*Volodia sent que son interlocutrice n'est pas dupe. Elle s'efforce de garder son calme : bégayer avait déjà été une erreur en elle-même, il faut redoubler d'aplomb. Le menton relevé dans une attitude fière, elle remercie son hôte.*
Oui, merci, c'était très bon.
*Elle se lève lentement, adoptant alors une attitude ferme, mais polie.*
Je ne veux pas vous déranger plus. Si je ne peux pas vous apporter mon aide, je préfère encore rester seule.
*Sans vraiment attendre de réponse, elle enjambe le banc et s'éloigne, sans se retourner. Une goutte de sueur glacée lui coule dans la nuque. /Ton histoire n'a aucun sens... Espérons qu'elle n'ait pas trouvé ça trop étrange.../, pense-t-elle alors qu'elle monte les escaliers pour retourner dans "sa" chambre.
Une fois là-haut, elle ferme la porte derrière elle, s'y adosse et glisse au sol comme un tas de chiffons. Sa situation est des plus délicates, et pourtant elle n'a pas envie de fuir de nouveau. Où irait-elle? Ses connaissances en géographie n'ont rien à voir avec un guide de survie, et une enfant de son âge qui se promène seule attire forcément les regards.*
/Je ne pense pas pouvoir rester ici bien longtemps... L'idéal serait de trouver un troupe itinérante... oui, c'est cela! Des forains, des jongleurs! Ils pourraient m'apprendre les arts du spectacle, et après tout, une enfant de plus ou de moins.../
*Enthousiasmée par cette idée, elle se décide à sortir. Profitant de l'escalier vide, elle furète, s'assure que personne ne la voie, et quitte le bâtiment discrètement. Direction, la ville...*