Si elle est surprises par ses mots, il est surpris tout autant par les siens. "Il est tout à fait possible de vivre avec 300 yuans par mois!", quelle affirmation sûre et pourtant elle sonne faux aux oreilles de l'ancien riche au mode de vie des plus outranciers. Elle parle de l'absence de dépense d'entretient, ce n'est pourtant pas comme si il en avait beaucoup avant non plus, il relève le visage et se masse sous les yeux, il se sent soudain épuisé.
Au moins il n'a plus a payer pour venir ici, une bonne partie de ses dépenses régulières s'envole, malgré tout la différence de l'état présent de sa bourse comparé au précédent le marque.
- Dire que je laissais des pourboires a certaines filles de plus de cent yuans... Je n'avais pas idée de l'impact que ça pouvait représenter sur leurs revenus...
Et sa dette de 500 yuans lui pèse un peu plus fort sur les épaules. Si il veut la rembourser au plus vite il ne doit faire aucune dépense ce mois-ci et faire le suivant avec tout juste 100 yuans en poche. C'est terrifiant, tout bonnement terrifiant. Il avait l'impression de refaire un pas vers une fortune certaine en prenant cet emplois mais cette idée s'effondre, il n'aura trois fois rien. Comment avait-il pu ne jamais voir cette différence entre les classes? Entre lui et le reste de cette nation? Ah oui... Il n'en avait jamais rien eut affaire, du revenu des autres.
Son paradis sur terre prend un visage différent et il ne sait pas si ce qu'il gagne d'inédit ici, la chaleur, la tendresse, suffira a compenser un tel manque économique. Va-t-il devoir... Faire des choix? Se limiter? Est-ce qu'il va en arriver a un point où il ne pourra plus qu'observer en vitrine les nouveaux bijoux sans avoir de quoi se les offrir? Un frisson glacé vient raidir son dos, détruisant tout le travail que le massage d'Omega avait pu faire. Il n'a plus tellement faim et il observe les personnes manger comme si son âme était a des kilomètres de tout ça.
Les choses n'ont pas changées. Il est toujours pauvre.