*Bon bah de mon côté, idem, pas grand-chose à dire. Je suis les villageois jusqu'au chevautruche de la dame que j'entraîne avec moi par la bride avec son paquetage.*
-Bon, salut les mecs !
*Je mets la folle sur l'animal et je repars dans la forêt. Maintenant, je vais devoir annoncer à Monsieur Canard que je me casse. Il va encore s'énerver. C'est que ça a le sang chaud ces animaux-là. En plus ils pincent.
Mais bon. Que peut un canard contre un taureau ?
Cette pensée me fait doucement rire tandis que je marche vers l'endroit où j'ai quitté la compagnie militaire.*
Bah en fait, j'ai encore moins à dire que Kuo, si ce n'est que Chizu reprend connaissance au moment où Kuo arrive vers ses copains. Elle ne réagit pas vraiment, car elle est encore un peu dans les vappes. Elle ne fait qu'émettre un petit gémissement de douleur à son réveil dû à un mal de crâne aigu, c'est tout pour l'instant.
Hé bieeeeeen... Quand Kuo arrive, il n'y a plus personne. Ils sont tous partis sans lui, ils en ont eu marre d'attendre. Ils ont laissé le sac de Kuo sur un rocher. Le voilà seul avec une psychopathe. C'est génial, n'est ce pas ? Et Chizuka qui se réveille frémit et gémit sur son épaule.
La vue encore trouble, c'est par une énorme chance moi qui me réveille et qui prend le contrôle. Je sens Riko aussi se réveiller, mais elle aussi est encore à moitié endormie. De ce que j'arrive à voir et sentir, je ne touche plus le sol et j'ai la tête en bas. Petit à petit, je comprends que je suis appuyée sur quelque chose qui bouge.
Je lève la tête et la tourne pour découvrir un torse familier. Il me faut quelques secondes pour reconnaître Kuo. Je me souviens alors gentiment de ce qui s'était passé avant que je ne tombe dans les pommes. J'entends déjà mon double, qui avait les mêmes rappels que moi, rager.
Hey, mais il nous prend pour qui l'enfoiré là ?? T'as vu comme il te porte ??
Tais-toi deux secondes. Il m'a empêché de te céder la place, il a eu raison.
Je fais quelques mouvements pour tenter gentiment de me dégager de l'épaule de Kuo. C'est bon, tu peux me lâcher, Riko n'est pas parvenu à prendre les rennes.
*Je découvre avec stupeur qu'ils sont simplement partis sans moi en laissant mon sac au milieu de tout.*
-Oh les salauds !
*Remarquez, ca facilite pas mal les choses. Alors que je me dirige vers mon sac pour le ramasser, je sens la folle se mettre à bouger sur mon épaule. D'une voix pâteuse, elle lance.*
-C'est bon, tu peux me lâcher, Riko n'est pas parvenu à prendre les rennes.
-Ha ! T'es réveillée, chouette.
*Je la lâche. Je ne la dépose pas par terre, je la lâche, comme un sac de patates. Je la fixe distraitement en repassant mon sac sur mon épaule.*
-Du coup, on fait quoi maintenant ?
*Elle ne croit quand même pas que j'ai mis au point un plan ou un quelconque projet d'action ? C'pas mon job, ça ! Moi, je suis là pour cogner et péter des trucs. Et je précise que je tiens toujours le chevautruche par la bride.*
Etre à peine réveillée et jetée par terre tel un sac d'école le soir, c'est pas la meilleure des expériences, du coup je me rape les bras par terre. Me mettant à genou, je me frotte l'endroit un tantinet blessé, en réfléchissant à sa question.
Bah tu voulais m'accompagner au temple non ? T'as toujours le temps pour ça ?
Je le regarde en me relevant
Ah, et encore une chose, évite de provoquer Riko, elle est déjà assez énervée contre toi. Si elle veut te battre, elle viendra d'elle-même te chercher...
*Je soupire en rajustant la lanière de mon sac sur mon épaule.*
-Riko, Riko, gnagnagna. Y'en a que pour elle. T'as pas envie de simplement l'ignorer ? Genre, de totalement l'oublier, histoire qu'elle ne fasse plus chier ?
*Non mais sérieusement.*
-Du coup, on se met en route tout de suite. Le coin est truffé de bandits. Monte sur le chevautruche, moi, je suis trop lourd pour ces animaux. La dernière fois que j'en ai monté un, il a pas tenu un li ! Ils ont pas une force de taureau. Haha !
*Et je pars d'un petit rire en me frottant les abdos.*
L'ignorer ? Impossible, ça lui laisserait une trop grande porte ouverte, déjà que quand je la surveille elle parvient à prendre le contrôle, alors si je l'ignore...
Depuis 12 ans de cohabitation, je sais maintenant qu'il ne faut pas trop tenter d'ignorer Riko. C'est comme ça, je dois vivre avec elle tout le temps. Les seuls moments de répit sont les moments de sommeil...
Kuo m'invite à monter sur le chevautruche, ajoutant quelques remarques qui fait rigoler mon double.
C'est surtout sa connerie qu'est trop lourde...
Je ne releve pas et entreprends de m'asseoir sur l'animal, remettant par la suite mon sac comme il faut sur mon dos.
Pour les bandits, je pense que tu devrais pouvoir t'en sortir à ce que j'ai vu. flatté-je Et puis, j'ai beau être plus chétive que Riko, je sais me battre... un peu
J'entends mon double éclater de rire pendant que j'accorde un petit sourire amical à Kuo. Puis le duo se met en route, direction le temple.
Yaia a écrit:Alors ça y est. C'est le moment, c'est l'instant ! Et c'est à elle seule que revient la décision qui pourrait faire basculer le destin de tout le Royaume. La jeune femme inspire un grand coup et regarde la main tendue, s'apprête à la serrer mais arrête son geste en cours de route, hésite. Est-ce juste ? Bien sûr, elle est la Reine, mais a t-elle le droit de décider ainsi du destin de tout un peuple ? Dans ce bouge obscur, entourée d'étrangers à la nation.... Même animés de bonnes intentions, n'est-ce pas là outrepasser ses droits ? Car malgré ses bravades et ses réactions parfois un brin impulsives, elle sait pertinemment qu'elle n'est pas seule ici à détenir le pouvoir. Les "vieux gâteux du conseil" risquent de ne vraiment pas apprécier si elle débarque en leur annonçant de but en blanc le résultat de négociations avec leurs voisins directs.
- Il va falloir la jouer finement...
Après un regard de connivence vers Jin Beifong, la voilà un peu rassurée. La femme est avant tout une politicienne, embarquée depuis des années dans de semblables conflits diplomatiques.
- Ces messieurs les conseillers seront ravis d'apprendre votre arrivée en ville, n'en doutez pas !
Les deux dirigeantes se serrent la main.
Le parlement, une semaine plus tard...
Des bruits de pas précipités résonnent dans le couloir aux parois de marbre et au plafond haut. Après une glissade impeccablement contrôlée, le coureur s'arrête devant une double porte en chêne massif, qu'il pousse en s'y appuyant de tout son long. Son arrivée est remarquée par les soixante têtes qui se tournent toutes d'un bloc dans sa direction. Les mains sur les genoux, plié en deux, l'homme peine à reprendre son souffle.
- L'Avatar...est en route...pour Ba Sing Se.
- HA !
Nouvelle rotation massive de têtes. La reine Yaïa affiche un sourire triomphant et ses yeux brillent presque d'excitation. L'occasion tant attendue d'enfin faire bouger le conseil est arrivée.
- Combien de temps mettre t-elle à arriver à destination ?
- Elle aura prit la voie des airs.
- Suffisamment pour que nous ayons le temps de rassembler et déployer des troupes pour entamer un siège.
D'un léger toussotement, La chancelière Beifong fait taire la salle. Faut dire, ça résonne un peu ici.
Du calme. L'estimation du Général Wallace semble plus que raisonnable : nous avons le temps. Inutile de nous précipiter maintenant.
Le sous-entendu "surtout après avoir trainassé pendant aussi longtemps" est presque audible. Certains regards se détournent, légèrement gênés. D'autres se font presque incendiaires en entendant le reproche à peine voilé. Ou bien est-ce dû au fait qu'une parfaite étrangère à la politique de la ville ose leur remonter légèrement les bretelles ?
- Cette semaine, bien que mouvementée, aura permis de mettre au point la plupart des détails relatifs à "l'Opération Ba Sing Se".
- Nos forces sont prêtes, à défaut d'être déjà en place. Pas de précipitation. A ce stade, cela pourrait s'avérer fatal.
Hochements de têtes dans l'assistance. La Chancelière se tourne vers la Reine Yaïa, l'invitant à poursuivre.
