Les Îles

[Morthan]

- Selon les dires de mon père : "pour être capable de bien commander il faut savoir se battre mais savoir se battre c'est avant tout être instruit". Je t'épargne le reste de la citation qui explique pourquoi il préfère enseigner lui même plutôt qu'envoyer des jeunes se former dans une école militaire et aussi pourquoi ma soeur doit le suivre plus ou moins partout, mais je m'égare... Tout ça pour dire qu'il serait surement de ceux qui soutiendrais ce prince...

Puis sous l'étonnement de Geko, les paroles de Morthan se font de moins en moins appuyées et finissent par se perdre dans les pensées du jeunes hommes qui semblait très songeur en voyant le prince qui regardait les alentours de son bateau.

Le lémure qui jouait avec les mèches blanches de son maître en tira involontairement plusieurs ce qui sortie Morthan de sa rêverie.

- Enfin ce que j'en dis moi, c'est que j'en dis rien. Finit-il.

Comme il voyait l’incompréhension sur le visage de son camarade, il enchaîna avant que ce dernier n'aie le temps d'ouvrir la bouche :

- Je suis pas très fort sur les sujets de société et politiques à vrai dire et comme tu le vois j'ai tendances à beaucoup parler pour ne rien dire.

Puis, prenant Narron dans les bras pour éviter qu'il ne lui tire encore les cheveux, le jeune maître de l'eau fixa le col de son interlocuteur d'un air vague, visiblement toujours dans ces pensées...

[Ermite des vagues]

Tes paroles laissent d'abord la sentinelle sans voix. Non qu'il soit surpris, mais il ne semble pas aprécier ce que tu viens de lui dire. Il laisse son regard divaguer vers le bateau à quai, où le chargement des caisses se poursuit. Il te montre alors du doigt le prince, Eiki Hakan.

-L'instruction est importante oui, mais ne crois-tu pas que le prince aurait du mettre pied à terre, au moins pour saluer la population ?

Il dit cela sur le ton de la réflexion, et te sourit, mais tu vois bien dans son regard qu'il juge durement le jeune prince.

Le vent se fait plus cinglant, et gonfle les voiles du navire, dont l'ancre n'a pas encore été relevé. Quelques personnes montent à son bord, profitant sûrement du passage du bateau pour rejoindre la grande cité du Pôle Nord.

-Je dois te laisser Morthan, il faut que je retourne à mon poste.

Il caresse une dernière fois ton lémure, et te laisse seul sur le port.

[Morthan]

- Oui, je comprend. Nous nous recroiseront surement... Dit Morthan à la sentinelle qui maintenant lui tournait le dos et s’éloignait au fur et à mesure qu'il prononçait ces paroles.

- ... Le village n'est pas si grand après tout... Finit-il, alors que son regards se perdait sur le navire.

Puis le jeune homme resta fixe, à penser. Il repensait au fait que son anniversaire approchait et qu'il devrait prendre un poste au sein du village. Son père en étant un membre important il lui serait confié à lui, comme à sa soeur, un post d'un rang avec un minimum d'importance. Il y avait même de grande chance pour qu'il deviennent conseillé du chef étant un des rares maîtres de l'eau qui ne soit pas d'un âge bien avancé ou au contraire pas assez avancé qui n'ai pas quitté l'île pour rejoindre la Cité.Mais il se voyait pas assumer ces responsabilités, pas encore tout du moins.
Tout en observant les personnes qui chargeaient le navire princier il pensa lui aussi à partir. Il regretta un court instant de ne pas avoir son paquetage habituel avec lui...

Narron cola sa face sur celle du garçon, qui en l'écartant se dit à lui même : De toute façon je ne pourrais pas partir sans au moins en avertir Layela... Père resterait surement de marbre mais par contre Mère serait terrifié à l'idée qu'il m'arrive quelque chose... Mais elle, étant ma jumelle elle doit bien ressentir tout comme moi une envie de s'évader un peu, ne serais-ce que pour voyager...

- Et bien alors mon garçon, on dors éveillé ?!

L'étrangeté de cette phrase qui lui été adressé le tira de sa rêverie et il regarda l'homme qui l’interpellait.
Il reconnut le vieux marchand de poisson qui dans son enfance lui avait appris à pêcher.

- Ah, salut Zenku, comment va aujourd'hui ?
- Bien, bien. Dit moi mon garçon : as-tu des choses à vendre en ce moment ?
- Euh... Non, pourquoi cette question ?
- Parce que nous partons au Sud dans l'après-midi voyons, quelle question ! Et je vois à ta tête qu'une balade à l'extérieur ne te ferait pas de mal !
- Mais habituellement vous partez le matin, pourquoi ce...
- Visite princière bien sur ! Je ne vais pas partir alors qu'il y a du noble qui vient ! C'est pourtant évident ! Bon alors mon garçon, je te compte parmi l'équipage ?
- Euh je ne sais pas... Je... J'ai à faire aujourd'hui...
- Oh ? Très bien. Et bien tu sais où me trouver si tu changes d'avis !

Sur ces mots, le vieux marchand parti en chantant une chanson aux paroles plus qu'étranges.

- Bien qu'il soit un peu dérangé, je n'arrive jamais à le tromper quand je mens... Dit Morthan à son lémure qui le regardait avec attention.

Puis il s'accorda encore quelque minutes à rêvasser en longeant le port, il n'était pas pressé de rentrer chez lui...

[Ermite des vagues]

Et alors que tu poursuis ta rêverie sur le port, tu vois le navire repartir. Finalement, il n'avait passé que peu de temps sur l'Île. Peut-être le Prince était-il pressé de retourner enfin chez lui, après tous ces mois passés à voyager ?

Quoiqu'il en soit, le port se vide peu à peu de son animation.

[Morthan]

- Tout comme le prince je ferais bien de partir moi aussi. Se dit Morthan.

Puis le garçon pris la direction du centre du village. Il passa devant la salle d'entrainement où il y vit sa soeur qui quand elle l’aperçu lui fit des grand signes de la mains, ce qui lui valu un léger coup de bâton sur la tête de la part de leurs père, dans le but de lui faire reprendre sa concentration.
Morthan passa alors son chemin. Il retourna chez lui pour manger en compagnie de sa mère. Cette dernière vit son air pensif et lui demanda :

- Tu te questionne sur ton futur n'es-ce pas Morthan ?
- On peut dire ça oui...
- Tu as peur de ne pas être à la hauteur du poste qui te seras offert ?

Le jeune homme releva la tête surpris de la perspicacité de sa mère.

- Votre anniversaire est dans peu de temps à toi et ta soeur et elle c'est posé la même question pas plus tard qu'hier. Ajouta Melianne avec un sourire, comme pour répondre à une question silencieuse de son fils.
- Quoi que tu doivent faire mon fils, je sais que tu y arriveras, même si il te faut du temps pour cela. Finit-elle pour le rassurer.

Après cette phrase Morthan ne su que lui dire à part un simple "Merci" puis la fin du repas venu il parti dans sa chambre. Il y prépara un grand dans lequel il mit quelques provisions, une veste ainsi que de la corde. Il y accrocha sa plus grande gourde remplit au préalable.
Une fois son paquetage prêt, il le déposa dans le coin de la pièce à côté du bâton que lui avait offert un Maître de l'Air il y a plusieurs années de cela. A la vu de cette objet il se mit à réfléchir. Puis il prononça tout haut, comme pour conclure sa pensé : Non, je ne vais pas aller déranger les moines, ils ont plus importants à faire que de se laisser distraire par un gamin comme moi qui ne peut même pas maîtriser leurs éléments.

Il frotta la tête de Narron qui le regardait étendu sur son lit et lui dit :

- Ne t'inquiete pas va. Tu as encore bien le temps de faire une bonne sieste, je ne vais pas partir maintenant. Et encore moins sans toi !

Puis il quitta sa maison en direction du lieux d'habitation du vieux maître de l'eau de son village dans l'espoir qu'il serait disponible pour lui enseigner quelque chose de nouveau qui pourrait lui servir dans un avenir proche.
Arriver devant la grande maison, il se plaça devant la porte et s'annonça au maître d'une voix forte et attendit que se dernier l'autorise à entrer.

[Ermite des vagues]

Tu frappes, mais si personne ne te répond, la porte s'ouvre d'elle même. La demeure du vieux maître semble bien silencieuse.

[Morthan]

- Maître ? Appela Morthan qui se refusait d'appeler son professeur par son nom, malgré qu'ils se connaissaient depuis un certains temps.

Le jeune homme attendit une réponse... Aucune ne se fit entendre.

- Maître ? Essaya-t-il à nouveau. Je me permet d'entrer.

Dans la pièce tout semblait en ordre, rien ne manquait du moins et bien que les vols soient rares dans ce village, et qu'il y ai peut de chance que son maître en soit la victime, Morthan en fut soulagé.

Le jeune homme attendit encore quelques minutes dans la pièce principale, où il demanda encore une fois si quelqu'un était ici.

Finalement, il se décida à entrer dans les quartiers personnels du vieil homme. Il le vit allongé sur son lit, il ne bougeait pas mais n'affichait pas un visage serein.
Bien que le maître de l'eau était encore bien en forme pour son âge, Morthan craint un instant pour sa vit et alla violemment secouer son maître comme s'il n'était qu'un vulgaire sac tout en criant des "Maître ! Maître !" jusqu’à ce que ce dernier réagisse.

[Ermite des vagues]

Tu as beau le secouer et l'appeler, le vieux maître ne réagit pas. Si tu le touches, tu peux sentir son corps froid sous tes doigts. Mais plus inquiétant, tu peux voir que certains objets dans la chambre sont à terre, ou pas du tout à leur place.

[Morthan]

- Non ?! C'est imp... Impossible...

Morthan j'arrivait plus à former ses phrases alors que les larmes du jeune homme trop émotif lui montèrent aux yeux.
Il essaya d’utiliser sa maîtrise de l'eau pour le soigner mais rien ne changea dans l'état du vieux maître.
Après quelques minutes où le garçon laissa libre court à sa panique en essayant ce qu'il pouvait pour le soigner, il finit par reprendre partiellement ses esprits et décida d'aller chercher quelqu'un. Alors qu'il se tournait vers la porte il remarqua les objets entasser non loin de la porte.

Il pensa d'abord à une chute et alors qu'il s'en allait il se retourna vers son professeur.

- Mais si il a chuté... Il n'aurait pas pu se retrouver complètement sur son lit comme il l'est actuellement...

Sur cette pensé il se pressa à l'extérieur, il demanda à la première personne qu'il croisa d'aller chercher un guérisseur ou n'importe qu'elle personne pouvant aider son maître puis à deux autres non loin d'aller chercher n'importe qui qui serait apte à analyser un terrain, sentinelle ou non. Il leurs dit d'un voix autoritaire de ne pas poser de question et de se dépêcher.

Il se laissa tomber contre le mur, prêt de la porte d'entré et attendit les gens qu'il avait envoyé cherchait en fixant le sol devant lui, essayant de réfléchir mais surtout de maîtriser ses émotions.

[Ermite des vagues]

Tu vois alors arriver presque au pas de course la guérisseuse de ton village, Tiakina, accompagnée de quelques badauds qui l'ont suivit, par curiosité.

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-Morthan ! Je suis là, expliques-moi tout.

La voix de la guérisseuse est douce et rassurante. Mais elle n'attend pas tes explications, poussée par l'urgence de la situation, et entre dans la maison du vieux maître. Elle se dirige vers le lit, et si elle pose ses mains sur le vieil homme, ce n'est pas pour le soigner.

-Je ne peux rien faire. Il est mort...

Un éclat de tristesse luit dans le regard de la guérisseuse. Elle semble soudain remarquer le désordre. Chose inhabituelle dans la demeure de quelqu'un de méticuleux et organisé. Et soulève alors la lourde couverture en peau recouvrant l'homme. Le visage de la fille de l'eau perd alors toutes couleurs :

-On l'a tué !

Du sang macule le torse du vieillard. Et son vêtement est troué à plusieurs endroits.