Le Temple de l'Avatar

[Guru givré]

LE TEMPLE DE L'AVATAR

Un peu perdu dans les Montagnes de l'Est, près de la Falaise, le Temple de l'Avatar se niche dans les sommets gelés, courtisant les nuages qui le drapent d'une robe immaculée. Ah la poésie...

Bien qu'il soit essentiellement dédié à l'Avatar, on y rend également hommage à Tui et La, les esprits tutélaires des Tribus de l'Eau dont ils tirent leur force et leurs ressources.
Peu viennent troubler la quiétude de ces hauts lieux. Y vivent les deux prêtres chargés de veiller à l'entretien du sanctuaire ainsi que de dédier aux esprits les offrandes que les visiteurs amènent.
Ceux qui viennent en ces lieux sont bien souvent à la recherche de quelque chose qu'ils ne trouvent pas à l'extérieur de cet endroit pratiquement coupé du monde. La méditation, l'introspection, vous pourrez vous exercer à tout cela. En effet, les dépendances du temple compte des chambres supplémentaires pour ceux qui souhaiteraient y séjourner. Il y règne une atmosphère... spirituelle particulière.

Il est de coutume que chaque nouveau chef du Pôle Sud, ou de tribu, vienne en ces lieux pour méditer sur ses nouvelles responsabilités avant d'être pleinement investis de ses nouveaux pouvoirs.

Lo Tan et Lo Min, les deux prêtres du temple

[Guru givré]

Lo Tan sortit soudainement de la transe de sa paisible méditation. Il en ignorait la cause, comme lorsqu'on se réveille en pleine nuit sans raison apparente. Le bruit de la course de son frère, Lo Min, précéda son entrée dans la cour intérieure où d'éphémères flocons de neige tombaient du ciel avec la grâce de la danseuse Lo Shen. L'effort lui avait fait monter le rouge aux joues tandis que sa coiffe penchait du côté où elle avait tombé.
De sa vie, Lo Tan avait rarement vu son frère courir. Ce qui l'inquiéta grandement.

-Qu'y a-t-il ?
-Là, là... là-bas.... à l'hor... zon... une... !

Il avait le souffle court et gesticulait dans tous les sens pour tenter d'être plus clair. Lo Tan l'invita d'abord à se calmer puis à reprendre son souffle.

-Maintenant, reprenons. Qu'as-tu vu qui te trouble autant ?
-A l'instant même, j'ai vu une colonne de lumière aveuglante surgir vers le ciel ! Là-bas, bien au-delà des temples !
-Tu es certain de ce que tu dis !
-Que les Esprits me noient dans le cas contraire !

Lo Tan prit un air grave.

-Il faut prévenir la Citadelle.

Le prêtre, accompagné de son frère encore bouleversé, alla écrire sur-le-champ un message pour le Chef du Pôle Sud. Il ne se préoccupa pas de prévenir qui que ce soit d'autres. Si Lo Min avait pu voir la colonne de lumière par-delà les temples... alors même le Pôle Nord avait dû le voir.

La lecture dans les archives d'un semblable évènement lui revint en mémoire. Il en frissonna.

[Iburi]

*Après avoir longuement marché dans la toundra et s'être émerveillé une nouvelle fois des merveilles qu'offrait la Toundra en guise de spectacle, Iburi arrive au Temple où il réside de temps à autre, quand il rentre. Forcément, quand il rentre pas, il est pas là.

Bref, il est là, il est devant les portes. Il pousse la porte, ça grince.*

Mes oreilles ...

*La quiétude de la Toundra lui manquait déjà, mais il ne pouvait décemment rester tout le temps dans la Toundra. Ces lieux étaient tout de même important pour lui.*

-Hé hooooooooo ! DU BATEAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ! JE SUIS DE RETOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR !

*Qui serait là pour l'accueillir ? Ah moins que tout le monde ne soit occupé par le rayon de lumière qu'Iburi n'a toujours pas remarqué et qui pointe derrière lui dans l'embrasure de la porte grande ouverte.*

-Où est-ce qu'ils sont ? Il se passe un truc de grave ?

J'espère que la tante est pas clamsé, sinon je vais être de corvée de voir pleins de gens ...

[Guru givré]

IBURI

Personne. Pas un bruit. Pas un pet.

Tu cherches Lo Machin et Lo Truc qui sont plus ou moins les concierges et le type avec qui tu t'entends relativement bien. Et justement, au détour d'un couloir, tu l'aperçois sur le balcon assis en tailleur, comme à son habitude. Tu te demandes vaguement si tu l'as jamais vu debout ou même dans une autre position. Mais tu t'en branles.

Gondhôl, car c'est ainsi qu'il se fait appeler ou qu'on l'appelle -c'est pas bien clair, les mains sur les genoux, il baragouine dans sa barbe bien fournie :

-Ooooooooooh ! La belle lumière ! Je me demande pourquoi y en a pas plus souvent des comme ça ! Ça m'a permis d'y voir plus clair l'espace de quelques instants. Mais maintenant.... je ne vois plus rien. Aïe mes yeux !

[Iburi]

*Iburi, les mains dans le short, car oui, il n'a pas de poches, s'avance donc vers le vieillard.
Ce dernier, fidèle à lui même était complètement givré dans sa caboche. Beaucoup le dépréciaient pour ça, estimant que ses baragouinages étaient plus les inepties d'un fou qu'autre chose, mais Iburi, il trouvait ça aussi classe que la glace. Car les paroles des fou sont empreints de plus de sagesse. Enfin pas tous les fou, mais certains fou oui ...*

-Salut vieille carne ! Tu vas bien ?!

*En guise de salut amicale, le vieillard semi-nudiste se prit une grande claque dans le dos de la part du jeune gringalet, semi-nudiste aussi. D'ailleurs, c'était lui ou ses tétons commençaient à virer dans le bleu ? Boarf ! Au moins ce serait assorti avec ses cheveux !*

-Dis-moi, quand t'auras fini d'halluciner en t'imaginant voir des lumières dans le ciel, tu pourras m'aider ? J'ai la dalle et j'ai envie d'une pomme.

*Le vieillard semblait dans la lune ... A thème dans les Tribus de l'eau n'est ce pas ? *

-Hé ho ?! Tu m'entends ?!

*Iburi secouait le papi en lui hurlant dans les oreilles.*

-JE VEUX UNE POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOMME !

[Guru givré]

IBURI

Gondhôl se réappropriait peu à peu l'usage de ses yeux lorsqu'il fut violemment attrapé puis secoué comme un prunier. Il reconnut une voix familière. Lorsque sa vision revint -enfin- à la normale, mais après tout qu'est-ce qui était normal ? Si cela se trouvait, ce qu'il voyait n'était qu'une illusion mais bon sang que l'illusion qui le secouait lui semblait vraie !

-Ooooh ! Mais c'est toi, Iburi ! Toujours à communier avec la glace ?

Il s'affranchit de sa poigne, se mit debout et ébouriffa les cheveux bleus de son jeune.... euh, ami.

-Tu rentres pile pour le dîner ! Au menu ce soir, viande de phoque séchée, poire et jus de banane-oignon, bien sûr ! Je sais que tu en raffoles ! Presque autant que moi ! Ou alors c'est cette jeune fille appétissante qui est belle à damner un saint, peut-être ? Hm, je ne sais plus !

Oui, il vient de te foutre un vent monumental !

-D'ailleurs, ça me rappelle qu'hier, je t'avais parlé de la question sur laquelle je méditais : pourquoi dit-on "banane-oignon" et pas "oignon-banane" ? Parce que tu vois, comment peut-on savoir ce qui vient en premier, la banane ou l'oignon ? L'oignon ou la banane ? Je dois avouer que je n'ai pas dormi depuis.... hm, le moment où tu m'as dit que tu partais en escapade, il me semble. Je ne sais plus quand.

Mais bref, tout ça pour dire que je pense que cela vient -à mon humble avis- d'un ordre alphabétique. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein, Iburi ?

D'une main distraite, il farfouille dans un petit panier et te tend négligemment une... pomme. S'il te fallait une autre preuve que le vieux héberge quelques araignées dans son plafond...

[Iburi]

*Le vieil homme semble se réveiller, Iburi a toujours su y faire avec les vieux grabataires ! C'est comme la glace ! Il faut parfois y aller avec un peu de violence.*

-Ouais, toujours... Et toi ? Toujours à délirer ? Sinon je veux ma pomme.

*Croisant les bras, boudant presque, le jeune Ermite des glaces perdrait presque patience. Ça faisait un petit temps qu'il avait faim tout de même ; et autant il s'était habitué aux délires du vieux fou, autant l'envie d'une pomme le taraudait depuis qu'il avait prit la direction du Temple de l'avatar. L'homme lui parle alors du diner.*

Mais j'en ai rien à foutre... Je veux ma pomme moi...

-Belle à damner un sein ? C'est pas un peu antinomique pour une femme ça ?

*Iburi se gratte la joue, il vient de poser le doigt... Oui certes, sur sa joue, mais sur un problème épineux. D'où venait cette formulation totalement stupide ? Les saints n'existaient que dans le monde réel, hors là, nous sommes dans un monde différent. Donc les saints, qui sont d'origines chrétiennes, bah ça existe pas ! Du coup, c'est "belle à en damner un sein" ce qui est tout de même, un peu con. Plongé dans ses réflexions, le jeune Iburi ne réalise pas que Gondhôl en face de lui est plongé dans le même type de réflexion. Ce qui fait penser à Iburi qu'il n'avait jamais eu l'occasion de connaitre les charmes d'une femme nue, ça ressemble à quoi le sein d'une femme ? Iburi avait bien vu au travers des vêtements qu'il y avait un léger renfoncement au niveau de la poitrine, mais au final il n'avait jamais pu voir ce qu'il y avait derrière... Et surtout, il ne comprenait pas l'intérêt qu'avait les mâles pour ça ... La glace, c'était tellement mieux !

Alors que Gondhôl terminait sa tirade, Iburi, avec un air distrait se contente de saisir la pomme, croquer dedans et de lacher.*

-Ouais et Vautour-Guêpe, c'est pas par ordre alphabétique.

*Il croque à nouveau, Oui Iburi était pas mal dans son genre... Après tout, il était un disciple spirituel du vieux Gondhôl.*

[Guru givré]

IBURI

Gondhôl leva un index près de son visage en disant quelque chose à propos de la dernière assertion mais les deux prêtres du temple débarquèrent en couvrant ses paroles.

-Maître ! Maître !
-Vous aussi vous avez vu le pilier de lumière ?
-Un pilier en pierre ? Mais mon enfant, il y a en de partout ici même ! Quelle drôle de question !
-Non, Maître ! Nous parlons de la lumière aveuglante qui vient de surgir vers le ciel ! Vous l'avez très certainement vu, n'est-ce pas ? Au fait, bon retour Iburi !
-Oui, bon retour ! Nous ne savions pas quand est-ce que tu allais revenir. Comme d'habitude, en vérité.
-Une lumière aveuglante ? Oui, j'ai bien été aveugle pendant quelques instants mais rien de bien méchant. Je sais que pendant les éclipses, il faut porter des lunettes spéciales mais bon... il ne me semble pas que c'en était une.
-Mais Maître ! Vous ne semblez pas saisir la gravité de la situation !
-Et en quoi, je te prie, petit garnement ?
-Mais enfin, vous savez bien que l'Île Blanche a disparu en générant un semblable phénomène !
-Et ?
-Comment ça "et ?", Maître ?
-Tu as l'air d'en savoir bien plus que moi sur la chose et d'attendre que j'agisse en conséquence. Je te demande donc ce que tu attends de moi précisément.
-Lo Min ne voulait pas vous manquer de respect, Maître Gondhôl.

Gondhôl leva une main vers Lo Tan sans même lui jeter un regard.

-Il est important que les enfants prennent la parole, il l'est d'autant plus qu'ils la prennent quand il le faut et à bon escient. Lo Min, je te trouve bien silencieux, tout à coup.

De fait, Lo Min rougit à faire pâlir d'envie une tomate. Il s'inclina et marmonna quelques excuses à l'attention du Guru.

-Je vous prie de m'excuser, Maître. Je ne voulais pas vous offenser.
-Je te crois, mon garçon. Nan mais franchement, qu'est-ce que je vous vouliez que je fasse ? Que je me lève et cours partout en cédant à la panique ? Il n'y a rien à faire. Ce n'est que de la lumière que nous avons vu, ni plus ni moins. Elle n'est qu'un message, ce n'est pas l'information primordiale.
-Et quelle est cette information, Maître ?
-Que nous allons certainement v...

On entendit alors un monstrueux gargouillis qui résonna dans toute la montagne.

-Je crois bien que j'ai faim. Et je suis à court de jus de banane-oignon. Ca te dit de manger un bout, Iburi ? Tu me feras pas de tes méditations ? Vautour-guêpe, tu dis ? Je suis persuadé qu'on dit Guêpe-vautour pourtant... blablablabla

Ouais, complètement frappadingue le vioc.

[Iburi]

*Ça crie dans le couloir, Iburi se tourne et voit les deux prêtres du temple qui courent dans leur direction. Iburi, sa pomme dans la bouche se décale et se plaque contre le mur, il se laisse glisser sur le sol jusqu'à être assis. Complètement désintéressé de ce qu'il se raconte, l'Ermite des glaces se contente de manger sa pomme.*

Mmh, elle est bien bonne ma pomme !

*Il répondit brièvement avec un grognement aux salutations des deux prêtres et rapporta son attention sur la discussion. Les prêtres semblaient paniqués là où Gondhol... Était fidèle à lui-même.*

-Je ne comprends pas ... La dernière fois que vous avez vu cette lumière, l'ile blanche disparaissait non ?

*Le regard des prêtres montraient bien qu'ils ne comprenaient pas où le jeune garçon voulait en venir.*

-Hé bien il n'y a rien à craindre, puisque l'ile a DÉJÀ disparue. Elle va pas couler une seconde fois, ce serait sacrément dommage.

*Iburi remet sa pomme dans la bouche alors que Gondhôl lui propose d'aller ripailler.*

-chéifafom !

*S'exclame alors Iburi, toujours la pomme dans la bouche, il la retire.*

-Ma méditation, c'est qu'il y en a qui ont le don de paniquer pour rien. Je vois vraiment pas ce qui pourrait nous arriver de grave !

Ouais je vais essayer de le rediriger là dessus, parce que je suis pas d'humeur à parler étymologie toute la soirée.

[Guru givré]

IBURI

Gondhôl était un guru. Vous me demanderez ce qu'est un guru, eh bien, je vous dirais d'aller faire des recherches sur Google. Hein ? Feignasses !
Le guru se servait justement de la viande de phoque séchée qu'il mâchouillait avec application. Cela devait faire au moins une bonne demi-heure qu'il mastiquait avec délectation.

Il avala longuement.

-Je disais donc, qu'en fin de compte, ce doit être par ordre décroissant de taille. Le vautour est plus gros que la guêpe, il en va de même pour la banane-oignon. Le mystère est résolu !

Il s'empara d'un nouveau morceau de viande et le mastiqua looooooooooonguement, vous l'aurez compris.