[Capitale]Le Quartier Résidentiel

[Conseiller du Feu]

TOSHIO

Une fois menotté, Toshio est mené par divers couloirs vers une pièce un peu isolée de la prison. Son sens particulier pourra lui donner l'information que quatre présences dans la pièce. L'une est assise, les trois autres entourent la personne assise.

-Asseyez-vous, ordonne le garde.

Une fois que l'ex-Amiral est assis, le garde quitte la pièce, laissant Toshio avec son interlocuteur et ce qui sont sans doute ses gardes du corps.

[Toshio Okumura]

*L'amiral reste assis en silence, attendant que son interlocuteur lui adresse la parole.*

[Conseiller du Feu]

TOSHIO

Après quelques instants de silence maladroit, son interlocuteur prend la parole.

-Vous étiez au sommet, et vous voici ici maintenant. Quel gâchis. J'avais beaucoup de respect pour vous, Okumura.

Il soupire.

-Comme quoi même les meilleurs d'entre nous peuvent faire les mauvais choix. J'eusse espéré que vous vous fûtes rangé à ma cause que vous en avez eu l'occasion. Avec vous et votre expérience, nous aurions pu faire de grandes choses pour la Nation du Feu. Si seulement vous aviez pu comprendre ma vision !

[Toshio Okumura]

*Toshio reste silencieux quelques instants, avant de prendre la parole.*

-Et... vous êtes?

[Sun Deng Hill]

TOSHIO

-Je suis le Seigneur du Feu Sun Deng Hill, ex-Amiral Okumura.

Il croise les mains sur la table.

-La question que je me pose, c'est pourquoi ? Pourquoi cette haine envers moi ? Le régime en place ? Les Tribus ? Republic City ? Et pourquoi fomentez-vous le trouble et planifiez-vous des assassinats des meilleurs de notre Nation avec des personnes douteuses depuis des mois ?

[Toshio Okumura]

/Sun Deng Hill? Ce... ce porc ose venir se pavaner devant moi, entouré de ses petits chienchiens?/

*Mais Toshio est assez intelligent pour ne pas dire cela à haute voix.*

-Pourquoi... cette haine envers vous? C'est une plaisanterie?

*Il pose à son tour ses mains sur la table.*

-Vous êtes une insulte à vos prédécesseurs. Ces derniers, même si leur pouvoir était dynastique, avaient le mérite d'être compétents. Mais au-delà de cela, le principe même de dynastie est totalement obsolète. La nation devrait être dirigé par une personne méritante, et non par le premier héritier, né avec une cuillère en argent dans la bouche, venu, ou par tel famille qui aurait réussit à s'imposer sur la précédente.

J'éprouve effectivement de la rancœur envers Republic City. J'ai beaucoup perdu, ce jour-là. Des personnes que j'avais formé moi-même. Vous avez déjà perdu des personnes que vous aimiez, donc vous savez ce qu'on ressent à ce moment. Moi, j'ai vu leurs tripes répandus sur le métal de mon navire. C'est l'une des dernières choses que j'ai vu, d'ailleurs... Mais ce sont les aléas de la guerre, je les ai accepté en m'engageant, et je ne puis contester la volonté d'un peuple à disposer de lui-même.

Néanmoins, je ne vois pas pour quelles raisons vous me parlez des tribus de l'eau, je n'éprouve pas spécialement de rancœur envers elles.

Enfin... J'ai effectivement été approché par un groupe voulant vous renverser hier soir, mais ils n'en valaient pas la peine, et nous ne partagions pas la même vision de ce qui rendrait à la Nation du Feu son rayonnement d’antan. Je ne suis membre d'aucun complot visant à semer le trouble et à assassiner des gens. D'ailleurs, je n'ai aucun doute sur le fait que ma présence ici est liée à mon refus de la veille. Une sorte de représailles, je suppose. Ils auraient pu tenter de me tuer, mais ils ont préféré frapper mon honneur, pensant que cela me blesserait plus.

[Sun Deng Hill]

TOSHIO

Sun Deng Hill prend une expression dépitée.

-Ce que vous venez de dire confirme bien tout ce qu'on m'avait rapporté sur vous. Une personne aigrie, pleine de haine. Et même incapable d'avouer son crime même lorsque toutes les preuves l'accablent. Car ceci, j'imagine que vous l'avez sans doute deviné, n'est pas un interrogatoire. Vous vous êtes avéré être un danger pour l'équilibre de ce pays que vous dites tant aimer, et un fauve avide de guerre et de sang... Non, ceci n'est pas un interrogatoire, ceci, Okumura, est une condamnation à mort.

Il se lève.

-Vous serez brûlé vif en place publique après-demain, comme il est de tradition pour les hauts traîtres et les conspirateurs. Sachez que je ne fais pas ça de gaieté de cœur, mais vous ne m'en laissez pas le choix.

Il fait un signe aux gardes.

-Reconduisez-le dans une cellule isolée, sous bonne garde.

[Toshio Okumura]

*Toshio reste impassible.*

-Et vous, vous êtes exactement comme je l'imaginais. Incapable de se remettre en question devant une personne qui se questionne un minimum devant votre légitimité. Vous fuyez la discussion. N'espérez pas obtenir de moi des aveux totalement faussés sous prétexte que vous me condamnez à mourir. Brûler vif, une mort douloureuse. Vous voulez avoir l'image d'un progressiste, mais d'un autre coté vous allez montrer au peuple ce qui l'attend si jamais il ose contester le régime?

*Il secoue un peu la tête.*

-J'espère au moins que vous avez conscience de votre totale hypocrisie. Sinon cela ferait de vous une personne encore plus incompétente que je ne le pensais.

[Sun Deng Hill]

TOSHIO

Sun Deng Hill soupire. Cet homme est décidément stupide et borné, même sachant qu'il va mourir.

-Vous êtes bien aveugle, Okumura. Et vous vous méprenez. Il n'a jamais été question de discussions ou d'aveux. Pour moi, votre culpabilité est claire et établie, et vous allez payer pour vos crimes.

(...)

-Qui est réellement hypocrite ici ? Le dirigeant qui cherche à sauver sa Nation d'une guerre terrible, ou le vieux militaire aigri avide de vengeance parce qu'il n'a jamais pu se remettre en question, poser les bonnes questions aux bons moments, et faire des choix en demi-teinte ? Il faut parfois savoir accepter de mettre ses idéaux de côté pour avancer, plutôt que de tout le temps chercher à aller à la confrontation comme je sens que vous le faites, même en cet instant ou je vous condamne à périr. C'est cet entêtement qui vous amène face à moi en ce jour. Et c'est ce même entêtement qui vous amène à la mort.

Il prend son souffle.

-Vous allez payer non pas seulement pour vous être opposé au régime, mais pour avoir voulu ôter des vies à des gens innocents, fomenter le trouble, fait passer les Fils de l'Eau pour des boucs émissaires et vouloir ultimement provoquer une guerre entre deux Nations qui entretenaient encore il y a quelques mois des relations plus que cordiales.
Et c'est cela que l'on retiendra de vous, Okumura.

N'ayant plus rien à ajouter, il fait signe aux gardes d'amener Toshio à sa cellule, de gré ou de force.
Puisqu'il me pose la question, il sont quatre.
Et il entend les cris de Hong au bout du couloir.

[Toshio Okumura]

*Toshio ne se pose pas de questions. Il n'a plus rien à perdre, et ne sera certainement pas aussi peu escorté le jour de son exécution. En plus, si la seule source de pression qu'on aurait pu exercer sur lui est Hong, et que ce dernier est visiblement en train de se faire arracher quelques ongles, autant tenter le tout pour le tout.

L'aveugle se laisse donc guider dans un premier temps dans le couloir. Soudain, il recule vivement pour donner un violent coup de tête au garde qui est derrière lui. Il profite du recul pour prendre appui, sauter, et frapper via ses genoux les deux gardes latéraux au niveau de la nuque, avant de faire passer les chaînes lui entravant les bras le long du cou du garde qui est devant lui, dans le but de l'étrangler, ou pourquoi pas d'avoir un otage.

Enfin, ça c'est si son action réussit.*