Le Temple de l'air Boréal

[Marvan]

*Volodia sent un petit vent lui caresser le visage, et la sensation même la ramène à la réalité. Elle s'ébroue, effrayant un moment le bébé bison qui finit par revenir vers elle en glapissant.*

/Il s'agirait de montrer à ses parents que je ne représente pas un danger... Avec un peu de chance, ils pourraient m'héberger un moment./

*Elle s'avance vers l'animal et le suit dans ses circonvolutions aériennes, amusée par la danse joueuse du bison. Elle finit par parvenir jusqu'à ses parents, qui se reposent à l'ombre d'un arbre. Ces derniers s'interrogent quant à la venue de la jeune humaine, qui s'empresse de leur signifier qu'elle est parfaitement inoffensive.*

N'ayez crainte, souffle-t-elle doucement en se penchant longtemps en avant en signe de respect. Je souhaite juste votre compagnie, je ne vous causerai aucun souci.

*Elle frissonne en repensant à la flamme de bougie. Son père oserait-il faire du mal aux bisons s'il mettait la main sur elle? Vient-elle de mentir malgré toutes ses bonnes intentions? Elle se penche plus bas, retenant sa respiration en attendant que les animaux réagissent.*

[Esprit des Vents]

Et un gros bison s'approche. Il a l'air curieux et n'a pas de selle.

[Marvan]

*Volodia s'approche et caresse doucement le bison adulte.*

/ Je n'ai jamais monté de bison, et celui-ci n'a pas de selle.../

* Elle tente d'empoigner la fourrure épaisse de l'animal et devine la solidité d'un tel crin. La bête n'avait pas l'air inquiète pour l'instant, mais que ferait-elle si elle tentait de lui grimper sur le dos? Volodia tente sa chance ; elle n'a pas de temps à perdre.
Gênée par son baluchon, elle peine à garder une prise correcte, et glisse plusieurs fois contre le flanc de l'animal. Pas découragée pour un sou, elle flatte le bison à chaque échec, et lui murmure des banalités à l'oreille pour ne pas l'effrayer. Après avoir réussi à se hisser péniblement jusqu'en haut, elle contemple le paysage autour d'elle avec un air émerveillé. Elle qui avait toujours cru craindre les hauteurs, elle se sent comme en lévitation sur le dos musclé et touffu de son nouvel ami. Ravie, Volodia se penche et enlace l'animal comme pour le rassurer, saisie par la peur soudaine qu'il se rebiffe et l'envoie valser quelques mètres plus bas.*

[Esprit des Vents]

Le bison est un peu surpris mais ne fait rien. Et personne ne s'approche. Pour l'instant.

[Marvan]

*Volodia se gratte la tête, un peu décontenancée. Après être restée un petit moment les fesses calées contre le bison, elle décide de lui tapoter les flancs avec ses talons, comme elle l'aurait fait pour un cheval. Après un premier échec, elle s'entête et commence même à encourager l'animal en lui caressant l'encolure - bien qu'elle doutait qu'avec une telle épaisseur il puisse sentir quoique ce soit...*

Allez, mon grand! Vole!

*Quelques minutes passent, parfaitement infructueuses. Elle finit par se sentir ridicule et s'affale à plat ventre contre l'animal.*

[Esprit des Vents]

L'animal se met alors à voler. C'est bien ! Oui. Mais non. Enfin ça dépend.
Il s'éloigne du temple, mais se rapproche du port de Xining.

[Marvan]

[HRP : désolé pour le délai, manque de temps et d'inspiration...]

*Volodia aperçoit au loin les silhouettes des maisons entassées du port de Xining. Elle sent un frisson la parcourir : que faire? Un bison qui survole le port passera difficilement inaperçu... Et si on la cherche déjà dans tout Xining, on risque de lui mettre la main dessus en moins d'une heure. Elle se débat un peu, tentant de faire changer la trajectoire de l'animal, puis soupire. A quoi bon? Le fait que la bête l'ait acceptée sur son dos ne signifie pas pour autant qu'elle l'ait domestiquée. Avec un peu de chance, elle saura se débrouiller pour se fondre dans la masse.

Dans le port, avec son déguisement de vieille femme, elle pourra peut-être faire l'aumône, ou s'infiltrer subrepticement dans un navire sur le départ... Elle tente de détendre les noeuds qui se tordent dans son estomac, en vain. Accompagnée seulement du sifflement du vent sur son visage, elle voit le port se rapprocher de plus en plus.*

[Esprit des Vents]

Le bison se rapproche de plus en plus du port. Il ne vole pas très haut, donc il n'est pas repérable facilement de loin. Mais il reste quand même repérable. Et il le sera encore plus quand il atteindra le port. Et il va l'atteindre dans... 1 minutes. 59 secondes. 58. 57.

[Marvan]

Volodia est empreinte de plusieurs sentiments contradictoires, qu'elle peine à dissocier dans la vitesse de l'action. Une violente envie de sauter en vol, pour ne pas savoir où elle va atterrir, ni si elle va survivre à sa chute la serre à la gorge l'espace d'une seconde. Ce serait une bonne façon d'en finir, d'avoir senti en dernier la douce chaleur de la fourrure de l'animal. Mais il va si vite! Et le sol est si loin... Elle ferme les yeux, prise de vertiges et sent un haut-le-cœur la parcourir.

Elle décide de se serrer le plus possible contre le bison, afin qu'on puisse croire, de loin, qu'il voyage seul et se dirige vers le port de façon arbitraire. Ce qui est, de toute manière, le cas. Sa petite silhouette s'écrase et se fond dans les reliefs des vertèbres du monstre, et elle n'ouvre les yeux que bien plus tard, après avoir senti le soubresaut signant l'atterrissage.

[Esprit des Vents]

Mais le bison n’atterrit pas. Il s'est dirigé vert le port par hasard, pour faire faire un tour à Volodia car c'est un bison tout mignon qui veut amuser les gens.
Il fait donc demi-tour et se redirige vers le temple. Le bison vient juste de quitter le port et se trouve maintenant au-dessus d'un bosquet. Il est assez bas pour que Volodia saute. Et si elle veut sauter, c'est maintenant ou jamais.