Le Port

[Le Tribun]

*Amarok se gratte le menton et répond.*

-J'en sais rien, 'Renia. On a pas masse d'argent non plus. On n'a pas de permis de travail. On est des touristes ici. Et de toute façon, on est obligés de passer par la Capitale de la Nation du Feu pour y entrer, sinon, c'est une entrée illégale, et si on se fait choper, on se fera expulser comme des Mexicains. Limite, je que moi, je pense bien de faire, c'est de rester un peu ici en attendant que la situation à la Capitale se tasse un peu. On est à Republic City, putain ! On peut quand même se faire un peu plaisir, non ?

*Il plisse les yeux quand sa sœur revient avec l'histoire de leur père.*

-Tu ne t'es jamais dit qu'il avait fait ça pour te protéger ? Qu'à travers toute sa maladresse, c'est un message d'amour qu'il t'adressait ? Pour te protéger des Sourciers ? Que de renoncer à toi volontairement, c'était trop difficile pour lui ? On est d'accord que c'est un gros coincé du cul extrêmement maladroit avec ses enfants, mais, regarde il t'a invitée à ce souper avec les Tribuns. Il t'a donné ce sauf-conduit diplomatique...

[Erenia]

Erenia répondit d’un air pensif.

- Mouis, on peut faire ça… Mais il faudra quand même à un moment donné qu’on trouve un moyen de gagner un peu d’argent… sinon c’est sûr on ne pourra plus partir du tout, à moins de se transformer en passagers clandestins. Bon on se trouve un hôtel et on va visiter Républic City de nuit ? Ça doit être autrement plus passionnant que le récif glacé qu’on vient de quitter, ajouta t’elle en donnant un coup de coude à son frère.

Puis elle plissa à son tour les yeux pour répondre aux allégations d’Amarok sur leur père.

- Non. Je ne crois plus à l’ours de Noël depuis que j’ai 5 ans ! Tu devrais arrêter de lire tes bouquins sentimentaux mon frère ! Tu vois des choses là où elles n’existent pas.

Puis elle coupa cours à la conversation en tournant le dos brusquement à son frère et en commençant à avancer avec ses bagages dans la première rue qui se présentait à elle.

[Le Tribun]

*Amarok affiche un air triste derrière Erenia quand elle chasse tout simplement ses réflexions avec quelques mots désinvoltes. Ensemble, ils remontent l'avenue qui part du port et rejoignent le Centre-Ville.*