Le Centre-ville

[Sally]

-NON, SALLY, REVIENS ! POUR L'AMOUR DES ESPRITS !

Je serre les dents, puis m'arrête.

Raaah mais sans dèc, juste 20 minutes ! J'vais quand même pas rester cloitrer toutes les nuits sous prétexte que c'est moins safe !

Bon, qu'est-ce que je fais ? J'suis arrêté en pleine rue, assez loin de ma tante vu que j'ai eu le temps de bifurquer. Je commence à peser le pour et le contre.

Dans un sens, elle m'accueille chez elle et m'aide et s'inquiète réellement pour moi... Dans un autre, j'ai envie de profiter de ma liberté... dans un troisième temps, j'ai largement le temps de profiter de ma liberté, sachant que ce n'est que ma première nuit ici... Bon...

Je retourne sur mes pas l'air penaude, mais tout de même un sourire conciliant sur les lèvres. Arrivée près de ma grande-tante, je me gratte nerveusement la nuque.

- Désolée, je ne pensais pas t'inquiéter autant. Je suppose que je peux remettre mes explorations à un autre soir.

[Le Tribun]

SALLY

*Aleda tente de se calmer en prenant les mains de sa petite-nièce.*

-S'il te plaît, Sally, ce n'est pas contre toi, mais, franchement, cette ville n'est pas sûre la nuit. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Si tu veux te balader la nuit, on peut faire ça un autre soir, et dans un autre quartier. Je ne veux pas t'enfermer ou quoi que ce soit d'autre. Je veux juste que tu restes avec moi saine et sauve.

*Elle serre Sally dans ses bras.*

-Je refuse qu'il arrive encore quelque chose à quelqu'un de ma famille.

[Sally]

Je souris tendrement en écoutant ma grande-tante, malgré l'envie sérieuse qui me démange de courir explorer la ville de nuit.

Un autre soir, Sally. Un autre soir.

Je me laisse faire et serre Aleda dans mes bras, émue par sa chaleur et son inquiétude à mon égard. J'en ai tellement pas l'habitude que mes yeux s'humidifient.

- Je suis désolée, je voulais pas t'inquiéter.

Je m'apprête à ajouter que je ferais le tour de la ville de nuit sous peu car l'envie m'en est trop pressante, mais elle prend la parole avant.

-Je refuse qu'il arrive encore quelque chose à quelqu'un de ma famille.

D'un coup, mes sourcils se froncent, je me retire doucement et les mains toujours sur les épaules de ma tante, demande :

- Hein ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

[Le Tribun]

SALLY

*Les yeux encore humides, Aleda observe Sally, sidérée.*

-Mais... Et ta mère ?

[Sally]

J'ouvre grand les yeux et amorce un léger mouvement de recul.

- Ah !

Est-ce que c'est con d'avoir oublié ou presque banalisé cela, tout simplement parce que je ne suis pas dans mon décor habituel ?

- Oui, je, euh... oui.

J'affaisse les épaules et me met lentement en route vers l'appartement, penaude.

Je pense pas trop souvent à ça. Enfin, je pense souvent à ma mère, comment elle était, ce qu'elle faisait, j'imagine des choses. Mais sa mort, rarement.

Je finis par me retourner vers ma grande tante et prendre un air moins triste, et plus résolu. Je me racle la gorge et demande :

- Elle était comment ? Je n'ai eu que la version de mon père, et elle était assez pauvre. Donc autant te dire que mon imagination a comblé les trous. Mais je crois que je ne veux plus trop l'idéaliser. Alors, elle était comment, Tala ?

[Le Tribun]

SALLY

*Aleda prend un air à la fois triste et heureux, mélange étrange de sentiments contradictoires.*

-Et si nous en parlions demain, Sally ? J'ai beaucoup de choses à te dire à ce sujet, et il se fait tard.

*Et puis aussi on a la pauvre cousine Maalik qui dort depuis trois semaines.*

[Sally]

Je souris d'un air joyeux, lève les bras en l'air et dit :

- Okay !

Et je rentre dans l'immeuble puis l'appart' à la suite de ma grande-tante, et si elle n'a rien d'autres à ajouter, vais me coucher.

[Le Tribun]

SALLY / MAALIK

*Les deux jeunes femmes vont se coucher.

Le lendemain matin, Maalik est tirée de son lit à l'aube par son réveil.

Sally, elle, est tirée de son lit par l'odeur de pâtisseries chaudes qui se glisse sous sa porte.*

[Maalik]

La jeune femme se réveille au doux son du réveil comme si elle venait de dormir deux mois non-stop.
Après avoir passé comme à son accoutumée un certain temps à choisir sa tenue, elle avale rapidement un morceau de pain et jus de fruit pour tenir la matinée et se met en route vers son lieu de travail.

[Sally]

J'ouvre les yeux instantanément.

Quelle est cette douce odeur qui parvient à mes narines ?

Je saute du lit, m'étire en souriant, soupire de soulagement et observe le paysage. Je me sens reposée, confortable, au bon endroit, et ça fait bizarre de ressentir ça après toutes ces années.

Je m'habille, le sourire aux lèvres, et sort de la chambre pour rallier la cuisine (ou salle à manger, ou salon, tout dépend d'où se trouve ma grande-tante), fredonnant sur le chemin. Arrivée à destination, je croise les bras et appuie mon épaule contre l'encadrement de la porte (ou de l'ouverture s'il n'y a pas de porte, ou du mur, ou de la paroi, ou du frigidaire, vous avez compris).

- Yo ! Bien dormi ? Ca sent super bon, c'est dingue !

Je m'approche de l'origine de l'odeur en salivant, puis relève la tête vers Aleda.

- C'est quoi le programme de la journée ?

J'crois qu'on est censé passé au bureau de j'sais pas quoi pour faire mes papiers et ma demande de travail, puis à l'usine, et à l'arène, enfin un truc du genre. Mais j'm'en souviens plus trop, à vrai dire. Lol.