[Capitale]Le Quartier Résidentiel

[Conseiller du Feu]

HOUKA

-Tu t'es absenté hier alors que je te cherchais. Tu étais au Feu Intérieur. En plus de t'absenter alors que je souhaitais te donner du travail, tu as dilapidé notre fortune en plaisirs faciles et en fille de joie.

*Il pose ses mains sur le bureau.*

-Je suis las, Houka. Las de tes frasques, las de ton manque de respect, las de la façon dont tu te détruis, las de ta fainéantise.

*Il croise les yeux d'Houka.*

-Tu es viré, Houka. Fini de travailler. Fini de gagner de l'argent. Fini de vivre ici également. Ou bien alors tu me verses un loyer et tu paies le personnel de maison que tu emploies. Tu vas apprendre ce que c'est de vivre humblement et de mériter ce que tu as à la sueur de ton front.

*Il tend la main vers son fils.*

-Donne-moi ta bourse et des bijoux.

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FLAMME / GWLA

*Ce plan de rejoindre le Temple serait pas mal en temps normal. Là, Flamme et Lyanna semblent avoir oublié un petit léger détail de rien du tout négligeable.

La nuit tombe et la ville est en état d'alerte maximale. Je rappelle qu'on vient de traverser une émeute qui a touché toute la ville et où des gens sont morts (genre Azaruk #cruautégratuite).

J'dis ça, j'dis rien...

D'ailleurs, un groupe de gardes les interpelle et s'approche.*

-RENTREZ CHEZ VOUS CITOYENS !

*Ils sont prêts à faire usage de leurs armes ou de leur maîtrise. Ils sont complètement à cran, et c'est compréhensible.*

[Houka]

Quoi...?

Un sourire se dessine sur son visage blanc alors que son corps tremble.

-Tu es viré, Houka.

...

-Tu es viré.

Ces mots restent bloqués dans son crâne et se répètent encore et encore. Il baisse un plus le visage et ses épaules se retrouvent secouées, il rit, d'un rire sans joie, d'un rire dément, alors que ses yeux pleurent toute l'eau qu'ils peuvent bien trouver dans son corps. Une blague. Ce ne peut-être une qu'une blague. Il ne peut pas être viré de la maison, c'est un Shanhuo, non? Non?!

Il finit par cesser son rire et observer la main tendue devant lui. Pourquoi il ne lui a jamais tendue quand il en avait besoin, cette main? Pourquoi est-ce qu'elle ne cherche a l'atteindre que pour lui retirer quelque chose? Il a du mal a respirer, tout autour d'eux semble perdre ses couleurs et devenir incroyablement sombre.

Non... Il ne peut pas aller vivre là dehors sans rien, c'est forcément une blague ! Il pose ses deux mains sur le bureau de son père et baisse une nouvelle fois le visage, son front a deux doigts d'heurter le mobilier.

- Je suis désolé !!!

Il ne peut pas le virer, il ne le ferait pas, il n'irait pas si loin, n'est-ce pas? Il a comprit, il peut arrêter ce jeu maintenant et lui faire le sermon habituel ! Il a eut assez peur, il a comprit.

[Gwlaglus]

La demande de Flamme attendrit encore plus Lyanna, d'autant que l'enfant lui parlait rarement de la troupe d'artistes qu'il avait quitté plutôt brusquement :

-Ils te manquent ? Je leur écrirai, ne t'en fais pas. Et je pourrais en profiter pour t'apprendre à lire et écrire aussi, si tu veux ? Comme ça, tu pourras ensuite leur écrire sans mon aide !

C'était différent d'apprendre cela, que le maniement du sabre, mais pourquoi pas, après tout ? Et ce serait utile à Flamme, pour son avenir

Soudain, quelques soldats rappelèrent au duo la réalité de la situation. Et ils étaient assez sur les nerfs. Lyanna fut aussitôt sur ses gardes également, mais il ne lui fallait pas attiser le feu, en se montrant menaçante. Au lieu de cela donc, elle saisit l'opportunité que représentaient ces soldats. Et les regarda avec un regard presque soulagé.

-Justement messieurs...nous logions dans une auberge non loin de la Place Centrale. Pensez-vous qu'il nous soit possible d'y retourner ?...Parce que nous n'avons nul part où aller, sinon, et il se fait tard...Nous avons trop vu d'horreurs pour aujourd'hui, on veut juste pouvoir se reposer, en sécurité. Vous pouvez nous aider, s'il vous plaît ?

La voix de Lyanna était calme, mais presque las. Elle espérait vraiment échapper à de nouveaux ennuis. Et mettre Flamme à l'abri. Le temple, ce serait sans doute pour plus tard, demain si cela était possible, mais de toute façon, ces deux là avaient vraiment besoin de repos. Un repas bien chaud et un lit. Juste ça finalement.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*La voix froide continue de prononcer son jugement.*

-Montre un peu de dignité, Houka ! Un homme de notre rang doit savoir accepter sa punition avec dignité. Car il est bien question d'une punition, Houka. Il est trop tard pour me demander pardon. Et cette femme que tu viens de me ramener n'a fait que me conforter dans ma décision. Tu vas donc quitter cette maison, jusqu'à ce que tu viennes me demander pardon et que tu me prouves que tu as changé.

*Il hausse le ton.*

-Donne-moi ta bourse et tes bijoux, Houka ! Ou bien préfères-tu que j'appelle les gardes pour te les enlever de force ?

[Houka]

Il n'ose pas relever la tête, une punition? Il ne plaisante pas...? Ses mains sont moites, mais l'une d'elles, par mécanisme d'obéissance assez bien acquis dans le fond, glisse vers sa tenue dont il sort sa bourse pour la poser sur le bureau, il finit par redresser le torse, le regard vide et les yeux inondés. Il n'y a rien a faire? Une excuse a formuler? Une promesse a lâcher dans le vide? Il relève les yeux et croise le regard de son paternel.

Non... Il n'y a plus rien a faire.

Il a l'impression qu'il va mourir, il respire vite, de plus en plus, il n'arrive pas a se calmer, il agrippe ses nombreux bijoux et les poses aux cotés de sa bourse. Il se sent nu. Il se sent vide. Il se sent mort.

Doit-il partir maintenant? A-t-il encore une nuit ici? C'est le chaos dehors... Il peut au moins dormir ici cette nuit, n'est-ce pas? Dormir et vider la moitié de leur bar. Il veut descendre rejoindre les bouteilles, il veut vomir également, son corps ne supporte que de moins en moins les chocs répétés.

Le monde se remet a tourner, il est prit de vertiges. Les deux mains sur le meuble, il se redresse, ses muscles tout entier tremblants, tendus. Il va surement se faire congédier sous peu de toute manière... Reste a savoir si il sera renvoyé dans sa chambre ou bien... Dehors.

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*Tenga Shanhuo se saisit des objets que Houka lui tend et les range dans un tiroir de son bureau.*

-La gouvernante et deux gardes t'attendent devant mon bureau. Ils ont pour ordre de te laisser choisir quelques vêtements, puis, de te faire quitter la maison, de gré ou de force.

*Il se retourne vers la fenêtre. La nuit tombe.*

-Pars, maintenant.

[Houka]

Maintenant.

Il hoche la tête, il serait de toute façon incapable de prononcer quoi que ce soit, il tourne les talons et approche de la porte, faisant en sorte de marcher aussi droit que possible devant son paternel. Il ouvre la porte et la referme derrière lui sans jeter un dernier coup d'oeil a son père, une fois la porte fermée il pose les yeux sur la gouvernante et les gardes qui sont bels et bien là, il les dépasse le visage bas et se dirige vers sa chambre, il se change dans des vêtements sobres au possible, ayant encore un reste de logique en lui, il ne voudrait pas se faire attaquer parce que ses vêtements trahissent trop son statut, surtout maintenant qu'il est seul.

Il met un moment pour se changer, tout ses gestes sont de plus en plus difficiles a faire, mais il ressort de là et leur fait un signe de main pour leur dire qu'il n'a pas réellement besoin de leur aide, se dirigeant vers l'extérieur, les larmes de plus en plus amères alors qu'il réalise a chaque pas qu'il ne pourra pas revenir. La gouvernante... Cette peste ne le laissera pas prendre la moindre bouteille dans la réserve, il en est persuadé... Il n'a plus qu'à sortir et puis... Et puis... Quoi?

[Conseiller du Feu]

HOUKA

*Et puis Houka est dehors dans la rue, seul, sans argent, sans alcool, au milieu d'une ville qui bout encore de l'émeute qui y a éclaté quelques heures plus tôt.

Heureusement, il est encore dans un coin calme.*

[Houka]

Et avec ça personne n'a soigné son dos.

Il observe la rue, il ne sait même plus dans quelle direction se trouve quoi et se retrouve a marcher dans celle-ci sans but, avançant tel un cadavre, les yeux rivés sur le sol et les bras pendant le long du corps. Ou vont les gens qui n'ont rien? Il n'en a pas la moindre idée. Ses repères éclatent doucement en morceau, au même rythme qu'il réalise que sa vie est en train de foutre le camp.

- Pour vous j'ai tout perdu !

Il s'arrête en plein milieu de la rue. Ces paroles repassent dans son esprit, tout autant que le feu, les cris, les yeux rouges et sévères de son père, il a l'impression que son crâne va imploser.

- Comme si t'étais la seule a tout avoir perdu !!!

Il hurle ses mains alors que ses jambes se dérobent sous lui, il ne va probablement pas fort bouger de la soirée a moins d'y être contraint, a plusieurs mètres de sa propre demeure, au sol dans la rue, tentant d'encaisser le coup tant bien que mal.

[Flamme]

Flamme (157) Halte !

Flamme ne répondit rien quand Lyanna lui demanda si la troupe lui manquait, par pudeur peut-être. S’apitoyer sur soi-même, ce n’était pas son truc. Mais la réponse de Lyanna lui fit chaud au cœur. À tel point que l’éventualité de rester le cul vissé sur le sol pour apprendre à gratter le papier comme le prétentieux de la trompe semblait moins rude. Flamme allait y réfléchir.

Mais soudain…
Des soldats, libérés par la fin de l’émeute de cet après-midi, les interpellèrent. Ils semblaient curieusement sur les nerfs, « curieusement » parce qu’une femme et un enfant qui déambulent pacifiquement n’ont rien de menaçant. Ils n’avaienilt même pas le prétexte du mauvais faciès puisque le duo était habillé comme monsieur, madame Tout-le-monde. Et les gardes ont déjà eu l’émeute pour se défouler. N’aimant pas les soldats, la fripouille se cacha derrière Lyanna, primo parce que les gardes ne s’en prennent qu’à ceux qui les défient, deuzio parce qu’elle était fatiguée de cette journée d’enfer. Flamme laissa donc Lyanna gérer. Elle s’y prit parfaitement bien même si sa voix était aussi lasse que Flamme.
Vivement l’auberge et une nuit de repos !