[Capitale]Grandes portes d'Aoshima[obligatoire aux étrangers

[Shion]

-Non, rien de cassé. Merci de m'avoir rattraper. Sur ce, bonne journée.

Je repartais.

[Kiel]

-Bonne journée.

Souriant, Kiel reprit sa route, satisfait.

[Conseiller du Feu]

SHION

Shion s'éloigne de Kiel pour chercher un navire. Il tombe sur un bateau où les marins débarquent diverses marchandises. La personne qui semble être le capitaine est en pleine discussion avec un fonctionnaire du port.
En fait, il s'agit du navire duquel Kiel vient de débarquer.

KIEL

Du coup, Kiel se dirige vers la Douane, je suppose ?

[Kiel]

Non, Kiel suivit discrètement le jeune garçon en faisant bien attention qu'il ne se sente pas suivit et qu'il soit dans son angle mort. La curiosité est un vilain défaut, l'intuition, une porte ouverte. Tient ? Ne serait-ce pas le bateau qui était censé le conduire chez les maîtres de l'eau ? On lui avait promit une nation de l'eau, on lui avait ramené une nation du feu. Kiel sourit, le jeune homme se ferait-il arnaquer par ce capitaine avec qui il avait dû user de charme pour qu'il baisse son prix ?

*Il est aussi aimable qu'une porte de prison en plus.*

Genre je te complique la tache.

Je regarde ce qu'il fait quelques minutes, le temps de satisfaire ma curiosité, puis je repars vers les douanes.

[Marvan]

*Volodia attrape le bol de ragoût avec précipitation et s'en renverse un peu sur la manche. Elle s'en fiche copieusement et se met à saisir la cuillère qu'on lui offre, la plongeant vigoureusement dans la soupe. Alors qu'elle sent le breuvage lui réchauffer la gorge, elle pousse un infime soupir de satisfaction. C'est alors que Jiao s'adresse à elle, lui demandant la raison de sa présence au port.*

/Elle pense que je suis un garçon... Aucune raison de la détromper./

*Volodia s'apprête à ouvrir la bouche, mais se ravise. Sa voix seule pourrait la contredire. Et puis, après tout, mieux vaut parfois jouer la bêtise. Elle tente de se représenter telle qu'elle apparaît à son hôte : sapée d'un vêtement râpé trop grand pour elle, difforme, sali par des tâches d'eau de mer, elle a tout d'un vagabond un peu perdu, voire d'un mendiant.*

/Il faut que je joue la crainte. Si elle pense que j'ai peur d'elle, elle ne me cherchera pas d'ennuis./

*Volodia écarquille alors ses yeux vairons, resserre sa prise sur son bol et sa cuillère comme si on s'apprêtait à les lui retirer. Elle engloutit deux nouvelles cuillerées du ragoût, mâchant à peine les morceaux de viande, et d'un coup de main habile, empoche la miche de pain qu'on lui a apportée.*

[Conseiller du Feu]

MARVAN

Jiao ne lâche pas l'affaire. Elle garde un visage aimable et souriant:

-Où sont tes parents ?

[Marvan]

*Volodia tressaille. Elle repense à ce qui s'est passé ces derniers jours, et un grand froid l'assaille malgré la chaleur du potage. Elle repense au dîner, aux brûlures, à la bourrasque... Et à la belle tenue qu'il lui a offerte, pour la féliciter d'avoir déclenché sa maîtrise. Peut-être qu'il souhaitait annoncer fièrement à tout le village qu'elle était comme eux, qu'elle allait pouvoir apprendre comme les autres de son âge. Elle se vit montée sur les épaules de son père, accueillant des sourires chaleureux de la part de personnes qui ne la regardaient même pas quelques jours plus tôt.

Mais ce n'était pas elle. C'était ce qu'il avait toujours souhaité qu'elle devienne, la réduisant, elle, à un fantôme effacé, indigne d'attention.

Une larme coule sur sa joue, puis une autre. Quand bien même elle voudrait répondre quelque chose, elle en est bien incapable. Ses épaules finissent par être secouée de sanglots, malgré tout sa volonté de ne rien paraître.*

[Shion]

Je m'approchais d'un navire. Le capitaine discutait avec un autre homme, fonctionnaire du port. Je me plaçais derrière, attendant mon tour pour parler avec le capitaine, à moins que celui ci ne me propose de parler en même temps. Des fois que la conversation soit susceptible d'intéresser le fonctionnaire / autres raisons...

[Conseiller du Feu]

SHION

Le fonctionnaire parle tandis qu'il griffonne frénétiquement sur sa tablette.

-Alors, en comptant cette caisse, cela fera précisément mille cinq cents trente trois unités. Avec un taux fixe de douze yuans l'unité et un taux variable actuellement fixé à quatorze virgule trente-trois pourcents du prix de vente escompté, cela fera trois mille deux cents six virgule cinquante-six yuans... A payer avec votre taxe portuaire, bien entendu.

Il lève les yeux vers le capitaine.

-Nous sommes d'accord ?

Le Capitaine grommelle:

-Il faudra.

-J'aime entendre ce genre de réponse.

Il se tourne vivement et percute Shion qui était un peu trop près. Ce faisant, il laisse tomber ses dossiers par terre. Il laisse échapper un juron et se met spontanément à les ramasser.

-Mes dossiers ! Mes dossiers ! Se plaint le fonctionnaire à genoux par terre.

Autour, les gardes qui accompagnent le fonctionnaire regardent Shion d'un air mauvais. Pour l'instant, ils n'osent pas agir...

Le calme avant la tempête comme dirait l'autre...

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KIEL

Kiel arrive au Bureau des Douanes et s'engage dans la file pour régulariser sa situation. Quand arrive enfin son tour, le fonctionnaire, sans même regarder Kiel, ferme le clapet qui le sépare du Nomade.

Le bureau venait de fermer. L'heure c'est l'heure dans l'administration !

Et voici Kiel au milieu du Bureau des Douanes.

Sans visa de séjour...

[Kiel]

*Eh bien. On m'avait dit que l'enfer se trouvait dans l'administration, ils n'avaient pas tord. M'enfin, je reviendrais demain. Je vais en profiter pour me délier la maîtrise.*

Sortant des bureaux qui venaient de fermer, il mémorisa les alentours et porta son regard vers la toiture du bureau des douanes. Quoi qu'il arrive, il sera le premier demain. Rassemblant de l'air autour de lui, il s'en servit pour sauter assez haut et se trouver sur le toit.

*La vue du port est plus ou moins exotique. Je dirais que ça n'a rien avoir avec chez moi. Mais je ne repartirais pas avant d'avoir vu les maîtres du feu à l’œuvre.*

Joignant ses poing, il calma sa respiration, ferma les yeux et médita. Se focalisant sur l'air ambiant, il canalisa sa maîtrise sur l'air autour de lui pour qu'il suive sa respiration et son état émotionnel. Ne faire qu'un avec sa maîtrise, faire corps avec l'air.