[Capitale]Maison des Plaisirs - Le Feu Intérieur

[Houka]

La comptable? Il sourit.

- En effet, je ne traînais pas souvent du côté de l'administration.

Il plante son regard sur elle, un sourire qui se veut charmeur par habitude plus qu'autre chose.

- Ça tombe bien, je n'ai pas encore eut l'occasion de discuter avec Hama de certains détails pratiques. Si vous êtes la comptable vous devez être celle qui pourra m'aider.

Oui, parce qu'il n'oublie pas une part importante de sa nouvelle vie : il est pauvre. Donc, il doit toucher de l'argent pour régler ça, seulement il n'a pas la moindre idée de ce que ce travail va pouvoir lui rapporter.

- Puis-je avoir une idée du salaire qui me sera versé?

En disant cela il s'imagine déjà s'offrir quelques bijoux, quelques bonnes bouteilles, un peu de luxe qui lui manque déjà.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La jeune femme commence à compter sur ses doigts. Elle ferme les yeux pour réfléchir.*

-Aloooors. Considérant que vous n'êtes pas payé directement par le client mais bien que celui-ci paie tout à sa sortie de l'téblissement. Que le prix est fixé selon votre compétence et ou votre ancienneté. Qu'il faut déduire vos frais de vie ici. Que vous venez de commencer... Huuuuum. Je dirais... 300 yuans par mois.

*C'est moins de la moitié que ce que Houka claquait en moyenne par jour. Par jour !*

[Houka]

Il se fige plusieurs longues secondes, puis il vire au blanc.

- Eh...

Elle a du faire une erreur, il manque au moins un zéro, 300? Ca ne suffit même pas a rembourser la bouteille qu'il doit à Hama. Il glisse se main jusqu'à sa bouche, non, non, il a bien entendu il en est certain...

- Trois cent.... Yuans...? Par mois...?

Par mois?! Est-ce seulement suffisant pour faire une seule journée de vie normale?! Il inspire profondément et finit par craquer, ses mains viennent se poser de chaque coté de son crâne qu'il serre alors en laissant son front retomber sur la table dans un râle d'agonie relativement discret au vu du bruit de discussion ambiant mais pas le plus discret du monde non plus.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La comptable s'inquiète.*

-Mais ! Mais ! Qu'est ce qui vous prend ? Qu'est ce qui ne va pas ?

*Elle pose ses mains sur le dos de Houka.*

[Houka]

Il relève a moitié le visage, l'air au bout du rouleau.

- 300 yuans... En comptant 30 jours dans un mois, ça me fait 10 yuans par jour...

Il laisse retomber sa tête contre la table, on pourrait presque voir son âme s'envoler de son corps.

- Mes dépenses journalières tournaient autour de plus de 600 yuans par jour, comment on peut seulement survivre avec si peu d'argent?

Il se parle a lui-même plus qu'il ne communique avec elle, même si il espère qu'elle ait une réponse a cette question.

- Je ne savais pas que le creux entre les riches et les pauvres était aussi grand...

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La comptable semble réellement surprise des mots qu'Houka prononce.*

-Mais enfin ! Il est tout à fait possible de vivre avec 300 yuans par mois ! Surtout quand on n'a aucune dépense d'entretien à effectuer ! Après, il est clair que si vous dépensiez 600 yuans par jour, ça doit vous faire une grosse différence. Si ça peut vous rassurer, les meilleurs masseurs ne gagnent que 1000 yuans par mois, une fois les dépenses d'entretien déduites... Donc, oui. On peut dire que le fossé entre "riches" et "pauvres" est important dans cette ville. Mais, au final, ce fossé est notre fonds de commerce...

[Houka]

Si elle est surprises par ses mots, il est surpris tout autant par les siens. "Il est tout à fait possible de vivre avec 300 yuans par mois!", quelle affirmation sûre et pourtant elle sonne faux aux oreilles de l'ancien riche au mode de vie des plus outranciers. Elle parle de l'absence de dépense d'entretient, ce n'est pourtant pas comme si il en avait beaucoup avant non plus, il relève le visage et se masse sous les yeux, il se sent soudain épuisé.

Au moins il n'a plus a payer pour venir ici, une bonne partie de ses dépenses régulières s'envole, malgré tout la différence de l'état présent de sa bourse comparé au précédent le marque.

- Dire que je laissais des pourboires a certaines filles de plus de cent yuans... Je n'avais pas idée de l'impact que ça pouvait représenter sur leurs revenus...

Et sa dette de 500 yuans lui pèse un peu plus fort sur les épaules. Si il veut la rembourser au plus vite il ne doit faire aucune dépense ce mois-ci et faire le suivant avec tout juste 100 yuans en poche. C'est terrifiant, tout bonnement terrifiant. Il avait l'impression de refaire un pas vers une fortune certaine en prenant cet emplois mais cette idée s'effondre, il n'aura trois fois rien. Comment avait-il pu ne jamais voir cette différence entre les classes? Entre lui et le reste de cette nation? Ah oui... Il n'en avait jamais rien eut affaire, du revenu des autres.

Son paradis sur terre prend un visage différent et il ne sait pas si ce qu'il gagne d'inédit ici, la chaleur, la tendresse, suffira a compenser un tel manque économique. Va-t-il devoir... Faire des choix? Se limiter? Est-ce qu'il va en arriver a un point où il ne pourra plus qu'observer en vitrine les nouveaux bijoux sans avoir de quoi se les offrir? Un frisson glacé vient raidir son dos, détruisant tout le travail que le massage d'Omega avait pu faire. Il n'a plus tellement faim et il observe les personnes manger comme si son âme était a des kilomètres de tout ça.

Les choses n'ont pas changées. Il est toujours pauvre.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La comptable lève une main.*

-Ha, ça, les pourboires restent entre les mains de ceux à qui ils ont été donnés. Hama estime que c'est une juste récompense pour un travail qui a plu. C'est très important pour elle, et ça motive les troupes à donner le meilleur d'eux-mêmes.

*Elle s'étonne du manque d'appétit de Houka.*

-Vous ne mangez pas. Vous êtes malade ?

[Houka]

- Malade...?

Il soupire et observe la nourriture sans pouvoir se résoudre a en prendre, son estomac est noué il a l'impression qu'il ne pourrait rien en savourer pas plus que de garder tout cela scellé en son ventre.

- Je suppose... Qu'on peut dire ça...

Il pose ses mains sur la table et se redresse, offrant un sourire empreint de son nouveau malaise à Hama et à la comptable.

- Je vais aller me reposer, ça devrait aller mieux après une bonne nuit de sommeil.

Ah ! Il a envie de rire a ses propres mensonges. Le problème n'allait pas disparaître par miracle le lendemain matin et outre cela, une bonne nuit de sommeil? Il sait pertinemment qu'avec tout ce qui occupe son esprit il n'aura pas le loisir d'avoir une telle chose. Malgré tout il prend congé, n'ayant rien avalé.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La comptable ne le retient pas. Elle a juste l'air inquiet. Houka peut donc rejoindre sa chambre sous les toits en toute sérénité.*