Le Quartier Résidentiel

[Gwlaglus]

Vive, elle l'était, et elle le démontra bien vite à Amarok. Alors que ce dernier s'élançait vers elle, pour lui porter son attaque, elle recula et se décala sur la droite. Juste assez pour que la lame lestée de son adversaire ne rencontre que le vide. Et tandis qu'il était toujours porté par l'élan de sa course, elle en profita pour abattre sa lame sur son dos. Un coup sec, mais pas trop. Le blesser n'était pas dans ses projets.

-Lorsque tu t'élances de la sorte, gardes à l'esprit que ton adversaire n'est pas une cible immobile. Et qu'à moins d'une feinte, ce genre d'attaque peut facilement se retourner contre toi.

Tout ça, elle le lui dit avec le sourire, mais toujours son épée en main. Eh oui, ce n'était pas encore terminé. Elle lui avait juste laissé reprendre ses esprits. Et bientôt, leurs lames s'entrechoquèrent à nouveau. Lors de ces échanges, elle essaya surtout d'apprendre à Amarok à parer ses attaques. Ce qui pourrait lui sauver la vie plus tard.

Les minutes passaient sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, et la fatigue arrivait avec, accentuée par le poids de leurs lames. Même si Lyanna ne semblait pas pour le moment trop affectée, malgré la sueur sur son front. Elle avait l'habitude après tout. Mais pas son compagnon. Si bien qu'elle l'interpella après une nouvelle série de passes, qu'il para plutôt bien :

-Tu progresses, c'est bien ! Mais si tu veux faire une pause, fais-moi signe !

[Ermite des vagues]

Amarok et Lyanna

Absorbés comme vous l'êtes, remarquerez-vous que quelqu'un semble vous observer ?

[Daisuke]

-49-

Sans bien comprendre ce qu'il se passe, Amarok reçoit un coup sec dans le dos et s'affale de tout son long par terre, glissant encore sur quelques centimètres avant de s'arrêter.
Ce n'est qu'une fois immobile qu'il se rend compte qu'il a fermé les yeux en tombant. Exemple typique de réflexe aussi stupide qu'inné, comme si en s'empêchant de voir le sol il pouvait éviter de se le manger en pleine tronche.
Encore heureux que Lyanna n'ait pas voulu le blesser, il en aurait prit pour son grade. Même si, quelque part, en prendre conscience de manière aussi brutale flanque un sacré coup au moral.

Bon, on ne va pas se laisser abattre pour si peu, il est temps de retourner à l'assaut !

Et l'entrainement reprend, la jeune fille enchainant les coups et lui s'appliquant à les bloquer du mieux qu'il peut.
Après plusieurs passes d'armes, le pêcheur commence à se dire qu'il ne va jamais progresser, même si Lyana semble lui clamer le contraire.
Evidemment, il finit par s'habituer aux mouvements et à manier un peu mieux son épée, mais plus le temps passe et plus il se sent fatigué et a du mal à continuer à bouger, ce qui fait qu'il a juste l'impression de ne rien faire de bien.
Néanmoins, il sourit à son professeur, tant pour les encouragements qu'elle lui procure que pour lui montrer qu'il sait bien qu'il a encore d'énormes progrès à faire.
La tentation d'aller s'asseoir un peu et se désaltérer est grande, mais le jeune homme prend conscience qu'il est venu avant tout pour apprendre à se dépasser.
Quel genre de personne s'arrête dès que les choses deviennent un peu fatiguantes ? En tout cas pas le genre qu'il souhaite devenir !
Le voilà donc à nouveau fermement décidé à donner son maximum, jusqu'à ce qu'il n'en puisse vraiment plus. Il sourit à sa partenaire et relève son épée avant de recommencer à tenter de lui porter quelques coups.
Ce n'est qu'en se relevant après avoir mangé une énième fois la poussière qu'il finit par remarquer qu'on les observe.
Il baisse son arme et fait un signe de tête à Lyanna en direction du curieux qui s'immisce dans leur séance d'entrainement.

[Gwlaglus]

Vraiment, elle était plutôt fière d'Amarok. Même s'il mangeait souvent la poussière, il avait progressé depuis le début de l'entrainement.

Mais après quelques autres passes, il abaissa soudainement son arme. Lyanna l'observa sans rien dire, acquiesçant d'un signe de tête. Il avait remarqué la même chose qu'elle. Depuis plusieurs minutes, on les observait. Lyanna avait d'abord cru qu'il s'agissait de son grand père, voire d'Azaruk. Mais apparemment, il n'en était rien, puisque l'intrus ne s'était toujours pas montré. Bizarre.

Son sabre toujours en main, elle fit signe à Amarok de rester là, et sans bruit, s'approcha de la porte de son domaine. Elle décida alors d'ouvrir la porte. Espérant ainsi découvrir qui avait osé venir les déranger.

[Ermite des vagues]

Amarok et Lyanna

Seulement, il n'y a personne derrière la porte, même pas d'infimes traces de pas dans la neige fraîche. Mais par contre, il semble y avoir quelqu'un dans la maison, en témoigne l'ombre qui passe furtivement derrière une fenêtre. Et si vous décidez d'entrer dans la maison, vous y découvrirez une silhouette encapuchonnée, en train d'observer avec attention un poignard, et pas n'importe lequel.

[Gwlaglus]

Lyanna avait-elle rêvé finalement ? En ouvrant la porte, elle ne vit rien. Même pas la moindre trace de pas sur le manteau de neige. Elle allait se retourner vers Amarok, seulement, elle aperçut alors une ombre chez elle. De quoi la mettre un peu sur les nerfs. Elle désigna alors la maison à Amarok, avant d'en prendre la direction, l'air décidé à botter les fesses de celui ou celle qui avait osé entrer chez elle, son sabre toujours en main d'ailleurs.

Elle ne fut pas longue à parvenir chez elle, et à en ouvrir la porte avec fracas. Là, elle s'en fichait bien d'être discrète. Elle n'avait jamais supporté que quelqu'un rentre chez elle en son absence. A cause sans doute de ce que ce quelqu'un pourrait découvrir à son sujet peut-être ? C'était même certain.

Mais lorsque Lyanna vit cette silhouette encapuchonnée au milieu de son salon, elle blêmit légèrement, en voyant ce que cette personne tenait en main. Son très vieux poignard, léguée par sa grand mère.

-Lâchez-ça tout de suite ! , fit-elle, en se rapprochant de l'intrus, le menaçant de son sabre.

[Daisuke]

-50-

Apparemment Lyanna aussi a remarqué qu'il y a quelque chose de louche. Comme elle semble vouloir gérer cette intrusion à sa façon, Amarok reste sur place, son épée en main, abaissée.
Il ne parvient pas à se détendre pour autant, et reste un peu crispé sur la poignée. Qui cela peut-il bien être pour s'introduire chez Lyanna en pleine journée ?

Sûrement quelqu'un qui ne la connait pas, il faudrait être cinglé pour oser risquer de la mettre en colère.

Amarok sourit en imaginant la scène. Le tempéramment impulsif de la jeune femme doit sûrement être connu de la moitié de la ville.
Seulement l'intrus semble être dans la maison, et Lyanna démarre au quart de tour. Elle ne semble pas du tout apprécier qu'on s'incruste dans son jardin, mais alors pour fouiner directement dans sa maison...
Cette fois le pêcheur la suit, au cas où il s'agirait d'un malentendu. Il faudra bien se dévouer pour l'empêcher de faire quelque chose qu'elle pourrait regretter plus tard.

[Ermite des vagues]

-Je crois plutôt que c'est plutôt à toi de lâcher ton sabre ! Ce serait bien idiot de me blesser...

L'homme se rapprocha de Lyanna, et posa le bout de son index sur sa lame. Une goutte de sang perla :

-...Même par accident.

Il rabaissa alors sa capuche, révélant son visage. Il s'agissait du chef de guerre, qui paraissait satisfait de son effet.

-Quelle drôle façon d'accueillir les gens quand même, fit-il, son regard quittant soudain Lyanna pour s'attarder sur Amarok, Bonjour jeune homme ! Si vous voulez un conseil, gardez vos distances avec elle, on ne sait jamais.

Il avait dit ça d'une manière plutôt malicieuse. Avant de retrouver un calme tout militaire qu'il réserva à Lyanna :

-Ta collection est plutôt intéressante, mais pourquoi garder cette vieillerie ? , fit-il, tout en lui rendant son poignard. Mais pas que cela, puisqu'il lui donna aussi un parchemin scellé.

-Seule une réponse positive sera acceptée, crut-il bon d'ajouter.

[Gwlaglus]

De la colère vive, la jeune femme passa à la stupéfaction la plus totale. Ainsi, l'intrus était en fait le chef de guerre. Et une interrogation passée sous silence occupa son esprit alors qu'elle le fixait, sa lame toujours en main.

Mais qu'est-ce qu'il fiche ici bon sang ?

Mais la colère ne l'avait pas quitté, si bien qu'elle rétorqua à Yorko Kharstak ceci :

-Je vous avais pris pour un voleur. Veuillez m'excuser monsieur.

Le tout avait été dit avec une ironie flagrante, néanmoins le sabre retrouva son fourreau. Et Lyanna le silence, tandis que le chef de guerre s'intéressait à Amarok. Elle leva quand même les yeux au ciel. Comme si elle était dangereuse.

Il parla ensuite de sa collection, et Lyanna sentit son rythme cardiaque aller en augmentant. Elle n'appréciait pas du tout qu'il ait fouillé dans ses affaires, et ait pris son vieux poignard. Pourtant, elle aurait du s'en moquer, ce qu'elle cachait aux yeux de tous n'était en fait rien. Enfin ça, c'était ce qu'elle pensait intimement, alors que sa famille avait un tout autre avis sur la question. Bref, lorsque Yorko lui redonna son poignard, elle le reposa sur la table, comme s'il était insignifiant, et éluda du même coup la question qu'il lui posa. D'autant qu'il lui avait aussi donné un parchemin scellé. Au départ, elle n'eut pas trop envie de l'ouvrir, mais la réplique qu'eut ensuite Kharstak la poussa à le faire.

Et quand elle eut fini de le lire, elle oscillait entre rire, et lui redonner son papier. Et une lueur de défi plana dans son regard bleuté :

-Non !

Elle avait dit ça avec un grand sourire, et même si le contenu du parchemin était un peu top secret, elle l'avait posé sur la table, à côté du poignard,, bien ouvert, de telle sorte que son "élève" pouvait facilement le lire. Si cela lui chantait bien entendu. En tout cas, Lyanna s'interrogeait toujours. Comment le chef de guerre avait-il pu croire qu'elle dirait oui à un tel truc ? D'autant qu'elle n'appréciait pas du tout l'aîné des enfants de leur Chef. Alors jouer le rôle de garde du corps, très peu pour elle.

[Daisuke]

-51-

Amarok passe en mode carpe en découvrant l'identité du visiteur, et encore plus quand ce dernier le salue et lui glisse ce qui ressemble à une plaisanterie envers Lyanna.

Euh...oui monsieur.

Une chance qu'il ne demande pas au pêcheur de répéter ce qu'il vient de dire, parce que le jeune homme serait bien en peine de le faire.
C'est qu'il est légèrement resté bloqué sur le salut peu conventionnel de la part de ce personnage important.
Alors qu'il tend une missive à Lyanna, Amarok voit s'allumer dans le regarde de la jeune fille cette lueur qu'il a déjà pu constater à plusieurs occasions.
Celle qui veut dire : je m'apprête à tester jusqu'où je peux aller pour te faire monter sur tes grands chevaux, rien que pour le plaisir.
D'ailleurs il n'est pas déçu, car elle renvoie au chef de guerre l'exact opposé de la réponse que ce dernier attendait.
Amarok se retient de pouffer de rire, ce ne serait pas très approprié vu la situation.
Il a une assez bonne idée du caractère de la jeune femme pour savoir que venir lui parler sur ce ton après s'être introduit chez elle ne risque pas de mener à la happy end désirée. Même, ou peut-être surtout,quand on est chef de guerre.
Comme elle défie du regard ce dernier en reposant la lettre sur la table, le pêcheur ne peut s'empêcher de jeter un oeil dans sa direction, pour espérer savoir de quoi il retourne.
Comme dirait sa mère : il n'est suis pas curieux, mais il aime bien savoir. Chose qu'il voit plus comme un atout qu'un défaut d'ailleurs, surtout avec ses projets de voyage autour du monde.