par Erenia » Mer 2 Nov 2016 02:25
Les marins intervenaient, autant dire que sa bonne baston était définitivement parti dans les trous ses chiottes et qu'on venait en plus de tirer la chasse. La jeune femme regarda les chopines posées sur la table. Oui, elle pourrait toujours se morfondre dans l'alcool... Mais elle n'avait même plus le cœur à boire.
-Hé ! Oh ! On passait un bon moment jusqu'à ce que vous arriviez ! C'est quoi votre problème ? C'est une agression totalement gratuite ça !
Solidarité masculine quand tu nous tiens. C'est pas lui qu'on venait de traiter de sale pute? En même temps au vue de sa gueule qui payerai pour avoir le modèle marin sac à bière aviné de 40 piges? Mais elle garda ses pensées pour elle. En faite, elle hésitait. Elle se balançait sur un pied puis un autre. Mais il fallait dire qu'au vue du nombre de marins et du manteau blanc en face d'elle. Erenia était loin de faire le poids face à eux. Elle n'avait pas des tendances suicidaires.
-MAIS VOUS ETES MALADE ?! Pourquoi vous agressez un Manteau Blanc ? Vous voulez finir en prison, c'est ça ?
Qu'est qui se passe, ils se sont tous donné le mot avec son frère.
-Tu te moques de notre discipline ? Tu sais ce que j'ai enduré depuis maintenant presque trois ans pour enfin devenir un Manteau Blanc ? T'en as la moindre idée, connasse ? Non ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais pas la discipline, le respect, l'implication que ça demande, puisque tu n'en n'as aucune !
Autant dire que les paroles du jeune homme coulait littéralement sur elle sans l'atteindre, son visage exprimait un n'a foutre. Il lui aurait dit qu'il avait fait du tutu toute son enfance et qu'il avait pas pu faire danseur étoile, c'était du pareil au même pour elle. Elle en avait rien à ciré de sa vie.
- Tu parades avec tes armes dans la rue et ta queue de loup... T'as pas la moindre idée de ce que c'est, être un guerrier ! T'es une putain de parodie ! Tu te sers juste de ta force pour molester les gens qui te contrarient, comme une gamine qui pleure encore dans les jupes de sa mère !
Oui, dans son cas plutôt les jupes de ses frères et de son père. Elle imaginait le tableau, ça avait un certain aspect comique.
- Et en plus de ça, t'es lâche ! Tu profites de ma faiblesse pour t'en prendre à moi !
Ah oui, c'est vrai c'est mal. Les hommes fond boire les femmes pour coucher avec elle. Elle, elle faisait boire les hommes pour mieux leur casser la gueule...
Mon dieu, il continuait encore dans sa lancée. Dans l'armée, on l'avait empêché de parler? Ça se passait comment? Bla bla bla
Elle attendait patiemment qu'il finisse mais c'était long.
- Pourquoi ? Parce que tu sais bien que tu ne ferais pas le poids plus de vingt secondes si on se battait à la régulière ! Tu es une insulte à tous les vrais guerriers, ceux qui dédient leur vie, leur sang, leur âme à cette Nation, pour que les putes comme toi puissent vivre le cul tranquillement au chaud dans leurs maisons, loin de tout ce qui pourrait les menacer dans leur petit quotidien insignifiant !
Ca y est le couplé patriotique. Elle se disait que peut être, elle y échapperait. A la maison c'était le même avec quelques variantes. C'était plus : "Erenia tu dois penser avant toute chose à la grandeur de la nation et aux sacrifices qui doivent être consentis, pour que nous puissions tous vivre en paix."
Oui, c'est pour ça que dans un élan de sacrifice ultime, son père avait appliqué ces préceptes mais dans la case rapprochement des peuples. Surement, pour la préservation de la stabilité entre les nations? Même si cela avait engendré 9 mois plus tard un rejeton et donné un sérieux coup de canif dans son contrat de mariage. Ca y est! Elle savait à qui Illuq lui faisait penser avec son énorme balai dans le cul, mais avec 30 ans de moins.
Il continuait. Encore. Il y avait pas un bouton d'arrêt? Il avait ces règles? On lui avait volé son doudou?
Son visage exprimait à présent de l'agacement. Si elle ne pouvait pas avoir une baston de détente. Il pouvait juste pas se décaler pour qu'elle puisse sortir? Parce que là, il faisait un peu barrage vers la sortie. Elle regarda autour d'elle. Le barman s'était barré, une seconde pièce? Oui, mais pas forcément une seconde sortie. Elle devait attendre.
- Tu seras bien contente quand le Manteau Blanc fera barrage aux Sourciers, quand ils viendront tuer dans leur sommeil les innocents, quand malgré tout ce que tu viens de me faire, je m'interposerai quand même entre toi et un Sourcier pour défendre ta vie, ta famille et ta maison !
- Hein!!?
A ce stade là, pensa t'elle, autant faire une annonce publique : "Bonjour, sourcier, je suis un manteau blanc. Là dans mon délire psychotique, je suis en train de désignée la personne en face de moi comme une sang-mêlé même si je n'en sais rien. Mais tout va bien, je ferais rempart de mon corps même si j'ai du mal à tenir debout."
Autant tracer une cible sur leurs fronts ça seraient plus rapide.
- Oui, d'accord quel grand honneur. Oula, je suis toute chose. J'ai abusé de l'hospitalité de ce lieux et je dois me retirer, des affaires m'attendent.
Autant dire que moins d'une heure avant, elle s'était rendu à l'ambassade du feu et avait montré qu'elle savait maîtrisé le feu. Et à présent, elle était dans un quartier peu fréquentable entourée de mecs bourrés hostiles.
ÉCHEC CRITIQUE
Elle ressentait comme un sentiment de malaise et d'insécurité. Il était temps de partir. Elle préférait assurer sa sécurité seule et compter sur sa seule chance que d'être protégé par l'idiot du village. Elle regarda autour d'elle. Deux options s'offraient à elle que l'homme se pousse ainsi que les marins, ou passer par dessus le comptoir et les contourner.
- Mais tu sais ce que je pense ? T'es jalouse... T'es jalouse parce que tu n'as jamais eu un statut comme le mien et que tu n'en n'auras jamais. Parce que tu envies ces guerriers sans pouvoir les rejoindre. La gamine qui prend encore ses rêves pour réalité ! Et après tu me traites de gamin ? Regarde-toi !
- Oui voilà. Finement analyser. Je suis jalouse. Oui voilà statut puissance tout ça, tout ça. J'adorais savoir dans d'autres circonstances qui à la plus grosse. Bien que dans mon cas, je n'ai rien... car j'ai des boobs. Maintenant, il est tant de se séparer. N'abusons pas des bonnes choses.
Maintenant, elle doit partir avant que quelque chose de fâcheux n'arrive. De réellement fâcheux et pas une gentille bagarre de taverne. Elle se tourne légèrement pour voir si derrière elle, il n'y a pas une deuxième sortie.