu'après plusieurs jours passés dans les terres hostiles. Temps durant lequel le lémure se remit un peu d'aplomb, même s'il restait craintif face à cet homme rustre.

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:14
par Romulus
Le froid mordant du blizzard était devenue la présence maternelle de l'imposant colosse, caressant de façon rassurante le visage à la barbe naissante de Romulus à la manière de sa mère. La solitude était son quotidien, le vent étant l'enveloppe rassurante qui venait bercer les souvenirs du paria errant dans les steppes hostiles et enneigées du Pôle Nord. Romulus avait de nouveau perdu la notion du temps, l'épaisse couche de flocons soulevée par l'aquilon obstruant les faibles rayons de lumières des pôles. Il ne savait depuis quand remonte la dernière tribu qui l'avait recueilli, avant de le bannir comme toutes les autres.

Scrounch. Encore une fois. Mais ce n'était pas de la faute au géant. Il avait déjà oublié pourquoi.

Tout comme pourquoi il marchait dans cette direction...

Sans raison, Romulus poussa un cri imitant celui d'un cochon se faisant égorger, fit un un demi tour à 360° vers la gauche de sa droite puis, face à ses arrières, dévala la toundra en galopant à quatre pattes et hurlant à répétition :

- YETI ! JE SUIS UN YETI ! GROUMPH GROUMPH WEE WEEEEEEEE !

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:15
par Ermite des vagues
Et là...Romulus s'étale sur la neige fraîche ! Heureusement, personne à l'horizon pour rire de cette scène. Quoi qu'en scrutant l'horizon, en se relevant couvert de neige, le paria pourra remarquer du mouvement loin devant lui. Mais animal ou humain, à cette distance, impossible de le savoir.

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:15
par Romulus
Dans sa course effrénée, le géant s'entrava les pattes et s'étala de toute sa masse dans le lit blanc du sol, soulevant un gros nuage de neige. La puissance du choc l'avait enfoncé profondément dans la couche enneigée, si bien qu'il lui fallut quelques secondes pour se remettre debout. Doué comme il l'était, il trébucha de nouveau dans le trou qu'il venait de creuser et finit par se trouver à genoux. Ce fut alors là qu'il eut l'illumination.

Une petite éclaircie de quelques seconde plongea Romulus sous un halo de lumière au moment où il la vit. Une ombre difforme se déplaçait au loin, incapable d'en déterminer la nature de celle-ci, ni d'en savoir ses intentions. Mais plutôt que de se rapprocher d'elle comme le souhaiterait le MJ, Romulus va plutôt faire un bonhomme de neige parce que c'est plus rigolo.

De ses deux grosses mains gauches, il prit la plus grosse quantité de neige possible et se mit à la tasser en une boule aussi ronde qu'un cylindre sphérique. Il répéta l'opération une deuxième fois, avec une boule plus petite qu'il déposa comme un barbare sur la boule porteuse. Le bonhomme de neige ne ressemblait déjà plus à grand chose, d'autant plus que le géant n'avait ni caillou ni carotte pour en faire le visage. Frustré, il cogna dans ce qui faisait office de tête à la sculpture éphémère, ce qui la pulvérisa. Enervé parce que son œuvre vient de s'écrouler, il défonça à coups de poings ce qu'il restait du bonhomme de neige.

Il ne restait plus rien. Neige tu étais, neige tu retourneras. Tout ça pour rien. Si bien qu'il se remit à la tâche pour un second bonhomme de neige.

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:15
par Ermite des vagues
Tandis que Romulus s'échine à réaliser le plus bel Olaf* qui soit, la forme aperçue plus tôt se rapproche sensiblement de lui. Assez pour que l'on voit qu'il s'agisse d'un loup plutôt impressionnant. Qui pousse un fameux hurlement, avant de piquer un sprint vers sa proie.

Déjà, croiser un loup dans les terres hostiles, c'est déjà pas la joie...mais là, le hurlement du loup a attiré le reste de la meute. Une dizaine de loups, babines retroussées, file donc vers le pauvre Romulus. Courir ? Rester là ? Mourir ? A lui de décider, mais vite !



*J'assume totalement la référence

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:16
par Romulus
Le deuxième gonze de neige était nettement mieux réussi. Romulus en versa presque une larme mais, à défaut, le serra dans ses bras. Bien sûr, il détruisit son œuvre sur le champ, ce qui l'énerva et frappa furieusement ce qu'il restait de la sculpture éphémère. C'est dans cet état de colère ponctuelle qu'il remarqua la meute de loups foncer droit sur lui tel un chasse-neige dans un skate park. Il avait les nerfs, il fallait taper, il fallait... scrounch !

Serrant ses poings à s'en faire craquer les doigts, il frappa son torse en signe de provocation. Trépignant sur place, il se mit à gueule.

- COME AT ME BRO' !!!

Il allait y avoir du pugilat. Il couru en direction des loups pour un impact à la Braveheart.

Mais quel con...

Re: Le coeur des terres hostiles

MessagePosté: Mer 21 Mai 2014 16:16
par Ermite des vagues
Courir en direction des loups, de la folie pure. Ces animaux là ne sont pas du tout impressionnés par le "courage" de leur proie, ils foncent même dessus beaucoup plus vite. Romulus peut voir la mort arriver sur lui, quelques mètres séparent l'homme des animaux. Celui en tête, babines retroussées, fonce et renverse Romulus. Sa gueule croque sa main, l'air plus menaçant encore.

Soudain, ce loup s'écroule sur lui. Romulus remarque alors la flèche figée dans son corps. Un autre loup et un troisième subissent le même sort. La meute se désorganise. Mais il reste des loups, dont un s'approche très près de toi, attiré par l'odeur du sang.