Au moins cela s'avère bien moins pénible qu'il ne l'aurait cru et les nouvelles informations ainsi que les quelques sessions durant lesquelles il a l'occasion de goûter lui permettent de se changer les idées un bref moment. Le fait de boire, surtout, le soulage énormément. Il finit donc par s'éloigner du bar avec un beau papier entre les mains et après avoir offert un sourire doux et quelques remerciements sur le même ton que le reste de leur conversation.
Reste que le soleil baisse dans le ciel et qu'il sent l'heure de son départ approcher a grand pas. Il a du mal a savoir si cela l'énerve, l'angoisse ou le déprime, quoi qu'il en soit il est loin d'être réjouit a l'idée de s'en aller. Il ignore encore beaucoup de sa mission et de ce qui est attendu de lui, sinon que ses belles paroles seront utiles. Pourquoi n'est-il pas plus enjoué?
Il y a peu le moindre ordre de mission l'intéressait, il se sentait alors utile et avait le sentiment d'avancer vers son objectif. Mais là... Pour la première fois il doit sacrifier une chose pour en obtenir une autre, sacrifier son confort nouvellement acquis pour une organisation dont il ne peut s'empêcher de remettre au moins un peu en doute les choix. Qu'importe a quel point il tente de se persuader que tout ceci était la bonne chose a faire, il n'y croit qu'à moitié et le doute persiste venant se mettre en travers de sa détermination.
Il attend malgré tout. Il attend le moment. Il n'a pas le choix de toute manière, il partira, fera ce qu'on attend de lui et reviendra récupérer la chaleur dont il a besoin ici. L'idée d'échouer en revanche ne lui passe même pas par la tête. Pas plus que l'idée d'éponger sa dette avant de quitter les lieux.
Il observe, un rien distant, le monde qu'il va abandonner derrière lui sans se résoudre a aller parler a ses collègues ou d'autant plus sa patronne, c'est plus facile de partir sans dire un mot.