Omashu

[Lily-chan]

*Il fallait s'y attendre, Maître Hiraï n'allait pas complimenter les deux amies pour la prestation qu'elles venaient de faire.*

#Bon, c'était pas glorieux les filles. J'ai envie de dire, encore. Qu'est ce qui ne va pas chez vous ? On vous met en situation réelle et vous perdez vos moyens. C'est pas comme ça qu'on vous a formées, enfin !#

*Lin en profita pour poser sa question :*

Maître Hiraï ? Avons-nous réellement un rôle à jouer dans toute cette histoire ? Vous avez vu de vos propres yeux ce à quoi nous devons faire face et je sais pertinemment que je suis à des années lumières de pouvoir affronter un tel adversaire. Je ne remets pas en cause votre entraînement qui m'a permis de progresser malgré ce que vous avez pu constater, seulement le temps qui nous reste semble compté et la marge de progression très limitée. Notre mission n'est-elle pas d'avance vouée à l'échec ?

*Ces questions taraudaient Lin depuis le début du combat et il fallait qu'elle en parle, même si elle était persuadée qu'Hiraï allait la rabrouer en la traitant de faible, lâche, peureuse ou ce qui lui ferait plaisir sur le moment.*

[Jigme]

Elle se prépare a continuer ses agressions verbales et/ou physique dès que Yukan pense bon d'ouvrir une fois de plus la bouche mais avant qu'elle ne puisse prononcer le moindre mot elle se fige et un bruit un peu bizarre passe ses lèvres, une espèce de hoquet presque mignon, entre la surprise, la panique et une joie trop grande. Elle observe les bras ouverts de Yukan et ses joues virent au rouge vif en quelques secondes, elle détourne le regard, comme si ça allait cacher ce fait et n'ose plus parler. Ni bouger.

Elle l'a imaginé. Elle. Dans les bras de Yukan. Son regard tendre et inquiet posé sur elle, alors qu'il la conduit jusqu’à une chambre, et puis, dans la chambre, ils se rapprochent et... Oui, oui, elle est allée un peu loin, mais même si elle le cache bien elle a une imagination très très productive. Elle est paralysée entre l'excitation que cela puisse arriver, la peur que ça n'arrive pas du tout, la panique d'être proche de celui a qui elle cache ses sentiments depuis des années.

En gros, il a cassé la nomade et elle est maintenant a priori inoffensive suite a une surchauffe de son cerveau. A priori.

[Nefer]

*Cahaya fronce les sourcils. Alors c'était ça, c'était ça qui taraudait Lin. C'était ça ce qu'elle avait entrevu dans son regard avant la fin du combat.
La guérisseuse pouvait parfaitement comprendre les craintes de son amie, après tout leur mission semblait impossible et elle-même était de tout le groupe qu'ils avaient fini par former la plus faible et la moins expérimentée. Pourtant, si elles abandonnaient combien d'innocents seraient en danger? A commencer même par leur ami Shloka.
Les mots toujours durs et dénigrants de Hirai, les épreuves et la fatigue, tout se cumulait en Lin et ébranlait sa confiance en elle-même.
Pourtant Cahaya voulait croire que si certes elles étaient faibles individuellement, l'union ferait leur force. Ce groupe pouvait réussir là où seules elles ne pouvaient rien. C'était une chaîne et Lin en était un maillon. Un maillon fort et indispensable pour la guérisseuse. Elle ne pouvait pas la laisser sombrer dans le doute.*

Lin, ne crois-tu pas que notre mission sera d'autant plus vouée à l'échec si nous abandonnons?
Tu as raison individuellement nous ne serons jamais assez fortes à temps, mais nous sommes un groupe à présent. Je sais que j'ai tord de me complaire dans un optimisme béat, mais abandonner tout espoir n'est pas je le crois la solution.

*Elle se retourna vers le maître. Leurs états d'âme respectifs ne devaient pas spécialement être de son goût. Mais qu'importe.*

[Kuo]

*Je trouve le guérisseur de la maison à l'endroit où il est censé être, même si, bon, il semble pas plus concerné que ça par son job.*

-Ouais, bonjour, on a une blessée à l'arène. Vous pourriez venir ? C'est assez urgent.

*Le tout sur le ton le plus calme et naturel du monde. Déjà que ça m'emmerde de faire le coursier.*

[Conteur de la Terre]

NEFER / LILY-CHAN

*Si les mots de Lin laissent Hirai avec un visage crispé de mépris, ceux de Cahaya semblent avoir l'effet inverse. La petite femme se détend, et pointe la fermière.*

-Elle a raison, tu sais ? Abandonnons, et nous mourrons tous, plus que certainement. Ce qui vous a mis en situation critique aujourd’hui, c'est le manque de coopération. Vous n'êtes pas seules dans cette aventure. Ce que vous ne savez pas faire, peut-être qu'un autre sait le faire. Une mission voué à l'échec ? Il y a une possibilité d'échec dans tout ce que tu entreprends. Est-ce pour cela que tu restes chez prostrée dans ton lit toute la journée ? Un rôle à jouer ? Je n'en sais rien. Je ne crois pas à une forme de destin comme cet imbécile béat de Shloka, qui est convaincu d'être investi d'une mission. S'il n'était pas aussi naïf, je le prendrais pour une putain de princesse qui se croit sorti de la cuisse d'Agni. Il veut se mettre au service de l'Avatar ? Laissez-moi rire, elle va le renvoyer dans son bac à sable avec une petite claque humiliante au passage.

*Elle observe le serviteur qui ramène du thé et commence à servir puis continue.*

-Vous voulez connaître le fond de ma pensée ? Tu sais pourquoi Cahaya est meilleure que toi, Lin ? Parce qu'elle ne vient de rien, qu'elle a du tout arracher, tous ses succès. Ce qu'il vous manque, aux bourgeois comme toi, c'est la fureur de vivre, la ténacité. Vous êtes nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Tout vous a été donné. Dès qu'on vous met en situation réelle, vous craquez. Vous n'avez pas l'habitude qu'on vous prenne pour ce que vous êtes vraiment. Des jeunes sans expérience nourris à votre propre légende familiale. Vous vous reposez sur les exploits de vos ancêtres sans chercher à creuser votre propre voie, à créer votre propre histoire. Mibu et Yoichi ont eu tort de penser que tu pourrais devenir Maître au Dojo. Oui, tu as du talent, oui, tu maîtrises tes techniques. Tu aurais pu quitter le Dojo la tête haute une fois ta formation terminée. Mais devenir Maître ? Remplacer Yoichi ? Tu n'as pas les tripes, et ça, le Dojo ne peut que difficilement tester ce genre de choses. Au contraire d'eux, je juge les gens sur ce qu'ils me donnent, pas sur ce qu'ils me renvoient. C'est en affrontant les pires adversités et en se relevant continuellement pour aller jusqu'au bout de ses ambitions qu'on forge sa vie et qu'on gagne le respect des grands.

*Elle boit une gorgée de thé.*

-Maintenant, votre choix c'est vivre ou mourir. Moi, j'ai choisi, et je mettrai tout en oeuvre pour que ce choix devienne une réalité.

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HOUKA

*Masho hausse les épaules et suit Houka à l'intérieur du magasin. Assez rapidement, ils sont accueillis par le vendeur.*

-Messieurs ! Bonjour !

*Son expression change en découvrant ce qu'ils portent.*

-Je... Peux faire quelque chose pour vous ?

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KUO

*Le médecin regarde Kuo d'un air inquiet.*

-Quel est le problème ?

*Il se lève et abandonne là sa tasse de thé.*

[Houka]

Le noblion ne rate pas le changement d'expression de la part du vendeur et il esquisse un sourire élégant.

- Bonjour. Au vu de votre expression, je pense que vous avez déjà une idée claire de ce que vous pouvez faire pour moi.

Il indique de la main la vitrine et continue, d'un ton posé et raffiné.

- J'aimerais me procurer une tenue plus appropriée pour le reste de mon séjour et j'ai été particulièrement séduit par ce modèle. Je ne m'étendrais pas sur les raisons qui m'ont poussées a porter ce que je porte en ce moment, ma priorité est de pouvoir m'en débarrasser aussi vite que faire se peu.

Il croise les bras, gardant son air bourgeois malgré les trucs qu'il porte sur le dos.

- J'aimerais savoir combien de temps vous pensez que la confection d'une telle tenue pour ma personne pourrait prendre.

[Lily-chan]

*Même si la remarque de Cahaya se voulait pleine de bonnes intentions, Lin ne put s'empêcher de pincer les lèvres face aux propos de son amie. Certes elle avait eu un léger moment de flottement. Elle trouvait légitime de se poser des questions plutôt que de suivre aveuglément cette aventure. Mais en réalité elle ne souhaitait pas réellement abandonner. La fille du feu avait conscience du danger qui planait sur le groupe et il était évident que se séparer était une grossière erreur.

Lin était d'accord avec les premières paroles d'Hiraï mais très vite, elle déchanta lorsque cette dernière la dénigra une fois de plus. Sauf que pour Lin, c'était la fois de trop. Calmement mais fermement, elle prit la parole :*

Donc si j'ai bien compris vous tournez en boucle ? Je pourrais faire n'importe quels efforts, n'importe quels progrès, je resterais la même à vos yeux. Depuis que vous avez eu en charge de nous protéger, vous n'avez eu de cesse de nous comparer Cahaya et moi-même en mettant en avant notre statut social. Mais il n'y a que vous que ça préoccupe vous savez. Vous vous permettez de me juger parce que j'ai eu le malheur de naître dans la mauvaise famille et seulement sur ce fait. Quant à la possibilité de devenir maître, il me semblait vous avoir déjà précisé que je n'avais jamais rien demandé à qui que ce soit à ce propos et que ce n'était même pas mon idée. Mais vous prouvez une fois de plus que vous avez décidé dès le départ que je n'étais pas digne de votre attention. Si vous jugiez véritablement les gens sur ce qu'ils vous donnent, comme vous le prétendez, vous auriez peut être pu constater les efforts que j'ai faits.

*Lin se leva et se dirigea vers la sortie.*

De toute façon, je sais que je parle dans le vide. J'ai n'ai pas d'énergie à perdre dans un débat stérile.

*La fille du feu sortit de la pièce, soulagée d'avoir dit tout ce qu'elle avait sur le coeur. Puis elle se mit en quête d'un coin tranquille afin de méditer un peu.*

[Nefer]

*Si Cahaya était bien sur en accord avec la première partie du discours de Hirai, elle déchanta bien vite. Voilà que le maître se servait encore d'elle pour dénigrer et rabaisser ses amis. Elle avait horreur de ça. C'était malsain.
D'ailleurs Lin ne tarda pas, à raison, à prendre la mouche, dire tout ce qu'elle avait sur le cœur et à claquer la porte à ce débriefing.

La guérisseuse soupira. Elle avait envie de suivre Lin, de la réconforter, mais elle n'en ferait rien. Son amie avait besoin d'un peu de calme. Elle la rejoindrait plus tard. A la place elle but une gorgée de thé.*

Maître, vous dites que notre choix c'est vivre ou mourir. C'est un choix que Lin comme moi avons fait depuis longtemps et pour lequel nous nous battons chaque jour du mieux que nous pouvons, chacune à notre manière.
Alors de grâce cessez de nous comparer l'une à l'autre c'est malsain et ça ne peut qu'inutilement cristalliser des tensions. Je ne suis pas l'incarnation de la lutte des classes.
D'autant que je ne mérite aucun compliment. Je suis une paysanne, personne n'attend rien de moi quelques puissent être mes succès ou mes échecs. Finalement j'ai la vie facile.
C'est différent pour Lin. Elle a un héritage à porter qu'elle le veuille ou non et c'est un bagage d'autant plus lourd. Quoiqu'il arrive on la comparera à ses ancêtres, on attendra d'elle qu'elle leur fasse honneur. Ce n'est pas pour rien j'en suis sûre qu'on attend-elle qu'elle devienne un maître.
Et puis honnêtement, Maître, vous même ne la jugez-vous pas par rapport à ce point? Sinon vous ne remettriez pas sans cesse ça sur le tapis. Une part de vous la juge au regard de la légende qu'elle porte sur ses épaules.
Parce que sincèrement ses efforts et ses progrès ne sont pas moindre au regard des miens. Mais les attentes et la pression que vous exercez sur elle sont bien plus grands.
Lin est une battante, mais à toujours la dénigrer il est normal qu'elle perde confiance.

*La guérisseuse reprit une gorgée du thé qui était à présent tiède.*

[Shloka]

*Le fils du feu était prêt à faire les premiers soins avec le peu d'effets personnels qui lui restaient pour cela mais il dût pour cela retourner en arrière chercher son sac, qu'il n'abandonnait jamais ! Il fût donc surpris de l'état de Jigme à son retour. Cependant, il ne saurait dire pourquoi il avait envie de s'éloigner et de se faire plus petit. Il s'éloigna donc des deux nomades sans trop savoir où aller.*

[Aguétiel]

*Jigme a très soudainement l'air calme. Yukan est intrigué mais ce n'est pas la première fois que la Fille de l'Air réagit comme ça en sa présence. Il la saisit donc et la porte dans ses bras jusqu'à sa chambre.*